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images/icones/sacrecoeur.gif  ( 919545 )Hommage à Louis XVII par Vexilla Galliae (2021-06-08 19:51:37) 

Il y a 226 ans, le petit Roi martyr rendait son âme à Dieu.

https://www.lysardent.fr/2014/06/16/la-difference-se-trouve-dans-le-sens-que-nous-donnons-a-la-vie-a-toute-la-vie-discours-de-louis-xx-du-12-juin/

Louis XVII, par Victor Hugo

I.

En ce temps-là, du ciel les portes d'or s'ouvrirent ;
Du Saint des Saints ému les feux se découvrirent ;
Tous les cieux un moment brillèrent dévoilés ;
Et les élus voyaient, lumineuses phalanges,
Venir une jeune âme entre de jeunes anges
Sous les portiques étoilés.

C'était un bel enfant qui fuyait de la terre ; —
Son œil bleu du malheur portait le signe austère ;
Ses blonds cheveux flottaient sur ses traits pâlissants ;
Et les vierges du ciel, avec des chants de fête,
Aux palmes du martyre unissaient sur sa tête
La couronne des innocents.

II.

On entendit des voix qui disaient dans la nue :
« Jeune ange, Dieu sourit à ta gloire ingénue ;
Viens, rentre dans ses bras pour ne plus en sortir ;
Et vous, qui du Très-Haut racontez les louanges,
Séraphins, prophètes, archanges,
Courbez-vous, c'est un roi ; chantez, c'est un martyr !

— Où donc ai-je régné ? demandait la jeune ombre.
Je suis un prisonnier, je ne suis point un roi.
Hier je m'endormis au fond d'une tour sombre.
Où donc ai-je régné ? Seigneur, dites-le moi.
Hélas ! mon père est mort d'une mort bien amère ;
Ses bourreaux, ô mon Dieu, m'ont abreuvé de fiel ;
Je suis un orphelin ; je viens chercher ma mère,
Qu'en mes rêves j'ai vue au ciel. »

Les anges répondaient : « Ton Sauveur te réclame.
Ton Dieu d'un monde impie a rappelé ton âme.
Fuis la terre insensée où l'on brise la croix.
Où jusque dans la mort descend le régicide,
Où le meurtre, d'horreurs avide,
Fouille dans les tombeaux pour y chercher des rois !

— Quoi ! de ma lente vie ai-je achevé le reste ?
Disait-il ; tous mes maux, les ai-je enfin soufferts ?
Est-il vrai qu'un geôlier, de ce rêve céleste,
Ne viendra pas demain m'éveiller dans mes fers ?
Captif, de mes tourments cherchant la fin prochaine.
J'ai prié : Dieu veut-il enfin me secourir ?
Oh ! n'est-ce pas un songe ? a-t-il brisé ma chaîne ?
Ai-je eu le bonheur de mourir ?

« Car vous ne savez point quelle était ma misère !
Chaque jour dans ma vie amenait des malheurs ;
Et, lorsque je pleurais, je n'avais pas de mère
Pour chanter à mes cris, pour sourire à mes pleurs.
D'un châtiment sans fin languissante victime,
De ma tige arraché comme un tendre arbrisseau,
J'étais proscrit bien jeune, et j'ignorais quel crime
J'avais commis dans mon berceau.

« Et pourtant, écoutez : bien loin dans ma mémoire,
J'ai d'heureux souvenirs avant ces temps d'effroi ;

J'entendais en dormant des bruits confus de gloire,
Et des peuples joyeux veillaient autour de moi.
Un jour tout disparut dans un sombre mystère ;
Je vis fuir l'avenir à mes destins promis ;
Je n'étais qu'un enfant, faible et seul sur la terre,
Hélas ! et j'eus des ennemis !

« Ils m'ont jeté vivant sous des murs funéraires ;
Mes yeux voués aux pleurs n'ont plus vu le soleil ;
Mais vous que je retrouve, anges du ciel, mes frères,
Vous m'avez visité souvent dans mon sommeil.
Mes jours se sont flétris dans leurs mains meurtrières,
Seigneur, mais les méchants sont toujours malheureux ;
Oh ! ne soyez pas sourd comme eux à mes prières,
Car je viens vous prier pour eux. »

Et les anges chantaient : « L'arche à toi se dévoile,
Suis-nous ; sur ton beau front nous mettrons une étoile.
Prends les ailes d'azur des chérubins vermeils ;
Tu viendras avec nous bercer l'enfant qui pleure,
Ou, dans leur brûlante demeure,
D'un souffle lumineux rajeunir les soleils ! »

III.

Soudain le chœur cessa, les élus écoutèrent ;
Il baissa son regard par les larmes terni ;
Au fond des cieux muets les mondes s'arrêtèrent,
Et l'éternelle voix parla dans l'infini :

« Ô roi ! je t'ai gardé loin des grandeurs humaines.
Tu t'es réfugié du trône dans les chaînes.
Va, mon fils, bénis tes revers.
Tu n'as point su des rois l'esclavage suprême,
Ton front du moins n'est pas meurtri du diadème,
Si tes bras sont meurtris de fers.

« Enfant, tu t'es courbé sous le poids de la vie ;
Et la terre, pourtant, d'espérance et d'envie
Avait entouré ton berceau !
Viens, ton Seigneur lui-même eut ses douleurs divines,
Et mon Fils comme toi, roi couronné d'épines,
Porta le sceptre de roseau. »
images/icones/hum2.gif  ( 919568 )Victor Hugo fut en sa jeunesse légitimiste par baudelairec2000 (2021-06-08 22:25:53) 
[en réponse à 919545]

Il conviendrait, Vexilla Galliae, de préciser les contours de ce poème de Victor Hugo qui eut, faut-il le préciser, à mener une longue existence jusqu'à la panthéonisation qui venait récompenser ou couronner son engagement sur le long terme au service de la République. Le poème est écrit en décembre 1822 - Victor a 20 ans. En 1819, il a composé une ode sur le Rétablissement de la statue de Henri IV. Ce poème légitimiste paraît en 1826 dans le recueil Odes et Ballades.

Un lien pour comprendre l'engagement légitimiste du jeune Hugo


Mon avis sur le fond comme sur la forme, c'est long comme du Victor Hugo, pour ne pas dire fastidieux. Peut-être même désespérément prosaïque... En un mot ridicule!
images/icones/c_nul.gif  ( 919574 )Hugo a mangé à tous les rateliers par JVJ (2021-06-08 22:52:12) 
[en réponse à 919568]

Au sacre de Charles X invité, pair sous Louis-Philippe qu'il visitait le soir aux Tuileries, député républicain de Paris pour la Constituante et réélu sous cette IIe république, saint laïc de la république par lequel une église devint le panthéon au soir de ses funérailles.

Bref, un opportuniste de première catégorie, un tourneur de table, un auteur de "Notre-Dame de Paris" imbuvable.

Je retiens cependant "Quatre-vingt treize" où il ne prend pas parti, avec honnêteté.

Bug-Jargal se termine par un hymne à la légitimité, mais la deuxième édition du "Dernier jour d'un condamné" sous la monarchie de Juillet se moque royalement des rois...

Les amateurs liront dans "Choses vues", sa comptabilité des prostituées, jusqu'à un âge avancé.

Louis XVII, bien mal servi par votre message et sans grand rapport avec la messe de St-Pie V.

On ferait mieux de lire sa biographie par Hélène Becquet, historienne, chez Perrin.

Et "La chambre", de Françoise Chandernagor.
images/icones/1p.gif  ( 919582 )Erreur de lien par baudelairec2000 (2021-06-09 05:53:59) 
[en réponse à 919574]

Valeurs Actuelles a rappelé dans un de ses numéros l'engagement royaliste du jeune Hugo qu'il aurait tenu de sa mère;

un lien très intéressant

Cela, évidemment, ne doit pas occulter le reste de sa carrière ...
images/icones/1a.gif  ( 919585 )Place à l'imagination… par origenius (2021-06-09 09:10:04) 
[en réponse à 919545]

Tout d'abord il est loisible de se demander ce que Hugo vient faire là.

Passons.

Il est hautement contestable que le cœur de ce gamin se trouve à Saint-Denis.

Passons.

D'autre part, on prend pour argent comptant la date officielle du décès de cet enfant le 12 juin 1795.

C'était de l'intox. Mais passons.

Il est remarquable qu'il ne soit plus question de l'énigme du Temple.

Terminé. Tout est bien clair. Amen.

Aussi, ce matin, le soleil brille. Magnifique.

Et je vais, pour une fois, laisser courir mon imagination.

16 réseaux imaginaires veulent s'emparer de ce gamin avec un seul dessein. Le tuer.

Mais un réseau tout à fait spécial lui aussi imaginaire arrive à l'extraire de ce taudis.

Le voyage imaginaire vers Bordeaux peut commencer.

L'acheminement en péniche sur le canal du Midi est totalement imaginaire.

De même que l'incident de Bram dans l'Aude.

Imaginaire aussi son embarquement sur un cargo à Port-Vendres.

Il est totalement inutile de préciser que l'escale à Carthagène en Espagne est fictive.

Quelques personnes qui n'existent pas les rejoignent en passant à travers l'Espagne.

Le cargo prend la direction de Boston. Voyage inventé.

Débarquement de nuit sur une plage de Caroline du Sud. Fictif lui aussi.

A ce stade, il faut un peu d'odorat. Place à l'olfictif.

Accueil de sept chefs amérindiens sur cette plage. C'est fou ce que mon imagination est galopante ce matin.

Les deux descendantes actuelles sont deux aimables quinquagénaires amérindiennes.

Soyons imaginatif.

L'une est canadienne (Manitoba).

L'autre est mexicaine par mariage.

Tout ça pour ça, me dira-t-on ?

Je suis bien désolé mais on ne maitrise pas forcément son imagination…

Merci de votre attention.

Origenius
images/icones/fleche2.gif  ( 919597 )J'ai appris à sa mort que l'abbé Aulagnier par JVJ (2021-06-09 10:05:50) 
[en réponse à 919585]

était survivantiste.

Vous avez raison sur la date de mort. Hélène Becquet et Charles-Eloi Vial ont expliqué cela récemment.

Pauvre Louis XVII tout de même.
Louis XVIII n'en fut pas mécontent.

Le cours de première permet d'en parler un peu si l'on veut.
images/icones/iphone.jpg  ( 919668 )Cette suite d’éléments de votre imagination par Eonix (2021-06-09 21:16:40) 
[en réponse à 919585]

De quel document est elle issue?
L’incident de BRAM pourriez vous préciser?
Il y a à Bram une chapelle dédiée au vœu de louis XIII.
images/icones/1g.gif  ( 919676 )Tout est toujours contestable par Rothomagus (2021-06-10 01:09:28) 
[en réponse à 919585]

C'est le mal de notre époque : les gens doutent de tout, contestent, réfléchissent par eux-mêmes en ayant la moitié des données manquantes.
Mais jusqu'à preuve du contraire, il n'y a pas de mystère ou de complot pour Louis XVII.

Il est hautement contestable que le cœur de ce gamin se trouve à Saint-Denis.


Tous ceux qui y étaient ce jour si particulier de juin 2004 pensent le contraire. Le petit roi martyr méritait cette messe, cette attention, ce beau sermon du cardinal Honoré.
Il y a quelque chose de très étrange à se dire qu'il s'agissait alors des dernières obsèques d'un roi de France à Saint Denis, les seules que nous ne verrons jamais plus, sans doute, de notre vivant, et peut-être que plus aucun de reverra.
Si ce n'était son cœur, alors il l'est devenu.