Le Forum Catholique

Le diocèse de Nantes a un nouvel évêque : Mgr Percerou en provenance de Moulins => https://www.lefigaro.fr/flash-actu/mgr-percerou-nomme-nouvel-eveque-de-nantes-20200811

Je suis toujours un peu gênée de la pratique qui consiste à prendre les évêques des diocèses très ruraux pour les mettre dans des gros diocèses urbains.

D'une part cela induit un turn-over qui n'est pas profitable aux "petits" diocèses, d'autre part l'évêque n'est-il pas censé être "marié" à l'église locale dont il est le pasteur ?

Monseigneur Percerou, avant d'être évêque de Moulin, était originaire du diocèse de Chartres. Or ce diocèse, s'il est effectivement très rural, est quand même très "urbain" dans sa partie la plus proche de Paris.
Il avait été nommé vicaire général par Monseigneur Aubertin...
Votre dévoué Paterculus

titre la Croix. Il n'aura pas besoin de supprimer les messes dominicales à la cathédrale, la Providence en la personne d'un sans-papier rwandais s'en est déjà chargée.

"Au chevet", c'est plutôt quand la personne est malade ou mourante non ?

Cordialement
Meneau

Mgr James l'avait déjà posé implicitement il y a quelques années en disant dans un vibrant sermon plein d'enthousiasme qu'il n'était pas là pour administrer "des soins palliatifs". Cela nous avait valu quelques jolis cubes à l'époque. Mais bon je n'ai pas l'ambition d'être sur ce forum ce qu'un autre liseur est au diocèse d'Orléans, je ne possède ni sa science, ni son talent pour le faire !

Il y a certainement des évêques avec une longue cuiller, sans doute, et qui vivent dans un bunker, entourés d'un abondant personnel...

Mais comme on sait lire un peu la novlangue de La Croix, c'est un soutien appuyé ! Un satisfecit.

La Croix n'en aurait pas dit autant de tel autre qui aurait eu droit à "un évêque critiqué dans son diocèse".

Il faudrait étudier tous ses titres !
Un évêque d'ouverture quand tel récent évêque à la crinière blanche est mort, un évêque des marges, un évêque des exclus, un évêque des damnés... Tout cela, ça marche.
Il faudrait voir comment La Croix titra quand Mgr Madec et Mgr Gaidon sont morts, par exemple.

Il y a des évêques qui sont plus à l'aise au milieu d'une veillée de Scouts de France agrémentée de guitares, qu'une messe de Guides d'Europe avec tout le monde à genoux au Sanctus. D'autres qui préfèrent lire L'Equipe et La Vie, que Communio et un volume de Sources chrétiennes... Ceux qui se laissent tutoyer en public, ceux qui mettent une méchante distance intolérable...

Après, un évêque peut évoluer "en bien"... Allez savoir !
Il va aussi devoir se fondre un peu dans le moule nantais de ses prédécesseurs.

Il se trouve un plaisant blog consacré à l'ex-Mgr de Moulins par un laïc. Il avait attiré mon attention sur les finances du diocèse, qui possède un patrimoine dont il se garde bien de faire la réclame.

Pour rebondir sur une autre remarque, le transfert d'un évêque sur un autre siège n'est pas un mal en soi. Grégoire VII se l'est réservé à une époque où la chose était encore rare.
Qu'on le veuille ou non, il existe un cursus honorum : on ne peut pas mettre n'importe qui à Paris et il y a des diocèses plus moins crottés (je suis un pur campagnard et je pense tous les jours aux églises abandonnées des campagnes à l'année). Je sais, on me citera à juste titre des archevêques transparents et sans aucun charisme...
Des évêques se font la main pour diriger une Eglise de 30 prêtres et autant de salariés, avant, par les mystères des carrières, des soutiens et du nonce, d'aller prendre du galon. On ne va pas marier un curé à une église toute sa vie.
Ne me lancez pas sur le mariage de l'évêque à son Eglise au travers des siècles !
La renonciation du siège est aussi une autre sortie possible pour un évêque, ou sa déposition !

C'est aussi une soupape de sécurité et un espoir pour les fidèles et les clercs qui n'en peuvent plus de leur évêque.
Quand un "petit" diocèse a trouvé, selon "nos" critères, un évêque de grande qualité, c'est aussi un crève-coeur que de le voir partir. C'est pourquoi les derniers séminaristes attirés par le personnalité convaincante d'un évêque doivent s'attendre parfois à des déconvenues en recevant un nouvel évêque qui n'est plus aussi bien disposé. C'est la roulette russe dans les deux sens. J'ai en tête l'un des diocèses les plus malheureux de France qui, après trois évêques lamentables, a reçu un excellent et courageux pontife.
Il y a des évêques qui refuseront leur transfert, en avançant de bons arguments. Je vois mal l'évêque de Toulon-Fréjus renoncer à son oeuvre, ainsi que l'évêque de Bayonne avec son séminaire. D'autres évêques sont ravis de tout ce qui peut leur arriver et ne s'attachent à rien. Qu'ils vivent en HLM ou dans un évêché digne de ce nom, tout leur va.
Je ne lance pas la pierre aux clercs qui ont de l'ambition, même si cela ne peut se dire et si l'humilité est de bon ton.
Sans amour propre et sans ambition, aucun laïc ne se marie !

Maintenant, Moulins est une Eglise à prendre !

Les évêques de Moulins :

Mgr André Bernard Michel Quélen † : 2 décembre 1975- 1er octobre 1998
Mgr Philippe Xavier Ignace Barbarin : 1er octobre 1998 - 16 juillet 2002
Mgr Pascal Roland : 27 janvier 2003 - 15 juin 2012
Mgr Laurent Percerou : 14 février 2013 - 11 août 2020

effectivement, la lecture du blog que Gereo et vous mentionnez est édifiante, si l'on peut dire.

Comme tout ce que l'on raconte, chaque critique négative adressée à quiconque peut souffrir d'un manque d'objectivité... (je faiblis sous l'effet de la chaleur)

Disons qu'un blog ou un message anonyme n'a jamais fait le printemps, pas plus qu'un livre publié sous le nom de F. Martel...

Partir si vite d'un diocèse, c'est vraiment faire peu de cas de son diocèse. Je ne crois pas qu'il y ait urgence, comme ce fut le cas pour un Lustiger passé comme l'éclair à Orléans, pour Paris...
Il faut toujours trouver 15 évêques prochainement. Nous connaissons tous de valeureux curés de 50 ans et même moins qui feraient très l'affaire, sans être passé par la case "vicaire général".

Nantes n'est plus grand chose du point de vue ecclésial, comme Rennes (qui a entendu parler de l'archevêque responsable de la "bioéthique" chez les évêques ?!!!! son homonyme du sexe faible fait bien plus et son audience est bien plus grande)...

Il y aurait quelque grandeur pour un évêque à rester un peu à Moulins, comme il y a de la grandeur pour certains curés à rester au-delà des trois, six et neuf ans devenus parfois tellement arbitraires et soviétiques.

Salut les amis ! "On" m'a trouvé mieux...

Nantes, combien de divisions ?
170 prêtres en activité selon le site, et 40 % des enfants en école sous contrat.
Cela va changer de Moulins, mais si les écoles sous contrat ressemblent à s'y méprendre au public...
Si évidemment on juge d'un diocèse au nombre d'habitants du département dont l'extrême majorité n'a strictement rien à faire de l'évêque... (et ne sait même pas ce que c'est...).
Le préfet de région a dû recevoir une petite fiche du ministère de l'Intérieur avec le nom du récipiendiaire, avec deux ou trois lignes sans aucun intérêt.
La mairesse socialiste de Nantes était tendue à l'idée du nom du nouveau préfet en violet...
La prochaine fois, qui ne saurait tarder, où Nantes est mise à sac par les pouilleux habituels, j'entends bien que le nouvel évêque appelle au dialogue et au flower power. Et dès son installation, il faudra aussi que Sa Grandeur rassure tout le monde au sujet de l'accueil inconditionnel et préférentiel des clandestins en France de la part de l'Eglise. "Mes frères zet soeurs, ne tombons pas dans l'amalgame avec notre frère non-francophone quoique rwandais dont les actes ont été déjà pardonnés etc". Le discernement ne fonctionne que pour déconstruire dans certains milieux ecclésiaux.
Il faudra aussi que Mgr cède aux pétitionnaires (parmi lesquels trois curés, trois bonnes soeurs et deux délégués épiscopaux...) qui demanderont le déplacement du cénotaphe du général de La Moricière, qui est une insulte dans la cathédrale à nos frères algériens, etc.
J'ai vu illo tempore des tags en rouge sur le monument, qui ne furent pas aussitôt effacés.

Au XIVe siècle, la papauté d'Avignon avait intérêt à multiplier les transferts et les passages éphémères pour percevoir une taxe de l'évêque déplacé. Auxerre est l'un des sièges qui eut le pompon. L'évêque n'avait parfois aucune envie de faire son entrée solennelle.

Il est parfois difficile de savoir si la promotion est due aux qualités ou à aux défauts du promu. Ici l'intéressé ne semble pas vraiment avoir brillé à Moulins. Le changement d'échelle en passant d'une poignée de prêtres à gérer à 170 risque d'être une illustration du principe de Peter.

Mais on peut aussi penser qu'une première expérience pas terrible permet d'apprendre, de ne pas reproduire les mêmes erreurs et de réussir la deuxième expérience. C'est ce que le nonce a dû estimer !

On voit que vous connaissez bien le diocèse de Nantes.
Merci pour la clarté, la bienveillance et la pertinence de votre intervention.