Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey

Le Forum Catholique

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ami de la Miséricorde -  2016-05-15 09:23:20

Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey

I. A qui Dieu donne-t-il la contemplation ?

1410. 4° Les principales vertus qu'il faut pratiquer, sont : a) une grande pureté de cœur, et un détachement complet de tout ce qui peut conduire au péché et troubler l'âme. Comme *exemples d'imperfections habituelles, qui empêchent l'union parfaite à Dieu, S. Jean de la Croix cite : « le verbiage, une légère attache qu'on ne se décide pas à rompre, qu'il s'agisse d'une personne, d'un vêtement, d'un livre, d'une cellule, d'un plat qu'on préfère, de petites familiarités et légers attraits vers ce qui plaît, tout savoir et entendre, et autres satisfactions de même espèce ». Il en donne la raison : « Qu'un oiseau soit lié à la patte par un fil mince ou épais, peu importe ; il ne lui sera possible de voler qu'après l'avoir rompu... Il en est de même des attaches de l'âme ; elle aura beau pratiquer la vertu, il faut qu'elle soit libre avant d'arriver à l'union » (Montée, l. I, c. XI, p. 40-41).

1411. b) Une grande pureté d'esprit, c'est-à-dire la mortification de la curiosité, qui trouble et inquiète l'âme, l'éparpille et la répand de toutes parts. Voilà pourquoi ceux qui, par devoir d'état, ont à lire beaucoup et à étudier, doivent mortifier souvent leur curiosité, et s'arrêter de temps en temps pour purifier leur intention et ramener toutes leurs études à l'amour de Dieu. Cette pureté demande aussi qu'on sache diminuer, et, en temps opportun, abandonner le raisonnement dans l'oraison, et simplifier ses affections, pour arriver peu à peu à un simple regard affectueux sur Dieu. A ce sujet, S. Jean de la Croix blâme vertement les directeurs maladroits, qui, ne connaissant que la méditation discursive, veulent obliger tous leurs pénitents à faire travailler sans cesse leurs puissances.

1412. c) Une grande pureté de volonté par la mortification de la volonté propre et du saint abandon (n° 480-497).
d) Une joie vive, qui nous fasse vivre en tout selon les maximes de l'Evangile (n° 1188).
e) Un religieux silence qui nous permette de transformer en prières toutes nos actions (n° 522-529).
f) Enfin, et surtout, un amour ardent jusqu'à l’immolation de soi et l'acceptation joyeuse de toutes les épreuves (n° 1227-35).

II. Signes de l'appel prochain à la contemplation

1413. Quand une âme s'est ainsi disposée à la contemplation, consciemment ou inconsciemment, le moment vient où Dieu lui fait comprendre qu'elle doit quitter la méditation discursive. Or, nous dit S. Jean de la Croix, les signes qui marquent ce moment sont au nombre de trois.
1° « La méditation devient impraticable, l'imagination reste inerte, le goût de cet exercice a disparu, et la saveur produite autrefois par l'objet auquel s'appliquait l'imagination, s'est changée en sécheresse. Aussi longtemps que la saveur persiste, et qu'on peut passer, en méditant, d'une pensée à une autre, il ne faut pas l'abandonner, sauf au moment où l'âme éprouve la paix et la quiétude, dont il sera question à propos du troisième signe ». La cause de ce dégoût, ajoute le Saint, c'est que l'âme a déjà retiré presque complètement des choses divines tout le bien spirituel que la méditation discursive en pouvait dégager ; elle ne sait plus s'y plier, le goût et la saveur ne reviennent plus ; elle a donc besoin d'un nouveau procédé. (Montée, l. II, ch. XI et XII)

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

Bonne fête de la Pentecôte à tous !

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
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