Lettre d'un médecin de Picardie à ses patients

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Glycéra -  2020-03-26 16:41:52

Lettre d'un médecin de Picardie à ses patients


L'important pour être en bonne santé est de savoir distinguer les causes et d'y remédier, en préventif si possible, ou en visant juste le problème. Un peu de documentation ici :

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Lettre d’un médecin à ses patients



Dr Philippe MEURIN
62400 BETHUNE




Bonjour,


L’épidémie de COVID-19 ainsi nommée, génère de nombreuses interrogations tant professionnelles que personnelles.

Une terreur largement répandue dans la population vient noircir le tableau.

Le mot « guerre » répété 6 fois par le Président de la République lors de son allocution télévisée du mardi 17 mars et repris par de nombreuses personnalités invitées sur les plateaux de télévision et la presse papiers, incite à penser que c’est contre ce fameux coronavirus qu’elle est déclarée.

En conséquence, il parait logique de penser sinon le détruire par l’usage de moult substances désinfectantes, au moins lui faire barrage (le confinement est jugé indispensable à ce titre), pour enfin proposer une vaccination sensée assurer une protection spécifique et suffisante.

Le but de cette lettre est de partager quelques réflexions d’ordre médical qui, je l’espère, pourront contribuer à nourrir les vôtres.

Le tableau clinique des personnes concernées interpelle le médecin que je suis.
Il s’agit des symptômes à priori banaux (fièvre, toux, courbatures) mais certains signes semblent plus spécifiques :


Un large spectre dans le déroulement potentiel de l’infection (des individus asymptomatiques dits porteurs sains aux patients succombant à des infections pulmonaires suraiguës),
L’aggravation explosive et brutale difficilement prévisible de l’état de santé du sujet,
L’âge avancé des victimes (âge moyen des décès : 80,5 ans [1]), généralement polypathologiques,
La quasi-absence de cas graves chez les enfants et jeunes adultes,
Un curieux ensemble de symptômes nouvellement repérés par les infectiologues [2] : troubles digestifs (notamment diarrhée), confusion et surtout une perte brutale de l’odorat et du goût qui semblent hautement prédictifs de l’aggravation.


Fort de ces faits avérés, je vous invite à une analyse un peu détaillée de ce qui est observé.

Au préalable, j’aimerais insister sur des points qui sont importants pour saisir ma démarche.

En médecine, comme dans bien d’autres domaines d’ailleurs, il y a parfois confusion entre facteur déclenchant, facteurs modulateurs et cause lorsqu’on observe un état pathologique chez un patient.
Pour mieux me faire comprendre, je vous propose une petite expérience qui est extrêmement simple à mettre en place :

Prenez un petit objet entre les doigts (par exemple une gomme), levez la main à 20-30 cm de hauteur, puis lâchez l’objet.

Que se passe-t-il ? Il tombe bien sûr !

Quelle est la cause de sa chute ?
L’attraction terrestre comme tout le monde sait.

Le facteur déclenchant en est l’ouverture des doigts, mais l’on peut également le lancer dans n’importe quelle direction en ouvrant les doigts, ce qui modulera sa chute.

On remarque facilement que le facteur déclenchant n’est pour rien dans le symptôme (chute), il la déclenche, voilà tout.
Seule la cause (ici le champ gravitationnel) en est responsable. Si la gomme était attirée au plafond, à l’ouverture des doigts (facteur déclenchant), elle se dirigerait vers celui-ci.

Or, la cause est invisible et on ne la constate que lorsque l’objet est en mouvement (ici une chute dans cet exemple simple).

Quels sont les causes, facteurs déclenchants et facteurs modulants dans l’infection qui nous occupe?

Le coronavirus est le facteur déclenchant.
Au risque d’en choquer plus d’un, on peut affirmer qu’à lui seul, il ne provoque aucun symptôme comme le démontre les fameux porteurs sains [3] qui ne présentent aucun signe malgré des prélèvements révélés positifs ainsi que la très grande variété clinique rencontrée (du simple éternuement au décès), comme dans toute pathologie d’ailleurs.

Nous sommes convaincus depuis la nuit des temps que c’est l’environnement (ici un virus) qui nous agresse [4].
Cette posture génère un stress potentiellement insoutenable et contre-productif car nous éloignant d’une recherche d’harmonie avec ce qui nous entoure et surtout semblant nous dédouaner d’un travail sur soi, pourtant incontournable pour toute évolution consciente.

Les facteurs modulateurs sont nombreux, peuvent être individuels (génétiques, nutritionnels, psychologiques, l’âge, le sexe, les conditions de vie…), ou concerner tout le monde (le climat par exemple).
Le caractère saisonnier des infections virales n’aura échappé à personne.

J’en pointerai deux autres :

Le stress
L’état nutritionnel des sujets symptomatiques


Le stress est largement connu comme facteur de comorbidité dans toutes les situations pathologiques où il a été étudié.
Chacun a pu en faire l’expérience pour peu que l’on soit un tantinet attentif.
Une rapide recherche sur Pubmed [5] par exemple peut vite convaincre le plus sceptique.
Se protéger des annonces apocalyptiques assénées à longueur de journée vers une population figée par la peur est donc une attitude pour le moins responsable.
Chercher à le calmer permet d’aller plus loin encore.

L’état nutritionnel a été également étudié par plusieurs équipes en France comme à l’international et continue d’intéresser de nombreux chercheurs [6].

Les personnes âgées sont connues pour être fréquemment carencées [7] en de nombreux oligoéléments et vitamines dont les vitamines D, E, A, C, B6, B9, B12, mais peu les enfants et jeunes adultes (hormis la vitamine D).

Or ce sont des vitamines indispensables à une bonne marche de l’immunité [8].
Outre leurs rôles fondamentaux [9], ce sont de puissants antioxydants, c’est à dire permettant de contrôler tout processus inflammatoire (oxydatif).

L’inflammation [10] explosive et potentiellement dramatique que l’on rencontre, suggère un statut antioxydatant faible chez les patients concernés.

J’aimerais également attirer l’attention sur ces curieux symptômes : troubles digestifs (diarrhée), confusion, agueusie [11], anosmie [12] que les confrères prennent très au sérieux à juste titre.

Le zinc est un oligoélément à considérer dans cette situation avec le plus grand intérêt [13].
Dès le début de la réponse immunitaire [14], il est fortement recruté et s’il existe une carence, même légère, elle se manifestera rapidement avec pour conséquence une réponse immunitaire insatisfaisante.

Or, lors de carence en zinc on observe [15] : diarrhée de gravité variable, une perte de l’odorat et du goût, une immunodépression associée à une susceptibilité accrue aux infections.

Il apparait donc à la lueur de ces éléments, que s’assurer d’un état nutritionnel suffisant, au moins avec les vitamines citées et le zinc, s’avèrerait hautement souhaitable sinon capital pour faciliter la réponse immunitaire.

Venons-en à la cause.
Celle-ci nécessiterait un développement plus important que cette seule lettre d’information.

Disons pour simplifier que les êtres vivants que nous sommes sont des héritiers de trois milliards huit cents millions d’années d’évolution sur cette planète terre et que les pionniers à qui nous devons tant ont été des particules proches des virus et des bactéries [16].

Notre corps est non seulement couvert par toute cette ménagerie (y compris champignons et parasites en tout genre [17]), mais les cellules qui composent nos tissus sont elles-mêmes issues d’un processus appelé symbiose [18] qui a consisté en la fusion de bactéries entre elles pour donner des éléments plus complexes possédant un noyau : les cellules eucaryotes [19].

Il est donc indispensable pour notre système immunitaire de s’adapter à un environnement qui est lui-même bourré de bactéries, virus, champignons, parasites etc.
Il est bien établi qu’un milieu riche en microorganismes est effectivement favorable au développement immunitaire [20], ce qui a donné lieu à la théorie hygiéniste [21].

Vouloir éviter cette stratégie datant des origines consisterait à priver l’organisme d’une adaptation harmonieuse à son milieu.
Je vous en laisse juger des conséquences.

Sans vouloir alourdir ce texte déjà long, je voudrais ajouter que pour internaliser une nouvelle information tout système se doit de s’ouvrir en libérant les liens qui servent à maintenir l’intégrité de sa structure.

Pour plus de clarté, je vais prendre une métaphore sous forme à nouveau d’une petite expérience.
Dans ma salle d’attente, un jeu de construction simple avec des briques en plastique, permet aux enfants de patienter en laissant libre cours à leur imagination.
Supposons qu’un jeune patient fabrique une maison, laissant l’édifice sur la petite table pour entrer dans le cabinet médical.
Le suivant souhaite plutôt un bateau.
A l’évidence, il devra d’abord déconstruire la maison, retrouver un état chaotique suffisant des briques, puis les assembler de manière cohérente pour élaborer son bateau.

L’information « maison » est un état stable de la construction. Pour passer à une information différente (« bateau »), il faut passer par un état chaotique ouvert à une nouvelle information.
Ce processus est universel et il est aisé de trouver de très nombreux exemples.

En biologie, cet état chaotique s’appelle une inflammation [22]. Elle est donc incontournable dans tout processus immunitaire, c’est à dire évolutif [23].
Le corps passe donc d’un état stable à un autre état stable en passant par un chaos transitoire, normalement bénin. La fièvre [24] en est un exemple.
Ce phénomène est réflexe [25], inscrit au plus profond de nos cellules, mais diminue avec l’âge [26] et l’usage de thérapeutiques gênant son expression.
La cause est donc incontournable, voire souhaitable, mais doit être impérativement contenue sous peine de catastrophe.

Ce n’est que lorsque des facteurs modulateurs défavorables sont présents que les risques de gravité apparaissent.


Pour terminer, bénéficions de notre système de soins en nous procurant, au moins pour cette période d’épidémie, le zinc, le sélénium et les vitamines qui sont très facilement trouvables en pharmacie.

Portez-vous bien

Dr Phiippe MEURIN


[1] http://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/03/18/covid-19-fin-de-partie-305096.html
[2] Annexe 1
[3] https://www.eovi-mcd.fr/eovi-mcd-mag/mieux-vivre2/tout-ce-qu-il-faut-savoir-sur-le-covid-19
[4] Dans l’Antiquité, les anciens grecs et romains croyaient que les dieux étaient responsables de tous leurs maux, pensant les avoir offensés.
[5] Annexe 2
[6] Annexe 3
[7] https://www.qare.fr/blog/conseils-alimentation-personnes-agees/
[8] Annexe 4
[9] Le nouveau guide des vitamines, Thierry Souccar & Jean-Paul Curtay, éditions du Seuil, 1996
[10] Connue d’Hippocrate, elle fut décrite par Celsius au I° siècle après JC qui en fixa le diagnostic clinique : c’est chaud, c’est rouge, ça gonfle et ça fait mal
[11] Perte du goût
[12] Perte de l’odorat
[13] le sélénium éventuellement, notamment du fait de lésions cardiaques observées
[14] Annexe 5
[15] Les oligoéléments en médecine et biologie, Coordinateur Philippe Chapuis, Tec & Doc, 1991
[16] La naissance de la vie, Marie-Christine Maurel, Dunod, 2003
[17] Voir l’excellent documentaire de Jean-Pierre Gaudry : « Planète corps », https://www.youtube.com/watch?v=7qDFMrF-2ss et https://www.youtube.com/watch?v=oLc3YJjO-fg
[18] Il existe de plus en plus de documents sur le sujet étant donnée son importance au plus haut degré. La symbiose de Marc-André Selosse ou L’univers bactériel de Lynn Margulis sont des ouvrages forts intéressants.
[19] Du grec « eu » qui veut dire bon et « karyon », noyau ; contrairement aux bactéries procaryotes (« pro » : avant)
[20] Immunologie, Roitt, Brostoff, Male, Tec & Doc, 1997
[21] https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/En-direct-des-congres-medicaux/290-L-exces-d-hygiene-favorise-les-allergies
[22] http://www.medecine.ups-tlse.fr/DCEM2/module8/item112/indexI1.htm
[23] L’inflammation est cependant souvent combattue car douloureuse et potentiellement destructrice.
[24] https://www.passeportsante.net/fr/Communaute/Blogue/Fiche.aspx?doc=la-fievre-une-amie-qui-vous-veut-du-bien
[25] Élément essentiel de l’immunité innée
[26] En vieillissant, nous nous déconnectons malheureusement de plus en plus de notre environnement
http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=891336