Les saintes voies de la Croix du Vénérable Mr Henri-Marie Boudon

Le Forum Catholique

Imprimer le Fil Complet

ami de la Miséricorde -  2018-12-02 01:45:41

Les saintes voies de la Croix du Vénérable Mr Henri-Marie Boudon

CHAPITRE VII
Qu'il faut porter sa croix avec toutes ses dimensions


De plus, il faut porter sa croix avec sa seconde dimension, qui est la longueur, c'est-à-dire sa durée, tant de temps qu'il plaira à Dieu tout bon de nous la faire porter.

Saint François d'Assise a toute sa vie été un homme de croix ; mais il souffrit durant deux années des peines extraordinaires d'esprit, qui lui causaient quelquefois un tel ennui dans la partie inférieure qu'il ne souffrait pas pour lors qu'aucun religieux lui parlât.

Saint Hugues, évêque de Grenoble et plusieurs autres saints, ont souffert des peines d'esprit jusqu'à la mort.

Sainte Brigitte assure que le ciel lui a révélé que la très sainte Vierge eut la connaissance des tourments de son Fils bien-aimé, dès l'enfance de ce divin Sauveur.

Sainte Thérèse dit la même chose, déclarant l'avoir apprise de Notre-Seigneur par la révélation.

Ainsi cette mère d'amour fut, depuis ce temps-là, une mère de douleur, qui lui a continué le reste de sa très sainte vie, par le souvenir du Calvaire.

Mais l'adorable Jésus a toujours été dans la souffrance l'espace de plus de trente-trois années, qui ont fait le cours de sa précieuse vie, et cela jour et nuit, en tout temps et en tout lieu.

C'est pourquoi le calice qu'il dit, en saint Matthieu, qu'il boira, il assure qu'il le boit en saint Marc.

Après tout cela, selon le sentiment de quelques Pères, par ces paroles : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'avez-vous délaissé (Matth. XXVII, 46) ? il témoignait qu'il n'était pas encore satisfait de ses peines, comme s'il eût voulu dire : Pourquoi délaissez-vous ainsi mon corps aux faiblesses qui le conduisent à la mort ?

Que ne le fortifiez-vous par miracle, afin qu'au lieu de trente-trois années que j'ai souffert, je puisse souffrir durant plusieurs siècles ?

Il ne faut pas s'étonner ensuite si le glorieux saint François Xavier, qui disait à Dieu dans les consolations : En voilà assez, mon Seigneur ; lui disait-il dans les souffrances : Encore plus, mon Dieu, encore plus ; si sainte Thérèse enseigne, en la 5e demeure du Château intérieur, que ce serait un repos, si les travaux que nous souffrons ne finissaient point jusqu'à la fin du monde, souffrant pour un Dieu si bon ; s'il se rencontre des personnes dans des croix terribles, à qui la seule pensée d'en être délivrées fait peur, qui se sentent saisies d'une certaine tristesse, quand elles pensent que Dieu tout bon pourra bien mettre fin à leurs travaux, et apporter quelque changement dans leurs affaires.

J'ai connu des personnes à qui cela est arrivé plusieurs fois, et je sais que leur témoignage est véritable. II faut encore porter sa croix avec la troisième dimension, qui est la hauteur, c'est-à-dire la multitude de ses peines, qui arrivent les unes sur les autres ; en cela semblables aux eaux (et l'Écriture les y compare [Job XIV, 19]), que nous voyons grossir insensiblement, monter et s'élever par leur abondance, et puis ensuite se déborder. (...)

Source : Livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=858065