Ce qui m’étonne, c’est votre étonnement

Le Forum Catholique

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Vianney -  2018-09-06 00:16:59

Ce qui m’étonne, c’est votre étonnement

 
Tout récemment encore, le site reinformation.tv faisait état d’un cours d’éducation sexuelle approuvé par le Vatican, mais sans aucune mention des droits et devoirs des parents en la matière, ni des 6e et 9e commandements !

Et ça ne date pas d’aujourd’hui. Si j’en crois le professeur Thomas Molnar (article “Réaction scolaire aux U.S.A.” paru dans le n° 162 de la revue Itinéraires d’avril 1972), ce que décrit la députée flamande dans son article ressemble beaucoup aux cours d’éducation sexuelle introduits dans l’enseignement catholique aux États-Unis à la faveur de Vatican II :
Il est difficile de mesurer les dégâts culturels et intellectuels causés à la vie américaine par la « mutation » de l’Église. Occupons-nous pour l’instant de quelques problèmes scolaires apparus depuis peu d’années et dont les conséquences funestes se manifestent déjà d’une façon effroyable. Mais ajoutons-y tout de suite des signes d’espoir provenant non pas de la hiérarchie qui suit la triste mode de la désacralisation (dé-mythisation, comme ils aiment s’exprimer), mais du petit peuple catholique et des intellectuels qui l’écoutent et lui insufflent courage.

Dans un pays où le principe de la séparation de l’État et des Églises fait partie de la sacrosainte Constitution, il n’est pas étonnant que l’école publique soit devenue un foyer idéologiquement non pas neutre mais actif et agressif, selon l’esprit de l’agnosticisme et du relativisme en morale, en philosophie, en matière de sciences dites sociales. Des millions de familles catholiques — et même non-catholiques — ont depuis plus d’un siècle créé un réseau extraordinaire d’écoles libres, depuis les classes élémentaires de la paroisse jusqu’aux universités fièrement catholiques. « Catholic education » devint le synonyme d’intégrité, de civisme, et de choix justes dans la vie post-scolaire, tandis que le contenu intellectuel de cette instruction n’était aucunement inférieur au niveau des écoles et universités publiques, niveau qui, d’une manière générale, n’a jamais dépassé une certaine médiocrité, si on le mesure avec des normes européennes récentes.

Depuis une demi-douzaine d’années, le soi-disant renouveau de l’Église a totalement bouleversé cet état de choses. Ce n’est pas ici le lieu de décrire la folie qui s’empara de l’administration ecclésiastique des écoles et des enseignants ; ce qui a débordé la patience des parents (qui ont longtemps toléré les extravagances morales et politiques des religieuses et des prêtres de l’enseignement) ce fut l’introduction forcée, dans les écoles primaires et secondaires dirigées par l’Église, de la fameuse « éducation sexuelle » et du non moins fameux « entraînement de la sensibilité » (sensitivity training). La première n’est qu’un dérivatif du Planning Familial qui est responsable de la légalisation des contraceptifs et de l’avortement, en attendant mieux, c’est-à-dire, la formation d’êtres humains tout à fait « émancipés » des « tabous sexuels ». Entendons-nous sur le sens de ces termes : en société puritaine, et incurablement puritaine malgré les bruits contraires, comme dans la Scandinavie et les États-Unis, la sexualité normale et saine, rejetée par l’âme recroquevillée sur elle-même, ne se sent à l’aise que si elle est garantie soit scientifiquement, soit par une idéologie. Dans le concept « éducation sexuelle » les deux exigences se donnent la main, on fait l’amour parce que et la science et l’idéologie l’autorisent. Quant au « sensitivity training », c’est une sorte d’adjoint à la sexualité dite émancipée, car il autorise, à son tour, l’attouchement et la nudité chez l’enfant qui « explore » son propre corps ainsi que celui de son copain et de sa copine. — Eh bien, la « science » l’autorisant, les écoles dirigées par les bonnes sœurs et les religieux se sont faites des adeptes enthousiastes de ces deux formes d’ « instruction ». C’est contre ce relâchement des mœurs — et pire — que s’insurgèrent les parents catholiques, cherchant à retirer les enfants de ces écoles et à en créer d’autres, catholiques, elles aussi, mais soustraites à l’influence et à l’autorité de l’administration ecclésiastique.
V.
 

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