J'ai connu Denis il y a 24 ans : j'étais étudiant, et en sortant de cours, je passais des heures dans sa librairie catholique et nationale de Marseille, où j'ai acheté un nombre considérable d'ouvrages sur l'histoire, la politique, la religion... Le genre d'ouvrages qui faisaient réfléchir et rêver, surtout lorsque leur lecture s'accompagnait des discussions avec le libraire, dont la compétence et l'érudition n'avaient d'égal que la gentillesse - car s'il se cachait derrière une façade austère barrée d'une fière moustache d'un autre siècle, tous ses amis savaient que Denis était un homme foncièrement bon et serviable... Et nul doute que Denis a ainsi beaucoup contribué à ma conversion, quelques années plus tard.

Je l'ai côtoyé ensuite pendant toutes ces années sur les bancs des chapelles de la Tradition, ou sur les routes de pèlerinages. Je me souviens de lui chef de chapitre, de Chartres à Montmartre, je me souviens de nos pélés de la Sainte Baume, jusqu'à la grotte de Sainte Marie Madeleine, lui le vieux militant catholique et royal, mais toujours si jeune... Je me souviens de l'aide discrète qu'il a apportée à tant de plus jeunes qui découvraient la vie et cherchaient leur voie, car Denis était de ceux qui ne parlaient pas de leurs épreuves, et plus il en subissait, plus il semblait devoir aider les autres. Et il aidait beaucoup les autres.

Après avoir énormément donné à la FSSPX, entre autres aux éditions Clovis, Denis avait choisi dès 2007 de participer à la formidable aventure du séminaire naissant de Courtalain, où il devait finir sa vie terrestre, entouré de ces prêtres et séminaristes pour qui il se dévouait tant, et qui vont sentir cruellement son absence après avoir certainement pesté contre son caractère...

Denis n'était pas un saint, c'était juste un homme, un obscur, un sans grade, qui essayait simplement d'avancer, et de faire avancer les autres sur les pas de Notre Seigneur qu'il aimait tant. La nouvelle de sa mort m'a stupéfait, et il me manque déjà tellement.

En grande union de prière, que Dieu ait pitié de Denys, et l'accueille vite au Ciel...

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