Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey

Le Forum Catholique

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ami de la Miséricorde -  2015-08-26 10:28:47

Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey

3° Du côté de notre sanctification

766. C'est bien ce que remarque l'auteur de l’Imitation, dans un texte qui résume fort bien les avantages de la mortification : « In cruce salus, in cruce vita, in cruce protectio ab hostibus, in cruce infusio superne suavitatis, in cruce robur mentis, in cruce gaudium spiritus, in cruce virtutis summa, in cruce perfectio sanctitatis » (l. II, C. 12). L'amour de la croix, c'est en effet l'amour de Dieu poussé jusqu'à l’immolation ; or, nous l'avons dit, cet amour est bien le résumé de toutes les vertus, l'essence même de la perfection, et par là même le bouclier le plus puissant contre nos ennemis spirituels, une source de force et de consolation, le meilleur moyen d'augmenter en nous la vie spirituelle et d'assurer notre salut.

III. Pratique de la mortification

767. Principes. 1° La mortification doit embrasser l'homme tout entier, corps et âme, car c'est l'homme tout entier qui, s'il n'est pas bien discipliné, est une occasion de péché. Sans doute il n'y a, à vrai dire, que la volonté qui pèche ; mais elle a pour complices et instruments notre corps avec ses sens extérieurs et notre âme avec toutes ses facultés : c'est donc tout l'homme qui doit être discipliné ou mortifié.

768. 2° La mortification s'attaque au plaisir. Sans doute le plaisir en soi n'est pas un mal ; c'est même un bien, quand il est subordonné à la fin pour laquelle Dieu l'a institué. Or Dieu a voulu attacher un certain plaisir à l'accomplissement du devoir, afin d’en faciliter la pratique : ainsi nous trouvons un certain plaisir dans le manger et le boire, dans le travail, et d'autres devoirs de ce genre. Ainsi donc, dans le plan divin, le plaisir n'est pas une fin mais un moyen. Goûter le plaisir en vue de mieux faire son devoir n'est donc pas défendu : c'est l'ordre établi par Dieu. Mais vouloir le plaisir pour lui-même, comme fin, sans aucun rapport avec le devoir, c'est au moins dangereux, puisqu'on s'expose à glisser des plaisirs permis dans les plaisirs coupables ; goûter le plaisir en excluant le devoir, c'est un péché plus ou moins grave, parce que c'est la violation de l'ordre voulu par Dieu. La mortification consistera donc à se priver des plaisirs mauvais, contraires à l'ordre providentiel, ou à la loi de Dieu ou de l'Eglise ; à renoncer même aux plaisirs dangereux, afin de ne pas s'exposer au péché ; et même à s'abstenir de quelques plaisirs licites, afin d'assurer davantage l'empire de la volonté sur la sensibilité. C'est dans ce même but que non seulement on se privera de quelques plaisirs, mais qu'on s'infligera quelques mortifications positives : car c'est un fait d'expérience qu'il n'est rien de plus efficace pour mater l'attrait au plaisir que de s'imposer quelque travail ou quelque souffrance de surérogation.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
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