Quel est le point commun entre l’incendie de Notre-Dame et la Renaissance italienne ?

Le Forum Catholique

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Jean Kinzler -  2020-01-11 13:16:17

Quel est le point commun entre l’incendie de Notre-Dame et la Renaissance italienne ?

Quel est le point commun entre l’incendie de Notre-Dame et la Renaissance italienne ?

Dans son traditionnel discours de vœux au corps diplomatique du Saint-Siège, le pape François a exhorté l’Europe à ne pas perdre le sens de la solidarité et l’esprit d’ouverture de la Renaissance.À travers Notre-Dame et la Renaissance, le pape refait l’éloge du projet européen
Publié le 09/01/2020 à 11h55 - Modifié le 09/01/2020 à 11h58
Marie-Lucile Kubacki, à Rome


Un appel vibrant, lancé une nouvelle fois à l’Europe par le pape, à ne pas oublier les valeurs qui la fondent. « L’incendie de la cathédrale Notre-Dame à Paris a montré combien il est facile de détruire même ce qui semble solide », a observé François dans ce très long discours – 8 pages – prononcé devant les ambassadeurs près le Saint-Siège le 9 janvier. Avant de poursuivre : « Les dégâts subis par un édifice, cher non seulement aux catholiques mais significatif pour toute la France et l’humanité tout entière, ont réveillé le thème des valeurs historiques et culturelles de l’Europe et des racines sur lesquelles elle se fonde. »

Dans un contexte marqué par le Brexit et la montée des nationalismes sur le Vieux Continent, le pape s’est entre autres livré à un plaidoyer pour la défense du projet européen : « Le trentième anniversaire de la chute du Mur de Berlin nous a mis devant les yeux un des symboles les plus déchirants de la récente histoire du continent, nous rappelant combien il est facile d’ériger des barrières. » Le projet européen, a-t-il martelé, continue d’être « une garantie fondamentale de développement pour celui qui en fait partie depuis longtemps » et « une opportunité de paix, après de turbulents conflits et déchirures ».

Appel à l'échange "d'idéaux et de ressources"
Évoquant ses voyages en Bulgarie, Macédoine du Nord et Roumanie, « ponts entre l’Orient et l’Occident », « carrefour de cultures, d’ethnies et de civilisations diverses », il a confié avoir expérimenté à nouveau « combien le dialogue et la culture de la rencontre » étaient importants « pour construire des sociétés pacifiques, dans lesquelles chacun puisse exprimer librement sa propre appartenance ethnique et religieuse ». Et ce, juste avant d’encourager les pourparlers pour la réunification de Chypre et les tentatives pour « mettre fin à la souffrance de la population » dans l’est de l’Ukraine. Et de mentionner en exemple la contribution offerte, en Ukraine, par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, en cette année du 45e anniversaire de l’Acte final d’Helsinki, fruit de la Conférence pour la Sécurité et la Coopération en Europe, initiée en 1973 pour favoriser la collaboration entre l’Ouest et l’Est à l’époque où le continent était « divisé par le rideau de fer ».

Que l'Europe ne perde donc pas le sens de la solidarité, qui, des siècles durant, l'a caractérisée.

Les pères de l’Europe, à l’instar du ministre français des Affaires étrangères de l’époque, Robert Schuman, a insisté le pape, avaient conscience que le continent « ne pouvait se remettre du déchirement de la guerre et des nouvelles divisions qui apparaissent uniquement à travers un processus d’échange d'idéaux et de ressources ». Le Saint-Siège, a-t-il ajouté, s’est toujours intéressé à la construction européenne, « une idée de construction inclusive, animée d’un esprit participatif et solidaire, capable de faire de l’Europe un exemple d’accueil et d’équité sociale, sous le signe de ces valeurs communes qui en sont la base ».

Hommage à Raphaël
« Que l’Europe ne perde donc pas le sens de la solidarité qui, des siècles durant, l’a caractérisée, même dans les moments les plus difficile de son histoire », a-t-il poursuivi après cette longue piqûre de rappel historique. Un esprit européen qui s’enracine, selon ses mots, dans la « pietas » romaine et la « caritas » chrétienne, « qui décrivent si bien l’âme des peuples européens ». Avant de conclure sur l’anniversaire prochain des 500 ans de la mort de l’artiste Raphaël : « Raphaël a été un fils important d’une époque, celle de la Renaissance, qui a enrichi l’humanité entière. Une époque non exempte de difficultés, mais animée d’espérance. »

À travers « cet artiste éminent », François s’est alors adressé en particulier au « peuple italien », à qui il a souhaité « de redécouvrir cet esprit d’ouverture au futur qui a caractérisé la Renaissance et qui a rendu cette péninsule si belle et si riche en art, en histoire et en culture ». Une période, a-t-il reconnu, « non exempte de difficultés, mais animée de confiance et d’espérance ». En outre, Raphaël, comme beaucoup de maîtres de la Renaissance, s’est beaucoup penché sur la figure de Marie. L’occasion, pour le pape, en cette année du 70è anniversaire de la proclamation de l’Assomption de la Vierge Marie au Ciel, d’adresser une pensée à toutes les femmes, 25 ans après la 4e conférence mondiale des Nations unies sur la femme qui s’était tenue à Pékin en 1995 : « Exercer une violence contre une femme ou l’exploiter n’est pas un simple délit, c’est un crime qui détruit l’harmonie, la poésie et la beauté que Dieu a voulu donner au monde. »lavie.fr
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