fixisme

Le Forum Catholique

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Lycobates -  2013-11-07 16:26:35

fixisme

Je vous remercie d'avoir éclairé cet après-midi morose, dans nos latitudes le soir approche déjà, car votre caricature est amusante, même si elle est à même, ce qui est le but, peut-être pas le vôtre (ne vous connaissant pas, je vous ne ferai pas de procès d'intention), mais de cette coalition inattendue de modernistes effrénés et de légalistes à tout prix, de détourner l'attention de la question clef, que j'évoquai comme la primordiale, celle de la déchéance de l'autorité, pour se ... fixer (oui !) sur des points qui méritent en effet le reproche de l' "esprit de chapelle".

Vous savez très bien, en tout cas vous avez les moyens de le savoir très bien, que la Réforme de 1969
(et dans une certaine, quoique moindre mesure, celle, préparatoire et faite par les mêmes personnes, de 1951-55 et 1960-62 : les très franches mémoires du regrettable Père Bugnini sont là pour le prouver),
qui relève comme l'ont bien vu et démontré les auteurs et les illustres signataires du Breve esame critico, d'une enfreinte à la doctrine révélée et définie solennellement, et pas seulement d'une enfreinte à l'esthétique, au rubricisme ou à des coutumes aussi vénérables qu' invétérées,
que cette réforme ne soutient aucune comparaison avec les retouches (je parle ici notamment du Missel) de 1911, de 1604 ou 1634. (Le pape Léon XIII n'a rien fait de particulier, sinon d'augmenter considérablement le sanctoral ce qui fut la raison principale du rééquilibrage effectué par Saint-Pie X). Et même ces retouches à trois reprises dans un espace de 340 ans n'ont pas atteint l'ordo missae ou le canon actionis, mais concernaient des questions de l'enrichissement du calendrier, de rubriques, de critique textuelle (amélioration du latin), etc.
Aussi 1570, et vous devez le savoir, ne fait que reprendre la messe de saint Grégoire le Grand, épurée de deux cents ans de pullulations tardo-médiévales, surtout locales, en respectant tout l’antérieur à 1370, et en y intégrant quelque ajout carolingien ou gallican, mais en rien innovant, sur le fond. Et avec saint Grégoire nous ne sommes pas loin des débuts de la messe romaine, fin du IIe siècle, saint Victor (sous lequel peut-être le grec fut remplacé comme langue liturgique par le latin à Rome), en passant par saint Gélase, et quelques autres.

Vous semblez confondre l'histoire du rite, l’évolution des formes et coutumes liturgiques et l’élaboration et l’édition de livres liturgiques, d'une part, et la théologie de la messe, du sacrifice, des sacrements, de l’autre. Le rite a changé et pourrait encore changer, supposée une autorité légitime pour le faire, et supposé, bien sûr, c'est lié, que ce changement n'affecte pas le continu doctrinal.
Or, là est la réponse à votre question, si elle n'était pas rhétorique, là est la ligne de crête à adopter pour accepter ou ne pas accepter une innovation, liturgique ou autre.
Très concrètement il existe un site internet, que Nemo connaît bien, on en a parlé indirectement, il est frappé ici d’ostracisme, qui reprend quelques articles intéressants au sujet de ces réformes des derniers 65 ans.
http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=737140