Regards sur l'actualité récente (I)

Le Forum Catholique

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baudelairec2000 -  2018-12-21 16:08:24

Regards sur l'actualité récente (I)

Commençons par un petit tour sur le plus célèbre des marchés de Noël.

"Un Strasbourgeois né à Strasbourg, un Alsacien né en Alsace, un Français né en France", telles sont les contrevérités débitées peu après la tuerie de Strasbourg par un député LREM, Bruno Studer, lors d’une séance « lacrimatoire », au sein de l'hémicycle. C'est de cette manière qu'a été évoqué un individu, auteur de l'attentat qui, un mardi soir, dans le centre-ville de Strasbourg, a fait, au moment où je rédige ce post, cinq morts et laissé plusieurs personnes entre la vie et la mort. Impressionnant le tableau de chasse de ce français vraiment pas ordinaire.

Un alsacien ? Avec un nom du genre Rupert Kohler ? un blond aux yeux bleus, buveur de bière? Non, non vous n'y êtes pas; c'est un gars bien de chez nous, un ptit gars né à Strasbourg, dans une cité. Comme on pouvait s’y attendre de la part de médias bienveillants pour ces Français très particuliers et qui se plaisent à toujours relayer le même jugement positif de leurs coreligionnaires, c’était un homme normal ; « il était gentil », toujours la même rengaine :
"Il était pas à fond dans l'islam", a dit à l'AFP Zach, 22 ans, qui habite dans la même petite cité de barres HLM, en banlieue strasbourgeoise. Ce voisin décrit un homme "discret, pas baraqué", qui habitait seul dans un petit appartement. Ses parents habitent aussi le quartier, précise-t-il.

Son immeuble, devant lequel étaient postés mercredi matin trois policiers et qui se situe au fond de cette petite cité de barres HLM, est particulièrement délabré et décrit comme un "immeuble de transit" par les voisins." Ajoutons pour être complet que le père du terroriste est lui-même fiché S pour fondamentalisme religieux. Des gens normaux, on vous le dit.

La France profonde; l'Alsace telle qu'on la trouve immortalisée sur des tas de cartes postales.

Ce bon français, Chérif Chekatt - c'est ce qui fait tout le pittoresque de l'Alsace - est décrit comme un individu mesurant 1,80 m, de "corpulence normale" et à la "peau mate". Né à Strasbourg et fiché "S" ("sûreté de l'État") pour sa radicalisation islamiste, ce jeune homme de 29 ans a un passé judiciaire très lourd, avec déjà pas moins de 27 condamnations. Cinq ans passés derrière les barreaux... quasiment en toute impunité, bénéficiant ainsi du laxisme de Taubira et de ses complices. Admirons au passage le grand exercice de style de notre cher Castaner :

Le suspect était «très défavorablement connu pour des faits de droit commun pour lesquels il a fait l'objet de condamnations en France et en Allemagne, et pour lesquels il a purgé ses peines».

Comme dit une internaute: « Ca fait froid dans le dos de savoir comment vous 'surveillez" ces potentiels terroristes! » Et pendant ce temps, lorsqu’on écoute le second du ministère de l’Intérieur nous expliquer de subtils distinguos entre les fichés S, les faiblement radicalisés, les radicalisés en puissance et ceux qui sont susceptibles de passer à l’acte, on comprend que, sur de telles bases, la surveillance de potentiels terroristes soit quasiment impossible et que la lutte du territoire contre la cinquième colonne, l’ennemi de l’intérieur, soit vouée à l’échec. A moins que le pouvoir ne s’intéresse à une autre cible.


L’arbitraire de la justice

Car, pendant ce temps, on apprend qu'une enquête a été ouverte sur un bar privé d'ultra-droite à Lille; une affaire qui a démarré avec la diffusion d'un documentaire sur la chaîne Al Jazeera et intitulé "Génération hate". On découvrait les coulisses d'un bar privé d'ultra-droite à Lille, La Citadelle, géré par Génération identitaire et où plusieurs personnes se vantaient notamment de faire des ratonnades. Le parquet de Lille – enfin ! une instance dont la vigilance et la compétence doivent être remarquées - a décidé mercredi d'ouvrir une enquête préliminaire "au regard des violences et des propos tels qu'ils apparaissent dans ce reportage". Merci à l'Express pour avoir signalé à l’opinion publique l’existence d’un tel bar et nous rappeler ainsi que, tous les jours, l'Ultra Droite chère à notre ministre de l'Intérieur fomente des complots inouïs contre la République, des conjurations que Castaner et ses sbires excellent, heureusement, à déjouer...

Et, pendant ce temps, on relâche des voyous, des « jeunes » comme on dit dans les médias, qui pillent ; ainsi un soir de victoire de l’équipe de France, lors de la Coupe du Monde, les Champs-Elysées ont été ravagés par des hordes venues de banlieue pour fêter dignement l’évènement. Et, pendant ce temps, ces « jeunes » ont pu agir en toute impunité aux alentours des Champs en ce samedi 8 décembre, profitant de la manif des Gilets Jaunes pour piller des dizaines de magasins, tel ce Carrefour-City ou la boutique Nicolas de la rue de La Boétie, pillages que nous avons vu se faire en quelques minutes.
Impressionnant. Très efficace… La police, les CRS n’étaient pourtant pas loin. Il est vrai que les forces de l’Ordre, aux ordres de Castaner, celui qui ne cesse de voir derrière chaque gilet jaune un activiste d’extrême-droite, préfèrent arrêter, que dis-je « neutraliser » (terme employé par Castaner pour le terroriste de Strasbourg), pour le bien de la République, cela va sans dire, des Gilets Jaunes pour les déférer devant le Parquet. Les forces de l’ordre se trompent volontairement de cibles. Le second de Castaner à l’Intérieur craint que des « individus radicalisés » - encore eux, même parmi les Gilets jaunes, c’est une obsession - ne se manifestent lors de la prochaine journée de mobilisation le 22 décembre.

Deux poids, deux mesures : d’un côté, le bras clément de la police et toute la sollicitude de l’appareil judiciaire pour les victimes et les incompris de l’immigration, de l’autre, la matraque des CRS et la rigueur de juges conscients qu’ils doivent sauver l’ordre républicain en multipliant les comparutions immédiates. Pour une fois que la police et la justice sont sur la même longueur d’onde ! Les forces de l’ordre ont pour mission désormais de laisser le désordre s’installer ou prospérer, c’est comme on voudra. Un comble… L’ordre, pourtant, est une notion incluse dans la définition de la paix, si j’en crois saint Augustin : la paix, c’est la tranquillité de l’ordre. Aussi, le bien commun, pas plus que la justice d’ailleurs, ne peut, en aucune façon, s’accommoder du désordre. En d’autres termes quelle est la crédibilité d’un pouvoir lorsque des dispositions ne sont pas prises contre les fauteurs de troubles – et il n’y a pas que les malfrats de nos banlieues - que les lois ne sont pas tout simplement appliquées, les juges ne remplissant pas leur devoir. C’est aux gouvernants qu’il incombe de faire régner l’ordre à l’intérieur du pays. Saint Thomas a laissé dans son De Regno des propos sur la paix qui ont été malheureusement oubliés depuis des siècles :

« L’unité de la multitude que l’on appelle la paix, doit être procurée par les soins du gouvernant (II, 4, trad. D. Sureau)

Si c’est cela la justice telle qu’on la voit mise en oeuvre, permettez-moi d’avoir de sérieux doutes sur le système et ceux qui le perpétuent. Comment en effet avoir encore confiance dans ce système, après des décennies, que dis-je, après plus de deux siècles d’arbitraire – un "livre noir" ne suffirait pas ? Permettez que j'en veuille à l’exécutif et au pouvoir judiciaire, coupables de tant d’injustices.

Car, voyez-vous, la justice c’est une vertu cardinale ; vous savez, une de celle qu’on apprenait au catéchisme. La justice, on la retrouve dans toute l’Ecriture sainte. Si on ne prend que l’Ancien Testament, justice et sainteté se confondent. La justice, c’est le fondement de l’ordre social ou politique : on parle bien de justice légale ou générale, celle qui nous conduit ou nous ramène au bien commun. La justice distributive, c’est cette partie de la justice qui confère des honneurs et des récompenses en fonction des charges publique que nous remplissons, en fonction des risques que nous prenons en vue de sauvegarder le bien de la communauté. La justice, c’est aussi l’affaire de tous, car tous nos rapports avec autrui sont marqués du sceau de la justice commutative. Il suffit de se référer au Décalogue pour savoir ce que l’on doit faire aux autres.


Le vice au pouvoir, les vices du pouvoir

Mais il y a pire que le laxisme judiciaire et l’arbitraire du pouvoir.

Que dire de ces lois scélérates (du latin scelus, sceleris : le crime) qui ont marqué de leur empreinte quasiment chacune des présidences de la cinquième République : on commence avec De Gaulle en 1967, Pompidou étant son premier ministre, la loi sur la pilule de M. Neuwirth. La loi relative à la régulation des naissances et abrogeant les articles L. 648 et L. 649 du code de la santé publique rencontra pourtant des oppositions du côté des députés de « droite ». C’est pourquoi le député gaulliste de la Loire, partisan de longue date de l'abrogation de la loi de 1920, entreprit d’aller convaincre le Général. Celui-ci finit par lui répondre : Vous avez raison, transmettre la vie, c'est important. Il faut que ce soit un acte lucide. Continuez ! » Les bras vous en tombent.

C’est sous Giscard (décembre 1974) que la contraception sera libéralisée et, surtout, remboursée par la Sécu.

Second acte, séquence obligée de la précédente, l’IVG en 1975 - les femmes pouvaient enfin disposer de leur corps. Deux épisodes à mettre à l’actif des conservateurs avec l’appui au Parlement des libéraux et de la Gauche. C’est ainsi que les libertaires de tous bords ont opéré pour transformer en profondeur la société. C’est ainsi que nos gouvernants et nos législateurs s’opposent au droit naturel, le droit conforme à la nature.

On continue, et, comme pour dénaturer davantage le mariage, on donne dans le « sociétal » avec le PACS sous Jospin, avec le mariage gay sous Hollande, premier président concubinaire en tant que tel de la Ve. Il ne faut donc pas s’étonner si les femmes d’origine européenne ont un taux de fécondité largement inférieur à celles qui sont issues de l’immigration magrébine et africaine, ces dernières étant pas leur culture et leur religion moins perméables au message permissif d’un Occident qui semble encourager le « grand remplacement ». Il s’agit, pour les premières, d’une incitation au plaisir et à la débauche sans le risque d’une grossesse, désormais présentée par le Planning Familial comme une maladie ; on notera par ailleurs que, pour ces femmes bénéficiant des dispositions de la loi, leur droit au plaisir s’accompagne d’un remboursement par la Sécu de la pilule et de l’avortement. Notre très chère ministre de la Santé, car ces mesures coûtent très cher à la Collectivité - remboursements qui font de chacun des contribuables un complice de ces actes criminels – ne trouve rien de mieux que de décider le remboursement d’une certaine marque de préservatifs. Ajouter à tout cela que les hommes peuvent désormais, sous le regard attendri des autorités et des médias, copuler entre eux, que les femmes peuvent en faire de même, qu’on va les aider à se fabriquer une progéniture par le biais de la PMA et de la GPA, simplement pour leur donner les mêmes droits qu’ à un couple uni selon les lois de la nature.

Les atteintes au droit naturel que nous venons de dénoncer sont le signe d’une société pour qui les notions de bien et de mal n’existent plus et au regard de laquelle vice et vertu se confondent. La réalité naturelle, la seule qui compte, disparaît ainsi derrière les artifices et les caprices de l’opinion qui, sans cesse, opère des montages et des bidouillages, ingénieux, reconnaissons-le, pour mieux s’affranchir du cadre que lui impose la première. Autant dire que dans de telles conditions, la civilisation est, à moyen terme, menacée de mort, étant donné que les bases sur lesquelles la société repose (droit, justice, bien commun) sont en permanence remises en question et que des lois iniques viennent enfoncer les individus dans les dimensions abyssales du vice, un monde dont il est difficile de revenir quand on a côtoyé l’Enfer.
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