Précisions tardives

Le Forum Catholique

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Béotien -  2020-01-24 19:20:31

Précisions tardives

D’abord
S'agissant du latin et du grégorien, la Constitution sur la Sainte Liturgie SACROSANCTUM CONCILIUM dispose que :

§36. La langue liturgique
1. L’usage de la langue latine, sauf droit particulier, sera conservé dans les rites latins
2. Toutefois, soit dans la messe, soit dans l’administration des sacrements, soit dans les autres parties de la liturgie, l’emploi de la langue du pays peut être souvent très utile pour le peuple ; on pourra donc lui accorder une plus large place, surtout dans les lectures et les monitions, dans un certain nombre de prières et de chants, conformément aux normes qui sont établies sur cette matière dans les chapitres suivants, pour chaque cas.
3. Ces normes étant observées, il revient à l’autorité ecclésiastique qui a compétence sur le territoire, mentionnée à l’article 22* (même, le cas échéant, après avoir délibéré avec les évêques des régions limitrophes de même langue), de statuer si on emploie la langue du pays et de quelle façon, en faisant agréer, c’est-à-dire ratifier, ses actes par le Siège apostolique.
4. La traduction du texte latin dans la langue du pays, à employer dans la liturgie, doit être approuvée par l’autorité ecclésiastique ayant compétence sur le territoire, dont il est question ci-dessus.
*§22. Le gouvernement de la liturgie
Le droit de régler l’organisation de la liturgie dépend uniquement de l’autorité de l’Église ; il appartient au Siège apostolique et, selon les règles du droit, à l’évêque.
En vertu du pouvoir donné par le droit, l’organisation de la liturgie, appartient aussi, dans les limites fixées, aux diverses assemblées d’évêques légitimement constituées, compétentes sur un territoire donné.
C’est pourquoi absolument personne d’autre, même prêtre, ne peut, de son propre chef, ajouter, enlever ou changer quoi que ce soit dans la liturgie.

§116. Chant grégorien et polyphonie
L’Église reconnaît dans le chant grégorien le chant propre de la liturgie romaine ; c’est donc lui qui, dans les actions liturgiques, toutes choses égales d’ailleurs, doit occuper la première place.
Les autres genres de musique sacrée, mais surtout la polyphonie, ne sont nullement exclus de la célébration des offices divins, pourvu qu’ils s’accordent avec l’esprit de l’action liturgique,

Ensuite

C’est une réforme liturgique non seulement inutile, mais nuisible parce que, qu’on le veuille ou non, toutes les dérives subséquentes prennent appui sur elle, ce qui en pratique interdit aux évêques de s’y opposer


Seulement, ce sont les évêques qui, selon les individus, ont promu ou accompagné ou laissé faire sans réagir les abus. Trop peu se sont opposés aux dérives ! Vous le savez !


je ne vois pas en quoi ladite liturgie aurait été restaurée à la suite de Vatican II : cela voudrait-il dire que la liturgie tridentine n’avait plus cours dans l’Église ? Ou pire, que défigurée, elle n'était plus catholique ?


Visiteur régulier de son site, je me permets d’affirmer ici haut et clair que jamais Pro Liturgia n’a soutenu pareille affirmation ! C’est faire un bien méchant procès d’intention à des gens que l’on ne connaît pas.

Maintenant, si vous le voulez bien, quelques éléments de réponse (il suffit de lire les textes officiels) :

§50. Révision de l’ordinaire de la messe
Le rituel de la messe sera révisé de telle sorte que se manifestent plus clairement le rôle propre ainsi que la connexion mutuelle de chacune de ses parties, et que soit facilitée la participation pieuse et active des fidèles.
Aussi, en gardant fidèlement la substance des rites, on les simplifiera, on omettra ce qui, au cours des âges, a été redoublé ou a été ajouté sans grande utilité ; on rétablira, selon l’ancienne norme des saints Pères, certaines choses qui ont disparu sous les atteintes du temps, dans la mesure où cela apparaîtra opportun ou nécessaire.

§51. Une plus grande richesse biblique
Pour présenter aux fidèles avec plus de richesse la table de la Parole de Dieu, on ouvrira plus largement les trésors de la Bible pour que, en l’espace d’un nombre d’années déterminé, on lise au peuple la partie la plus importante des Saintes Écritures.

§54. Latin et langue du pays à la messe
On pourra donner la place qui convient à la langue du pays dans les messes célébrées avec le concours du peuple, surtout pour les lectures et la « prière commune », et, selon les conditions locales, aussi dans les parties qui reviennent au peuple, conformément à l’article 36 de la présente Constitution.
On veillera cependant à ce que les fidèles puissent dire ou chanter ensemble, en langue latine, aussi les parties de l’ordinaire de la messe qui leur reviennent.
Mais si quelque part un emploi plus large de la langue du pays dans la messe semble opportun, on observera ce qui est prescrit à l’article 40* de la présente Constitution.

*§40. Mais, comme en différents lieux et en différentes circonstances, il est urgent d’adapter plus profondément la liturgie, ce qui augmente la difficulté :
1. L’autorité ecclésiastique ayant compétence sur le territoire, mentionnée à l’article 22 §2, considérera avec attention et prudence ce qui, en ce domaine, à partir des traditions et du génie de chaque peuple, peut opportunément être admis dans le culte divin. Les adaptations jugées utiles ou nécessaires seront proposées au Siège apostolique pour être introduites avec son consentement.
2. Mais pour que l’adaptation se fasse avec la circonspection nécessaire, faculté sera donnée par le Siège apostolique à cette autorité ecclésiastique territoriale de permettre et de diriger, le cas échéant, les expériences préalables nécessaires dans certaines assemblées appropriées à ces essais et pendant un temps limité.
3. Parce que les lois liturgiques présentent ordinairement des difficultés spéciales en matière d’adaptation, surtout dans les missions, on devra, pour les établir, avoir à sa disposition des hommes experts en ce domaine.


Enfin
Dire que PL a tendance à démobiliser certains des fidèles attachés à la Tradition, en instillant le doute sur la « forme extraordinaire » en tant que liturgie d’Église en n'en parlant jamais n’est-ce pas viser à côté de la cible ? L’épiscopat s’en charge très bien tout seul avec une hargne constante depuis 60 ans. En lisant les articles de PL, on découvre que la liturgie romaine dans la forme dite extra-ordinaire est évoquée régulièrement non pas seulement pour critiquer un certain rubricisme (auquel certains peuvent être légitiment attachés compte tenu d’un passé toujours pas passé) mais pour expliquer et mettre en perspective les points rénovés du rituel de la sainte Messe.

Quant à ce que PL rappelle, si elle l'a jamais fait, ce qu'il faut penser de Summorum Pontificum, il suffit -là encore- de visiter son site internet ! A ce sujet, où en est la juste application du Motu Proprio ? L’enrichissement réciproque des deux formes de l’unique rite romain attendra (le pauvre Benoît XVI qui l’appelait de ses vœux n’en verra jamais le début de la couleur)...

Merci de votre attention
Beotien
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