Manifestation monstre en vue contre le mariage gay

Le Forum Catholique

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Ennemond -  2012-12-08 12:06:10

Manifestation monstre en vue contre le mariage gay


Le défilé du 13 janvier à Paris devrait être le plus important depuis 1984.

La mobilisation contre le mariage homosexuel doit réunir plusieurs défilés locaux, ce samedi 8 décembre à Lille, Le Mans, Nancy et Bordeaux, et même jusqu'à Saint-Denis de la Réunion le 9, à l'appel du collectif La Manif Pour Touset de son égérie, Virginie Merle, alias Frigide Barjot. Mais ce n'est qu'un petit tour de chauffe. Car le spectre de la «super manif» nationale se profile à Paris, le 13 janvier. Elle pourrait bien être la plus importante qu'ait connue la capitale depuis le mouvement pour l'école libre, en 1984!

Cette hypothèse, dont les policiers commencent à se faire l'écho, ne relève pas d'une vague intuition. Elle s'appuie sur des éléments objectifs que les spécialistes à la préfecture de police de Paris tentent de croiser afin d'adapter au mieux le dispositif de service d'ordre le jour J. La police collationne les informations auprès de la SNCF, des sociétés de cars, des organisateurs du mouvement, qui discutent avec elle de l'itinéraire du défilé. Elle scrute aussi blogs et réseaux sociaux. Et tout laisse à penser que la capitale sera noire de monde. Mais les autorités ne semblent guère disposées à inclure, pour autant, les Champs-Élysées dans le parcours des «anti».

Dans leur enthousiasme, les milliers d'anonymes qui s'activent en coulisses pour réussir cette mobilisation espèrent atteindre le million de personnes. Une prévision bien optimiste, sachant que les Français qui battaient le pavé pour défendre l'école privée sous Mitterrand étaient 850.000, selon le ministère de l'Intérieur.

Les six cerveaux de 1984
Vingt-huit ans plus tard, combien seront-ils au juste? «Au moins 200.000 à 300.000, peut-être davantage…», spécule un haut fonctionnaire de police issu de la Sécurité publique. Ils n'auront pas de mal, en tout cas, à dépasser les records de ces dernières années. D'après les chiffres officiels, le plus gros cortège pour la défense des retraites a rassemblé 80.000 manifestants le 7 septembre 2010, tandis qu'au plus fort de la fronde anti-CPE, en 2006, les lycéens en colère étaient 92.000 à Paris. Le mouvement contre le plan Juppé en 1995 avait concentré, pour sa part, 75 000 protestataires à son point culminant.

Le 17 novembre, comme l'avait révélé Le Figaro, le premier défilé des «anti-mariage gay» avait surpris à la Direction du renseignement de la «PP». Ses analystes attendaient 20.000 à 25.000 personnes, tout au plus. Or, ceux qui ont battu le pavé, ce jour-là, étaient quelque 70.000, d'après le seul décompte de la police. «70.000, c'est déjà beaucoup pour une manifestation régionale. Alors imaginez quand la province va se fondre aux Parisiens le 13 janvier!», déclare un fonctionnaire spécialisé.

Prévoir l'ampleur du rassemblement relève du casse-tête pour les ex-RG. Car le public concerné, principalement des familles bien tranquilles, venues parfois avec leurs enfants, n'est pas le vivier habituel où la police tend ses grandes oreilles. Elle n'y dispose pas vraiment de capteurs. D'où les erreurs dans les estimations du 17 novembre, même en province. À Nantes, par exemple, terre d'élection du premier ministre, les prévisions étaient en dessous de la réalité.

En 1984, la manifestation pour l'école libre était un modèle d'organisation. Six «cerveaux» (quatre hommes et deux femmes) ont tout encadré. À leur tête: un pilote militaire à la retraite, assisté d'un colonel de réserve travaillant à l'organisation des réseaux postaux, d'un polytechnicien pour veiller à la circulation des autocars et à la réservation des trains supplémentaires. Une femme médecin était en lien avec des centaines de collègues sur le terrain, sans parler du financier de l'équipe, qui veillait à la contribution de l'enseignement catholique dans les académies. Une mécanique incroyablement huilée.

La bande à Barjot est-elle aussi disciplinée? «Peu probable», spécule un haut fonctionnaire, Place Beauvau. Mais, selon lui, «en 1984, il n'y avait pas Internet et sa fantastique capacité à fédérer les individus».



Source : Le Figaro
http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=653312