Le Forum Catholique

http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=868830
images/icones/1i.gif  ( 868830 )Le paradoxe insoluble de Pro Liturgia... par vistemboir2 (2019-05-30 23:00:22) 

Lu sur ce site cette analyse (article daté du mercredi 29 mai 2019) :

(...) Une messe de l’Ascension qui prouve que le strict respect du missel [NB : de Paul VI] ne suffit pas à faire une liturgie (cliquer ici) : il n’y a aucun abus liturgique manifeste dans cette messe (...) Redisons-le une fois encore : c’est la Tradition (qui est un esprit avant d’être un ensemble de rites et de normes) qui fait toute la différence entre une célébration fade et vide et une liturgie authentique (...)
Chez les Orientaux, (…) [l]e fleuve de la Tradition y coule, ininterrompu, depuis les origines. Tout comme dans nos monastères bénédictins qui n’ont pas jeté le bébé avec l’eau du bain à la suite de Vatican II. Dès que l’on sort du « lit » de la Tradition, tout devient faux, forcé, artificiel, fade, superficiel. [E]n un mot : humain. »


Et dans l’article suivant, daté du même jour, cette affirmation :

L’Histoire nous apprend très clairement que, contrairement à ce qu’on peut lire aujourd’hui ici ou là, sous la plume de fidèles attachés à ne voir que des défauts dans le missel « de Saint Paul VI » et des qualités dans celui de « Saint Pie V », le vrai problème n’a jamais été le missel utilisé pour célébrer la liturgie.


En résumé : le strict respect du Missel de Paul VI ne garantit donc pas la qualité de la liturgie (il nous avait semblé aussi !...), mais pour autant on se refuse à revenir au Missel tridentin (ou de 1962). Question : dès lors comment fait-on pour rester dans le "lit" de la Tradition ?
(On ose penser que les deux articles n’ont pas été écrits par la même plume, sinon on a de quoi se poser des questions sur la faculté de l’auteur à soutenir longtemps un raisonnement cohérent...)
images/icones/fleche2.gif  ( 868831 )Voir aussi par AVV-VVK (2019-05-30 23:15:56) 
[en réponse à 868830]

ici
images/icones/neutre.gif  ( 868840 )Je pense qu'il veut dire par Turlure (2019-05-31 10:59:07) 
[en réponse à 868830]

- Qu'une messe célébrée sans enfreindre les règles du missel de 2002, mais en français, sans chant grégorien et avec une chasuble en polyester, cela ne lui plaît pas.
- Que si le missel n'impose pas un certain nombres d'éléments correspondant à la tradition latine de l'Église, son esprit voudrait qu'il soit le plus souvent possible célébré en latin, avec chant grégorien, de vrais ornements gothiques, ad orientem, communion à genoux etc.

C'est là son point de vue me semble-t-il.
images/icones/1n.gif  ( 868850 )Tout ça pour ça ? par vistemboir2 (2019-05-31 14:44:27) 
[en réponse à 868840]

La réforme de Paul VI fait penser à une fameuse publicité : ça a la forme, les normes et les rites de la liturgie tridentine, mais ce n'est pas le liturgie tridentine.
Et si c'est ce que souhaite Pro Liturgia, je ne vois pas bien la raison de cette réforme : je préfère l'originale, la messe de saint Pie V, à sa pâle, bien pâle copie, la messe de Paul VI....
images/icones/1b.gif  ( 868851 )Oui par Turlure (2019-05-31 15:26:17) 
[en réponse à 868850]

On peut presque y voir une forme de manie (sauf le respect de M. Crouan).

Ce qui est rare est convoité. La forme liturgique qu'il promeut est encore bien plus "select" que celle des traditionalistes.
images/icones/1i.gif  ( 868917 )Illogismes par Peregrinus (2019-06-02 11:25:43) 
[en réponse à 868830]

Il est pour le moins illogique de déclarer, dans une même petite note où l’on revient, en termes très contestables d’ailleurs, sur la querelle des bréviaires, donc des livres liturgiques utilisés, que le problème n’a jamais été le missel utilisé pour célébrer la liturgie. L’auteur sape donc son propre raisonnement.

Mais quand on parle d’abus, encore faut-il préciser ce que l’on entend par-là. Dans toutes les églises de France, avant la romanisation du XIXe siècle, on avait le même offertoire, le même Canon, le même ordinaire de la messe qu’à Rome. Il suffit de plus de jeter un coup d’œil à un missel parisien, toulousain, etc. – c’est facile aujourd’hui grâce à la numérisation – pour s’apercevoir que l’essentiel du temporal n’a guère été altéré.

Pour le bréviaire, c’est effectivement une autre affaire ; mais que je sache, aucun évêque néo-gallican n’a jamais pris la responsabilité de supprimer purement et simplement l’office de Prime : au contraire, à Paris, celui-ci était augmenté de canons de conciles ; aucun n’a inventé de mutiler le psautier ou de le faire réciter sur quatre semaines, puisque la distribution des psaumes dans les bréviaires néo-gallicans avait précisément pour but de s’assurer que l’intégralité du psautier soit effectivement récitée chaque semaine. On ne parle donc pas des mêmes abus, même pour le bréviaire.

De plus, quand le problème n’aurait pas été hier les livres liturgiques utilisés, on ne pourrait en déduire que ce ne peut pas être le cas aujourd’hui.

Pour le reste, il est amusant, mais assez intéressant en même temps, que l’on invoque l’autorité de dom Guéranger au secours de la réforme de Paul VI. Je ne suis pas sûr que l’abbé de Solesmes s’y retrouverait. Mais cela confirme une remarque assez fine de Mgr Fayet, évêque d’Orléans, et qu’il faudrait sans doute creuser, à savoir : qu’il y a d’une certaine façon deux dom Guéranger. Mgr Fayet voulait ainsi attirer l’attention sur le fait que le droit canon de dom Guéranger est en contradiction avec sa théologie. C’est tout le problème quand on a affirmé d’un côté l’immuabilité absolue des formules liturgiques, de l’autre la toute-puissance de Rome sur les mêmes formules.

Peregrinus