Dialogue du réconfort dans les tribulations de Saint Thomas More

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ami de la Miséricorde -  2017-09-03 21:54:30

Dialogue du réconfort dans les tribulations de Saint Thomas More

XVII. DU DÉMON APPELÉ NEGOTIUM, OU TRAFIC SE MOUVANT DANS LES TÉNÈBRES

(...) Mais les besoins de mon père peuvent être minimes et ceux d'un autre homme si grands et si pressants que Dieu et la nature exigent que devant l'inégalité de ces besoins je me porte au secours du plus malheureux et soulage d'abord le besoin urgent, oui, même s'il s'agit de mon ennemi, même si c'est un ennemi de Dieu, un Turc ou un Sarrasin.

Mais maintenant, cher neveu, en dehors de cette extrême nécessité connue de moi, je ne suis pas obligé de donner à chaque mendiant qui me demandera, ni de croire chaque imposteur que je rencontrerai dans la rue et qui se prétendra très malade, ni de croire que tous les pauvres gens sont confiés à ma seule charge et que personne ne leur donnera rien avant que moi je leur aie donné tout. Je ne suis pas tenu d'avoir si mauvaise opinion des autres et de croire que si je n'aide pas moi-même les pauvres tout de suite, ils manqueront de tout, comme si j'étais seul à pouvoir faire la charité.

VINCENT : Alors, mon oncle, bien des gens seront peut-être tout contents, dans de tels cas, d'attribuer à leurs voisins des intentions bonnes et, de cette façon, de se sentir libérés de l'obligation de donner quoi que ce soit.

ANTOINE : C'est vrai, mon cher neveu, certains seront heureux de le penser ou de faire comme s'ils le pensaient. Mais ceux qui sont heureux de ne rien donner ne comptent pas, ils ne nous intéressent pas. Ce sont les gens vertueux qui nous intéressent, qui, en gardant leurs biens, ont grand' peur d'offenser Dieu. C'est pour tranquilliser leur conscience que je parle maintenant, je voudrais leur faire comprendre comment, tout en conservant leurs biens, ils peuvent rester en état de grâce.

Je vous dirai donc, cher neveu, qu'un homme riche qui se glorifie d'être riche, qui en tire vanité, qui méprise celui qui est moins riche que lui, celui-là est ridicule et en définitive, bien mauvais. Mais d'un autre côté, voici un homme (Dieu veuille qu'il y en ait beaucoup comme lui !) qui n'aime pas les richesses, mais, tout en en ayant abondamment, il n'y prend pas grand plaisir, il se comporte comme s'il n'en possédait pas. (...)

Source : livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
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