Le Forum Catholique

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images/icones/hein.gif  ( 938254 )Les dimanches tu garderas par Candidus (2022-01-11 22:38:37) 

Aujourd'hui, j'ai parcouru le "Catéchisme en images" publié par la Bonne Presse au début du XXème siècle. Ses illustrations dans le style de Gustave Doré ont bercé mon enfance.

Mon attention a été attirée par l'enseignement du catéchisme relatif au 3ème commandement :

Les dimanches tu garderas,
En servant Dieu dévotement.


Lorsqu'on lit avec quelle rigueur on concevait à cette époque l'exigence du repos dominical, cela laisse songeur. Je cite quelques passages :

"Il faut compter parmi les oeuvres serviles, celles qui n'exigent qu'un travail peu pénible [...] ce n'est pas le degré de fatigue qui change la nature d'un travail ; et une oeuvre ne change pas de nature, qu'on la fasse gratuitement ou non."

"tisser, travailler à l'aiguille ou au crochet sont des oeuvres serviles" [interdites].

"arroser des légumes, raser" [sont prohibés à moins que la coutume locale ne le permette].

Il n'est "PROBABLEMENT" pas interdit de peindre le dimanche "pourvu qu'on n'ait pas un grand travail à faire en préparant les couleurs, il en est de même de la photographie".

Ces exigences sont de toute évidence tombées en désuétude, et aujourd'hui règne le plus grand flou quant à la nature des travaux interdits le dimanche. La distinction entre "oeuvres serviles" (celles que réalisaient les esclaves) et "oeuvres libérales" (celles auxquelles s'adonnaient leurs maîtres) ne semble plus vraiment pertinente et n'est d'ailleurs plus reprise par le Catéchisme de l'Église Catholique.

Le CEC ne nous est pas d'un très grand secours pour clarifier la nature des travaux interdits le dimanche :

n° 2185 Pendant le dimanche et les autres jours de fête de précepte, les fidèles s’abstiendront de se livrer à des travaux ou à des activités qui empêchent le culte dû à Dieu, la joie propre au Jour du Seigneur, la pratique des œuvres de miséricorde et la détente convenable de l’esprit et du corps (cf. CIC, can. 1247). Les nécessités familiales ou une grande utilité sociale constituent des excuses légitimes vis-à-vis du précepte du repos dominical. Les fidèles veilleront à ce que de légitimes excuses n’introduisent pas des habitudes préjudiciables à la religion, à la vie de famille et à la santé.

Ne conviendrait-il pas que l'Église clarifie cette question et édicte une règle simple qui mette un terme à la confusion actuelle ? Je suggère, par exemple, que l'on précise : "Le dimanche, sont interdits les travaux rémunérés qui ne sont pas indispensables à la société".
images/icones/neutre.gif  ( 938257 )Je suis tout à fait de votre avis par Lenormand (2022-01-11 23:04:08) 
[en réponse à 938254]

Mais cela doit concerner également les commerces d'alimentation y compris boulangers, pâtissiers, fleuristes etc. Nous avons à l'heure actuelle suffisamment de moyens de conservation à court ou à long terme pour ne pas aller acheter le dimanche.
images/icones/1e.gif  ( 938258 )Vous lancez ... par Lycobates (2022-01-11 23:42:22) 
[en réponse à 938254]

un joli marronnier ...

Je suppose que c'est votre petit côté taquin bien connu par ici ...

Concernant votre premier interdit : l'usage local peut prévaloir.

Je renvoie à un message plus ancien:
ICI
images/icones/neutre.gif  ( 938259 )D'accord avec vous par Vox clamantis (2022-01-11 23:44:12) 
[en réponse à 938254]

La nature du travail, pour de très nombreuses personnes, a changé : le travail, de manuel pour la plupart des personnes, est devenu intellectuel. Il est à noter que sa pénibilité a changé de nature mais n'a pas nécessairement disparu pour autant, vu la fréquence des burn-out ! C'est pourquoi la distinction entre oeuvres serviles et libérales n'a plus vraiment de sens aujourd'hui.

Votre proposition sur la rémunération me semble un bon début, mais insuffisant : en effet, quid du thésard qui n'a pas de contrat doctoral ? Est-il autorisé à mener ses recherches le dimanche, par opposition à celui qui a un tel contrat ?
images/icones/iphone.jpg  ( 938265 )La lettre tue! par Colinas (2022-01-12 07:37:17) 
[en réponse à 938259]

L’esprit vivifie.
Personnellement, je préfère la version de mon grand-père qui lisait de bon cœur des Lucky-Luke faisait une sieste ou le silence était sévèrement exigé, il profitait de ses enfants et s’interdisait le moindre effort physique et intellectuel. Était-ce par fierté ou par piété? Je trouvais en tous cas (par rapport à ce commandement) son état d’esprit exemplaire.
images/icones/1b.gif  ( 938267 )Application concrète ici par Ptitlu (2022-01-12 08:20:58) 
[en réponse à 938254]

Par des paroissiens tradis qui travaillent le dimanche (bien obligés)

- tout ce qui est indispensable doit être fait (la traite, l'entretien des cultures etc)
- le devoir d'état aussi
- il y a une messe le dimanche soir (bien pratique)
- pour ma part (travail intellectuel) il est assez rare que je travaille le dimanche, sauf si c'est urgent.

Comme d'habitude il y a le principe, et l'application.
images/icones/fleche2.gif  ( 938270 )Une "règle simple" pour un problème très complexe, c'est... par Sacerdos simplex (2022-01-12 08:36:09) 
[en réponse à 938254]

...risquer de tomber dans des réponses simplistes.

La situation a considérablement changé depuis ce cher St Alphonse de Liguori, l'auteur de référence pour la morale.
Par exemple, il y a de plus en plus d'activités nécessaires à cause du mode de fonctionnement de la société, où on a besoin d'électricité, de transports, de nourriture, de pompiers, d'ascenseurs, d'urgentistes et de réparateurs.
Et de manière abusive, les supermarchés se sont mis à ouvrir, puis les jardineries, et bricolages.
Et même, nombreux sont ces magasins qui proposent des réductions et avantages pour les achats du dimanche, ce qui est franchement inacceptable (et frôle la discrimination religieuse ?...). Et qui de fait obligent les salariés à travailler le dimanche.
C'est pourquoi j'invite tout le monde à ne pas faire la moindre course le dimanche, pour ne pas être complice de ce travail.
On peut très bien acheter son pain la veille.
L'Ancien Testament demandait de ne pas voyager le jour du Seigneur : c'est aussi à prendre en compte, raisonnablement.

C'est pourquoi le CEC est obligé de donner des pistes générales, qui ne sont pas à négliger.
Est-ce que tel "travail" s'oppose à la joie du jour du Seigneur ?
Certains travaillent dans des bureaux 5 (voire 6) jours par semaine. Ils ont besoin de se défouler un peu, et si c'est par exemple en bêchant quelques centiares* de légumes, cela n'est évidemment pas à mettre sur le même pied que celui qui fait cela toute la semaine.
L'aspect subjectif est à prendre en compte.

Ensuite, Jone vous donne une longue liste des causes excusantes. Par exemple, le besoin : on est contraint de travailler le dimanche pour pouvoir équilibrer le budget de la famille.
(Au passage, Jone indique qu'il n'y a péché mortel qu'au delà de deux heures et demie ou trois heures selon la dureté du travail.)
Mais il est vrai que beaucoup en abusent. J'ai vu dans des préparations au mariage des multitudes de couples (...!...) qui n'allaient pas à la messe le dimanche, car ils seraient obligés de travailler le dimanche.


Bref, la situation est très complexe, et il est difficile de donner un critère simple à une question aussi multiforme.

Voir aussi Dies Domini de Jean-Paul II :

Dies Domini is an apostolic letter promulgated by Pope John Paul II on July 30, 1998. In this doctrine, Pope John Paul encourages the Catholic population to 'rediscover the meaning' behind keeping the Lord's Day holy.
Pope John Paul II explains the meaning of the Sunday in the light of Christian tradition. To celebrate Sunday is to make present the graces of the Paschal mystery, which is the climax of the salvation history:




*centiares : devinette : combien y a-t-il de centiares dans un hectare ?...

images/icones/heho.gif  ( 938282 )Jone par XA (2022-01-12 11:50:31) 
[en réponse à 938270]

Peut-être pourriez-vous indiquer aux liseurs qui est "Jone" ? C'est quand même mieux de savoir qui est un auteur que l'on cite, auteur que semblent apprécier, excusez du peu, Lycobates, John Daly, N.M., Antonio Thomas qui sont parmi les rares à l'avoir cité, avec le Père Mallet, Brutus, Patriarche et... Michel.
images/icones/idee.gif  ( 938284 )Heribert Jone par Lycobates (2022-01-12 12:03:14) 
[en réponse à 938282]

Heribert Jone OFM Cap (1885-1967), auteur de la Katholische Moraltheologie, unter besonderer Berücksichtigung des Codex Iuris Canonici sowie des deutschen, österreichischen und schweizerischen Rechtes, un grand classique, chez Schöningh, Paderborn, première édition 1930, dix-huitième et dernière 1964.
Traduit en français, néerlandais, italien, anglais, portugais, arabe.
images/icones/1b.gif  ( 938285 )Au fait par Meneau (2022-01-12 12:12:00) 
[en réponse à 938284]

on dit "djo(u)n" à l'anglaise, ou "ione" à l'allemande ?

Cordialement
Meneau
images/icones/fleche2.gif  ( 938287 )Yôneuh par Lycobates (2022-01-12 12:15:32) 
[en réponse à 938285]

On dit Jone

Yôneuh à l'allemande.
images/icones/1a.gif  ( 938290 )spécialement pour vous par Lycobates (2022-01-12 12:22:19) 
[en réponse à 938285]

ICI
images/icones/neutre.gif  ( 938278 )La règle universelle par Yves Daoudal (2022-01-12 10:58:50) 
[en réponse à 938254]

répondant aux pharisiens de toute espèce qui souhaitent rajouter aux 613 commandements ou qui en sont nostalgiques, a été donnée par saint Augustin:

Dilige, et quod vis fac (...) radix sit intus dilectionis, non potest de ista radice nisi bonum existere.

Aime et fais ce que tu veux, que la racine de l'amour soit en toi, il ne peut rien sortir de cette racine que du bien.

Commentaire de la première épître de saint Jean, 7.
images/icones/neutre.gif  ( 938294 )La règle est simple par Lenormand (2022-01-12 12:45:45) 
[en réponse à 938254]

A partir du moment où l'on travaille pour gagner de l'argent, en dehors des fonctions indispensables, comme les pompiers, les hôpitaux, les médecins, la gendarmerie ou la police et les services d'urgences de dépannages: plombiers, électriciens, gaziers etc., cela devrai être interdit Il n'y a pas à travailler le dimanche. Sont aussi fautifs ceux qui vont acheter le dimanche des denrées qu'ils peuvent acheter en semaine. Il y même maintenant des épiceries de nuits (pas toujours recommandables, il est vrai). Alors il n'y a pas d'excuses.

Dans certaines régions il y avait même le soir, la messe des skieurs. Je n'encourage pas cette pratique car elle fait passer le plaisir avant Dieu; mais bon, le devoir dominical était accompli.

Lorsque les commerces d'alimentation (grandes et moyennes surfaces) ont commencé à ouvrir le dimanche, qui faisait la queue avant l'ouverture ? Des vieux à la retraite !!!

C'est un peu comme le sport le dimanche matin en courant dans les rues de la ville, c'est la messe du païen ! Là les écolos ne parlent plus du danger de respirer du CO2 à pleins poumons
images/icones/1b.gif  ( 938297 )Comme disait l'autre par Ptitlu (2022-01-12 13:14:28) 
[en réponse à 938294]

"c'est plus facile de faire grève en ville qu'à la campagne. Les machines, y a pas à les traire".


(Peppone, dit Pepito Sbazzegutti)

images/icones/neutre.gif  ( 938301 )Vous pouvez par Lenormand (2022-01-12 14:22:08) 
[en réponse à 938297]

lire un ouvrage, au sujet du travail du dimanche, sur Notre Dame de l'Osier écrit par le père L. Delarue OP en 1966. Ce livre relate les apparitions de Notre Dame à un protestant qui travaillait le dimanche.
Le sanctuaire de ND de l'Osier se situe en Isère. Les Apparitions ont eu lieu au XVIIè siècle.
L'osier sanglant, objet du miracle est gardé sur place. Il existait un pèlerinage annuel emporté par la tourmente...