Les archives du Forum Catholique
Forum | Documents | Liens | Q.F.P. | Oremus

Les archives du Forum Catholique

JUILLET 2003 A MARS 2011

Retour à la liste des messages | Rechercher

Afficher le fil complet

Références Imprimer
Auteur : Tardivel
Sujet : Références
Date : 2008-11-20 22:51:19

Congrégation pour la doctrine de la foi:

-Instruction sur quelques aspects de la théologie de la libération, 1984

-Liberté chrétienne et libération, 1986

Pape Jean-Paul II:

-Sollicitudo Rei Socialis, 1987

-Centesimus annus, 1991

Commission biblique pontificale:

-L'Interprétation de la Bible dans l'Église, 1993, paragraphe 1E.1:

(Ce document, publié après les autres cités plus haut, résume le point de vue nuancé du magistère sur la question, sous l'angle de la validité d'une méthode particulière d'interprétation biblique parmi plusieurs autres qui y sont étudiées et commentées. En 1993, date de sa rédaction peu de temps après la chute du bloc communiste, la Commission semble postuler que cette forme de "théologie" pourra rejoindre l'orthodoxie avec la perte de prestige du marxisme.)

La théologie de la libération est un phénomène complexe qu’il ne faut pas simplifier indûment. Comme mouvement théologique, il se consolide au début des années ’70. Son point de départ, en plus des circonstances économiques, sociales et politiques des pays d’Amérique Latine, se trouve en deux grands évènements ecclésiaux : le 2e Concile du Vatican, avec sa volonté déclarée d’aggiornamento et d’orientation du travail pastoral de l’église vers les besoins du monde actuel, et la 2e Conférence Générale de l’épiscopat d’Amérique Latine à Medellin en 1968, qui a appliqué les enseignements du Concile aux besoins de l’Amérique Latine. Le mouvement s’est propagé aussi en d’autres parties du monde (Afrique, Asie, population noire des états-Unis).

Il est difficile de discerner s’il existe « une » théologie de la libération et d’en définir la méthode. Il l’est tout autant de déterminer adéquatement sa façon de lire la Bible pour en indiquer ensuite les apports et les limites. On peut dire qu’elle n’adopte pas une méthode spéciale. Mais, partant de points de vue socio-culturels et politiques propres, elle pratique une lecture biblique orientée en fonction des besoins du peuple, qui cherche dans la Bible la nourriture de sa foi et de sa vie.

Au lieu de se contenter d’une interprétation objectivante, qui se concentre sur ce que dit le texte situé dans son contexte d’origine, on cherche une lecture qui naisse de la situation vécue par le peuple. Si celui-ci vit en des circonstances d’oppression, il faut recourir à la Bible pour y chercher la nourriture capable de le soutenir dans ses luttes et ses espérances. La réalité présente ne doit pas être ignorée, mais au contraire affrontée, en vue de l’éclairer à la lumière de la Parole. De cette lumière proviendra la praxis chrétienne authentique, tendant à la transformation de la société au moyen de la justice et de l’amour. Dans la foi, l’écriture se transforme en facteur de dynamisme de libération intégrale.

Les principes sont les suivants :

Dieu est présent dans l’histoire de son peuple pour le sauver. Il est le Dieu des pauvres, qui ne peut tolérer l’oppression ni l’injustice.

C’est pourquoi l’exégèse ne peut pas être neutre mais doit prendre partie, à la suite de Dieu, pour les pauvres et s’engager dans le combat pour la libération des opprimés.

La participation à ce combat permet précisément de faire apparaître des sens qui ne se découvrent que lorsque les textes bibliques sont lus dans un contexte de solidarité effective avec les opprimés.

Puisque la libération des opprimés est un processus collectif, la communauté des pauvres est le meilleur destinataire pour recevoir la Bible comme parole de libération. En outre, les textes bibliques ayant été écrits pour des communautés, c’est à des communautés que la lecture de la Bible est confiée en premier lieu. La Parole de Dieu est pleinement actuelle grâce surtout à la capacité que possèdent des "évènements fondateurs’’ (la sortie d’Égypte, la passion et la résurrection de Jésus) de susciter de nouvelles réalisations au cours de l’histoire.

La théologie de la libération comprend des éléments dont la valeur est indubitable : le sens profond de la Présence de Dieu qui sauve ; l’insistance sur la dimension communautaire de la foi ; l’urgence d’une praxis libératrice enracinée dans la justice et dans l’amour ; une relecture de la Bible qui cherche à faire de la Parole de Dieu la lumière et la nourriture du Peuple de Dieu au milieu de ses luttes et de ses espérances. Ainsi est soulignée la pleine actualité du texte inspiré.

Mais une lecture aussi engagée de la Bible comporte des risques. Comme elle est liée à un mouvement en pleine évolution, les remarques qui suivent ne peuvent être que provisoires.

Cette lecture se concentre sur des textes narratifs et Prophétiques qui éclairent des situations d’oppression et qui inspirent une praxis tendant à un changement social ; ici ou là elle a pu être partiale, ne donnant pas autant d’attention à d’autres textes de la Bible. Il est exact que l’exégèse ne peut pas être neutre, mais elle doit aussi se garder d’être unilatérale. Par ailleurs, l’engagement social et politique n’est pas la tâche directe de l’exégète.

En voulant insérer le message biblique dans le contexte socio-politique, des théologiens et des exégètes ont été amenés à recourir à des instruments d’analyse de la réalité sociale. Dans cette perspective, certains courants de la théologie de la libération ont fait une analyse inspirée de doctrines matérialistes et c’est dans ce cadre qu’ils ont aussi lu la Bible, ce qui n’a pas manqué de faire question, notamment en ce qui concerne le principe marxiste de la lutte des classes.

Sous la pression d’énormes problèmes sociaux, l’accent a été mis davantage sur une eschatologie terrestre, parfois au détriment de la dimension eschatologique transcendante de l’Écriture.

Les changements sociaux et politiques conduisent cette approche à se poser de nouvelles questions et à chercher de nouvelles orientations. Pour son développement ultérieur et sa fécondité dans l’Église, un facteur décisif sera la mise au clair de ses présupposés herméneutiques, de ses méthodes et de sa cohérence avec la foi et la Tradition de l’ensemble de l’Église.




La discussion

 Theologie de la liberation, de Cachalot [2008-11-20 22:00:49]
      C'est exact., de Rémi [2008-11-20 22:31:58]
      Références, de Tardivel [2008-11-20 22:51:19]
          Arras, de Cachalot [2008-11-21 11:16:17]
      lien, de AVV-VVK [2008-11-21 20:09:38]