“Succession harmonieuse”

Le Forum Catholique

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Vianney -  2012-02-24 00:33:12

“Succession harmonieuse”

Il n’y a plus de succession harmonieuse si, à quelques années de distance, on enseigne le contraire de ce qui l’était jusque là.

Ce n’est pas seulement une question de vocabulaire – les (néo-)modernistes sont très doués quand il s’agit de jouer sur les mots – mais c’est fondamentalement une question de signification. Au concile Vatican I, les Pères ont déclaré (et Pie IX a confirmé sous forme canonique le 24 avril 1870) que personne ne saurait, sans dévier de la foi, “soutenir que le progrès des connaissances pourrait amener à attribuer aux dogmes proposés par l’Église un sens différent de l’intelligence qu’en a eue et qu’en a l’Église”. En particulier, de deux thèses compatibles entre elles ne sauraient découler des conséquences contradictoires.

Dès lors, quand des papes condamnent une thèse comme étant opposée à la Révélation, c’est le sens concret de la thèse qui est condamné, et cela vaut nécessairement pour tous les temps et tous les lieux. C’est du reste logique puisque la portée de l’infaillibilité de l’Église s’étend précisément à tout ce qui touche de près ou de loin (vérités “connexes”) à la Révélation reçue par les apôtres.

Par ailleurs, que la condamnation soit bien ou mal “reçue” par les contemporains n’a qu’une importance relative. Ordinairement, elle est d’abord fort mal reçue, car elle se heurte au désordre établi et à tous ceux qui y sont attachés. Dans les débuts du protestantisme, deux ou trois papes (parmi beaucoup d’autres nettement moins édifiants) ont voulu réagir avec la même foi et la même pureté d’intention que celles qui ont animé plus tard saint Pie V. Mais dans l’ensemble ils ont moins bien réussi que lui, car à l’évidence l’heure de Dieu n’était pas encore venue.

Aux hommes il est seulement demandé de combattre en bons serviteurs de la pure vérité : le succès de leur entreprise ne dépend pas d’eux. Ainsi, la prédication de Saint Jacques, l’apôtre de l’Espagne, a rencontré très peu de fruits de son vivant. C’est seulement après sa mort que ses premiers disciples obtinrent des conversions plus nombreuses. Mais les catholiques espagnols ont eu depuis lors maintes occasions de se rendre compte qu’ils l’invoquent rarement en vain, et il est devenu chez eux aussi populaire que saint Nicolas en d’autres pays...

V.
 
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