Les saintes voies de la Croix du Vénérable Mr Henri-Marie Boudon

Le Forum Catholique

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ami de la Miséricorde -  2018-11-07 23:25:32

Les saintes voies de la Croix du Vénérable Mr Henri-Marie Boudon

CHAPITRE VIII
Continuation du sujet précédent


(...) Dans la seconde purgation de l'esprit. Que l'âme ne s'efforce pas d'avoir la présence de Dieu sensible ; cela ne servirait qu'à redoubler ses peines, et à la tirer de la contemplation où Dieu la met.

Qu'elle s'abstienne de ses propres actes, se contentant de sa coopération à la divine opération au sommet de l'esprit, non pas ressentie, mais démentie.

Qu'elle ne réfléchisse pas sur soi pour juger ce qui se passe en elle. La sainte mère de Chantal fit vu au milieu de ses angoisses, de ne jamais réfléchir sur soi volontairement, pour apprendre ce qu'elle faisait.

Ce vu ne doit être imité que par l'avis d'un sage directeur, qui ne doit presque jamais le permettre dans ces états, mais il faut entrer dans la pratique par une généreuse résolution.

Après tout, il faut vivre sans goûts et consolations, sans sentiments ni vue, sans amour connu, puisque Dieu ne le veut pas. Il nous fait vivre de la mort, disait le glorieux saint François de Sales.

L'âme pour lors, comme une palme sacrée, s'élève d'autant plus qu'elle est chargée et abaissée. Un grand prélat parlant de ses souffrances intérieures, qu'il compare aux maux extérieurs, pour en rendre l'intelligence plus sensible : vous le dirai-je, dit-il à son ami ? Si quelqu'un vous avait guéri de vos maux, vous le devriez faire appeler en jugement, afin qu'il eût à vous les rendre, tant ils sont utiles et avantageux.

Sainte Thérèse en savait bien les avantages, quand elle assurait, dans le livre du Chemin de la perfection, que l'âme gagne plus en recevant des peines de Dieu, qu'elle n'aurait fait en dix ans par son choix.

L'état souffrant, disait une sainte personne, est le plus court chemin de la perfection, car il sépare plus, et par conséquent il unit davantage. Saint Pierre et saint André paraissant à cette personne lui déclarèrent que parmi tous ces états souffrants, ce qu'il y avait de plus excellent, était la privation de toute consolation intérieure.

Notre-Seigneur voulant lui enseigner qu'il suffit que l'intime de l'âme soit vu de Dieu, que les sens et même la partie inférieure raisonnable ne connaissent pas, et que quelquefois les âmes les plus saintes paraissent aux yeux des hommes comme les autres personnes, sans qu'ils remarquent la grande différence de leur intérieur ; il se servit de l'exemple d'une hostie consacrée, qui étant mise en quelque lieu avec d'autres qui ne le sont pas, aucun ne la peut discerner que celui qui l'a consacrée. (...)

Source : Livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
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