Le par coeur ? Vraiment dans le coeur ? ou seulement dans la mémoire de la cervelle ?

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Glycéra -  2016-09-16 17:52:34

Le par coeur ? Vraiment dans le coeur ? ou seulement dans la mémoire de la cervelle ?



Le par coeur ? Vraiment dans le coeur ? ou seulement dans la mémoire de la cervelle ?


Oui, je fias cette différence, car on ne retient à long terme que ce qui est dans le (vrai) coeur, ce qui a une composante affective, une dimension d’aimer, pour garder en soi, en son être, et devenir autre en son coeur.

Le mot scolaire, depuis des décennies, de “par coeur” est faux. Encore un complot du prince du mensonge : il a été transformé, vidé de son sens, pour devenir un par “tête”, par mémoire, et c’est alors aussi intéressant que d’avaler un annuaire.

Apprendre ses théorèmes, ses dates, ses altitudes ou les chiffres économiques est idiot. Cervelle pleine, mais non faite.
Evidemment c’est pire quand il s’agit des prières, qui sont de pure convenance mémorisée, sans âme pour faire résonner notre être à l’harmonie de Dieu.
Nous, les vieux, avons connu de ces catéchismes ...

Ainsi il me revient l’anecdote de la “bonne” soeur catéchiste de Bernadette Soubirous :
- Quand doit-on prier ?
- Tout le temps, ma soeur.
- Non, ma petite fille, relisez : on doit prier le matin, le soir, et dans les tentations.
Stupidité bornée... Pauvre Bernadette, dont la pauvreté était qualité divine, et qui n’a pas envoyé la bonne soeur se faire rabrouer au tribunal des anges...

Savoir, par coeur, des combinaisons de nombres, de chiffres, d’harmonies géométriques ou mathématiques est une bénédiction. Sans cela point de calcul”mental” possible. Un enfant qui aime calculer, et y réussit instantanément a derrière liui des années de combinaisons en kaléïdoscope en lui ; une série d’images, une bibliothèque d’agencements qu’aucun prof ne verra en direct, mais que les bons profs devinent quand l’élève répond comme d’un flash. Cela vit en lui.
Ainsi aussi, quand il saura par coeur tous les types d’avions, parce que son père lui aura appris à les reconnaître, et qu’il a engrangé sans peine ce qu’il fait en communion de plaisir partagé avec son père.
Le catéchisme devrait être ainsi.

J’ai connu des gens qui pouvaient restituer des citations bibliques, des tirades de théâtre, mais à la magnétophone, sans voir les relations entre les éléments qu’ils citaient ainsi. Parfaitement idiots quand il s’agissait de vivre de leur culture. Incultes au sens humain du terme, car incultivés, comme un terrain mécanisé.

Pratiquer une suite de geste, en musique, à la liturgie est de la même veine.
Vosu aurez de très bons solfégistes qui n’entendent rien de musical, mais qui gagnent les concours techniques, car leur tempo est rigoureux, leurs doigts précis. Hélas, peu d’enseignants officiels sont habités de coeur par leur musique, comment pourraient-ils enseigner ce qu’il sn’entendent aps dans leur coeur.

Et n’avons-nous pas eu autant de prêtres ou de religieux ainsi ?
Pas étonnant que le premier vent de tempête venue des révoltes, inclus celles de Russie les aient déracinés en moins de deux coups de souffle glacé !

J’ai eu la chance d’apprendre beaucoup, de mémoire.
J’ai eu la malchance de retenir une page d’un seul coup d’oeil et de la restituer dans les délais, pour être classée brillante à l’école, et longtemps.
Mais... je n’ai ainsi jamais appris à travailler ce que je n’aimais pas.
Et l’atterrissage fut dur.
Dieu a veillé : j’ai connu tel prêtre de montagne, telle religieuse très salésienne, et là, totu est entré dans mon coeur. Les illuminés de travers par ce qui n’était pas dans le Concile, mais qu’ils y espéraient voir n’ont ainsi pas eu de prise : mon coeur savait. Ma tête a été balayée, et c’était pour mon bien.

Nos enfants ont joué, aimé, manipulé la musique, tout petit, tout en “par coeur” grâce à trois professeurs extraordinaires dans cette voie-là. D’autres parents ont employé la méthode pour faire de leurs enfants des petits singes mémorisés, et l’adolescence a bien marqué la différence entre ceux qui avaient joué par amour et les autres. Seuls les premiers, soutenus par l’amour inné de la musique, ou la joie de jouer avec leurs parents qui les accompagnaient à tous les apprentissages, ou soutenus par l’amour de professeurs généreux et très relationnels, n’importe, ces enfants-là on bien vieillis, solides, et je vois même leur progéniture tenir la route dans l’acquisition des forces qui font un homme.

Si l’on savait instaurer une méthode catéchétique ainsi !
Cela inscrirait dans l’âme des enfants un amour de Jésus et de la Vérité vivante, partagé avec d’autres et cela rééduquerait même les parents, répétiteurs des leçons données une fois la semaine.

Le Père Molinié parlant aux enfants, tant les petits, que les moyens, emploie cette façon. Et leur demande un par coeur, mais sur des points limités, essentiels, synthétiques, et largement donnés à explorer à partir de leurs ressentis et de leurs compréhension, en progressant à partir de leurs matériaux déjà présents à l’intérieur d’eux. A partir du coeur, justement.
(pas dans le sens coeur = facile parce que plaisant, mais dans le sens intégré, pas sottement, extérieurement, seulement mécanisé)


Donc :
Oui au par coeur...
Mais dans le vrai sens des mots...

Foin des bêtes à concours comme les questions pour les champions... qui d’ailleurs xscellent dans le domaine qu’ils aiment.
L’encyclopédisme pur est stérile, mortel, et illusoire.

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