Le Forum Catholique

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images/icones/croix.gif  ( 964881 )décès d'un des derniers prêtres-ouvriers de France par Cristo (2023-05-24 12:38:11) 

Repose en paix, père-camarade !




Tarbes/Lourdes : Jean-Pierre Houillon, le semeur d’espérance nous a quittés


Communiqué Union Départementale des syndicats CGT des Hautes- Pyrénées :

« C’est le cœur lourd que nous vous adressons ce portrait de Jean-Pierre HOUILLON qui nous a quittés sur la pointe des pieds, jeudi dernier.

Jean-Pierre a marqué de son empreinte et de son militantisme le mouvement ouvrier dans les Hautes-Pyrénées.

Comme le rappelait notre camarade Jean-Luc Ambrosini, président de l’IHS départemental : « C’est un de ses anciens dirigeants que l’UD Cgt vient de perdre. Permettez – moi de saluer la profondeur de son engagement qui a marqué toute sa vie, pour ce que nous lui devons. », l’Union Départementale salue la mémoire d’un de ses anciens dirigeants.

Prêtre ouvrier, délégué syndical au sein de son entreprise, membre de la Commission Exécutive de l’UD de 1983 à 1990, Jean-Pierre était connu comme cofondateur du « DLAJ » (le secteur juridique) départemental et de l’accueil syndical et juridique de l’Union Locale CGT de Tarbes. Il a aussi présidé la section commerce du Conseil des Prud’hommes. Son militantisme syndical était inscrit dans sa foi et il œuvrait sans cesse à relier ses deux combats accompagnant par exemple la création de la permanence précarité de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne pour les saisonniers à Lourdes ou assumant la fonction d’aumônier diocésain de l’Action catholique ouvrière.

Nous avons été des milliers à bénéficier de ses conseils, de son soutien, de sa bienveillance. Son dernier grand combat – gagnant – aux côtés de la CGT a été celui des MG Call en 2015-2016. Le mot clé de sa démarche de militant était « dignité ».

Nous sommes fiers d’avoir milité à ses côtés et nous continuerons modestement son combat.

Les funérailles de Jean-Pierre ont eu lieu mardi 23 mai à 11h à l’Eglise Saint Jean-Baptiste du quartier de Lannedarré à Lourdes.



Deux articles consacrés à Jean-Pierre HOUILLON


Ci-après l’article de presse de Pierre CHALLIER, journaliste à la Dépêche du Midi, paru le 1er avril 2013, retranscription intégrale par Jean-Luc AMBROSINI.

«Curés convertis à la cause des travailleurs, les prêtres ouvriers n’ont pas toujours été en odeur de sainteté auprès des catholiques ne partageant pas leur façon de lutter contre la pauvreté. Ils ne se comptent plus que vingt-cinq en Midi-Pyrénées dont trois Tarbais».

La Cgt ? Là où officie Jean-Pierre HOUILLON, à l’Union Locale de Tarbes. Regard bleu lumineux et serein, sandales,…à 82 ans, il vient toujours y bûcher son éternel pile de dossiers à plaider. Car dans la vie de Jean-Pierre HOUILLON, il y a les textes et les écritures. Et les textes pour défendre les droits des salariés aux Prud’hommes, des plus vulnérables surtout les précaires.

« Un père fils de notaire, une mère fille de banquier… traditionnellement dans la famille de ma mère, l’homme était directeur de banque, la femme présidait aux dames de charité. Le banquier créait des pauvres, sa femme leur posait des pansements », résume-t-il.

Lui naît à Belfort, 11 000 ouvriers à l’époque. Puis le père – chrétien social – ingénieur chez Alsthom est muté à Tarbes. « Entré au séminaire en 1950, j’ai été ordonné en 1956. Pendant mon service militaire j’ai lu – prêtre au cœur des masses – et – les saints vont en enfer, comprendre -au boulot -, ça m’a plu », poursuit-il.

De fait, … »rendre au christ les foules qui l’ont perdu », lancé par Monseigneur Suhard dans les années 1940, le message a déjà fait l’écho auprès d’une centaine de prêtres ouvriers bien décidés à ré évangéliser la France industrielle d’après-guerre. Mais jugés trop proches des communistes, Rome leur intime l’ordre de choisir entre l’église et l’usine, ce 1er mars 1954.

Pion à Saint-Pé-de-Bigorre, Jean-Pierre joue au rugby en soutane avec ses élèves « pour qu’ils puissent respirer », passe vicaire à la cathédrale, puis part un an à Lyon avec les prêtres du Prado, pionniers des prêtres ouvriers français sous la houlette de monseigneur Ancel. « C’était au moment de Vatican II et des grandes espérances car les choses bougeaient ». 1965 : Rome lève l’interdit. Curé d’Aureilhan, c’est en chauffeur de bus que Jean-Pierre décide d’aller à la rencontre de ses paroissiens.

1967, « les copains en avaient marre des heures sup non payées. On s’est réuni dans un bistrot pour élire les délégués du personnel. On s’est mis d’accord sur la Cgt – des gens sérieux – m’avait dit mon père. J’ai été élu et licencié en suivant. J’ai gagné tout seul aux Prud’hommes et comme j’avais gagné, j’ai osé défendre les autres ». Des dizaines, des centaines, des milliers de dossiers, depuis. Il est redouté. Mais « jamais de prosélytisme au travail », souligne-t –il.

Le pape François ? « Il a quand même la volonté de mettre sa vie en lien avec ce qu’il dit », estime cet adepte du possible et du faisable. »




Ci-après l’article de presse de Jean-François COURTILLEe, journaliste, paru dans la Semaine des Pyrénées

Jean-Pierre HOUILLON, le semeur d’espérance

Prêtre et conseiller juridique aux Prud’hommes : la double vocation de Jean-Pierre HOUILLON a de quoi surprendre. Elle semble pourtant naturelle en écoutant cet homme de 78 ans au cœur juvénile, profondément habité par le goût de la justice sociale et la compassion envers les plus fragiles. Bigourdan d’origine, Jean-Pierre a été sensibilisé très tôt à la question sociale.

D’abord, en découvrant les difficultés de son père, ancien directeur d’Alstom dans les Hautes-Pyrénées. «Je lui ai toujours gardé mon affection, même si j’ai choisi une autre voie que la sienne». Puis, en découvrant la Jeunesse Ouvrière Chrétienne, après avoir choisi d’entrer au séminaire de Tarbes. «J’ai été profondément marqué, lors d’une année de formation en région Lyonnaise avec les prêtres du Prado, par la découverte des cités de Vaulx-en-Velin, et par le témoignage de Jo. Ce prêtre vivait avec beaucoup de simplicité au milieu de la population des banlieues».

Ordonné prêtre à son tour, pour le diocèse de Tarbes-Lourdes, Jean-Pierre va servir dans plusieurs paroisses : Saint-Pé-de-Bigorre, la cathédrale de Tarbes, puis Aureilhan où il restera 25 ans. Là, il prend conscience que les hommes et les femmes de sa ville consacrent leurs journées à leur activité professionnelle. Alors, il choisit un deuxième métier. Et il devient conducteur de car à mi-temps pour la STAP, rejoignant ainsi le rang des «prêtres ouvriers» de la région. «Assurant le ramassage scolaire, je rencontrais à l’arrêt de bus les parents des enfants que j’accompagnais en catéchèse. Ceux-ci m’appelaient «Monsieur l’Abbé» dans le car, et «Jean-Pierre» au catéchisme ! ». Au bout de quatre ans d’activité, avec d’autres salariés de la compagnie, Jean-Pierre décide de créer une section syndicale, pour tenter d’obtenir le paiement des heures supplémentaires. La majorité des salariés choisit de rejoindre la CGT, comme Jean-Pierre. Mais peu de temps après, il est licencié. «J’ai déposé un dossier auprès du Conseil des prud’hommes. Après une longue procédure, qui s’est achevée en Cour de cassation à Paris, j’ai gagné mon procès. L’entreprise a dû verser des indemnités. C’était la première fois qu’un salarié licencié gagnait en Cour de cassation contre un employeur !».

Cette expérience intensifie l’engagement social de Jean-Pierre Houillon. Embauché dans une nouvelle entreprise, toujours comme conducteur de car, il est élu en 1979 conseiller aux Prud’hommes sous l’étiquette CGT. «Dès 1976, nous avions créé un service juridique, pour aider les salariés à monter leur dossier en vue des Prud’hommes, et pour plaider en leur faveur». Président de la section commerce en 1980, Jean-Pierre HOUILLON a néanmoins le droit de plaider dans les quatre autres sections du Conseil des Prud’hommes. L’activité du service juridique grandit au fil des années. «Entre 2003 et 2008, nous avons présenté et plaidé 2500 dossiers ! Nous sommes passés de 40 dossiers par an en 1979 à 600 dossiers pour l’année 2008. La disparition des grands centres de production industrielle, le développement des PME et l’essor du travail précaire expliquent cette hausse des affaires traitées par le Conseil des Prud’hommes dans les Hautes-Pyrénées».

Selon Jean-Pierre HOUILLON, c’est le système économique actuel qui incite souvent les petits patrons, eux-mêmes soumis aux pressions des grandes entreprises nationales ou internationales, à pousser leurs salariés vers la sortie. Alors, le rôle des Prud’hommes devient essentiel, pour corriger de tels excès. Environ 70 % des salariés défendus par le service juridique de la CGT à Tarbes ont obtenu gain de cause devant le Conseil. «L’un de mes plus beaux souvenirs : deux jeunes coiffeuses, arrivées psychologiquement détruites à notre permanence de la Bourse du travail. Nous avons préparé et plaidé leur dossier et elles ont gagné, peu avant Noël. Quelques jours après l’audience, elles se sont déguisées en père Noël et ont préparé une petite fête. Elles avaient retrouvé leur sourire».

En 2005, Jean-Pierre HOUILLON, prêtre retraité, abandonne son mandat de conseiller prud’hommal. Mais il continue son action au service juridique de la CGT. Tout en célébrant baptêmes, mariages ou funérailles, à la demande des familles de personnes côtoyées dans le cadre de son activité professionnelle ou syndicale. «Parfois, je remplace, à sa demande, tel ou tel confrère, à l’occasion d’une messe sur Tarbes ou dans le secteur rural de Lourdes. Je suis encore aumônier diocésain de l’Action Catholique Ouvrière dans les Hautes-Pyrénées, et au service de la mission ouvrière à Lourdes». Il accompagne les permanences organisées par la Jeunesse Ouvrière Chrétienne auprès des saisonniers de Lourdes. «Une population de plus en plus menacée, en raison de son statut précaire, et des périodes hivernales où le travail se fait rare».

Jean-Pierre est heureux de voir arriver des jeunes au service juridique de la CGT, pour préparer le relais. «Nous sommes aujourd’hui une équipe de 15 personnes». Chaque semaine, il reçoit de nombreux salariés en difficulté à la permanence de la Bourse du travail, prépare une vingtaine de dossiers, puis va plaider, au Conseil des Prud’hommes de Tarbes, et parfois à la Cour d’appel de Pau. Qu’est-ce qui continue à motiver cet éternel jeune homme de 78 ans ?
«Je pense souvent à ce psaume de la Bible : « Ils sont arrivés en pleurant et ils sont repartis en chantant ». J’ai vu repartir beaucoup de personnes la tête haute, alors qu’elles arrivaient écrasées par le poids de leur humiliation».

Quand Jean-Pierre HOUILLON se bat pour faire reconnaître les droits des salariés en difficulté, il trouve à ses côtés des hommes et des femmes qui ne partagent pas toujours sa foi chrétienne. «Mais nous sommes animés par le même esprit : tous ont foi en l’humanité et en la fraternité. De mon côté, je pense que le message d’amour de l’Evangile passe aussi par la défense de la dignité des personnes les plus fragiles».

Jean-François COURTILLE


https://lourdesactu.fr/2023/05/24/tarbes-lourdes-jean-pierre-houillon-le-semeur-desperance-nous-a-quittes/


Funérailles célébrées par l'évêque de Tarbes :

https://www.francebleu.fr/infos/societe/des-militants-de-la-cgt-aux-obseques-de-l-un-des-derniers-pretres-ouvriers-des-hautes-pyrenees-9341692
images/icones/1f.gif  ( 964883 )Une couche archéologique... par Pétrarque (2023-05-24 14:12:11) 
[en réponse à 964881]

...des fourvoiements de l'Église de France dans la seconde moitié du XXème siècle.

Les prêtres ouvriers sont apparus à la convergence de plusieurs dynamiques :

- rejoindre des masses ouvrières de plus en plus déchristianisées au plus près de leurs conditions de vie, quitte à enfouir, voire à oublier, leur identité sacerdotale...

- retrouver une espèce de fraternité avec les communistes, esquissée dans les combats de la Résistance...

- se défaire d'une fonction cléricale vue comme triomphaliste et nécessairement coupée des réalités sociales...

- et, de façon évidente, réparer les compromissions de certaines franges de l'Église avec une bourgeoisie d'affaire soi-disant catholique, qui considérait parfois les ouvriers comme des serfs et les exploitait allègrement.


Que de temps, d'énergie et de sincérité malheureusement perdus dans cette impasse...

images/icones/neutre.gif  ( 964896 )Fonction laique par Christiank (2023-05-24 17:12:32) 
[en réponse à 964881]

Ces prêtres n'ont pas leur place dans des fonctions aussi laiques, à moins qu'il ne s'agisse de syndicats catholiques, et même là ils doivent se limiter à l'aumonerie. Autrement ils se compromettent dans des domaines conflictuels contingents où les désaccords entre cathos sont légitimes et donc ils prennent parti pour des cathos (ou non) contre d'autres cathos et c'est une chose à éviter autant que possible pastoralement. Ils doivent se limiter à l'aumonerie de la joc et laisser agir les laics.
Et combien ont défroqué au final? Et l'habit sacerdotal (défroquage du froc)?
Les prêtres ouvriers sont très proches des pathologies de la génération défroquée (F. Charles, la génération défroquée, 1986)
images/icones/neutre.gif  ( 964898 )Je ne comprendrai jamais pourquoi... par Roger (2023-05-24 17:29:10) 
[en réponse à 964881]

Tant de prêtres ouvriers militaient à la Cgt.

Mon Dieu !

Il existait d'autres syndicats : CFTC ou CFDT ...

et un ouvrier n'est jamais tenu de se syndiquer

Et bien des syndicats utilisent des méthodes peu honorables pour placer leurs cartes d'adhérent....

Combien d'ouvriers sont revenus à l Église via les prêtres ouvriers ?
images/icones/neutre.gif  ( 964902 )Très bien vu par Christiank (2023-05-24 18:10:25) 
[en réponse à 964898]

Ces prêtres rêvaient probablement de révolution. Donc de guerre civile pour détruire l'entrepreneuriat privé (donc le dynamisme économique).
images/icones/fleche2.gif  ( 964905 )C'est d'un autre ordre, je crois... par Pétrarque (2023-05-24 19:22:27) 
[en réponse à 964902]

Ces pauvres prêtres sont les fruits d'un contexte social et économique, ils sont les enfants d'une génération.

Une intelligence biaisée des encycliques sociales, une soif de justice et de solidarité pour les plus pauvres, nourrie par une lecture radicale et matérialiste des conseils évangéliques -à eux dispensée par des professeurs de séminaires pour certains déjà contaminés par les erreurs modernistes et par le sillonisme du début de siècle- et, je le répète, la conjonction d'une solidarité de fait avec les communistes (plus qu'avec le communisme lui-même) issue des années de guerre, et d'une révolte devant certains spectacles de connivence entre une certaine Eglise et une bourgeoisie louis-philipparde, égoïste et hypocrite.

Tout cela les amenait fatalement à concevoir leur sacerdoce -qu'ils vivaient peut-être prioritairement à la manière d'un engagement humain- comme une convocation à lutter aux côtés des "petits", des "laissés-pour-compte", et donc, fatalement, à rejoindre factuellement le communisme syndical dans un combat commun contre un ordre jugé fondamentalement contraire à l'Evangile.

Le peu de cas qu'ils firent, pour beaucoup, des condamnations romaines sous Pie XII, vient probablement du fait qu'ils jugeaient la hiérarchie coupée de la base, sociologiquement inapte à saisir les aspirations de celle-ci, et politiquement solidaire des ennemis de "la classe ouvrière".

L'esprit qui infusait l'époque, les soi-disant signes des temps, le sens de l'Histoire et l'hypnose paralysante que le marxisme opérait en ce temps-là sur beaucoup d'intelligences ont fait le reste...

On ne peut rien comprendre au massacre post-conciliaire en France si l'on met de côté l'épisode des prêtres ouvriers.

J'aimerais beaucoup avoir l'avis de Luc Perrin là-dessus.
images/icones/1a.gif  ( 964908 )avis tapé de façon synchrone par Luc Perrin (2023-05-24 19:31:45) 
[en réponse à 964905]

à croire qu'il y a bien des ondes comme théorisait Bergson.
images/icones/carnet.gif  ( 964911 )Sans vouloir ni pouvoir juger par AVV-VVK (2023-05-24 19:52:54) 
[en réponse à 964905]

la situation complexe et délicate des prêtres ouvriers, voici un extrait du "Journal intime" d' un père jésuite, Egied Van Broeckhoven (1933-1967), décédé à la suite d' un ...accident de travail.
Ici
images/icones/neutre.gif  ( 964915 )Exact mais par Christiank (2023-05-24 20:48:41) 
[en réponse à 964905]

La question concernait precisement la cgt, plutôt que des syndicats d'origine chrétienne. Il devait y avoir une composante revolutionnaire, oh combien naive, qui confondait avec le marxisme entrepreneuriat et simple possession des moyens de production, et qui oubliait que le capitalisme n'est pas un système de profit, mais de perte et profit, i.e.d'initiative et de prise de risque.
images/icones/carnet.gif  ( 964907 )c'était la logique des P.-O. par Luc Perrin (2023-05-24 19:29:57) 
[en réponse à 964898]

couper tout ce qui pouvait les rattacher au catholicisme sauf le lien (discret voire presque secret) à la hiérarchie.

Aller à la CFDT quand il y avait encore quelques chrétiens fourvoyés dans cette centrale aurait été impensable ; à la CFTC une trahison de l'avant-garde de la "classe ouvrière" marxiste à laquelle il voulait de toute force appartenir.

Le roman Les saints vont en enfer, bien écrit par ailleurs et qui repose sur les P-O. de Montreuil paru en 1952, explique cela très bien d'une manière agréable : cela vaut un long cours sur la question.

Un dominicain P-O. a ainsi été parmi les animateurs de l'affaire Lipp en 1973-1974 sans que la masse des ouvrières ne sache qu'il était prêtre !
C'est la thèse proprement démoniaque d'Henri Guillemin de l'enfouissement et la négation de l'évangélisation.
Paul VI Evangelii nuntiandi (1975) et Jean Paul II ont beaucoup écrit pour condamner cela.

Ne croyez pas que ce soit fini au contraire !!! Certes il n'y a plus d'idéaliste dévoyé qui se fourvoie dans l'utopie marxiste soviétique en croyant que le stalinisme va dominer le monde. Deo gratias.
Mais la mentalité d'enfouissement s'est lovée, pas si enfouie que ça, dans l'interreligieux sans évangélisation de nos chers néo-jésuites toujours partant pour sauter de Charybde en Scylla.

Je dirais même que c'est le cancer qui accompagne le néo-catholicisme californien.

Il est frappant dans ces nécrologies et témoignages que rien de chrétien ne transpire a fortiori de sacerdotal. N'importe quel laïc pas même un consacré aurait pu se dévouer dans un conseil de prud'hommes et à former des syndicalistes au droit du travail. J'ajoute pas même un chrétien, un athée complet peut le faire aussi bien. C'est une vie honorable mais avec un Christ caché volontairement sous le boisseau, une lumière qui ne brille qu'à un centimètre.

Comme toujours la Bible nous prévient pourtant de cette erreur :

« Vous êtes le sel de la terre ; mais si le sel a perdu sa saveur, avec quoi sera-t-il salé ? Il n’est plus bon à rien qu’à être jeté dehors et à être foulé aux pieds par les hommes » (Matthieu 5:13).


images/icones/neutre.gif  ( 964924 )Merci Luc par Roger (2023-05-25 09:38:36) 
[en réponse à 964907]

Pour Lip je ne savais pas...les archives départementales du Doubs préparent une exposition rétrospective pour bientôt. Nous verrons si elle en parle !
images/icones/info2.gif  ( 964928 )sur l'affaire Lipp il y a un livre définitif par Luc Perrin (2023-05-25 11:21:19) 
[en réponse à 964924]

qui démontre à quel point le catholicisme social à la fois traditionnel et post-conciliaire est totalement impliqué dans la conduite de l'affaire.

Il a été écrit par Jean DIVO et publié dans une petite maison d'édition Cabecita sauf erreur. C'est le produit de son travail de Master que j'avais dirigé.

Tout le reste qui fait le folklore des média sur le sujet et des auteurs de souche communiste/socialiste/libertaire passe 99% du temps à côté de cet aspect fondamental.

Le fameux trésor de guerre des Lipp avait été caché ... à l'archevêché pendant un temps ; le lieu principal de réunion était un local de la paroisse ô ironie Saint-Pie X. L'ACO et les anciens-anciennes surtout de la JOC-JOCF étaient aux commandes, la CFDT dominante. La future Union de la Gauche, le PSU, ont récupéré cette affaire de tentative de socialisme coopératif à la yougoslave mais le pilotage de tout s'est fait dans le cadre catholique : les groupes laïques/communistes ont été négligeables dans les faits.
La Franche-Comté a aussi une ancienne histoire de groupes anarchistes, socialistes non marxistes dès le XIXe qui était compatible avec les positions du catholicisme social de ce moment post-Vatican II où beaucoup pensaient que la Gauche communiste-socialiste viendrait au pouvoir assez vite.

L'évolution de cette chrétienté bisontine qui était une excellente illustration du catholicisme intégral dans cette première décennie post-concile est très caractéristique. Au fond l'affaire Lipp jette les derniers feux de ce catholicisme social encore puissant sous Pompidou et qui se délite complètement en sombrant dans la politique dans ces mêmes années.
images/icones/neutre.gif  ( 964936 )Merci vivement cher Luc par Roger (2023-05-25 15:02:25) 
[en réponse à 964928]

Je vais chercher ce livre.
images/icones/neutre.gif  ( 964925 )Propagande communiste par Roger (2023-05-25 10:09:56) 
[en réponse à 964907]

Tous les bla blas en faveur des PO ont l'air de sortir d'une officine de propagande communiste.

Il est admis que les ouvriers forment un groupe homogène.
Dont l idéologie est marxiste. Son organe syndical est la cgt. Son organe politique le PCF.

De même ces sympathiques ouvriers sont tous exploités par de cruels patrons et contre maîtres...les acquis sociaux sont dus aux luttes et non à l'efficacité de l'économie libérale.

Et évidemment aucune compassion pour les ouvriers soviétiques écrasés eet exploités en URSS....

Bizarre...
images/icones/neutre.gif  ( 964951 )voyez vous ca! par oblique (2023-05-25 21:53:17) 
[en réponse à 964907]

"la thèse proprement démoniaque d'Henri Guillemin"

Ben voyons! Perrin sort des trucs comme ça de son chapeau. On peut penser qu'il existe meilleur chemin sans pour autant diabioliser ceux qui font un autre choix. On peut penser qu'ils se sont fourvoyés sans pour autant penser qu'ils sont le diable.

Quelle pritrerie!



images/icones/carnet.gif  ( 965015 )petite leçon de catéchisme pour qui cherche à s'instruire par Luc Perrin (2023-05-26 23:28:13) 
[en réponse à 964951]

Quand on ouvre sa Bible, on voit que le propre du "démon" est de tenter comme pour le Christ au désert mais surtout de tromper, d'induire les fils et filles de Dieu à renier le Créateur, à ignorer ses commandements, bref à être dans l'oblique plutôt que dans la voie droite et sans détour.

Henri Guillemin a bel et bien eu une action démoniaque puisqu'il a détourné des prêtres et des baptisés et des religieux-ses de leur mission d'évangéliser donc de communiquer la foi.


Il a été ce "serviteur mauvais et paresseaux" que fustige Notre Seigneur en Matthieu 14, 18-30 :

"18 Mais celui qui n’en avait reçu qu’un alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître.
19 Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et il leur demanda des comptes.
20 Celui qui avait reçu cinq talents s’approcha, présenta cinq autres talents et dit : “Seigneur, tu m’as confié cinq talents ; voilà, j’en ai gagné cinq autres.”
21 Son maître lui déclara : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.”
22 Celui qui avait reçu deux talents s’approcha aussi et dit : “Seigneur, tu m’as confié deux talents ; voilà, j’en ai gagné deux autres.”
23 Son maître lui déclara : “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.”
24 Celui qui avait reçu un seul talent s’approcha aussi et dit : “Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain.
25 J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. Le voici. Tu as ce qui t’appartient.”
26 Son maître lui répliqua : “Serviteur mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne là où je n’ai pas semé, que je ramasse le grain là où je ne l’ai pas répandu.
27 Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts.
28 Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui en a dix.
29 À celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a.

30 Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dans les ténèbres extérieures ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents !

Je sais que pour le moderne la Bible et les commandements de Dieu sont "pitrerie" mais pour le baptisé sincère, c'est la voie sûre qu'il/elle s'efforce de suivre.

images/icones/neutre.gif  ( 965019 )C'est votre interprétation par oblique (2023-05-27 00:24:30) 
[en réponse à 965015]

Perrin peut copier-coller autant qu'il veut: ces versets ne prouvent tjrs pas que ses cibles seraient "démoniaques", mais confirme sa pitrerie lamentable.
images/icones/iphone.jpg  ( 964998 )Un dominicain par Vincent F (2023-05-26 19:22:37) 
[en réponse à 964907]

a donc fomenté une grève dans une brasserie germanopratine ?
images/icones/idee.gif  ( 965014 )cher Vincent F votre post est je suppose un mot d'esprit par Luc Perrin (2023-05-26 23:13:07) 
[en réponse à 964998]

Pour les plus jeunes qui n'ont aucune idée de ce que Lip pouvait être, rien à voir avec une brasserie germanopratine homonyme (Lipp), il s'agissait d'une entreprise horlogère franc-comtoise très prospère qui avait connu un grand succès en ciblant des montres à relatif bon marché.
Hélas Fred Lip, le patron héritier de la société, a subi la concurrence des montres à quartz qui étaient imbattables sur ce créneau précisément.

La mondialisation et la concurrence asiatique notamment ont miné la société. La coopérative ouvrière qui a tenté de poursuivre l'activité pendant quelques années a elle aussi fini par sombrer.

Je viens de recevoir une publicité pour une célébration des 50 ans des Lip à Dijon et évidemment aucune mention de la dimension catholique sociale.
images/icones/iphone.jpg  ( 965016 );) Mot d’esprit par Vincent F (2023-05-26 23:36:28) 
[en réponse à 965014]

Pour vous signaler que vous aviez écrit « Lipp » au lieu de « Lip » dans vos précédents posts.
images/icones/5a.gif  ( 965018 )il m'arrive aussi de faire des fautes d'orthographe par Luc Perrin (2023-05-26 23:54:33) 
[en réponse à 965016]

et je le reconnais bien volontiers. A la différence de certains ....

J'ai constaté que presque plus personne n'avait entendu parler de l'affaire Lip du moins parmi les moins de 40 ans.

Pourtant ce fut en 1973 un sujet très en vogue à parité quasiment avec le coup d'État du général Pinochet au Chili.
images/icones/iphone.jpg  ( 964929 )Combien ont rejoint l’Eglise ? par Adso (2023-05-25 11:28:14) 
[en réponse à 964898]

Je ne sais pas… mais J’en connais qui ont claqué la porte de l’Eglise, et il a fallu attendre par hasard le passage d’un prêtre de la FSSPX 40 ans plus tard pour qu’ils y reviennent !