Pour Benoît XVI, les nullités étaient trop facilement concédées

Le Forum Catholique

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Ennemond -  2014-09-21 13:39:19

Pour Benoît XVI, les nullités étaient trop facilement concédées

Quelques extraits des discours de S.S. Benoît XVI à la Rote romaine, en début d'année, à propos des reconnaissance de nullité :


« Il peut en effet se produire que la charité pastorale soit parfois contaminée par des attitudes complaisantes envers les personnes. Ces attitudes peuvent sembler pastorales, mais en réalité, elles ne répondent pas au bien des personnes et de la communauté ecclésiale elle-même; en évitant la confrontation avec la vérité qui sauve, elles peuvent même avoir un effet contraire en ce qui concerne la rencontre salvifique de chacun avec le Christ. Le principe de l'indissolubilité du mariage, réaffirmé avec force par Jean-Paul II en ce lieu appartient à l'intégrité du mystère chrétien. Aujourd'hui, il nous est malheureusement donné de constater que cette vérité est parfois voilée dans la conscience des chrétiens et des personnes de bonne volonté. » (28 janvier 2006)




« Il semble à certaines personnes que la doctrine conciliaire sur le mariage, et concrètement la description de cette institution comme "intima communitas vitae et amoris" (Const. past. Gaudium et spes, n. 48), doive conduire à nier l'existence d'un lien conjugal indissoluble, car il s'agirait d'un "idéal" auquel ne peuvent pas être "obligés" les "chrétiens normaux". De fait, s'est également diffusée dans certains milieux ecclésiaux la conviction selon laquelle le bien pastoral des personnes en situation matrimoniale irrégulière exigerait une sorte de régularisation canonique, indépendamment de la validité ou de la nullité de leur mariage, c'est-à-dire indépendamment de la "vérité" à propos de leur condition personnelle. La voie de la déclaration de nullité matrimoniale est de fait considérée comme un instrument juridique pour atteindre cet objectif, selon une logique dans laquelle le droit devient la reconnaissance des prétentions subjectives. » (27 janvier 2007)




« Dans certains cas, on peut malheureusement ressentir encore vivement l'exigence dont parlait mon vénéré prédécesseur: celle de préserver la communauté ecclésiale "du scandale de voir, en pratique, détruite la valeur du mariage chrétien par la multiplication exagérée et presque automatique des déclarations de nullité dans le cas d'échec du mariage, sous prétexte d'une quelconque immaturité ou faiblesse psychique des contractants" (Allocution à la Rote romaine, 5.2.1987, cit., n. 9, p. 1458). (29 janvier 2009) »




« Assurément, certains courants anthropologiques "humanistes", tournés vers l'autoréalisation et l'autotranscendance égocentrique, idéalisent tellement la personne humaine et le mariage qu'ils finissent par nier la capacité psychique de nombreuses personnes, en la fondant sur des éléments qui ne correspondent pas aux exigences essentielles du lien conjugal. » (29 janvier 2009)




« Certains considèrent que la charité pastorale pourrait justifier toute décision en direction de la déclaration de nullité du lien matrimonial, pour aider les personnes qui se trouvent dans une situation matrimoniale irrégulière. La vérité elle-même, bien qu'invoquée par les paroles, tendrait ainsi à être considérée dans une optique instrumentale, qui l'adapterait à chaque fois aux diverses exigences qui se présentent. » (29 janvier 2010)




« Il faut se garder des rappels pseudo-pastoraux, qui situent les questions sur un plan purement horizontal, où ce qui compte est de satisfaire les demandes subjectives pour parvenir à tout prix à la déclaration de nullité, dans le but de pouvoir surmonter, entre autres, les obstacles à la réception des sacrements de la pénitence et de l'Eucharistie. Le bien très précieux de la réadmission à la Communion eucharistique après la réconciliation sacramentelle, exige en revanche de considérer le bien authentique des personnes, qui est inséparable de la vérité de leur situation canonique. Ce serait un bien factice, et un grave manquement à la justice et à l'amour, que de leur aplanir la voie vers la réception des sacrements, avec le danger de les faire vivre en opposition objective avec la vérité de leur situation pastorale. » (29 janvier 2010)




« Il faut œuvrer afin que s’interrompe, dans la mesure du possible, le cercle vicieux qui a souvent lieu entre une admission facile au mariage, sans une préparation adéquate et un examen sérieux des qualités prévues pour sa célébration, et une déclaration judiciaire parfois tout aussi facile, mais de sens inverse, où le même mariage est considéré nul uniquement sur la base de la constatation de son échec. » (29 janvier 2011)




« Il faut résister à la tentation de transformer les simples manquements des époux au cours de leur existence conjugale en défauts de consentement. La véritable exclusion ne peut, en effet, avoir lieu que lorsque vient à manquer ce qui est ordonné au bien des conjoints, et qui est exclu par un acte positif de volonté. Les cas où vient à manquer la reconnaissance de l’autre comme conjoint, ou bien où l’on exclut d’ordonner la communauté de vie conjugale au bien de l’autre, sont sans aucun doute vraiment exceptionnels. L’évaluation de ces hypothèses d’exclusion du bonum coniugum devra être attentivement validée par la jurisprudence de la Rote romaine. » (29 janvier 2011)



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