c'est la ligne de fracture entre les associations "convenables", qui refusent "la politique" et qui ne veulent pas heurter "les femmes", et celles qui veulent adopter un langage de vérité.

Les premières (genre Alliance pour les droits de la Vie... de Tugdual Derville) insistent sur l'aide aux femmes en détresse et sur les souffrances que cause l'avortement. Et c'est très bien ainsi.

Mais elles dénoncent, ou en tout cas refusent de voisiner avec celles qui demandent que l'avortement soit dénoncé comme crime, et qui exigent l'abrogation de la loi Veil et suivantes, expliquant que ces positions sont trop "dures" et risquent d'être contre-productives. C'est en tout cas ce que j'ai cru comprendre en discutant avec leurs responsables.

Le principal problème, et la plus grande cause des plus de 200 000 avortements par an, c'est pourtant bien la reconnaissance légale d'un "droit" à l'assassinat d'un être humain.

Les secondes, et elles sont nombreuses et commencent à mieux s'entendre, militent ouvertement pour un changement de la loi. Généralement, dans leur esprit, celui-ci ne passerait pas par "la prison pour les femmes ayant avorté" mais par des sanctions dures pour les personnels médicaux pratiquant l'avortement et pour ceux qui font pression sur la femme pour qu'elle avorte.

Je pense que les deux démarches peuvent avoir leur utilité, et coexister, mais je constate que ce qui "marche" aux Etats-Unis, c'est justement le fait que les plus politiques ne soient pas torpillés comme "extrémistes" par les plus "sociaux". D'ailleurs aux Etats-Unis on n'hésite pas à manifester en masse pour l'abrogation du précédent jurisprudentiel "Roe versus Wade", qui a légalisé l'avortement, et il se trouve des prêtres, des évêques et même quelques cardinaux pour participer à des prières publiques en acte de réparation et pour faire cesser le scandale public. Activité qui en France passe pour la pire des extrémismes lorsque le Dr Dor, avec quelques dizaines ou centaines de personnes, récite humblement un chapelet près d'un avortoir...

Alors mettons les choses en perspective.

Amitiés
Jeanneke