Plusieurs choses...

Le Forum Catholique

Imprimer le Fil Complet

Signo -  2016-08-29 19:48:35

Plusieurs choses...

...dans ce que vous dites.

Premièrement, vos reproches sur ma soi-disante attitude, je les considère nuls et non avenus. On dirait sur ce forum qu'il suffit d'affirmer avec conviction une opinion un peu différente de la doxa du "milieu" pour être accusé de prendre les gens de haut, de provoquer, de mépriser les autres, etc. Vous préféreriez sans doute que je m'aligne bien sagement sur vos opinions, que je rentre dans le rang comme on dit... je n'en ferai rien. J'ai pourtant fait assez d'efforts ces derniers temps pour nuancer mes propos, exprimer des doutes, des incertitudes, relativiser mes idées en ajoutant des "je pense" à mes propos... et je continue de me prendre des leçons de morale comportementale dans la figure. Donc j'arrête mes efforts et je persiste et signe. J'affirme ce que je dis. Je dis ce que je dis. Et je ne passe pas ma vie à reprocher à mes interlocuteurs d'en faire autant: il n'y a pas de vrai débat sans positions fermement affirmées. On ne construit rien sur du sable.

J'ai le droit de dire qu'une idée est absurde, de même que mes interlocuteurs ont le droit de dire que les miennes le sont. Tout ce qu'il faut, c'est argumenter.


Ensuite vous affirmez:

Je pense que de fait la nouvelle messe exprime beaucoup moins bien les mystères de la foi et pour cette raison manifeste diverses dérives qui ont été de fait et depuis le début celles du protestantisme



Ca, c'est vous qui le dites. C'est beau de le dire. Encore faut-il le démontrer. Ce que je constate, c'est que personne n'a répondu à la démonstration que j'ai faite concernant le Beati qui ad coenam de la messe de Paul VI. Evidemment, en disant cela, on va de nouveau m'accuser "d'asséner des vérités". Ne vous en déplaise, les vérités n'ont besoin de personne pour être assénées: elles s'assènent toutes seules. Il suffit de les rappeler.

Quand je reproche certaines attitudes au milieu tradi, je n'affirme pas que cette attitude caractérise chacun des membres de ce milieu. Ce n'est pas votre cas? Que voulez-vous que je vous dise? Tant mieux pour vous! Par définition, on ne peut discuter que des cas généraux, les cas individuels n'étant représentatifs de rien!

Enfin vous écrivez:


Et enfin, effectivement, je pense que le clergé progressiste des années 1960 a très bien lu le Concile dans ce qu'il avait de propre et d'original. Je ne crois pas pour ma part que ces prêtres étaient des imbéciles ou des ignorants. Je ne pense même pas qu'ils étaient malhonnêtes. Pour en rester à la liturgie, je pense seulement qu'ils ont été encouragés à faire fausse route par un texte vague (la question de la "première place" a déjà été abondamment abordée sur ce forum) et une très mauvaise réforme liturgique qu'ils ont appliquée avec beaucoup d'enthousiasme et de sincérité. Cessez, s'il vous plaît, de mépriser les progressistes.



Désolé, là c'est vous qui me prêtez des intentions que je n'ai pas. Non seulement je ne méprise pas les progressistes, mais je les admire: dans les années 1960-1950, les progressistes étaient presque tous des gens cultivés, intelligents, raffinés, brillants intellectuellement. Hélas, c'est bien cela le problème: la crise actuelle de l'Eglise nous démontre que la plus brillante intelligence peut nous conduire dans la plus gigantesque des catastrophes. C'est moins d'intelligence qu'on manqué les progressistes des années 1950-1960 que de sagesse...

Par contre, les "progressistes" d'aujourd'hui, eux, sont vraiment bêtes. Ils font partie de ceux que Bernanos appelait les "imbéciles". Leurs idées ont provoqué des désastres et ils continuent de foncer tête baissée dans la même direction: c'est la définition même de la sottise. Ce n'est pas du mépris: c'est juste la constatation d'une triste réalité. Vous savez, les imbéciles, les sots, les crétins sont des choses qui existent, ce sont des choses qui font partie de l'ordre de la réalité. Pourquoi le nier? Pourquoi confondre la charité avec le mensonge?

Quant à la question, comme vous dites, de la "première place", je suis désolé: vous ne pouvez pas vous regarder dans la glace et vous dire "j'applique le Concile", lorsque ce Concile prescrit de mettre le grégorien à la première place dans la liturgie et que jamais dans votre paroisse, à aucune messe de l'année, on n'entend ne serait-ce qu'une seule note de grégorien. Ce qui est le cas dans 90% des paroisses en France! Et ce n'est pas le "toutes choses égales par ailleurs" qui change quoique ce soit. Je veux bien faire preuve de toute la souplesse intellectuelle du monde, mais à un moment donné, on ne peut pas faire dire au texte le contraire de ce qu'il dit textuellement...

En attendant, ce que je constate, c'est que le Concile Vatican II est le seul Concile de l'histoire de l'Eglise à évoquer le chant grégorien; qu'il contient, de tous les textes de tous les conciles de l'histoire, la plus grande évocation de la Vierge Marie; c'est aussi ça, le "propre" et l'originalité du Concile. A condition, évidemment, de le lire tel qu'il est, et non tel qu'on se l'imagine, ou tel qu'on le décrit dans les pamphlets distribués à la sortie de saint Nicolas du Chardonnet...
http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=811250