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Le blog d'Yves Daoudal

  • De la férie

    Il arrive souvent dans le martyrologe romain qu’il y ait, un jour donné, deux mentions de martyrs tués dans une même ville à deux époques différentes, parce qu’on ne sait pas quel jour l’un des deux est mort. Parfois, très rarement, il y a trois fois de suite mention de la même ville, pour divers martyrs. Mais le 16 avril est un record du genre, puisque c’est pas moins de quatre fois de suite qu’est évoquée Saragosse, en latin Caesaraugusta : la ville de César-Auguste, ainsi appelée en 14 avant Jésus-Christ quand elle devint le lieu de résidence des vétérans des guerres cantabriques.

    A Saragosse, en Espagne, l'anniversaire de dix huit saints martyrs: Optat, Luperque, Successe, Martial, Urbain, Julie, Quintilien, Publius, Fronton, Félix, Cécilien, Evence, Primitif, Apodème, et quatre autres appelés Saturnin. Tous ensemble, ils furent cruellement torturés, puis mis à mort, sous Dacien, gouverneur d'Espagne. Le poète Prudence a décrit en vers leur glorieux martyre.

    Dans la même ville, les saints Caïus et Crémence, qui, demeurant fermes dans la Foi au Christ méritèrent, après une double confession, de participer au calice du martyre.

    Dans la même ville encore, saint Lambert martyr.

    Egalement à Saragosse, sainte Encratide, vierge et martyre. Après qu'on lui eut déchiré le corps, coupé un sein, arraché le foie, elle fut enfermée, vivante encore, dans un cachot et y demeura jusqu'à ce que son corps tombât en putréfaction.

    (Prudence était originaire de la région de Saragosse. Son hymne aux 18 martyrs est le quatrième du Peristephanon.)

  • Rex sempiterne Domine

    L’hymne des matines au temps pascal, par les moines de Ligugé en 1983 (strophes 1, 2, 6, 8, 9), avec la traduction de Pierre Corneille.


    podcast

    Rex sempitérne Dómine,
    Rerum Creátor ómnium,
    Qui eras ante sǽcula
    Semper cum Patre Fílius:

    Eternel, qui régis l’un et l’autre hémisphère,
    De tous deux l’auteur et l’appui,
    Qui devant tous les temps règnes avec ton père,
    Même roi, même essence et même Dieu que lui,

    Qui mundi in primórdio
    Adam plásmasti hóminem:
    Cui tuæ imágini
    Vultum dedísti símilem.

    Sitôt que le néant eut enfanté le monde
    Par le son fécond de ta voix,
    Tu fis Adam son maître, et la machine ronde,
    Le voyant ton image, en accepta les lois.

    Quem diábolus déceperat,
    Hostis humáni géneris,
    Cuius tu formam córporis
    Assúmere dignátus es:

    Le diable le déçut, et ce triste esclavage
    Eût perdu l’homme pour jamais,
    Si toi, qui l’avais fait toi-même à ton image,
    Tu n’eusses à ton tour pris sa forme et ses traits.

    Ut hóminem redímeres,
    Quem ante iam plasmáveras:
    Et nos Deo coniúngeres,
    Per carnis contubérnium.

    Par là tu retiras de cette infâme chaîne
    Ce digne ouvrage de ta main,
    Et ta nature unie à la nature humaine
    Rejoignit l’homme à Dieu, l’esclave au souverain.

    Quem éditum ex Vírgine
    Pavéscit omnis ánima:
    Per quem et nos resúrgere
    Devóta mente crédimus.

    Tu naquis d’une vierge, et c’est une naissance
    Qui nous étonne et nous ravit ;
    Et nous croyons qu’un jour par la même puissance
    Tous nos corps revivront, comme le tien revit.

    Qui nobis in Baptísmate
    Donásti indulgéntiam,
    Qui tenebámur vínculis
    Ligáti consciéntiæ.

    C’est ce même pouvoir qui nous donne au baptême
    Le pardon de tous nos péchés ;
    C’est par ce trait divin de ta bonté suprême
    Que de leur triste joug nos cœurs sont détachés.

    Qui Crucem propter hóminem
    Suscípere dignátus es:
    Dedísti tuum sánguinem
    Nostræ salútis prétium.

    Ton amour sur la croix fait encor davantage,
    Il t’y laisse percer le flanc ;
    Par ta mort à la vie il nous fait un passage,
    Et pour notre salut il prodigue ton sang.

    Quǽsumus Auctor ómnium,
    In hoc Pascháli gáudio,
    Ab omni mortis ímpetu
    Tuum defénde pópulum.

    Sauveur de tout le monde, en cette pleine joie,
    Dont la Pâque remplit nos cœurs,
    Daigne si bien guider ton peuple dans ta voie,
    Que d’une mort funeste il échappe aux rigueurs.

    Glória tibi Dómine,
    Qui surrexísti a mórtuis,
    Cum Patre et Sancto Spíritu,
    In sempitérna sǽcula. Amen.

    Gloire à toi, rédempteur et monarque suprême,
    Par toi-même ressuscité !
    Même gloire à ton père, au Saint-Esprit la même,
    Et durant tous les temps et dans l’éternité !

  • 2e dimanche après Pâques

     

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    Ego sum pastor bonus, allelúia : et cognósco oves meas, et cognóscunt me meæ, allelúia, allelúia.

    Je suis le bon pasteur, alléluia ; et je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, alléluia, alléluia.

    Le bon Pasteur est omniprésent dans la messe et l’office de ce dimanche. Le voici dans l’antienne de communion, chantée par les moines de Solesmes sous la direction de dom Jean Claire, en 2007 (avec le premier verset du psaume 22, comme il se doit : c’est le psaume du bon Pasteur qui me conduit, et rien ne me manquera dans le pâturage où il m’a emmené.)

    Nous avons été admis à participer à la fraction du pain. Dans la Sainte Communion, le Christ est apparu comme la vraie lumière dans nos cœurs et nous a rendus heureux. Chaque Sainte Cène est un gage que le Bon Pasteur ne se reposera pas tant qu'il n'aura pas réussi à nous conduire aux sources de la vie éternelle. Lui seul est le Bon Pasteur. C'est pourquoi Ego occupe une place très importante au début de la pièce. Nous resterons unis à Lui, et si d'autres voix nous attirent et cherchent à influencer notre jugement, nous nous tournerons vers Lui seul et n'écouterons que sa voix. Nous le connaissons et nous fléchissons les genoux devant sa présence. Lui, « le Fils Unique du Père, plein de grâce et de vérité », habite dans nos cœurs comme le Verbe de Dieu s'est fait chair.

    Le texte de la Communion est le même que celui du deuxième verset de l'Alléluia, mais son développement est différent. Les deux phrases et cognosco et et cognoscunt, il est vrai, commencent par le même motif. Mais au lieu du parallélisme de l'Alléluia, la mélodie, dans le cas présent, sur et cognosco oves meas, présente un vif balancement vers le haut, avec une étendue d'une sixte. Elle dépeint le grand amour du Bon Pasteur pour ses brebis. Mais et cognoscunt n'a que quelques secondes et son étendue n'est que d'une tierce : comparée à la connaissance qu'il a de nous, notre connaissance de lui sera toujours fragmentaire. Les intervalles en demi-ton du début respirent la tendresse, mais la note double montre aussi de la fermeté. (...)

    L'alléluia inséré entre les paroles du Sauveur est d'une simplicité remarquable, de même que les deux alléluias joints à la fin, car ce cri est habituellement chanté avec beaucoup d'entrain (cf. l'alléluia de l'introït d'aujourd'hui). Ici, ils s'efforcent de n'être que la simple mélodie d'un berger dans les champs.

    Dom Dominic Johner

  • Ukraine

    Les Ukrainiens ont bombardé hier des immeubles résidentiels de Tokmak, dans la région de Zaporojié, à l’aide de lance-roquettes multiples.

    Il y a eu dix morts, dont trois enfants, et vingt blessés.

    Tokmak ayant été pris par les Russes en 2022, et ne se trouvant pas dans le Donbass disputé, la ville est indiscutablement considérée comme pleinement ukrainienne par les Ukrainiens : ils tuent donc ouvertement leurs concitoyens.

    *

    Lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies, hier, le représentant permanent de la Russie auprès de l’ONU a déclaré qu’il n'y avait plus aucun doute quant à l’implication de Kiev dans l’attaque terroriste du Crocus City Hall qui a fait 144 morts. « Les traces des commanditaires ukrainiens sont aujourd’hui évidentes au-delà de tout doute raisonnable », a dit Vassili Nebenzia. Selon les résultats de l’enquête préliminaire, « à cette étape il n’y a plus aucun doute sur le fait que l’Ukraine est impliquée dans cet attentat ». « Des faits irréfutables ont été révélés lors de l’enquête, des faits qui témoignent de la trace ukrainienne dans cet attentat, des liens entre les terroristes et les renseignements ukrainiens », a insisté Nebenzia. Celui-ci est alors revenu sur les instructions qu’auraient reçues les terroristes : à savoir se rendre dans la région de Briansk frontalière de l’Ukraine, incendier leurs véhicules dans une forêt, et en informer leurs commanditaires qui devaient alors les faire passer du côté ukrainien de la frontière. « Le même modus operandi avait été appliqué lors des assassinats de Daria Douguina et de Vladlen Tatarski », a-t-il déclaré, avant d’évoquer l’analyse faite par les enquêteurs des données des téléphones des terroristes. « Là aussi la trace des renseignements ukrainiens est évidente », a déclaré Nebenzia, avant d’évoquer des versements « notamment en cryptomonnaie, provenant d’Ukraine ».

  • Folies allemandes

    Le Bundestag a adopté hier la loi d’autodétermination de genre, qui permet de changer de « genre » et de prénom sur simple déclaration, dès l’âge de 14 ans.

    Selon le ministre de la famille, 14 ans est l’âge approprié car c’est l’âge à partir duquel on peut choisir sa religion : « C'est donc simplement conforme à la logique de la législation allemande. »

    L’Allemagne dépasse ainsi l’Espagne dans la folie LGBT, puisque la récente loi espagnole équivalente ne permet le mensonge sexuel officiel qu’à partir de 16 ans.

  • Leurs valeurs jusqu’au délire

    La commune d’Orléans annonce qu’elle a décidé d’exclure des Fêtes de Jeanne d’Arc l’un des adolescents qui avait été choisis pour être l’un des deux pages de la Jeanne 2024.

    Motif : « Il est avéré que l’adolescent a participé à la diffusion d’idées contraires aux valeurs de la République. »

    De fait, il a reconnu avoir participé à des manifestations de l’Action française. Donc royalistes. Ce qui est contraire non seulement aux valeurs de la République mais aussi « à l’esprit des Fêtes de Jeanne d’Arc »…

    Quand on en est à ce point, il est inutile de rappeler que la mission de Jeanne d’Arc était de faire couronner le roi de France. Elle était non seulement royaliste mais terriblement xénophobe... On suppose que la prochaine jeune femme à représenter Jeanne d’Arc devra être « transgenre », afin de représenter conformément aux valeurs de la République une femme habillée en homme.

  • Saint Herménégilde

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    Le martyre de « saint Emergilde roi », par Juan Ramirez, vers 1515.

    Martyrologe romain :

    A Séville, en Espagne, saint Herménégilde, fils de Léovigilde, roi arien des Visigoths. Jeté en prison pour avoir confessé la Foi Catholique, il refusa, aux solennités de Pâques, de recevoir la communion des mains d'un évêque arien et, par ordre d'un père perfide, il eut la tête fendue d'un coup de hache. Ainsi en perdant une couronne terrestre, il obtint, roi et martyr, le royaume des cieux.

    Saint Grégoire le Grand, qui était un ami de saint Léandre, l’évêque de Séville qui avait converti Herménégilde, en dit plus.

    L’oraison de sa fête est une de celles qui ont été bannies de la néo-liturgie pour non-compatibilité absolue avec l’esprit du temps. (Et la mention de saint Herménégilde elle-même a été supprimée du calendrier romain universel.)

    Deus, qui beátum Hermenegíldum Mártyrem tuum cælésti regno terrénum postpónere docuísti : da, quǽsumus, nobis ; ejus exémplo cadúca despícere atque ætérna sectári.

    Dieu, qui avez appris au bienheureux Herménégilde, votre Martyr, à mettre la royauté terrestre au-dessous de la royauté du ciel, accordez-nous, nous vous en supplions, de mépriser à son exemple les biens périssables, et de rechercher les biens éternels.

  • La honte

    L’ambassadeur de France à Moscou Pierre Lévy a été convoqué au ministère russe des Affaires étrangères suite au propos du petit gay d’Orsay :

    « Ce n'est pas aujourd'hui notre intérêt de discuter avec les responsables russes puisque les communiqués qui sortent, les comptes rendus qui en sont faits sont mensongers. »

    Dans un communiqué, le ministère russe déclare :

    « L'ambassadeur de France a été réprimandé pour avoir fait de telles déclarations, qui n'ont rien à voir avec la situation réelle. Nous considérons les déclarations du ministre français des Affaires étrangères comme une action consciente et délibérée de la partie française visant à saper toute possibilité de dialogue entre les deux pays. »

    Le petit gay d’Orsay avait ajouté : « Il faut peut-être (…) surtout avoir une évolution sur le terrain militaire en Ukraine pour que les relations puissent se renouer. Ce n'est pas le cas encore aujourd'hui. » S’il faut attendre que les Russes perdent en Ukraine pour que les relations « puissent se renouer », cela ne se fera donc jamais. Heureusement le petit gay d’Orsay n’est qu’un très éphémère grotesque représentant de ce qui fut la diplomatie française.

  • Folies estoniennes

    Le ministre estonien de la Sécurité intérieure, Lauri Läänemet, lance le processus de reconnaissance de l’Eglise orthodoxe russe comme « organisation terroriste ». Il va faire voter par le Parlement une proposition visant à déclarer officiellement l'Église orthodoxe russe organisation terroriste, puis il pourra saisir la justice afin de mettre un terme aux activités de ces terroristes en Estonie.

    Interrogé sur le sujet, Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, a répondu :

    Nous ne voulons rien penser de telles déclarations. En tout cas, la déclaration de ce monsieur peut difficilement être qualifiée de très brillante.

    Maria Zakharova a été plus directe :

    Tous les signes de maladie mentale sont présents.

    L’Eglise orthodoxe russe a deux évêchés et 31 paroisses en Estonie : quelque 170.000 fidèles qui vont devenir ipso facto « terroristes ».

    Quant à l’Eglise orthodoxe russe, qui compte environ 140 millions de fidèles, elle va devenir de très loin la plus grande organisation terroriste du monde… En effet, la maladie mentale du ministre estonien est patente. Malheureusement elle affecte à des degrés divers nombre de dirigeants occidentaux...

  • Obsédés

    Le « scellement » dans la Constitution française du droit au meurtre de l’enfant à naître a donné aussitôt l’idée à des eurodéputés d’inscrire ce droit à l’assassinat des plus innocents dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.

    Le vote a eu lieu hier au Parlement européen. Ce qui était impensable il y a seulement quelques années est devenu une nécessité : la résolution a été adoptée par une large majorité de 336 voix, contre 163 et 39 abstentions.

    Le Salon Beige constate que le seul député Reconquête, Nicolas Bay, a voté contre, comme presque tous les membres du groupe ECR présents (Polonais du PiS, Frères d’Italie, Tchèques de l’ODS, Démocrates de Suède…). Alors que la majorité du groupe ID (AfD, Liga…) a voté contre, le RN s’est abstenu. Quant aux députés LR ils sont sortis juste avant le vote (sauf Laurence Saillet qui est restée pour voter pour)…

    Cette résolution, comme la plupart de celles qui sont votées à jet continu par le Parlement européen, n’a aucune chance d’aboutir à court terme. Mais comme les autres résolutions « sociétales », elle fait « avancer » la cause, et l’on voit bien que l’évolution de la situation (avec l’Irlande qui a complètement versé dans la culture de mort, la Pologne qui débat de la question, etc.) laisse entendre que le jour où le droit à l’avortement sera un droit de l’UE n’est en fait pas si éloigné.