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À l’été 1981, les mollahs s’emparent de la totalité du pouvoir et évincent tous leurs rivaux, radicalisant leur politique extérieure. Abolhassan Bani-Sadr et Massoud Radjavi, le chef du groupe terroriste des Moudjahidines du peuples, trouvent refuge en France. Le point de non-retour est franchi, d’autant que Paris renforce sa coopération militaire avec Bagdad et livre des avions Super-Étendard et des mirages F1 armés de redoutables missiles Exocet qui frappent les pétroliers iraniens. La France est dénoncée comme un « petit Satan » inféodée aux États-Unis et à Israël. Téhéran riposte en envoyant ses services éliminer les opposants iraniens réfugiés en France, mais aussi en orchestrant des attentats contre les intérêts français (y compris en métropole), détruisant au passage l’immeuble Drakkar abritant les parachutistes déployés au Liban pour forcer Paris à changer de politique et à négocier avec lui.
Pierre Razoux, Revue des Deux Mondes, « le dilemme des relations franco-iraniennes depuis 1979 », Septembre 2018