Sacerdoce

Le Forum Catholique

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Rémi -  2020-02-12 12:59:49

Sacerdoce


87. La manière de configurer la vie et l’exercice du ministère des prêtres n’est pas monolithique, et acquiert diverses nuances en différents lieux de la terre. C’est pourquoi il est important de déterminer ce qui est spécifique au prêtre, ce qui ne peut pas être délégué. La réponse se trouve dans le sacrement de l’Ordre sacré qui le configure au Christ prêtre. Et la première conclusion est que ce caractère exclusif reçu dans l’Ordre le rend capable, seulement lui, de présider l’Eucharistie.[125] C’est sa fonction spécifique principale et qui ne peut être déléguée. Certains pensent que ce qui distingue le prêtre est le pouvoir, le fait d’être l’autorité suprême de la communauté. Mais saint Jean-Paul II a expliqué que, même si le sacerdoce est considéré comme “hiérarchique”, cette fonction n’équivaut pas à le mettre au-dessus des autres, mais l’ordonne « totalement à la sainteté des membres du Christ ».[126] Lorsqu’on affirme que le prêtre est signe du “Christ tête”, le sens principal est que le Christ est la source de la grâce : il est la tête de l’Église « parce qu’il peut communiquer la grâce à tous les membres de l’Église ».[127]

88. Le prêtre est signe de cette Tête qui répand la grâce, en particulier lorsqu’il célèbre l’Eucharistie, source et sommet de toute la vie chrétienne.[128] C’est son grand pouvoir qui peut être reçu seulement dans le sacrement de l’Ordre. C’est pourquoi lui seul peut dire : “Ceci est mon corps”. Il y a d’autres paroles que lui seul peut prononcer : “Je te pardonne tes péchés”, parce que le pardon sacramentel est au service d’une célébration eucharistique digne. Le cœur de son identité exclusive se trouve dans ces deux sacrements.[129]


[125] Cf. Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Lettre Sacerdotium ministeriale aux évêques de l’Église Catholique sur quelques questions concernant le ministre de l’Eucharistie (6 août 1983) : AAS 75 (1983) pp. 1001-1009.

[126] Lett. ap. Mulieris dignitatem (15 août 1988), n. 27 : AAS 80 (1988), p. 1718.

[127] S. Thomas d’Aquin, Summa Theologiae, III, q. 8, a. 1, rép.

[128] Cf. Conc. Œcum. Vat. II, Decr. Presbyterorum ordinis sur le ministère et la vie des prêtres, n. 5 ; S. Jean-Paul II, Lett. enc. Ecclesia de Eucharistia (17 avril 2003), n. 22 : AAS 95 (2003), p. 448.

[129] Il appartient aussi exclusivement au prêtre d’administrer l’Onction des malades, qui demeure intimement liée au pardon des péchés : « S’il a commis des péchés, ils lui seront remis » (Jc 5, 15).

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