Le Forum Catholique

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images/icones/attention.gif  ( 903086 )Les cultes religieux face à l’épidémie de Covid-19 en France par Sopotec (2020-10-22 21:42:02) 

Je ne sais pas si l'un ou l'autre d'entre vous avait lu ce rapport accessible ici : http://www.senat.fr/fileadmin/Fichiers/Images/opecst/quatre_pages/OPECST_2020_0028_note_cultes_covid19.pdf

On y trouve notamment ce passage :

Page 24 :
"4.L’Église, bras séculier de l’État ? Premier signe de cette profonde sécularisation : dans la mise en œuvre des mesures barrières et autres restrictions, les cultes se sont comportés en acteurs secondaires, agissant en relais des autorités civiles, légitimes et compétentes pour définir ces mesures et en prescrire l’application sur le territoire. Leur obéissance relève donc à la fois d’une adhésion au bien-fondé de ces mesures et d’une acceptation de la répartition des rôles."
....
"Le plus frappant, toutefois, n’ est pas tant l’acceptation du discours scientifique – le contraire eût été étonnant – que la quasi-absence d’un discours théologique simultané sur les causes de la maladie. En France du moins, aucun haut responsable religieux ne s’est risqué à présenter publiquement le Covid-19 comme la punition divine infligée aux hommes pour leurs péchés, alors même que les deux lectures sont susceptibles de coexister pour les croyants (la volonté de Dieu se manifestant alors par l’enchaînement des causes matérielles). Signe d’une profonde sécularisation de nos sociétés, tout se passe comme si les dépositaires de la parole religieuse avaient, tout simplement, eu peur du ridicule. "

A noter toutefois que les rapporteurs relèvent un peu plus loin que si peu que ce soit, les catholiques ont été les plus combattifs pour la réouverture. La fermeture de Lourdes pour la première fois depuis le début de son histoire est soulignée.

Avec ce genre de lecture, j'ai l'impression de vivre une gigantesque expérience d'ingénierie sociale dont les promoteurs ne se cachent même pas et publient leurs notes de travail au vu et au su de tout le monde....
images/icones/3d.gif  ( 903103 )Avec un tas d'évêques et de vicaires frères aussi par Ptitlu (2020-10-24 07:56:10) 
[en réponse à 903086]

On ne peut pas servir 2 maîtres !
images/icones/fleche2.gif  ( 903115 )La sécularisation fait que des chrétiens ont peur de la foi. par Scrutator Sapientiæ (2020-10-24 11:20:26) 
[en réponse à 903103]

Bonjour,

La sécularisation, à laquelle nous avons droit encore plus depuis 1945 que depuis 1815, fait que des chrétiens, je pense ici aux protestants libéraux et aux catholiques inclusifs, ont peur de la foi en Jésus-Christ, ou ont peur d'afficher et d'assumer publiquement, notamment en direction de l'extérieur de l'Eglise catholique, leur adhésion à la foi chrétienne en général, et notamment leur adhésion aux notions et aux réalités suivantes : le péché originel, les miracles et les prophéties, et les fins dernières, en particulier.

Ce n'est pas uniquement la peur du ridicule, mais c'est aussi la peur de passer pour des personnes "qui croient encore à çà", des personnes "arriérées" ou "dépassées", voire des personnes à la fois "intolérantes" et "obscurantistes", sur le plan philosophico-théologique, mais aussi en matière morale et sur le plan social.

Ce qui est très intéressant à analyser, c'est la "sécularisation interne" du regard et du discours des hommes d'Eglise, à laquelle nous avons droit depuis le début des années 1960, à cause de l'adhésion de ces hommes d'Eglise à l'erreur "pastorale" d'après laquelle moins on a un regard et un discours distinctivement, explicitement, normativement et spécifiquement catholiques, et plus on a un regard et un discours authentiquement et charitablement chrétiens.

En d'autres termes, je ne suis pas sûr qu'il soit ici question de "servir deux maîtres", comme vous-même l'écrivez, mais je suis sûr que la logique de conciliation de l'Eglise catholique avec le monde contemporain est devenue une logique d'alignement de l'Eglise catholique sur le monde contemporain, notamment en ce qui concerne ce qui vient immédiatement à l'esprit de bien des clercs, quand ils sont confrontés à telle question d'actualité, sur laquelle le moins que l'on puisse dire est qu'ils n'ont plus, "en première intention", un discours et un regards "saturés" par le christianisme catholique.

Dans mon esprit, l'alignement auquel je pense

- ne résulte donc pas uniquement de l'allégeance d'une partie d'une institution, l'Eglise qui est en France, au profit d'un ensemble d'institutions, la République française,

mais

- résulte également de toute une ambiance et de tout un processus, ou de toute une atmosphère et de toute une évolution, particulièrement propices à ce que les hommes d'Eglise soient de plus en plus silencieux sur le spécifique de leur propre religion.

Mais attention : on nous l'a dit et répété, il s'agit là d'une autocensure "é-van-gé-li-que"...

Bonne journée.

Scrutator.
images/icones/hein.gif  ( 903134 )La sécularisation ? Quid est ? Cause ou simple révélateur ? par Glycéra (2020-10-24 18:18:38) 
[en réponse à 903115]



La sécularisation = l'action du "siècle" donc du monde qui est dans le temps.

Elle n'aurait jamais eu lieu au Moyen-Âge. Simplement impensable.

Les Romains ont essayé ... ils ont mis les conditions de faire croître la Foi partout puisque leur territoire était étendu.

Les Juifs ont tenté par leurs règlements pharisaïques, ils ont fait essaimer les chrétiens.

Mais les hommes qui se sont imaginé "renaître" par eux mêmes vers 1600 ont mis le bazar en inversant les choses. Ils ont amené peu à peu, de l'intérieur même de leurs "croyances" esthétiques et utilitaires mais sans Foi à cette main mise de l'externe, du siècle, sur la totalité des manières d'administrer la société qu'ils avaient en gestion.


Voilà pourquoi je dis que nous voyons le gonflement, l'explosion du furoncle, mais le pus était dedans, il ne fait que se montrer. Ce n'est pas le siècle qui a décidé, c'est le manque d'immunité des âmes qui est révélé, de manière criante, et tellement douloureuse.

Les lois laïques sont des révélateurs de la nullité intérieure, et non des causes.

Voyez-vous une erreur de logique ? d'observation ? de pespective ?

Avec mes bonnes salutations pour un bon dimanche,
malgré la tristesse qui nous tient tous de ne plus lire Sieur Ewondo.

Mais lui est bien là où il est ...
Libre des pressions externes ...

Glycéra
images/icones/fleche2.gif  ( 903113 )Sauf erreur, Dieu veut le bien et permet le mal. par Scrutator Sapientiæ (2020-10-24 10:50:11) 
[en réponse à 903086]

Bonjour Sopotec,

Sauf erreur de ma part, mais il est possible que je me trompe, Dieu, Père, Fils, Esprit, VEUT le bien et PERMET le mal, et je ne suis pas sûr qu'il soit exact de laisser entendre que Dieu VEUT, tantôt le bien, tantôt le mal.

En tout cas, je ne suis pas sûr que l'on puisse présenter, non seulement publiquement, mais aussi chrétiennement, "le Covid-19 comme la punition divine infligée aux hommes pour leurs péchés(...), la volonté de Dieu se manifestant alors par l’enchaînement des causes matérielles."

Il me semble que cette question s'est déjà posée l'an dernier, au contact de la déclaration d'Abou Dhabi, et de la tentative de "justification" qui en a été donnée par le pape François à Monseigneur Schneider, au moyen de la notion de "volonté permissive" de Dieu...

Bonne journée.

Scrutator.
images/icones/sacrecoeur.gif  ( 903122 )Dieu veut Tout, le Tout ! par Glycéra (2020-10-24 13:27:35) 
[en réponse à 903113]


Relire l'Ecclésiaste !

Et ses temps, ses 28 temps.

Il y a un temps pour Tout, un pour rire, un pour pleurer, etc.

Dieu veut tout, il a construit (ontologiquement) l'homme libre de ses choix ...

Parfois, Dieu empêche, quand cela va très mal s'orienter, ou arrête l'expérience quand elle est suffisante (comme celle de Job).

mais le Père n'a pas empêché les têtes pensantes de Judée de vouloir tuer son Fils.

Mystère de ce Tout.


Il me semble que si ont divise : Il veut//Il permet, on perd le Tout qui est Un, comme le Seigneur désire ce Un.

images/icones/ancre2.gif  ( 903141 )Ah ! Les méchants catholiques ! par Paterculus (2020-10-24 20:49:11) 
[en réponse à 903086]

"Si peu que ce soit, les catholiques ont été les plus combattifs pour la réouverture", disent les auteurs du rapport.

Eh, oui, quand les évêques ont présenté leur plan de sortie du confinement liturgique (permettez-moi l'expression), les protestants, les juifs et les musulmans ont manifesté unanimement leur incompréhension d'une telle hâte.
Cela montre d'une part qu'ils tiennent à jouer le rôle des bons élèves de la classe où la maîtresse république fait sa leçon aux religions, et d'autre part qu'ils n'ont pas de prière à proprement parler communautaire, leurs rassemblements sont seulement l'occasion de juxtaposer des prières individuelles.

Au contraire les catholiques offrent véritablement le sacrifice du Christ, et si le prêtre l'offre de façon particulière, les autres fidèles l'offrent avec lui à leur façon : la messe est un acte véritablement communautaire.
Mais là comme ailleurs dans cette crise, les évêques ont été incapables de saisir cette occasion d'une bonne catéchèse.
Le résultat est qu'un nombre non négligeable de catholiques n'ont pas encore remis les pieds à l'église, habitués qu'ils sont à suivre les images de la messe à la télévision ou sur internet.

Votre dévoué Paterculus
images/icones/1z.gif  ( 903163 )Ce sont surtout les méchants tradis par Ptitlu (2020-10-25 00:56:13) 
[en réponse à 903141]

Qui se sont bougés
images/icones/neutre.gif  ( 903183 )Explication ? par Jérusalem (2020-10-25 17:48:24) 
[en réponse à 903141]

En lisant cette note, j'étais surpris par la platitude de l'analyse ; en fait d'analyse, aucune, un simple enchaînement des faits, marqué quand même dans les premières parties par une certaine distance vis-à-vis des religions dans leur ensemble, du catholicisme en particulier (avec une allusion à la Messe "clandestine" - tout en rappelant en note qu'elle était diffusée en même temps sur YouTube - de St Nicolas du Chardonnet), tout en reconnaissant qu'elles avaient suivi, voire parfois anticipé, les règles communes.

La quatrième partie est même une attaque à peine voilée contre les religions, il suffit d'en lire les titres, ou la minimisation de la portée de l'arrêt du Conseil d'Etat.
Et un appel à ce qu'elles deviennent (ou restent ?) un supplétif de l'Etat.

Et là, on regarde qui est l'auteur de la note.
Un sénateur communiste.
Pour parler des religions.
Fermez le ban.
images/icones/fleche2.gif  ( 903197 )Il n'a pourtant pas tort, tout communiste qu'il est par Ptitlu (2020-10-25 22:36:03) 
[en réponse à 903183]

- l'église officielle territoriale s'est aplatie devant Herode au lieu de porter la croix
- les évêques ne proclament plus ce qu'ils ont fait le serment de défendre