collégialité : encore un faux problème

Le Forum Catholique

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Luc Perrin -  2012-02-23 15:02:53

collégialité : encore un faux problème

"En ce qui concerne l'exercice de l'autorité, la collégialité de Vatican II vient équilibrer l’unicité du sujet du pouvoir suprême. Les évêques, chacun dans leur diocèse qu'ils gèrent subsidiairement de façon autonome, médiatise l'autorité du Souverain Pontife. Inversement, le collège épiscopal ne trouve son unité et sont universalité que dans la communion avec la Sainte Eglise Romaine." (PEB)

Le texte de L.G. n'équilibre en fait pas grand chose, si ce n'est en trompe l'oeil puisque les prérogatives du Chef du Collège, à savoir le pape, sont inchangées - et pour cause (Vatican I) - et rappelées explicitement.
La communion n'est pas à vérifier avec "la Sainte Église" - ce qui ne veut rien dire et sent le synodalisme des Orientaux séparés voire le conciliarisme - mais avec le Successeur de Pierre. Le Collège n'existe pas sans le lien avec son Chef.
La définition de l'autorité dans l'Église a donc été que superficiellement touchée par Vatican II. L'accent sur la synodalité tant que la "communion hiérarchique" (cf. Nota praevia) est respectée est très sain : nos Conseils presbytéraux ne sont que les héritiers des chapitres cathédraux d'antan que les évêques consultaient et qui parfois étaient fort rebelles ; nos ordres et congrégations ont toujours reposé sur les chapitres généraux et provinciaux sans pour autant effacer le rôle des supérieurs etc.

En revanche, "l'exercice de l'autorité", c'est autre chose : la passivité romaine plus grande, la tendance des Conférences épiscopales à se substituer indûment à l'autorité des évêques individuels, la prolifération des thèses ecclésiologiques valorisant les Églises locales au détriment de l'Église universelle, la critique incessante et si peu fondée du "centralisme" romain, une culture de la désobéissance à saveur néo-gallicane et néo-fébronienne, tout cela existe aujourd'hui.

Mais est-ce dans Lumen Gentium ? Que nenni pas plus que le Novus Ordo Missae.
Sachons faire le départ entre les très rares passages de Vatican II qui mériteraient d'être bien recadrés car mal rédigés ou trop ambigus et le malencontreux "esprit du Concile" qui a envahi l'Église et fait des ravages.
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