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Compilation d'extraits sur la liturgie faite par Sandro Magister. Imprimer
Auteur : La Favillana
Sujet : Compilation d'extraits sur la liturgie faite par Sandro Magister.
Date : 2008-09-16 10:17:05

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A Paris et à Lourdes, la leçon du pape "liturge"

Pendant son voyage en France, Benoît XVI n'a pas seulement défendu le rite ancien de la messe. A plusieurs reprises, il a expliqué et montré ce que signifie réellement selon lui la liturgie catholique d'aujourd’hui et de toujours. Et sur la musique sacrée, il a déclaré...

par Sandro Magister



ROMA, le 16 septembre 2008 – Au cours des trois messes célébrées pendant son voyage à Paris et à Lourdes, Benoît XVI a suivi le rite postconciliaire. Mais il l’a volontairement enrichi d’éléments caractéristiques du rite ancien: la croix au centre de l’autel, la communion donnée dans la bouche aux fidèles agenouillés, la sacralité de l’ensemble.

L’"enrichissement" mutuel entre les deux rites est l’objectif principal qui a poussé Benoît XVI à promulguer en 2007 le motu proprio "Summorum Pontificum" qui a libéralisé le recours au rite ancien de la messe, celui du missel romain de 1962.

Les opposants au motu proprio estiment en revanche que le recours au rite ancien n’enrichit pas mais vide les conquêtes du Concile Vatican II dans son ensemble. Les évêques français ont été parmi les plus critiques à l’égard de l‘initiative du pape, avant et après la promulgation du motu proprio.

Le dimanche 14 septembre, lors de sa rencontre avec les évêques français à Lourdes, le pape Joseph Ratzinger les a encouragés à être des pasteurs accueillants envers tous, y compris les fidèles qui se sentent plus "chez eux" dans l’ancien rite.

Le pape avait exprimé en avant-première ses idées sur les deux rites de la messe en répondant aux journalistes présents dans l’avion qui l’a conduit en France, le vendredi 12 septembre.

Mais Benoît XVI en a dit bien davantage à ce sujet pendant les quatre jours de son voyage à Paris et à Lourdes.

Dans son discours au Collège des Bernardins, le 12 septembre, il a évoqué la naissance de la grande musique occidentale dans les monastères du Moyen Age, en des termes qui obligent à réfléchir à la médiocre qualité de la musique sacrée actuelle et à la nécessité de lui redonner vie conformément à son sens premier.

Lors des vêpres à la cathédrale Notre-Dame, le pape a appelé de ses vœux, pendant l’homélie, une "beauté" qui rapprocherait les liturgies terrestres de celles du ciel. Et il a exhorté les prêtres à rester fidèles à la prière quotidienne de la liturgie des heures.

Pendant la messe sur l’Esplanade des Invalides, le 13 septembre, il a parlé, dans son homélie, de la doctrine de l’eucharistie et de la "présence réelle" du corps et du sang du Christ en des termes très exigeants qui obligent à célébrer la messe avec une sacralité qui a été largement négligée au cours des dernières décennies.

Benoît XVI est revenu sur cette "présence réelle" dans la méditation qui a clôturé la procession eucharistique à Lourdes, le soir du 14 septembre. Avec un passage consacré à ceux qui "ne peuvent pas recevoir Jésus dans le sacrement mais qui peuvent Le contempler avec foi et amour et exprimer le désir de pouvoir s’unir finalement à Lui". On peut compter parmi eux les catholiques divorcés et remariés, auxquels l’Eglise ne donne pas la communion. Mais leur "désir", a dit le pape, "a une grande valeur devant Dieu".

Outre ces rappels à l’esprit authentique de la liturgie, Benoît XVI a donné, le 14 septembre à Lourdes, une illustration du sens profond de l’Angélus, la prière mariale qu’il récite en public tous les dimanches de l’année, à midi.

On trouvera ci-dessous ce que Benoît XVI a dit, jour après jour, sur chacun de ces points:



Sur la messe selon le rite ancien

Extrait de la conférence de presse à bord de l’avion du pape, le 12 septembre 2008


Q. – Que dites-vous à ceux qui, en France, craignent que le motu proprio "Summorum Pontificum" marque un retour en arrière sur les grandes intuitions du Concile Vatican II?

R. – C'est une peur infondée parce que ce motu proprio est simplement un acte de tolérance, dans un but pastoral pour des personnes qui ont été formées dans cette liturgie, l'aiment, la connaissent, et veulent vivre avec cette liturgie. C'est un petit groupe parce que cela suppose une formation en latin, une formation dans une culture certaine. Mais pour ces personnes avoir l'amour et la tolérance de permettre de vivre avec cette liturgie cela me semble une exigence normale de la foi et de la pastorale d'un évêque de notre Eglise.

Il n'y a aucune opposition entre la liturgie renouvelée par le Concile Vatican II et cette liturgie. Chaque jour, les pères conciliaires ont célébré la messe selon l'ancien rite et, en même temps, ils ont conçu un développement naturel pour la liturgie dans tout ce siècle car la liturgie est une réalité vivante qui se développe et conserve dans son développement son identité. Il y a donc certainement des accents différents, mais quand même une identité fondamentale qui exclue une contradiction, une opposition entre la liturgie renouvelée et la liturgie précédente.

Je pense quand même qu'il y a une possibilité d'un enrichissement des deux parties. D'un côté les amis de l'ancienne liturgie peuvent et doivent connaître les nouveaux saints, les nouvelles préfaces de la liturgie, etc. D'autre part, la liturgie nouvelle souligne plus la participation commune mais, toujours, n'est pas simplement une assemblée d'une certaine communauté mais toujours un acte de l'Eglise universelle, en communion avec tous les croyants de tous les temps, et un acte d'adoration. Dans ce sens, il me semble qu'il y a un enrichissement réciproque et c'est clair que la liturgie renouvelée est la liturgie ordinaire de notre temps.



Sur la naissance de la grande musique occidentale

Extrait du discours au Collège des Bernardins, Paris, le 12 septembre 2008


Les Psaumes contiennent en plusieurs endroits des instructions sur la façon dont ils doivent être chantés et accompagnés par des instruments musicaux. Pour prier sur la base de la Parole de Dieu, la seule labialisation ne suffit pas, la musique est nécessaire. Deux chants de la liturgie chrétienne dérivent de textes bibliques qui les placent sur les lèvres des Anges: le "Gloria" qui est chanté une première fois par les Anges à la naissance de Jésus, et le "Sanctus" qui, selon Isaïe 6, est l’acclamation des Séraphins qui se tiennent dans la proximité immédiate de Dieu. Sous ce jour, la Liturgie chrétienne est une invitation à chanter avec les anges et à donner à la parole sa plus haute fonction. À ce sujet, écoutons encore une fois Jean Leclercq: «Les moines devaient trouver des accents qui traduisent le consentement de l’homme racheté aux mystères qu’il célèbre: les quelques chapiteaux de Cluny qui nous aient été conservés montrent les symboles christologiques des divers tons du chant» (cf. ibid., p. 229).

Pour saint Benoît, la règle déterminante de la prière et du chant des moines est la parole du Psaume: "Coram angelis psallam Tibi, Domine" – en présence des anges, je veux te chanter, Seigneur (cf. 138, 1). Se trouve ici exprimée la conscience de chanter, dans la prière communautaire, en présence de toute la cour céleste, et donc d’être soumis à la mesure suprême: prier et chanter pour s’unir à la musique des esprits sublimes qui étaient considérés comme les auteurs de l’harmonie du cosmos, de la musique des sphères.

À partir de là, on peut comprendre la sévérité d’une méditation de saint Bernard de Clairvaux qui utilise une expression de la tradition platonicienne, transmise par saint Augustin, pour juger le mauvais chant des moines qui, à ses yeux, n’était en rien un incident secondaire. Il qualifie la cacophonie d’un chant mal exécuté comme une chute dans la "regio dissimilitudinis", dans la "région de la dissimilitude". Saint Augustin avait tiré cette expression de la philosophie platonicienne pour caractériser l’état de son âme avant sa conversion (cf. "Confessions", VII, 10.16): l’homme qui est créé à l’image de Dieu tombe, en conséquence de son abandon de Dieu, dans la "région de la dissimilitude", dans un éloignement de Dieu où il ne Le reflète plus et où il devient ainsi non seulement dissemblable à Dieu, mais aussi à sa véritable nature d’homme. Saint Bernard se montre ici évidemment sévère en recourant à cette expression, qui indique la chute de l’homme loin de lui-même, pour qualifier les chants mal exécutés par les moines, mais il montre à quel point il prend la chose au sérieux. Il indique ici que la culture du chant est une culture de l’être et que les moines, par leurs prières et leurs chants, doivent correspondre à la grandeur de la Parole qui leur est confiée, à son impératif de réelle beauté.

De cette exigence capitale de parler avec Dieu et de Le chanter avec les mots qu’Il a Lui-même donnés est née la grande musique occidentale. Ce n’était pas là l’œuvre d’une «créativité» personnelle où l’individu, prenant comme critère essentiel la représentation de son propre moi, s’érige un monument à lui-même. Il s’agissait plutôt de reconnaître attentivement avec les «oreilles du cœur» les lois constitutives de l’harmonie musicale de la création, les formes essentielles de la musique émise par le Créateur dans le monde et en l’homme, et d’inventer une musique digne de Dieu qui soit, en même temps, authentiquement digne de l’homme et qui proclame hautement cette dignité.



Sur la liturgie des heures


Extrait de l’homélie des vêpres dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 12 septembre 2008


Dieu a pris chair dans le sein d'une Femme, d’une Vierge. Votre cathédrale est une vivante hymne de pierre et de lumière à la louange de cet acte unique de l'histoire de l'humanité: la Parole éternelle de Dieu entrant dans l'histoire des hommes à la plénitude des temps pour les racheter par l’offrande de lui-même dans le sacrifice de la Croix. Nos liturgies de la terre, tout entières ordonnées à la célébration de cet Acte unique de l'histoire ne parviendront jamais à en exprimer totalement l'infinie densité. La beauté des rites ne sera, certes, jamais assez recherchée, assez soignée, assez travaillée, puisque rien n'est trop beau pour Dieu, qui est la Beauté infinie. Nos liturgies de la terre ne pourront jamais être qu'un pâle reflet de la liturgie céleste, qui se célèbre dans la Jérusalem d'en haut, objet du terme de notre pèlerinage sur terre. Puissent, pourtant, nos célébrations s'en approcher le plus possible et la faire pressentir!

Dès maintenant, la Parole de Dieu nous est donnée pour être l'âme de notre apostolat, l'âme de notre vie de prêtres. Chaque matin, la Parole nous réveille. Chaque matin, le Seigneur Lui-même nous "ouvre l'oreille" (Is 50, 5) par les psaumes de l'Office des lectures et des Laudes. Tout au long de la journée, la Parole de Dieu devient la matière de la prière de l'Église tout entière, qui veut ainsi témoigner de sa fidélité au Christ. Selon la célèbre formule de saint Jérôme, qui sera reprise au cours de la XIIe Assemblée du Synode des Evêques, au mois d’octobre prochain : "Ignorer les Écritures, c'est ignorer le Christ" (Prologue du commentaire d'Isaïe). Chers frères prêtres, n'ayez pas peur de consacrer beaucoup de temps à la lecture, à la méditation de l'Écriture et à la prière de l'Office Divin! Presque à votre insu la Parole lue et méditée en Église agit sur vous et vous transforme. Comme manifestation de la Sagesse de Dieu, si elle devient la "compagne" de votre vie, elle sera votre "conseillère pour le bien", votre "réconfort dans les soucis et dans la tristesse" (Sg 8, 9).



Sur la présence réelle de Jésus dans l’eucharistie


Extrait de l’homélie de la messe sur l’Esplanade des Invalides, le 13 septembre 2008


Comment parvenir à Dieu? Comment parvenir à trouver ou retrouver Celui que l'homme cherche au plus profond de lui-même, tout en l'oubliant si souvent? Saint Paul nous demande de faire usage non seulement de notre raison, mais surtout de notre foi pour le découvrir. Or, que nous dit la foi? Le pain que nous rompons est communion au Corps du Christ ; la coupe d'action de grâce que nous bénissons est communion au Sang du Christ. Révélation extraordinaire, qui nous vient du Christ et qui nous est transmise par les Apôtres et par toute l'Église depuis deux millénaires: le Christ a institué le sacrement de l'Eucharistie au soir du Jeudi Saint. Il a voulu que son sacrifice soit de nouveau présenté, de manière non sanglante, chaque fois qu'un prêtre redit les paroles de la consécration sur le pain et le vin. Des millions de fois, depuis deux mille ans, dans la plus humble des chapelles comme dans la plus grandiose des basiliques ou des cathédrales, le Seigneur ressuscité s'est donné à son peuple, devenant ainsi, selon la formule de saint Augustin, "plus intime à nous-mêmes que nous-mêmes" (cf. Confessions III, 6. 11).

Frères et sœurs, entourons de la plus grande vénération le sacrement du Corps et du Sang du Seigneur, le Très Saint-Sacrement de la présence réelle du Seigneur à son Église et à toute l'humanité. Ne négligeons rien pour lui manifester notre respect et notre amour! Donnons-lui les plus grandes marques d'honneur! Par nos paroles, nos silences et nos gestes, n'acceptons jamais de laisser s'affadir en nous et autour de nous la foi dans le Christ ressuscité présent dans l'Eucharistie! Comme le dit magnifiquement saint Jean Chrysostome lui-même: "Passons en revue les ineffables bienfaits de Dieu et tous les biens dont il nous fait jouir, lorsque nous lui offrons cette coupe, lorsque nous communions, lui rendant grâce d'avoir délivré le genre humain de l'erreur, d'avoir rapproché de lui ceux qui en étaient éloignés, d'avoir fait, des désespérés, et des athées de ce monde, un peuple de frères, de cohéritiers du Fils de Dieu" (Homélie 24 sur la Première Lettre aux Corinthiens, 1). En effet, poursuit-il, "ce qui est dans la coupe, c'est précisément ce qui a coulé de son côté, et c'est à cela que nous participons" (ibid.). Il n'y a pas seulement participation et partage, il y a "union", dit-il.

La Messe est le sacrifice d'action de grâce par excellence, celui qui nous permet d'unir notre propre action de grâce à celle du Sauveur, le Fils éternel du Père. En elle-même, la Messe nous invite aussi à fuir les idoles, car, saint Paul insiste, "vous ne pouvez pas en même temps prendre part à la table du Seigneur et à celle des esprits mauvais" (1 Co 10, 21). La Messe nous invite à discerner ce qui, en nous, obéit à l'Esprit de Dieu et ce qui, en nous, reste à l'écoute de l'esprit du mal. Dans la Messe, nous ne voulons appartenir qu'au Christ et nous reprenons avec gratitude le cri du psalmiste: "Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu'Il m'a fait?" (Ps 115, 12). Oui, comment rendre grâce au Seigneur pour la vie qu'Il nous a donnée? Là encore, la réponse à la question du psalmiste se trouve dans le psaume lui-même, car la Parole de Dieu répond miséricordieusement elle-même aux questions qu'elle pose. Comment rendre grâce au Seigneur pour tout le bien qu'il nous fait sinon en se conformant à ses propres paroles: "J'élèverai la coupe du salut, j'invoquerai le nom du Seigneur" (Ps 115,13) ?

Élever la coupe du salut et invoquer le nom du Seigneur, n'est-ce pas précisément le meilleur moyen de "fuir les idoles", comme nous le demande saint Paul? Chaque fois qu'une Messe est célébrée, chaque fois que le Christ se rend sacramentellement présent dans son Église, c'est l’œuvre de notre salut qui s'accomplit. Célébrer l’Eucharistie signifie reconnaître que Dieu seul est en mesure de nous offrir le bonheur en plénitude, de nous enseigner les vraies valeurs, les valeurs éternelles qui ne connaîtront jamais de couchant. Dieu est présent sur l'autel, mais il est aussi présent sur l'autel de notre cœur lorsque, en communiant, nous le recevons dans le Sacrement eucharistique. Lui seul nous apprend à fuir les idoles, mirages de la pensée.

Or, chers frères et sœurs, qui peut élever la coupe du salut et invoquer le nom du Seigneur au nom du peuple de Dieu tout entier, sinon le prêtre ordonné dans ce but par l'Évêque? Ici, chers fidèles de Paris et de la région parisienne, mais aussi vous tous qui êtes venus de la France entière et d'autres pays limitrophes, permettez-moi de lancer un appel confiant en la foi et en la générosité des jeunes qui se posent la question de la vocation religieuse ou sacerdotale : n'ayez pas peur! N'ayez pas peur de donner votre vie au Christ! Rien ne remplacera jamais le ministère des prêtres au cœur de l'Église! Rien ne remplacera jamais une Messe pour le Salut du monde!



Sur la prière de l’Angélus


Extrait du message de l’Angélus à midi, Lourdes, le 14 septembre 2008


Chaque jour, la prière de l’Angélus nous offre la possibilité de méditer quelques instants, au plein milieu de nos activités, sur le mystère de l'Incarnation du Fils de Dieu. A midi, alors que les premières heures du jour commencent déjà à faire peser sur nous leur poids de fatigue, notre disponibilité et notre générosité sont renouvelées par la contemplation du "oui" de Marie. Ce "oui" limpide et sans réserve s'enracine dans le mystère de la liberté de Marie, liberté pleine et entière devant Dieu, dégagée de toute complicité avec le péché, grâce au privilège de son Immaculée Conception.

Ce privilège concédé à Marie, qui la distingue de notre condition commune, ne l'éloigne pas, mais au contraire la rapproche de nous. Alors que le péché divise, nous éloigne les uns des autres, la pureté de Marie la rend infiniment proche de nos cœurs, attentive à chacun de nous et désireuse de notre vrai bien. Vous le voyez ici à Lourdes, comme dans tous les sanctuaires mariaux, des foules immenses accourent aux pieds de Marie pour lui confier ce que chacun a de plus intime, ce qui lui tient particulièrement à cœur. Ce que, par gêne ou par pudeur, beaucoup n'osent parfois pas confier même à leurs proches, ils le confient à Celle qui est la toute pure, à son Cœur immaculé: avec simplicité, sans fard, en vérité. Devant Marie, en vertu même de sa pureté, l'homme n'hésite pas à se montrer dans sa faiblesse, à livrer ses questions et ses doutes, à formuler ses espérances et ses désirs les plus secrets. L'amour maternel de la Vierge Marie désarme tout orgueil; il rend l'homme capable de se regarder tel qu'il est et il lui inspire le désir de se convertir pour rendre gloire à Dieu.

Marie nous montre ainsi la juste manière d'avancer vers le Seigneur. Elle nous apprend à nous approcher de lui dans la vérité et la simplicité. Grâce à elle, nous découvrons que la foi chrétienne n'est pas un poids, mais elle est comme une aile qui nous permet de voler plus haut pour nous réfugier entre les bras de Dieu.

La vie et la foi du peuple des croyants manifestent que la grâce de l'Immaculée Conception faite à Marie n'est pas seulement une grâce personnelle, mais elle est pour tous. Elle est une grâce faite au peuple de Dieu tout entier. En Marie, l'Église peut déjà contempler ce qu'elle est appelée à devenir. Chaque croyant peut dès à présent contempler l'accomplissement parfait de sa propre vocation. Puisse chacun de nous demeurer toujours dans l'action de grâce pour ce que le Seigneur a voulu révéler de son plan de salut à travers le mystère de Marie. Mystère dans lequel nous sommes impliqués de la plus belle des manières, puisque du haut de la Croix, que nous fêtons et que nous exaltons aujourd'hui, il nous est révélé, de la bouche même de Jésus, que sa Mère est notre mère. En tant que fils et filles de Marie, nous profitons de toutes les grâces qui lui ont été faites, et la dignité incomparable que lui procure sa Conception Immaculée rejaillit sur nous, ses enfants.



Encore sur la messe selon le rite ancien


Discours aux évêques de France, Lourdes, le 14 septembre 2008


Le culte liturgique est l'expression suprême de la vie sacerdotale et épiscopale, comme aussi de l'enseignement catéchétique. Votre charge de sanctification du peuple des fidèles, chers frères, est indispensable à la croissance de l'Église. J'ai été amené à préciser, dans le motu proprio "Summorum Pontificum", les conditions d'exercice de cette charge, en ce qui concerne la possibilité d'utiliser aussi bien le missel du bienheureux Jean XXIII (1962) que celui du pape Paul VI (1970). Des fruits de ces nouvelles dispositions ont déjà vu le jour, et j’espère que l'indispensable pacification des esprits est, grâce à Dieu, en train de se faire. Je mesure les difficultés qui sont les vôtres, mais je ne doute pas que vous puissiez parvenir, en temps raisonnable, à des solutions satisfaisantes pour tous, afin que la tunique sans couture du Christ ne se déchire pas davantage. Nul n'est de trop dans l'Église. Chacun, sans exception, doit pouvoir s'y sentir chez lui, et jamais rejeté. Dieu qui aime tous les hommes et ne veut en perdre aucun nous confie cette mission de pasteurs, en faisant de nous les bergers de ses brebis. Nous ne pouvons que Lui rendre grâce de l'honneur et de la confiance qu'Il nous fait. Efforçons-nous donc toujours d'être des serviteurs de l'unité.



Encore sur la présence réelle de Jésus dans l’eucharistie


Extrait de la méditation qui a clôturé la procession eucharistique, Lourdes, le 14 septembre 2008


L'Hostie Sainte est le Sacrement vivant, efficace de la présence éternelle du Sauveur des hommes à son Église. [...] Une foule immense de témoins est invisiblement présente à nos côtés, tout près de cette grotte bénie et devant cette église voulue par la Vierge Marie; la foule de tous ceux et de toutes celles qui ont contemplé, vénéré, adoré, la présence réelle de Celui qui s’est donné à nous jusqu'à sa dernière goutte de sang; la foule de tous ceux et de toutes celles qui ont passé des heures à L'adorer dans le Très Saint Sacrement de l'autel. [...] Saint Pierre-Julien Eymard nous dit tout, lorsqu'il s'écrie: "La sainte Eucharistie, c'est Jésus-Christ passé, présent et futur".

Jésus-Christ passé, dans la vérité historique de la soirée au cénacle, où nous ramène toute célébration de la sainte Messe.

Jésus-Christ présent, parce qu'il nous dit: "Prenez et mangez-en tous, ceci est mon corps, ceci est mon sang". "Ceci est", au présent, ici et maintenant, comme dans tous les ici et maintenant de l'histoire des hommes. Présence réelle, présence qui dépasse nos pauvres lèvres, nos pauvres cœurs, nos pauvres pensées. Présence offerte à nos regards comme ici, ce soir, près de cette grotte où Marie s'est révélée comme l’Immaculée Conception.

L'Eucharistie est aussi Jésus-Christ futur, Jésus-Christ à venir. Lorsque nous contemplons l'Hostie Sainte, son Corps de gloire transfiguré et ressuscité, nous contemplons ce que nous contemplerons dans l'éternité, en y découvrant le monde entier porté par son Créateur à chaque seconde de son histoire. Chaque fois que nous Le mangeons, mais aussi chaque fois que nous Le contemplons, nous L'annonçons, jusqu'à ce qu'Il revienne, "donec veniat". C'est pourquoi nous Le recevons avec un infini respect.

Certains parmi nous ne peuvent pas ou ne peuvent pas encore Le recevoir dans le Sacrement, mais ils peuvent Le contempler avec foi et amour, et exprimer le désir de pouvoir s’unir à Lui. C’est un désir qui a une grande valeur aux yeux de Dieu. Ceux-ci attendent son retour avec plus d’ardeur; Ils attendent Jésus-Christ à venir.

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La discussion

 Bilan, de Adso [2008-09-16 10:08:06]
      Compilation d'extraits sur la liturgie faite par S [...], de La Favillana [2008-09-16 10:17:05]
          merci pour, de Gatien [2008-09-16 10:49:25]
          joli trucage par l'ami Sandro Magister, de Luc Perrin [2008-09-16 11:12:19]
              Escamotage., de Wallenstein [2008-09-16 11:21:39]
              Cher Luc Perrin, de Chouan [2008-09-16 11:40:23]
              L'analyse de Luc Perrin, de Ismahel [2008-09-16 11:55:26]
                  Ratisbonne dans l'avion : le retour ?, de Luc Perrin [2008-09-16 12:27:01]
              Trucage?, de La Favillana [2008-09-16 12:00:31]
                  trucage en effet La Favillana, de Luc Perrin [2008-09-16 14:25:22]
                      l'interview dans l'avion si mauvais?, de Marc B. [2008-09-16 17:05:36]
                          interview à interprétations très variables, de Luc Perrin [2008-09-16 17:59:26]
      ne revons pas, de FilsDeMarie [2008-09-16 10:18:40]
          Le pape a-t'il répondu à Mgr Tissier de Mallerai [...], de Maïe [2008-09-16 11:00:36]
              chiche pour Mgr Tissier de Mallerais, de Luc Perrin [2008-09-16 11:40:18]
                  Ne rêvez pas..., de l'Hermitte [2008-09-16 11:50:22]
                      je rêve parfois mais c'est indispensable, de Luc Perrin [2008-09-16 12:07:48]
                          Une (toute) petite chose pour M.Perrin, de Anaclet [2008-09-16 12:31:22]
                              désolé si les citations de Mgr Tissier sont pour, de Luc Perrin [2008-09-16 13:51:39]
                                  Pour finir..., de Anaclet [2008-09-16 14:18:36]
                                      abbé Chautard, verbatim, chacun jugera, de Luc Perrin [2008-09-16 15:19:40]
                                          Vous avez raison sur un point, de Scribe [2008-09-16 19:23:32]
                                          On en a déjà parlé, de Adso [2008-09-16 19:25:46]
                                              Vaudrait mieux!!!!, de M [2008-09-16 19:38:13]
                      Faux !, de Pellicanus [2008-09-16 12:12:26]
                          Euh... Dites..., de l'Hermitte [2008-09-16 14:18:42]
                  Chiche?, de Anaclet [2008-09-16 11:56:46]
                  Participation au FC et disposition des coeurs, de Ennemond [2008-09-16 13:05:56]
                      Pas d'accord Ennemond, de l'Hermitte [2008-09-16 14:11:08]
                          Tribunal et réalité, de Ennemond [2008-09-16 15:58:06]
                      Que vous êtes drôle, Ennemond!, de Tardivel [2008-09-16 16:28:40]
              Mais arrêtons cette tisane ! Le pape est fidèle  [...], de FilsDeMarie [2008-09-16 12:05:23]
                  Ce n'est pas ma tasse de thé!, de Maïe [2008-09-16 12:11:41]
                  Oui, mais., de Orion [2008-09-16 17:46:06]
          Tout simplement !, de Adso [2008-09-16 12:37:10]
      Conseil d'ami, de Le Margrave [2008-09-16 10:40:26]