Autre exemple : la polémique autour de “True or False Pope ?”

Le Forum Catholique

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Vianney -  2019-06-22 15:41:11

Autre exemple : la polémique autour de “True or False Pope ?”

 
Parmi les auteurs auxquels Maxence Hecquard répond dans son ouvrage figure le gros bouquin (710 p. !) True or False Pope ? des américains John Salza et Robert Siscoe¹ qui, tout en reconnaissant que la doctrine de Vatican II doit être rejetée, soutiennent que seule la hiérarchie légitime a l’autorité pour le faire.

Un autre auteur américain, Gregorius, avait déjà tenté de réfuter leur thèse, s’attirant les éloges de certains “sédévacantistes” français, qui avaient traduit son étude. Or, je trouve plutôt significatif qu’après avoir consacré des dizaines de pages à réfuter savamment l’idée qu’un pape ne perd son autorité qu’après une déclaration de l’Église, Gregorius écrive (p. 41) :

Vérité à démontrer : L’Église conciliaire n’est pas l’Église catholique.

Admission du contraire : L’Église conciliaire est l’Église catholique.

Argument : Si l’Église conciliaire est l’Église catholique, alors, selon la théologie catholique, elle est incapable de faire le mal (par exemple, promulguer de mauvaises lois disciplinaires pour l’ensemble de l’Église, enseigner une fausse doctrine, conduire les fidèles à l’impiété). Or, l’Église conciliaire a fait ce mal (elle a promulgué le Code de droit canonique de 1983, la Directive de 1993 sur l’œcuménisme, la nouvelle messe et les nouveaux sacrements, le nouveau catéchisme, etc.). Il y a là une contradiction, donc une absurdité.

Conclusion : Comme le contraire que nous avons admis aboutit à une absurdité, ce que nous voulons démontrer est donc une vérité. Par conséquent, la proposition « L’Église conciliaire n’est pas l’Église catholique » est vraie.

On observera que l’argumentation ci-dessus aboutit avec certitude à la conclusion que l’Église conciliaire n’est pas l’Église catholique. La question de savoir pourquoi n’a pas été traitée, mais comme on le voit fort bien ici, ce pourquoi n’a pas besoin d’être connu pour que le fait le soit.

En dernier ressort, et pour les besoins de notre raisonnement, le pourquoi de toutes ces choses n’est pas si important à connaître que le fait qu’elles existent. Par conséquent, les personnes qui trouvent que ces diverses considérations théologiques sur l’hérésie, la pertinacité, le droit canonique et autres leur passent au-dessus de la tête, trouveront consolant de se rappeler qu’elles n’ont pas besoin de démêler tout cela.


V.
 
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¹ On peut néanmoins observer que Robert Siscoe figure à présent parmi les signataires de la récente lettre ouverte accusant François d’hérésie.
 
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