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Le Forum Catholique

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N.M. -  2011-12-19 18:12:39

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Les décisions successives étaient de pures et simples décisions prudentielles.

Veuillez considérer attentivement cet exposé concernant concernant les dispositions prises sous Pie XI et au début du pontificat de Pie XII :


"Le 12 mars 1935, les vicaires apostoliques de cette région de civilisation purement chinoise se réunirent sous la direction de Mgr Gaspais et rédigèrent un long questionnaire où était prévue toute une série de cas concrets. Leur lettre collective du 25 mars 1935 fut approuvée par le Souverain Pontife Pie XI le 16 mai 1936. Elle servit, au moins partiellement, de modèle aux Ordinaires de Corée pour dresser une semblable liste de pratiques à autoriser ou à interdire. Mais quand ceux des Indes néerlandaises voulurent eux aussi s'en inspirer pour leurs nombreuses colonies de Chinois, ils se heurtèrent à des difficultés inextricables.

"Fort heureusement, la Congrégation de la Propagande, en transmettant le 28 mai 1936 aux Ordinaires de Mandchourie la réponse favorable du pape, avait demandé de notifier aux chrétiens "avec la prudence nécessaire" qu'en vertu d'une déclaration officielle de la Direction des cultes au ministère du Mandchukuo (5 mars 1935) les cérémonies en l'honneur de Confucius "n'ont absolument plus aucun caractère religieux".

"Quand le problème des "rites" se posa ensuite d'une manière aiguë au Japon même, ce fut finalement ce principe qui fut retenu exclusivement par Rome, ainsi qu'il apparaît clairement dans les directives données par la Congrégation de la Propagande le 18 mai 1936 [...]

"Presque concurremment donc, le Saint-Siège, se conformant à la manière dont il était interrogé, avait adopté deux méthodes pour résoudre les difficultés des rites : la première, que nous pouvons appeler celle du Mandchukuo, en dressant une liste de cas approuvés ou interdits ; la seconde, qui s'intitulerait plus commodément celle du Japon, en reconnaissant une fois pour toutes la "laïcisation" des cérémonies, soit par suite des déclarations du gouvernement, soit même tout simplement par évolution de l'opinion publique éclairée.

"Lorsque fut posée, en 1939, la question pour la Chine, l'on avait donc le choix entre ces deux méthodes, également acceptables. Ce fut la seconde que le Saint-Siège préféra, comme il ressort clairement du préambule général de l'instruction (4 décembre 1939) [...]

"La nouvelle réponse de la Congrégation de la Propagande en 1941, Mens nostra, n'a donc fait que souligner la portée de cette déclaration, en excluant définitivement pour la Chine la "méthode du Mandchukuo".

"En même temps qu'elle a résolu pour le présent la querelle des rites chinois, cette réponse en a suggéré l'interprétation cohérente pour le passé. Si, au XVIIIe s., l'Eglise a proscrit les rites comme "mauvais", au moins dans l'apparence extérieure, c'est parce qu'elle les a jugés alors inséparables, pratiquement, des pratiques superstitieuses. Mais à la fin du XIXe s. et au début du XXe, par suite de l'invasion de l'instruction populaire et de l'esprit scientifique, une portion croissante de l'"intelligentsia" d'Extrême-Orient a été amenée sans contrainte à ne plus reconnaître dans ces coutumes traditionnelles aucun caractère religieux."

H. Bernard-Maitre, s.j., art. "Chinois (rites)", in encyclopédie Catholicisme, t. II, col. 1061-1062.



Et concernant les décisions anciennes du Saint-Siège, il faut distinguer les décrets qui interdisent les rites en général en tant qu'ils conservent une signification proprement religieuse, et ceux qui (tels les décrets d'Alexandre VII et de Benoît XIII) autorisent dans un contexte donné la pratique de tels rites en tant qu'ils n'ont plus qu'une valeur purement civile ; et encore, on peut revenir sur une telle autorisation dans la mesure où elle n'est plus opportune en raison d'un changement de contexte (Benoît XIV).

Et il faut bien noter que même lorsque l'on parle de rites chinois en général il faut opérer les distinctions qui s'imposent entre culte des anciens, culte de l'empereur, culte de Confucius etc. : ce n'est pas forcément de la même chose dont on parle.


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