Tentative de réponse

Le Forum Catholique

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Mandrier -  2017-04-17 20:29:45

Tentative de réponse

Je ne suis pas un spécialiste de liturgie, mais pour répondre en partie à votre interrogation, dans le rite précédant la réforme de la semaine sainte de Pie XII, il était explicitement indiqué que l'allumage des "lampes de l'église" se faisait au cours de l'Exultet juste après "Qui, licet sit divisus in partes, mutuati tamen luminis detrimenta non novât. etc." soit "Cette flamme bien que partagée pour se multiplier ne souffre aucune diminution à communiquer sa lumière, alimentée qu'elle est par les molles cires, que pour former ce précieux flambeau, la mère abeille a distillées." le côté symbolique de l'allumage par indivision du feu a évidemment pris un coup avec la lumière électrique mais l'idée reste là et c'est effectivement ce qui s'est passé pour la vigile pascale que j'ai suivi.

Vous avez ici, un lien vers un office de la semaine sainte issu du bréviaire de Lyon, certes un peu vieux car de 1835, mais qui vous dit précisément pour cette partie de l'Exultet :


Le diacre allume le cierge Pascal, puis il continue pendant qu'on allume les cierges des Acolytes, et les lampes.



Pour l'allumage lors du Gloria, cela me paraît étonnant car je ne vois pas quelle symbolique cela aurait, car si les cloches et les orgues se sont tues depuis le jeudi saint, un employé d'ERDF n'a pas pour autant coupé l'électricité. De plus cela signifierait que la fin de l'Exultet perdrait un peu de son sens symbolique de rupture de l'obscurité.

Enfin dans le très bon site Ceremoniaire.net, on met en parallèle le rite en forme extra (avec la reforme de Pie XII) qui confirme ce qui se trouve ci dessus :


Arrivé au chœur, où l’autel était paré en violet, le diacre chantait l’Exsultet devant le cierge pascal, déjà en place et initialement éteint ; au cours du chant il s’arrêtait, à des moments prescrits, pour enfoncer dans le cierge pascal les cinq grains d’encens, puis pour l’allumer avec un des cierges attachés au roseau, après quoi des servants, prenant du feu sur le roseau, allumaient toutes les lampes dans l’église (mais non les cierges d’autel). Le chant de l’Exsultet achevé, le diacre retirait ses vêtements blancs ; puis, du moins lorsque l’évêque était présent, dans l’église illuminée, on chantait None du Samedi saint, Office qui se plaçait encore au pied de la Croix, car tous s’agenouillaient, comme la veille, pour le répons Christus factus est, etc., et (y compris l’évêque célébrant) pour l’oraison Respice, quæsumus Domine, etc. [235] Il est donc manifeste que l’Exsultet constitue une annonce de la Résurrection qu’on va bientôt célébrer – annonce destinée à fournir aux chrétiens le courage nécessaire pour bien vivre les dernières heures du temps pénitentiel – sans pour autant marquer le début de cette célébration.



Alors que plus bas dans la page lorsqu'il s'agit de la forme ordinaire :


Selon l’usage le plus répandu, dès l’intonation du Gloria, on allume tout l’éclairage électrique, on dévoile aussitôt les statues les plus en vue (à moins qu’on ne le fasse pendant la litanie) et les autres par la suite, on sonne les cloches de l’église le temps que dure le chant du Gloria, et pendant ce même temps les enfants de chœur agitent le carillon et des clochettes. Si ce n’est pas déjà fait, chacun éteint son cierge. À la fin du Gloria, le porte-missel se présente, le prêtre chante Oremus, les mains jointes ; puis, après une courte pause, les mains étendues, il chante la collecte de la Messe, à la manière ordinaire.



Il s'agit donc d'un usage qui vient de la forme ordinaire sans doute par souci de théâtralisation mal placée, comme si le jour de la résurrection venait avec le gloria. Cela dénote une absence du sens symbolique liturgique propre aux anciens, mais également d'une confusion de la messe du Samedi Saint avec celle du dimanche de Pâques. Comme si l'on avait voulu faire de la Vigile Pascale une deuxième messe de minuit par miroir avec celle de Noël.

En espérant vous avoir "éclairée" à la lumière électrique ou celle des bougies
http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=825789