..peut-être est-ce de la paresse intellectuelle ou spirituelle de ma part? Je suis pourtant très porté à me remettre constamment en question, et prédisposé par ma tournure d'esprit et ma formation de juriste à scruter les virgules, les points et les trémas. Mais par rapport à l'Église, sans me fermer les yeux sur les faiblesses, les lâchetés ou simplement les insuffisances des uns et des autres (fidèles, prêtres, évêques, papes), je crois que le Saint-Esprit nous guide à travers les écueils... Et donc j'essaie d'employer mon intelligence à interpréter favorablement les actes du magistère, au lieu de postuler que toute déclaration romaine doit être passée au crible du soupçon, bref à garder un préjugé positif plutôt que négatif. Qu'est-ce qui arriverait à une famille dont un des enfants se refuserait par principe d'aimer inconditionnellement sa mère, se donnant le droit de scruter systématiquement tous ses actes d'un oeil méfiant? Pourtant vous le savez, il y en a des familles dysfonctionnelles oû les parents, ou les enfants, savent pratiquer cet accueil inconditionnel...

Vous écrivez:

" Benoît XVI agit prudemment; ne pas mettre la guerre (et je me demande si celle-ci est évitable) dans l'Eglise. "

Rappelez-vous la parabole du bon grain et de l'ivraie: d'ici au Jugement, Jésus n'arrache pas la seconde de peur d'arracher aussi des épis de grain. Et cette image reprise de l'Ancien Testament dans le Nouveau: il est l'homme qui n'éteint pas la mèche qui fume encore.

La guerre dans l'Église est peut-être aussi inévitable que la Passion. Mais ce n'est pas aux bons catholiques de la déclencher, ni à leur chef qui doit montrer l'exemple. Elle se profile à l'horizon de toute façon, bien que personnellement je crois plutôt que c'est une nouvelle ère de persécutions qui départagera les fidèles des autres, ou rassemblera peut-être tout le troupeau avec ses chefs qui ouvriront enfin les yeux. Ce n'est pas là une révélation, seulement une perception éminemment personnelle...