La Providence et la confiance en Dieu par Fr.Garrigou-Lagrange

Le Forum Catholique

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ami de la Miséricorde -  2020-03-26 21:52:06

La Providence et la confiance en Dieu par Fr.Garrigou-Lagrange

CINQUIÈME PARTIE
PROVIDENCE, JUSTICE ET MISÉRICORDE
CHAPITRE II -
PROVIDENCE ET MISÉRICORDE

Providence et Miséricorde après la mort


« La Miséricorde et la Justice, nous a dit l'Écriture, s'unissent dans toutes les œuvres de Dieu » (Ps. 24, 10), bien que la première domine en certaines œuvres comme la conversion du pécheur, et la seconde en d'autres comme le châtiment dû au péché.

C'est ainsi qu'après la mort, « la Miséricorde, dit saint Thomas[149], s'exerce même à l'égard des réprouvés, en ce sens qu'ils sont punis moins qu'ils ne le méritent ». Si la Justice seule intervenait, ils souffriraient plus encore. Sainte Catherine de Sienne parle de même. La Miséricorde vient adoucir la Justice même à l'égard de ceux qui ont soulevé la haine entre les individus, entre les classes, entre les peuples, même à l'égard des plus pervers, de ces monstres, qui ont montré comme un Néron une malice raffinée, et une opiniâtreté qui a résisté à tous les conseils.

Évidemment la Miséricorde Divine s'exerce plus encore à l'égard des âmes du purgatoire, en leur inspirant l'amour de la réparation, amour qui adoucit en quelque sorte la vive douleur purificatrice qu'elles éprouvent, et confirme leur certitude du salut.

Au ciel, la Miséricorde Divine éclate dans les saints, selon le degré de leur amour de Dieu. Notre-Seigneur les accueille en disant, comme il est rapporté en saint Matthieu, XXV, 34 : « Venez, les bénis de mon Père ; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès l'origine du monde. Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger ; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli ; nu, et vous m'avez vêtu ; malade, et vous m'avez visité ; en prison, et vous êtes venus à moi. »

Les justes répondront : « Seigneur, quand avons-nous vu que vous aviez faim... que vous aviez soif... et sommes-nous venus à vous ? » Et le Roi leur répondra : « En vérité, je vous le dis, toutes les fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi-même que vous l'avez fait ».

Quelle joie sera celle de l'instant de notre entrée dans la gloire, quand nous recevrons la lumière de gloire pour voir Dieu face à face de cette vision qui ne finira plus et qui aura pour mesure l'unique instant de l'immobile éternité.

Quelle consolation de penser à cette infinie Miséricorde, qui est au-dessus de toute malice et qui ne saurait être épuisée. C'est pourquoi nulle rechute, si honteuse ou si criminelle qu'elle soit, ne doit porter le pécheur au désespoir. Le plus grand outrage qu'on puisse faire à Dieu, c'est de penser qu'il n'est pas assez bon pour nous pardonner. Comme nous l'a déjà dit sainte Catherine de Sienne, « sa Miséricorde est incomparablement plus grande que tous les péchés que peuvent commettre toutes les créatures ensemble ».

Soyons attentifs aux paroles des Psaumes que la liturgie nous rappelle souvent à ce sujet : Misericordias Domini in æternum cantabo... Je chanterai à jamais les Miséricordes du Seigneur... Dans les cieux tu as établi ta fidélité... Tu es puissant, Seigneur, et ta fidélité t'environne... C'est toi qui domptes l'orgueil de la mer, et la présomption des méchants, pour venir au secours des faibles ». (Ps. 88, 2...)

« Misericors Dominus, longanimis et multum Misericors. Le Seigneur est Miséricordieux et compatissant, lent à la colère et riche en bonté. Ce n'est pas pour toujours qu'il réprimande. Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant sa bonté est grande. Comme un père a compassion de ses enfants, il a compassion de ceux qui le craignent, car il sait de quoi nous sommes formés. Il se souvient que nous sommes poussière.

« L'homme ! Ses jours sont comme l'herbe ; il fleurit comme la fleur des champs. Qu'un souffle passe sur lui, il n'est plus... Mais la Miséricorde de Dieu dure à jamais pour ceux qui le craignent. Misericordia autem Domini ab æterno et usque in æternum super timentes eum » Ps. 102, 8-17.

Daigne le Seigneur réaliser en nous ces divines paroles, pour que nous le glorifiions à jamais : « Misericordias Domini in æternum cantabo ».
Rarement les rapports de la Miséricorde, de la Justice et de la Providence ont été mieux exprimés que dans le Dies iræ.

Source : Livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
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