Cher Lycobates,

Le Forum Catholique

Imprimer le Fil Complet

Eucher -  2014-09-04 17:49:53

Cher Lycobates,

Votre contribution, more solito, un véritable délice. Vos jeux de mots ironisant sur les documents donnant à la messe de rit romain sa petite place dans l’Église m’ont fait sourire et il se peut que je vous plagie ! S’il est vrai que VS demeure à ce jour l’un des épitaphes de the way we were, je n’abandonne pas le combat.

Pour ce qui est du triomphe ou de la défaite de la prononciation « romaine », je serais peut-être moins catégorique que vous. Il m’avait semblé que le clergé de France s’était assez vite rangé à la prononciation ultramontaine, ainsi que le clergé anglais issu des conversions dues au mouvement d’Oxford ; la prononciation à l’anglaise s’est réfugiée dans les écoles avant d’y être vaincue par la soi-disant restituée (toute une série de lettres à l’éditeur du Times dans les années 20 résistèrent à celle-ci, l’accusant de faire du latin « just another Dago language »). Nous parlons de prononciation, n’est-ce pas, et non d’accent qui lui demeure unmistakable de part et d’autre de la Manche. Vous avez dû lire Brittain, Latin in Church. Il est anti-romain (c’est un anglican), mais semble fiable.
Moi-même, qui ne suis pas italien, j’emploie la prononciation romaine (si nous nous rencontrons vous vous révélerez afin que je ne vous ennuie pas, n’est-ce pas ?) et je tâche de parler comme un Italien (r roulés par exemple) mais le P. Foster insiste que je retiens l’accent français. Je dois sembler québécois ou bourguignon, ce qui ne serait pas pour me déplaire. En revanche, quand je parle français, ce qui m’arrive tout de même encore parfois, mes citations latines sont toujours à la française. De même quand je parle anglais, je prononce sine die « signey dye » et ainsi de suite. D’ailleurs cela met les non-latinistes à l’aise, c’est donc plus poli ainsi.

Je n’emploie pratiquement jamais la prononciation universitaire, qui est toujours un compromis. Seul, quand je lis un poète ancien, je le fais sotto voce (parfois avec Allen sous le coude) pour apprécier ce qu’a voulu faire l’auteur, mais c’est tout.

Le cercle dont je parlais n’est pas celui de l'Amicitia catholica, c’est donc l’autre.

Quant à votre prof, j’approuve tout à fait ses dictées, qui devaient aider à former les philologues confrontés à certaines leçons dues, justement, à l’itacisme.

Au plaisir de vous lire,
-Eucher.

http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=757909