mais si Judith Butler est marxiste dans l'âme

Le Forum Catholique

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jejomau -  2018-05-31 11:15:26

mais si Judith Butler est marxiste dans l'âme

le marxisme canal historique


Théorisé avec Marx , il s'inscrit dans l'Histoire avec Lénine et ses complices et est "figé" par Staline surtout après la seconde guerre mondiale. Qu'est-ce à dire ? Il signifie que littéralement parlant, la société ne bouge plus. Oui, la famille traditionnelle reste celle qui est connue depuis plusieurs siècles; l'avortement n'est pas concevable; le patriarcat est de mise. Le marxisme stalinien fige tout. Sur le plan linguistique aussi, le russe n'évolue plus. Sur le plan technologique également… Simplement parce que Staline ne termine pas l'œuvre de la Révolution. Il l'arrête à un moment donné.

A l'Ouest, le monde continue à évoluer, à bouger, à inventer. Vous décriez l'individualisme mais le capitalisme , c'est aussi l'individualisme et la liberté de penser. Effectivement, dans le foisonnement intellectuel et philosophique, Edith Butler, comme d'autres s'inscrit dans le Libéralisme et manifeste son individualisme.


Pourtant ce courant de pensée, extrêmement minoritaire au départ, prend une forme aujourd'hui structurée et s'est répandue de l'Amérique à l'Europe jusqu'à infiltrer les Etats et l'Eglise catholique en ce qui nous concerne. Pourquoi ?


Le marxisme - nouveau courant


Autant le marxisme semble (dans les années 70) être incarné à l'Est par le "canal historique" de la Révolution, autant il se cherche en Occident et surtout à partir des années 80-90 quand le mur de Berlin s'effondre provoquant l'effondrement apparent du marxisme.

C'est là qu'il faut - à mon avis - rattacher la petite corne naissante et encore cachée du féminisme (liée au genre par ailleurs) au marxisme.
Il est d'ailleurs significatif que ce soit la gauche post-marxiste (et toujours marxisante dans son essence) qui s'empare de cette théorie et la structure dans un courant de pensée plus vaste englobant le mode de fonctionnement de la société à travers son appareil productif.

La question de fond qui se pose au départ, c'est celle-ci : "Faut-il abandonner le concept de lutte des classes ?"

Le féminisme répond à cette question avec le marxisme. Désormais, la femme doit s'émanciper et dans ce shéma marxiste, prendre les rouages qui structurent la domination sur autrui (ici l'homme). Le Genre doit renverser le statut millénaire de la complémentarité entre l'homme et la femme dans une révolution sociétale, etc...

Je veux insister sur un point important que vous avez quelque part souligner dans votre post et que je rejoins en partie. Vous faites allusion aux romans de Zola et indirectement au contexte dans lequel surgit le marxisme et pour qui il est destiné : des classes laborieuses soumises à une bourgeoisie toute puissante qui détient le pouvoir. Ce terreau n'existe plus dans les années 70-80-90 : l'idéologie féministe "queer" naît chez des bourgeois(es) et des intellectuel(les) qui tiennent le haut du pavé. Cette idéologie fait donc sa révolution en douce chez les puissants et va essayer aujourd'hui - à notre époque - tenter de s'accomplir totalement dans les populations imposée d'en haut. En se dévoilant enfin comme ce qu'elle est.

C'est cela qui trompe et qui change la donne : on n'a pas vu venir cette révolution. Qui en est bien une. Fondée et structurée sur cet outil remarquable que constitue le marxisme en tant que tel.

Ainsi, Une étude belge intitulée "Barricade 2011, Quand le plancher craque, – les moteurs de la mobilisation féminine" expose les différents courants féministes et remarque ceci:

"Pour le courant féministe marxiste, il faut abolir la société capitaliste divisée en classes et cela mettra fin automatiquement à l’oppression des femmes."


Quoi de plus clair ?
Pour ces féministes marxistes, on revendiquera des réformes concrètes concernant l’égalité des chances dans l’emploi, l’éducation, la création de garderies, les salaires, l’avortement libre et gratuit, etc. Pour atteindre ces buts, les féministes marxistes tablent sur l’évolution des lois, des manifestations, la mise en place de groupes de discussion. Pour les féministes radicales, le renversement du patriarcat est prioritaire via la réappropriation par les femmes du contrôle de leur propre corps, la création d’alternatives, d’espaces exclusivement féminins, par des offensives directes contre le patriarcat (manifestations contre la pornographie, les concours de beauté, les déploiements militaires, les mutilations sexuelles, etc.). Les féministes radicales sont opposées à la mixité dans les réunions et débats….

Il y a toute une dynamique (organisée) dans le but de re-structurer la société..

Au plan mondial, on assiste aussi à la même évolution révolutionnaire avec la Conférence de Bucarest en 1974 (contraception), de Mexico en 1984 (objectifs anti natalistes dans les pays en voie de développement), la Conférence du Caire en 1994 (avortement), mais surtout la Conférence de Pékin en 1995 abordant la théorie du Genre. Le Genre et le féminisme est mondialisé dans le cadre d'une véritable révolution culturelle (source Gramscienne marxisante). Marguerite Peeters écrit :

Les féministes considèrent la structure anthropologique différente de celle de l'homme, comme une construction de la société patriarcale : la modernité ne fait pas partie du rôle de la femme. C'est une fonction qu'elle remplit pour la société


Voilà une analyse complètement marxiste, non ?

Pourquoi le féminisme "queer" est-il marxiste ?

Je laisse Mgr Tony Anatrella, psychanaliste, dire tout ceci, il le fera mieux que moi.

« La Théorie du Gender soutient une vision complémentaire du constructivisme. Elle est le résultat de diverses approches liées au marxisme, à la psychanalyse, au structuralisme et à la philosophie de la déconstruction (Jacques Derrida). La théorie du Gender se définit autour de trois concepts :
- Plutôt que de parler de la différence sexuelle au fondement de l’être et du lien social, on préfère retenir la notion de genre féminin et de genre masculin de l’homme et de la femme ; il y aurait ainsi deux genres et un genre neutre duquel dépendraient toutes les autres formes « d’orientation sexuelle».
- Le féminin et le masculin sont présentés dans une relation de dominant/dominé, de lutte de pouvoir, de la guerre des sexes sur un modèle quasi marxiste.
- Les hommes et les femmes doivent être égaux en tout point. Certains en viennent même à dire que la paternité est une injustice car les femmes ne peuvent y accéder. Il faudrait donc éviter d’en parler au même titre que la grossesse est une injustice car seules les femmes ont à subir cette contrainte. C’est pourquoi la loi civile doit corriger toutes les injustices de la Nature.
- L’indétermination de la sexualité est un nouveau critère à retenir et doit avoir des conséquences politiques et juridiques. Il faut inscrire l’indifférence sexuelle dans la loi. L’asexualité ferait donc loi pour définir les relations humaines, le couple, le mariage et la filiation.



« La Théorie du Gender se présente ainsi comme une nouvelle libération sociale et subjective de la personne et nous promet l’émancipation subjective de la différence sexuelle. Elle a une dimension sociologique et une dimension psychologique. Du point de vue sociologique, on ne parle plus d’homme et de femme, mais de genre masculin et de genre féminin qui sont le produit de la culture. Les identités sexuelles dépendent des rôles sociaux attribués aux uns et aux autres. Dans cette perspective, les identités masculine et féminine ne sont que des constructions sociales. C’est pourquoi on affirme qu’avant d’être un homme ou une femme, nous sommes tous des êtres humains. La différence des sexes est toute relative et n’est pas plus importante que la couleur des cheveux. C’est la société qui nous dit comment doit être un homme et comment doit être une femme. Les relations entre les hommes et les femmes (dominant/dominé) se sont essentiellement définies en termes de rapports de force dont les femmes doivent se libérer. Pour être vraiment libre, la société doit se féminiser (théorie de Judith Butler) et les femmes doivent refuser la pénétration sexuelle, même pour la procréation, car il s’agit d’un acte de domination de la part des hommes. Les femmes doivent prendre le pouvoir dans tous les domaines de la vie et même contraindre la société à parler au féminin afin de s’émanciper de l’autorité des hommes. Les mouvements féministes sont très inspirés par toutes ces idées. Il est à noter que dès le début et encore actuellement, les mouvements féministes marqués par le refus de la procréation, revendiquant la contraception, puis l’avortement et maintenant le déni de la pénétration sexuelle, ont souvent été dirigés par des femmes lesbiennes."

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