Le Forum Catholique
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( 970031 )
Mgr Schneider : Sur la validité du pontificat du pape François par vistemboir2 (2023-09-19 16:11:44)
Texte publié le 18 septembre 2023 sur
The Remnant sous le titre :
On the Validity of the Pontificate of Pope Francis
(
Traduit avec l’aide de deepl.com)
Il n'existe aucune autorité pour déclarer ou considérer un pape élu et généralement accepté comme un pape invalide. La pratique constante de l'Église montre clairement que même dans le cas d'une élection invalide, cette élection invalide sera
de facto guérie par l'acceptation générale du nouvel élu à l'écrasante majorité des cardinaux et des évêques.
Même dans le cas d'un pape hérétique, il ne perdra pas automatiquement sa fonction et il n'existe pas d'organe au sein de l'Église pour déclarer qu'il a été déposé pour cause d'hérésie. De telles actions se rapprocheraient d'une sorte d'hérésie du conciliarisme ou de l'épiscopalisme. L'hérésie du conciliarisme ou de l'épiscopalisme dit en substance qu'il existe un organe au sein de l'Église (Conseil œcuménique, Synode, Collège des cardinaux, Collège des évêques) qui peut émettre sur le Pape un jugement juridiquement contraignant.
La théorie de la perte automatique de la papauté pour cause d'hérésie ne reste qu'une opinion, et même saint Robert Bellarmin l'a remarquée et ne l'a pas présentée comme un enseignement du Magistère lui-même. Le Magistère papal pérenne n'a jamais enseigné une telle option. En 1917, lorsque le Code de droit canonique (
Codex Iuris Canonici) est entré en vigueur, le Magistère de l'Église a éliminé de la nouvelle législation la remarque du
Decretum Gratiani dans l'ancien
Corpus Iuris Canonici, qui stipulait qu'un pape qui s'écarte de la juste doctrine peut être déposé. Jamais dans l'histoire, le magistère de l'Église n'a admis de procédure canonique de déposition d'un pape hérétique. L'Église n'a aucun pouvoir formel ou judiciaire sur le pape.
La plus sûre tradition catholique dit que dans le cas d'un pape hérétique, les membres de l'Église peuvent l'éviter, lui résister, refuser de lui obéir, tout cela sans avoir besoin d'une théorie ou d'une opinion disant qu'un pape hérétique perd automatiquement sa fonction ou qu’il peut en conséquence être déposé.
C'est pourquoi nous devons suivre la voie la plus sûre (
via tutior) et nous abstenir de défendre la simple opinion de théologiens (même s'il s'agit de saints comme saint Robert Bellarmin) disant qu'un pape hérétique perd automatiquement sa charge ou qu’il peut en conséquence être déposé par l'Église.
Le pape ne peut pas commettre d'hérésie lorsqu'il parle
ex cathedra, c'est un dogme de foi. Cependant, dans son enseignement en dehors des déclarations
ex cathedra, il peut commettre des ambiguïtés doctrinales, des erreurs et même des hérésies. Et comme le pape n'est pas identique à l'Église tout entière, l'Église est plus forte qu'un seul pape dans l’erreur ou hérétique. Dans un tel cas, il faut le corriger respectueusement (en évitant la colère purement humaine et le langage irrespectueux), lui résister comme on résisterait à un mauvais père de famille. Cependant, les membres d'une famille ne peuvent pas déclarer leur mauvais père déchu de la paternité. Ils peuvent le corriger, refuser de lui obéir, se séparer de lui, mais ils ne peuvent pas le déclarer déchu.
Les bons catholiques connaissent la vérité et doivent la proclamer, offrir réparation pour les erreurs d'un pape errant.
Puisque le cas d'un pape hérétique est humainement insoluble, nous devons implorer avec une foi surnaturelle une intervention divine, parce que ce pape singulier dans l’erreur n'est pas éternel, mais temporel, et que l'Église n'est pas entre nos mains, mais entre les mains toutes-puissantes de Dieu.
Nous devons avoir suffisamment de foi surnaturelle, de confiance, d'humilité et d'esprit de croix pour supporter une épreuve aussi extraordinaire. Dans des situations relativement courtes (comparées à 2000 ans), nous ne devons pas céder à une réaction trop humaine et à une solution de facilité (déclarer l'invalidité de son pontificat), mais nous devons garder la sobriété (garder la tête froide) et en même temps une véritable vision surnaturelle et une confiance dans l'intervention divine et dans l'indestructibilité de l'Église.
+Athanase Schneider
( 970032 )
Evidement et merci Monseigneur par Semper parati (2023-09-19 17:15:54)
[en réponse à 970031]
que le pape est pape! même si François (zero comme déjà nommé, j'aime bien... ) exprime des opinions divergentes au magistère; mais tout cela était écrit, c'est dur, c'est pénible, mais si nous sommes sur cette terre, contemporains d'un pape peu ou pas catholique nous avons les forces , les grâces d'état qui nous sont données pour résister à cette emprise mondaine et politico-médiatique.
Tenant nous en au catéchisme de St Pie X, et aux à enseignements des pères de l’Église (une vie n'y suffit pas ), à la foi de l’Église, et basta!
Ayez confiance, le pape n'est pas Dieu il est le vicaire du Christ et beaucoup ont oublié cela...à commencer par lui, peut être...
Merci Monseigneur Courage!
SP ( catho mais jamais papolâtre)
( 970035 )
Non, le titre est vacant, il n'est plus du tout... par Sacerdos simplex (2023-09-19 19:47:04)
[en réponse à 970032]
...Vicaire du Christ, il a fait supprimer ce titre qui figurait en tête de l'annuaire pontifical !...
( 970109 )
Je cherche à comprendre par Chris (2023-09-21 19:21:16)
[en réponse à 970031]
Je pense qu'on ne peut pas dire qu'un Pape est hérétique
Personne à part notre Seigneur ne peut le dire
Individuellement on a tous des opinions qui peuvent être différentes
Les sedevacantistes(et j'en connais) disent que de toute façon il n'y a plus de Papes depuis 1962 ( voir 1956), ils ont déjà jugé ( comment, mystère !), c'est pratique pour eux ils font ce qu'ils veulent ( sacres et ordinations schismatiques à profusion, plus d'une centaine), et sont sortis de l'Eglise puisque il n'y a plus d'église visible ( impossible, indéfectible, l'Eglise ne peut pas mourir)
Ils disent : une parole d'hérésie de François me suffit
Le Pape n'est plus Pape de facto (?)
Ils oublient le Ex Cathedra..et le fait que les portes de l'enfer ne l'emporteront pas, jusqu'à la consommation des siècles, ont un raisonnement anti catholique
L'exemple de la déclaration de Février 2019 ( déclaration d'Abu Dhabi) n'engage pas toute l'Eglise avec le collège des Évêques
Elle n'engage tout juste que François et même pas non plus la communauté Islam car pas de chef chez eux
Je pense personnellement que le Pape fait des erreurs (elles sont nombreuses et scandaleuses)
Je ne peux pas dire qu'il est hérétique
Car si il est hérétique, comment dans ce cas, rappelle t'il des fois que l'avortement est un crime odieux, pousser à la Confession..et autres déclarations positives et catholiques
Ici Mgr Schneider dit que même s'il est hérétique il reste Pape, j'aimerai avoir votre avis
Comment un Pape peut être déclaré hérétique et par qui?
Et s'il est hérétique, il doit être remplacé me semble t'il
Mais par qui et comment ?
( 970111 )
Ne pas confondre l'ordre ontologique et l'ordre juridique par Sacerdos simplex (2023-09-21 20:43:18)
[en réponse à 970109]
Mes considérations sont purement théoriques et ne sont en aucune manière une critique de François.
Comment un Pape peut être déclaré hérétique et par qui?
Et s'il est hérétique, il doit être remplacé me semble t'il
Mais par qui et comment ?
Bien distinguer le fait
d'être hérétique,
et d'
être qualifié juridiquement, officiellement d'hérétique.
Pour prendre une comparaison : seul un médecin est juridiquement compétent pour déclarer qu'un homme est décédé. Mais tout un chacun a le droit de penser que tel individu éparpillé façon puzzle est très vraisemblablement décédé, au moins en apparence, et au for externe...
La plus sûre tradition catholique dit que dans le cas d'un pape hérétique, les membres de l'Église peuvent l'éviter, lui résister, refuser de lui obéir...
C'est déjà pas mal, non ?...
Car si il est hérétique, comment dans ce cas, rappelle t'il des fois que l'avortement est un crime odieux, pousser à la Confession..et autres déclarations positives et catholiques
Il faudrait - je parle juste de manière purement théorique, pour un éventuel Jean XXIV ou plutôt Jean XXVI ou XXIX !... - distinguer entre un hérétique simple (refuser un seul article, "secondaire", du catéchisme), et une hérésie totale, une incompatibilité totale entre celui qui entre en fonction et la fonction qui cherche un titulaire.
Pour prendre une comparaison : le parti animaliste a fait des annonces il y a quelques semaines pour recruter un directeur (ou un 'chargé' ?...) de communication, en gros chargé d'établir leur programme pour les prochaines élections. Non, non, ce n'est pas une blague. Imaginons qu'un chasseur endurci s'infiltre et devienne président...
Ou qu'un ex-trotskiste devienne président du CNPF (ou de ce qui en tient lieu, le Mouvement des Entreprises de France). Et cette hypothèse n'est pas impensable.
Bref, un hérétique "simple" peut parfaitement être parfaitement orthodoxe sur 99,9 % de la doctrine.
Mais tout cela n'est que théorique, bien entendu.
Et la solution ?
Très simple !
Notre-Dame, notamment à Fatima, nous l'a indiquée : prière, chapelet, pénitence, lecture de la Bible, confession, communion et adoration eucharistique.
( 970124 )
Petite nuance par Vincent F (2023-09-22 15:52:56)
[en réponse à 970111]
Si la tête est séparée du corps, le médecin n’est pas nécessaire.
( 970123 )
François hérétique ? par jejomau (2023-09-22 14:35:59)
[en réponse à 970109]
Je vous propose deux définitions trouvées sur internet qui valent ce qu'elles valent par leurs concisions:
Hérétique :
"Qui professe ou soutient des opinions contraires à celles qui sont généralement considérées comme vraies ou justes dans un groupe déterminé" (par exemple : hérétique en littérature)
Qui sont les hérétiques pour l'Église catholique?
"Au-delà, les hérétiques sont ceux qui prétendent pouvoir parvenir à la connaissance de la vérité religieuse de leur propre chef sans une soumission fidèle aux enseignements de l'Écriture ou de l'autorité ecclésiale."
Il me semble que, stricto sensu, François n'adhère pas tout à fait à la 2° définition car la recherche de "la vérité religieuse" n'est pas son for. Contrairement à Benoît XVI qui abordait ce thème dans ses écrits et ses enseignements
En revanche la 1° définition lui va bien. Ses nombreuses prises de position sulfureuses sont de vraies ruptures avec ce qui a toujours été vécu par les chrétiens.
Ceci dit, la question est celle-ci : est-ce qu'il répand ces prises de positions hétérodoxes parce qu'il n'a plus la foi (et donc incapable d'enseigner "la vérité religieuse" (2° définition)) et donc il serait vraiment hérétique... ou cache-t-il sa foi sous le boisseau parce qu'il veut que l'église s'intègre encore plus totalement au monde contemporain avec ses valeurs d'inclusion anti-chrétiennes ?
Là est le mystère : ce qui fait qu'on est tous partagé sur cette question à laquelle on ne peut franchement répondre..
( 970137 )
Question complexe par Chris (2023-09-22 19:34:28)
[en réponse à 970123]
Au delà des 2 définitions, je ne peux pas croire à un Pape formellement hérétique
C'est jamais arrivé
Il y a l'histoire de Honorius I condamné par le Concile de Constantinople III ( histoire de la double volonté du Christ, thème difficile à comprendre)
Rien à voir avec hérésie façon Luther
Mais même au sein de l'Eglise beaucoup dont Dom Guéranger ont dit que ce Pape ne pouvait pas être considéré comme hérétique
De toute façon comme dit plus haut dans les échanges, nous pouvons résister et ne pas obéir
Par exemple sur abus d'autorité du Motu Proprio Traditiones custodes ( il n'est pas pensable que l'Eglise se contredise et que sur ce sujet le Pape actuel fasse l'inverse du regretté Benoît XVI)
Et j'aime bien par exemple l'initiative de grand pèlerinage traditionnel en Octobre à Rome sous les fenêtres de François
( 970138 )
précision par jejomau (2023-09-22 20:04:12)
[en réponse à 970137]
Quasiment tous s'accordent pour dire que le pape ne peut être hérétique.
Cependant, Gratien dit que le pape ne peut être jugé par personne.... sauf dans le cas où il s’écarterait de la foi
Propos qui auraient été ceux de Saint Boniface..
Donc..
( 970141 )
Visiblement, il y a encore du boulot ... par Lycobates (2023-09-22 21:41:48)
[en réponse à 970031]
pour remonter les madrasas du Kazakhstan ...
( 970152 )
Un Concile extravagant a débouché sur DES pontificats extravagants par Scrutator Sapientiæ (2023-09-23 10:23:15)
[en réponse à 970031]
Rebonjour,
Un Concile extravagant a débouché sur DES pontificats fréquemment extravagants, ou plus ou moins extravagants, et le pontificat actuel n'est pas le premier ni le seul pontificat extravagant, depuis le début du Concile et la fin du pontificat de Jean XXIII.
D'une part, la notion d'extravagance est préférée ici à la notion d'hérésie, chacun pouvant constater des extravagances, notamment liturgiques et pastorales (le "dialogue", "l'inclusion", le "renouveau", "l'unité"), en provenance des plus hautes autorités de l'Eglise catholique, bien entendu encore plus depuis 1965 que depuis 1962, alors que les cadres dirigeants du Parti iréniste et utopiste amputent ou déforment rarement d'une manière affichée, assumée, explicite et formalisée tel ou tel dogme constitutif de la foi catholique.
D'autre part, la notion d'extravagance permet de rendre compte d'un ensemble de disproportions manifestes, particulièrement caractéristiques de l'Eglise du Concile et de l'après-Concile : ainsi, il est pleinement extravagant que la très grande majorité des cadres dirigeants du parti qui a conquis puis gardé le pouvoir dans l'Eglise se soucie aussi peu, par exemple, de la réception et de la transmission du contenu de la foi catholique, entre les diverses générations de fidèles, et se soucie autant de la conformation de l'Eglise à l'esprit du moment et du monde présents.
Si crypto-hérésie ou quasi-hérésie digne de ce nom il y a, d'une part, elle découle d'une "apostasie" philosophico-théologique, le thomisme, tel qu'il a été compris pendant quatre siècles, ayant commencé à être "apostasié" pendant l'entre deux guerres mondiales, et, d'autre part, elle comporte des tendances propices à un genre d'origénienne, à une sorte de pélagianisme, et surtout à une nouvelle conception de la Trinité, de l'Incarnation et de la Rédemption, perceptibles au dedans ou au détour de certaines expressions et de certaines omissions présentes notamment dans des textes de Jean-Paul II.
L'arbre, François, ne doit pas cacher la forêt, tous les papes depuis Jean XXIII, car ils ont tous plus ou moins contribué à rendre possible la SUBTILISATION de la foi catholique, dans son expression la plus orthodoxe et réaliste, dans l'acception thomiste de chacun de ces termes.
La polarisation négative sur le pape et le pontificat actuels, aussi compréhensible soit-elle, est donc à éviter, car elle risque fort de finir par faire perdre de vue
- l'inscription de la crise de l'Eglise à l'intérieur du temps long,
- la part de responsabilité des prédécesseurs de François, déjà évoquée par Luc Perrin sur le FC,
et
- le fait que Jean-Paul II et Benoît XVI n'ont jamais osé ou voulu corriger amplement leur Concile bien aimé, ni remédier, avec une énergie et une fermeté anti-modernistes délibérées et déterminées, à la poursuite de la dégradation de la situation.
Bonne journée.
Scrutator.
( 970153 )
La plupart d'entre nous sait tout cela ! par Jean-Paul PARFU (2023-09-23 10:45:27)
[en réponse à 970152]
Personnellement, je fréquente St Nicolas du Chardonnet depuis mai 1977.
Par ailleurs, Mgr Lefebvre a fondé la FSSPX en 1970 et ses démêlés avec Rome ont commencé, au plus tard, fin 1974.
Et pourquoi, d'après-vous, a-t-il procédé aux sacres le 30 juin 1988 ?
( 970154 )
Les "conciliaires anti-inclusivistes" en ont-ils bien conscience ? par Scrutator Sapientiæ (2023-09-23 11:12:28)
[en réponse à 970153]
Bonjour Jean-Paul PARFU,
Les conciliaires conservateurs, ou les conciliaires anti-inclusivistes, qui sont aussi cohérents que des communistes qui seraient anti-collectivistes, ont-ils toujours bien conscience du contenu du rappel auquel vous avez bien voulu répondre ?
Les cardinaux ou évêques proches de ceux, ou tels que ceux qui sont allés jusqu'à adresser des dubia à François, en 2016, en ont-ils eux-mêmes pleinement conscience ?
Tous ces clercs : Burke, Muller, Sarah, Schneider et alii, ont pris quelle position, face à la pérennisation de l'esprit du Concile et de l'esprit d'Assise, dans les années 1990, 2000 ou 2010 ?
Ne pensez-vous pas qu'il est un peu "facile" de s'en prendre aujourd'hui à François, alors qu'il est, sur ce qui pose problème depuis le début des années 1960, un continuateur de ses prédécesseurs ?
Il arrive qu'une lucidité tardive soit aussi une lucidité sincère, mais pour le coup, en l'occurrence, cette lucidité sincère et tardive, de la part de ces évêques et de ces cardinaux, n'est pas complète sur le demi-siècle qui a précédé le deuxième passage des ténèbres à la lumière dont nous goûtons les fruits depuis dix ans et six mois...
Bonne journée.
Scrutator.
( 970157 )
Le problème de la passivité par Jean-Paul PARFU (2023-09-23 12:10:28)
[en réponse à 970154]
Des fidèles et des clercs face au Modernisme au sens large, est lié :
- à l'ignorance de notions philosophiques et théologiques ;
- à une trop grande crainte révérencielle envers le pape, la papauté ;
- et bien sûr, dans une société hiérarchisée, à l'obéissance des clercs.
( 970161 )
Camp-du-bienisme, conformisme, crédulité, effet de cliquet par Scrutator Sapientiæ (2023-09-23 15:22:03)
[en réponse à 970157]
Rebonjour et merci,
Complémentairement à ce que vous-même avez écrit, voici quatre convictions, souvent présentes chez bien des conciliaires contrariés, contrariés par les abus ou les excès qu'ils refusent fréquemment de reconnaître en tant qu'abus ou excès rendus possibles par le Concile, et par l'interprétation moderniste à laquelle les plus novateurs de ses textes se prêtent vraiment beaucoup.
1. Le conciliaire contrarié est souvent camp-du-bieniste, non en matière morale, mais en matière religieuse : ainsi, d'après lui, le Concile ne peut être que bon, et la critique du Concile ne peut être que mauvaise, surtout si elle est d'inspiration catholique traditionnelle.
2. Le conciliaire contrarié fonctionne souvent au conformisme : aussi, selon lui, l'adhésion aux intuitions prophétiques du Concile, qui sont d'ailleurs, plutôt, des intuitions mimétiques, va à peu près de soi, et ne nécessite pas une réflexion personnelle approfondie et argumentée.
3. Le conciliaire contrarié fonctionne souvent à la crédulité, notamment en adhérant volontiers à la conception d'après laquelle la crise de l'Eglise n'a sévi que dans les années 1960-1970, et à l'opinion selon laquelle la conception wojtylienne de la religion et des religions non chrétiennes est aussi satisfaisante que sa conception de l'être et de l'agir humains.
4. Le conciliaire contrarié recourt souvent à un effet de cliquet chronologique historiciste : qui n'a jamais entendu cette remarque : "Vous avez raison, mais le Concile a eu lieu, et l'on ne peut pas revenir en arrière, donc on doit aller de l'avant, en communion avec les papes"...
Comme s'il s'agissait de revenir en arrière, alors qu'il s'agit de revenir à l'essentiel, tel qu'il a été valorisé et véhiculé dans et par la Tradition, ce qui ne se limite nullement à un "retour en arrière" !
Enfin, voici deux autres traits de caractère :
- le conciliaire contrarié reconnaît rarement qu'il a été trompé par un Concile, des papes, des cardinaux, des évêques et des prêtres, puis qu'à cause de cette tromperie il s'est lui-même trompé ;
- le conciliaire contrarié accuse fréquemment l'anti-conciliaire, qui s'affiche et s'assume, de manquer de charité à l'égard des non catholiques, et de ne pas être en communion dans l'unité au sein de l'Eglise.
C'est un peu comme si la communion dans l'unité, conformément à la conception conciliaire de la communion et de l'unité, faisait davantage autorité que la communion dans la vérité.
Bon après-midi.
Scrutator.