Le Forum Catholique

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images/icones/pelerouin1.gif  ( 866308 )Au sujet de l'expression "sauver son âme" par Sacerdos simplex (2019-04-26 11:10:38) 

J'ai connu un prêtre qui se mettait dans une fureur beaucoup trop noire pour être sincère, chaque fois qu'il entendait cette expression "sauver son/les âme(s)" :
" - Mais non, le Christ sauve les âmes et les corps ! ...qui ressusciteront !"
(je pense que c'est lui qui faisait le même cirque à chaque bénédicite traditionnel au sujet de "et procurez du pain à ceux qui etc.").

Alors sachez que :
- 1 Pierre, 1, 9 : "sûrs d'obtenir l'objet de votre foi : le salut des âmes"
- Hébreux 10,39 : "...mais hommes de foi pour le salut de nos âmes" ;

Ah, je découvre à l'instant que ce dernier texte a été modifié au moins 2 fois depuis 40 ans, à moins qu'il ne s'agisse de traductions différentes pour les divers usage : bréviaire, lectures de la messe...
C'est devenu :
"...les hommes de la foi, pour la sauvegarde de notre âme."
"Or nous ne sommes pas, nous, de ceux qui abandonnent et vont à leur perte, mais de ceux qui ont la foi et sauvegardent leur âme."

Ils ne savent plus quoi inventer pour faire du nouveau (et justifier les honoraires de traducteurs, et les droits d'auteurs ?)





images/icones/neutre.gif  ( 866309 )Quel est l'enseignement de l'Eglise à ce sujet ? par Manu95 (2019-04-26 11:22:52) 
[en réponse à 866308]

Sommes-nous appelés à ressusciter corps et âme ou bien seule l'âme peut ressusciter ?
Par exemple que dit Saint-Thomas d'Aquin à ce sujet ?
Merci d'avance pour vos réponses éclairées.
images/icones/bible.gif  ( 866310 )Ce que dit le Catéchisme. par Pierre Marciani (2019-04-26 11:55:23) 
[en réponse à 866309]

I. La résurrection du Christ et la nôtre

REVELATION PROGRESSIVE DE LA RESURRECTION

992 La résurrection des morts a été révélée progressivement par Dieu à son Peuple. L’espérance en la résurrection corporelle des morts s’est imposée comme une conséquence intrinsèque de la foi en un Dieu créateur de l’homme tout entier, âme et corps. Le créateur du ciel et de la terre est aussi Celui qui maintient fidèlement son alliance avec Abraham et sa descendance. C’est dans cette double perspective que commencera à s’exprimer la foi en la résurrection. Dans leurs épreuves, les martyrs Maccabées confessent :

Le Roi du monde nous ressuscitera pour une vie éternelle, nous qui mourons pour ses lois (2 M 7, 9). Mieux vaut mourir de la main des hommes en tenant de Dieu l’espoir d’être ressuscité par lui (2 M 7, 14 ; cf. 7, 29 ; Dn 12, 1-13).

993 Les Pharisiens (cf. Ac 23, 6) et bien des contemporains du Seigneur (cf. Jn 11, 24) espéraient la résurrection. Jésus l’enseigne fermement. Aux Sadducéens qui la nient il répond : " Vous ne connaissez ni les Écritures ni la puissance de Dieu, vous êtes dans l’erreur " (Mc 12, 24). La foi en la résurrection repose sur la foi en Dieu qui " n’est pas un Dieu des morts, mais des vivants " (Mc 12, 27).

994 Mais il y a plus : Jésus lie la foi en la résurrection à sa propre personne : " Je suis la Résurrection et la vie " (Jn 11, 25). C’est Jésus lui-même qui ressuscitera au dernier jour ceux qui auront cru en lui (cf. Jn 5, 24-25 ; 6, 40) et qui auront mangé son corps et bu son sang (cf. Jn 6, 54). Il en donne dès maintenant un signe et un gage en rendant la vie à certains morts (cf. Mc 5, 21-42 ; Lc 7, 11-17 ; Jn 11), annonçant par là sa propre Résurrection qui sera cependant d’un autre ordre. De cet événement unique Il parle comme du " signe de Jonas " (Mt 12, 40), du signe du Temple (cf. Jn 2, 19-22) : il annonce sa Résurrection le troisième jour après sa mise à mort (cf. Mc 10, 34).

995 Être témoin du Christ, c’est être " témoin de sa Résurrection " (Ac 1, 22 ; cf. 4, 33), " avoir mangé et bu avec lui après sa Résurrection d’entre les morts " (Ac 10, 41). L’espérance chrétienne en la résurrection est toute marquée par les rencontres avec le Christ ressuscité. Nous ressusciterons comme Lui, avec Lui, par Lui.

996 Dès le début, la foi chrétienne en la résurrection a rencontré incompréhensions et oppositions (cf. Ac 17, 32 ; 1 Co 15, 12-13). " Sur aucun point la foi chrétienne ne rencontre plus de contradiction que sur la résurrection de la chair " (S. Augustin, Psal. 88, 2, 5). Il est très communément accepté qu’après la mort la vie de la personne humaine continue d’une façon spirituelle. Mais comment croire que ce corps si manifestement mortel puisse ressusciter à la vie éternelle ?

Comment les morts ressuscitent-ils ?

997 Qu’est-ce que " ressusciter " ? Dans la mort, séparation de l’âme et du corps, le corps de l’homme tombe dans la corruption, alors que son âme va à la rencontre de Dieu, tout en demeurant en attente d’être réunie à son corps glorifié. Dieu dans sa Toute-Puissance rendra définitivement la vie incorruptible à nos corps en les unissant à nos âmes, par la vertu de la Résurrection de Jésus.

998 Qui ressuscitera ? Tous les hommes qui sont morts : " ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, ceux qui auront fait le mal, pour la damnation " (Jn 5, 29 ; cf. Dn 12, 2).

999 Comment ? Le Christ est ressuscité avec son propre corps : " Regardez mes mains et mes pieds : c’est bien moi " (Lc 24, 39) ; mais Il n’est pas revenu à une vie terrestre. De même, en Lui, " tous ressusciteront avec leur propre corps, qu’ils ont maintenant " (Cc. Latran IV : DS 801), mais ce corps sera " transfiguré en corps de gloire " (Ph 3, 21), en " corps spirituel " (1 Co 15, 44) :

Mais, dira-t-on, comment les morts ressuscitent-ils ? Avec quel corps reviennent-ils ? Insensé ! Ce que tu sèmes, toi, ne reprend vie, s’il ne meurt. Et ce que tu sèmes, ce n’est pas le corps à venir, mais un grain tout nu (...). On sème de la corruption, il ressuscite de l’incorruption ; (...) les morts ressusciteront incorruptibles (...). Il faut en effet que cet être corruptible revête l’incorruptibilité, que cet être mortel revête l’immortalité (1 Co 15, 35-37. 42. 52-53).

1000 Ce " comment " dépasse notre imagination et notre entendement ; il n’est accessible que dans la foi. Mais notre participation à l’Eucharistie nous donne déjà un avant-goût de la transfiguration de notre corps par le Christ :

De même que le pain qui vient de la terre, après avoir reçu l’invocation de Dieu, n’est plus du pain ordinaire, mais eucharistie, constituée de deux choses, l’une terrestre et l’autre céleste, de même nos corps qui participent à l’eucharistie ne sont plus corruptibles, puisqu’ils ont l’espérance de la résurrection (S. Irénée, hær. 4, 18, 4-5)

1001 Quand ? Définitivement " au dernier jour " (Jn 6, 39-40. 44. 54 ; 11, 24) ; " à la fin du monde " (LG 48). En effet, la résurrection des morts est intimement associée à la Parousie du Christ :

Car lui-même, le Seigneur, au signal donné par la voix de l’archange et la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts qui sont dans le Christ ressusciteront en premier lieu (1 Th 4, 16).

Ressuscités avec le Christ

1002 S’il est vrai que le Christ nous ressuscitera " au dernier jour ", il est vrai aussi que, d’une certaine façon, nous sommes déjà ressuscités avec le Christ. En effet, grâce à l’Esprit Saint, la vie chrétienne est, dès maintenant sur terre, une participation à la mort et à la Résurrection du Christ :

Ensevelis avec le Christ lors du Baptême, vous en êtes aussi ressuscités avec lui, parce que vous avez cru en la force de Dieu qui L’a ressuscité des morts (...). Du moment donc que vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les choses d’en haut, là où se trouve le Christ, assis à la droite de Dieu (Col 2, 12 ; 3, 1)

1003 Unis au Christ par le Baptême, les croyants participent déjà réellement à la vie céleste du Christ ressuscité (cf. Ph 3, 20), mais cette vie demeure " cachée avec le Christ en Dieu " (Col 3, 3) " Avec lui Il nous a ressuscités et fait asseoir au cieux, dans le Christ Jésus " (Ep 2, 6). Nourris de son Corps dans l’Eucharistie, nous appartenons déjà au Corps du Christ. Lorsque nous ressusciterons au dernier jour nous serons aussi " manifestés avec lui pleins de gloire " (Col 3, 3).

1004 Dans l’attente de ce jour, le corps et l’âme du croyant participent déjà à la dignité d’être " au Christ " ; d’où l’exigence de respect envers son propre corps, mais aussi envers celui d’autrui, particulièrement lorsqu’il souffre :

Le corps est pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps. Et Dieu, qui a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera, nous aussi, par sa puissance. Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres du Christ ? (...) Vous ne vous appartenez pas (...) Glorifiez donc Dieu dans votre corps (1 Co 6, 13-15. 19-20).
images/icones/fleur.gif  ( 866311 )L'âme est immortelle par Quodvultdeus (2019-04-26 11:57:30) 
[en réponse à 866309]

L'âme humaine étant immortelle, elle ne meurt pas et ne peut donc ressusciter.
Seul le corps qui est mortel est appelé à ressusciter.
images/icones/neutre.gif  ( 866319 )Une question sur l'immortalité de l'âme par Turlure (2019-04-26 13:00:57) 
[en réponse à 866311]

Un ami m'a soutenu plusieurs fois que l'immortalité de l'âme est une notion étrangère à la révélation chrétienne, qui serait issue de la spéculation platonicienne ou aristotélicienne, plus tard assimilée par les théologiens catholiques qui en ont fait un dogme alors que l'Ecriture ne par le que de résurrection des morts.

Je remarque toutefois que le Symbole des Apôtres dit Carnis resurrectionem (on trouve aussi restaurationem chez Tertullien semble-t-il, Lien Wikipedia) là où celui, plus récent, de Nicée dit Resurrectionem mortuorum.

Cette différence textuelle traduit-elle un débat théologique sur la question lors des premiers siècles ?

Trouve-t-on dans l'Ecriture un fondement de l'immortalité de l'âme et de sa séparation d'avec le corps lors de la mort, à laquelle mettrait fin une résurrection du corps seul ? Est-il attesté que cela a été professé dès les temps apostoliques sachant que l'on n'est pas sûr que le Symbole remonte au delà du IIe siècle ?
images/icones/fleche3.gif  ( 866330 )Pas de corps seul ! par Rothomagus (2019-04-26 14:32:13) 
[en réponse à 866319]

Je n'ai jamais rien vu ni lu qui présage de la résurrection d'un corps seul.
Cela me rappelle à l'instant l'inscription qui figure sur une tombe anonyme du 19ème siècle vue un jour dans un cimetière Normand : "Cy-gît un corps sans âme, priez Dieu qu'il en ait l'âme". Etonnant, non ?

Concernant l'immortalité de l'âme c'est une bonne question. Il faudrait peut être se rappeler pourquoi l'Eglise parle de l'âme et non pas de l'esprit. Car il doit y avoir confusion sur la matière.
Pour retourner le problème, j'aurai tendance à dire que :
- si l'âme est immortelle, on sait aussi que toutes les âmes ne sont pas sauvées : donc si elles sont impérissables c'est que l'enfer existe. Ça colle plutôt bien avec notre foi.
- si l'âme n'est pas immortelle, c'est que celles qui ne sont pas sauvées font "pschitt", ce qui ne serait pas illogique mais ne peut être complètement conforme à la foi catholique non plus.
C'est un peu mystérieux, mais il est certain qu'un autre liseur pourra nous éclairer, car il y a forcément des études poussées sur la question.


images/icones/1j.gif  ( 866332 )Corps seul ? Une terrifiante idée vaudoue ... par Ewondo (2019-04-26 14:46:59) 
[en réponse à 866330]

... ce qu'ils nomment "zombie" et digne des films d'horreur série B !

Pierre.
images/icones/neutre.gif  ( 866333 )Justement par Turlure (2019-04-26 14:50:30) 
[en réponse à 866330]

Si l'âme est immortelle, elle ne saurait "ressusciter" à la fin des temps puisque jamais morte. Ainsi, la résurrection annoncée serait celle des corps (de la chair), ce qui conduit à ce schéma, qui - pour dogmatiquement défini qu'il soit - n'est pas sans interroger :

- A la mort, l'âme est séparée de son enveloppe charnelle,
- L'âme est soumise au jugement particulier et rejoint le paradis (en passant éventuellement par la case purgatoire) ou l'enfer,
- A la fin des temps, le Christ glorieux revient et relève les morts. Corps et âmes sont ainsi à nouveau réunis.
- Vient alors le Jugement Dernier (curieux, ce double jugement tout-de-même).

Les morts sanctifiés sont ainsi dans la situation du Christ entre sa mort et sa résurrection.

Bonne question : les corps des damnés seront-ils aussi relevés à la fin des temps, ou leur âme doit-elle demeurer séparée de leur corps pour l'éternité ?

images/icones/neutre.gif  ( 866338 )Sur votre dernière question par Rothomagus (2019-04-26 15:22:57) 
[en réponse à 866333]

Saint Jean (5,29) vous répond que tous ressusciteront au dernier jour :
"... Ceux qui auront fait le bien, pour une résurrection de vie, ceux qui auront fait le mal, pour une résurrection de condamnation".
Sur le dernier mot, il est parfois traduit aussi en resuŕrection de "jugement" ou encore de "damnation".
images/icones/1n.gif  ( 866362 )Il me semble... par Signo (2019-04-26 18:19:54) 
[en réponse à 866333]

... que la foi catholique est encore plus fondamentale et plus existentielle que simplement la foi dans la résurrection de la chair.

Il me semble que la résurrection concerne toute la personne humaine, corps-âme-esprit, et non seulement la chair. Si le Symbole des Apôtres insiste sur la résurrection de la chair, c'est pour préciser le dogme face à des hérésies à ce sujet qui se répandaient à certaines époques.

Lors de la Messe, le geste qui consiste pour le prêtre à détacher une parcelle du Corps pour la mêler au Sang symbolise la résurrection (qui suit la rupture du Corps qui symbolise la mort du Christ). Or dans la culture traditionnelle, le sang symbolise toujours l'âme.

Donc ressusciter, c'est voir son corps réuni à son âme en vue du Royaume et de la vision béatifique. C'est le salut chrétien. La formule de profession monastique est "Recevez-moi Seigneur, selon votre parole, et je vivrai". Le salut chrétien est donc existentiel par nature, c'est le "je" qui accède tout entier à la Vie, qui est Dieu. C'est pour cela que l'expression "...mais dis seulement une parole et JE serai sauvé" à la messe est peut-être plus juste et en tout cas plus complète que "...et mon âme sera sauvée".

L'expression "salut de l'âme" est donc juste et fondée dans les Ecritures mais elle ne résume pas la totalité du mystère du Salut, car elle n'évoque pas directement la résurrection de vie (qui comprend nécessairement la résurrection de la chair) dont parle saint Jean, mais seulement la période transitoire au cours de laquelle l'âme du juste joui déjà de la vision béatifique en attendant d'être réunie à son corps.

Autre point: il me semble que la vraie anthropologie chrétienne est trinitaire (corps-âme-esprit) et non pas dualiste (corps-âme).
Une anthropologie dualiste corps-âme me paraît considérablement appauvrie et comme amputée d'un élément essentiel de la personne (l'esprit). D'ailleurs on notera que les animaux eux aussi ont une âme (âme en latin se dit anima, racine étymologique d'"animal", ce qui se dit de toute créature vivante; l'homme est certes en ce sens un animal, mais il est aussi bien plus que cela, car il reçoit en plus de Dieu un esprit, esprit par lequel il est configuré à Dieu, rendu semblable, ressemblant à Dieu.

On retrouve un peu cette "tridimension" dans le sacrifice eucharistique de la Messe. Pour que celui-ci soit complet, il faut consécration du Pain (corps), consécration du Vin (Sang = âme), mais aussi l'inhabitation par l'Esprit Saint (par la prière de l'épiclèse, qui pour beaucoup d'Eglises d'Orient est indispensable à la validité même du Sacrifice eucharistique).
Avec ces trois conditions (corps-âme-esprit), c'est donc la totalité de la Personne du Christ qui est réellement présente sur l'autel.
images/icones/neutre.gif  ( 866365 )Quelques remarques et questions complémentaires par le torrentiel (2019-04-26 19:38:32) 
[en réponse à 866362]

-Je me disais en parcourant ce fil que les réflexions sur l'immortalité de l'âme sont dépendantes du rattachement du christianisme à la philosophie antique qui postulait cette immortalité. Rudolf steiner, qui n'est pas une référence chrétienne, y ajoutait le "principe d'innatalité" directement hérité (consciemment ou non chez Steiner) de l'idée d'Origènes selon laquelle Dieu avait voulu et vu chaque âme à l'instant de la Création, ce qui expliquerait que l'homme ne se souvient pas d'être né et de l'instant de sa naissance, et a davantage, par conséquent, la notion de l'éternité qu'il n'a la notion du temps, bien qu'il ne soit pas éternel et que l'âme soit sortie de l'éternité pour être temporelle, même vue et voulue à l'instant de la création, qui est une sortie de l'éternité. L'homme sait-il qu'il va mourir? L'observation de la mort et la philosophie le lui apprennent. Mais l'homme ne se souvient pas d'avoir commencé, il ne se croit pas incohatif. L'homme ne se souvient pas d'être né, c'est pourquoi il lui est si difficile de penser comment il pourrait renaître. (Cf. l'entretien avec Nicodème).

-La traduction latine du mystère de la Passion du christ ne parle-t-elle pas du don de l'âme du christ pour signifier le don de Sa vie? Il me semble que c'est le mot "anima" qui traduit le verset où Jésus dit: "Ma Vie, nul ne la prend, mais c'est Moi Qui la donne." (Traduction issue du cantique: "La nuit qu'Il fut livré".) Jésus ajoute dans l'Evangile de Jean qu'Il a le pouvoir de donner Sa Vie "et le pouvoir de la reprendre ensuite". Que signifie ce pouvoir de reprise? Je ne doute pas que la tradition spirituelle le perçoive comme le pouvoir de ressusciter (or Jésus est ressuscité par Son Père), mais la formulation semble indiquer que telle est la souveraineté du Fils que le don de Sa vie est théoriquement révocable, même s'il ne sera jamais révoqué.

-Vous avez raison de souligner que l'anthropologie chrétienne est ternaire: Corps-âme-esprit. Auprès de l'abbé Laurentin, j'avais risqué une analogie trinitaire où l'âme aurait représenté le Père, le corps le Verbe et l'Esprit l'esprit. L'abbé Laurentin récusa mon analogie, moins pour la manière dont je la conduisais terme à terme que parce que, selon lui, on ne pouvait pas faire d'analogie du Dieu un en trois à partir du "moi",la véritable analogie trinitaire étant sortie de soi, et donc relationnelle ou familiale: le père, la mère et l'enfant. Cela m'a paru (et me paraît encore) un peu étroit, sauf le respect que je dois à la mémoire de ce grand spirituel.


-Selon le Lévitique, "l'âme de la chair, c'est le sang", ce quivalide complètement l'analyse que vous faites des espèces eucharistiques.

-L'anthropologie chrétienne est ternaire, mais il me semble que sa véritable originalité est d'avoir inventé le concept de "chair" et d'avoir isolé la dualité de la chair et de l'esprit de la dualité de l'âme et du corps. Mieux, elle a placé la dyade chair-esprit à l'intérieur de la dyade corps-âme. On peut ajouter à cela l'étrange coïncidence linguistique qui fait que la chair en Hébreu se dit "bazar". La chair, c'est le bazar, ce sont toutes les passions du corps et de l'âme, telles que Saint Paul, mais aussi Jésus, les énumèrent dans deux listes de passions déréglées, dont les références m'échappent à l'instant, mais la nomenclature de Saint Paul se trouve dans l'épître aux Galates. En sorte qu'une hypothèse sur la rédemption est qu'elle ramène ces passions de la chair à l'unité de la vie divine. C'est ce qui me pousse à croire que l'énoncé en Français des paroles du centurion: "Dis seulement une parole et je ("mon serviteur" dans le contexte, ou encore mon âme si l'on traduit mot à mot d'après le latin) serai guéri" donne une bonne image de la Rédemption. Je me suis souvent demandé pourquoi les Evangiles accordaient tant d'importance aux guérisons miraculeuses, qui, si elles sont prodigieuses, ne sont que des manières de remettre à plus tard la maladie et la mort qui devront venir, comme dans la "réanimation" de Lazare. La Rédemption est guérison. Je crois qu'elle doit nous amener à mourir guéris pour être en état de ressusciter et qu'il y a une quasi synonymie entre ressusciter dans sa chair reliée à l'âme et guérir.

-Au sein de la dyade chair-esprit, l'esprit est vie comme l'âme est vie au sein de la dyade corps-âme. Le corps est mortel comme la chair mène à la mort. Quand Jésus s'incarne, Il se fait chair et donc passions de la chair, afin de mener celles-ci vers la résurrection à travers sa mort. Jésus est donc Passion(s) dès son Incarnaition. Une étrange confusion fait que le langage de la psychologie parle d'âme (la psyché) alors qu'elle étudie l'esprit. Pourquoi le choix de ce terme grec pour traduire la réalité de l'âme? Il est beaucoup plus fort que le terme "anima", qui est un principe d'animation. Il semble suggérer que l'âme est le miroir de Dieu. L'esprit qu'étudie la psychologie a quelque chose de cognitif et de mécanique. Il résout par la pensée l'énigme dans laquelle l'âme se voit dans le miroir avant de "connaître comme elle est connue". (Saint Paul). Mais si l'on fait sortir l'esprit du langage psychologique pour le ramener dans lelangage anthropologique, il est possible qu'il soit une sorte de principe de neutralité, par lequel l'homme ne se voit pas en Dieu comme il en va de l'âme, mais voit la vie en Dieu, pour ainsi dire objectivement, en s'extrayant du conflit des torts et des raisons qui viennent des passions de la chair, des points d'accord et des points aveugles, mais par une sorte de raison pure inaccessible à l'homme. L'âme voit Dieu comme un "je" et l'esprit voit la vie comme un "on".

-Reste un mystère à éclaircir. Certains ont dit ici que les corps des damnés ressusciteront pour une "résurrection de jugement" ou de "damnation". Que penser de l'hypothèse selon laquelle l'enfer serait la seconde mort et la disparition dans le néant d'une créature de dieu qui a refusé sa Grâce et ses lois de la vie? Qu'Est-ce que la damnation?
images/icones/hein.gif  ( 866367 )Qu'est ce que l'esprit? par Eti Lène (2019-04-26 19:47:51) 
[en réponse à 866362]

Selon vous? Ce que vous dites est très intéressant. Merci.
images/icones/neutre.gif  ( 866371 )Deux acceptions possibles, mais hypothétiques. par le torrentiel (2019-04-26 20:02:42) 
[en réponse à 866367]

L'esprit est l'ensemble des opérations de l'âme par lesquelles on connaît et on pense. Sens psychologique. Ou l'esprit est la faculté par laquelle on voit la vie d'une manière neutre et objective, un peu comme Dieu la voit. C'est la raison sans l'entendement, la raison non émotionnelle, sachant que les Lumières ont fait le choix de la raison émotionnelle, de l'entendement qu'ils ont appelé raison. Ce second sens du mot "esprit" (humain) serait le sens spirituel.
images/icones/fleche2.gif  ( 866377 )Bonne question, des précisions sont nécessaires par Signo (2019-04-26 21:07:24) 
[en réponse à 866367]

... sur ce point.

L'homme moderne (qui est un dégénéré sur le plan spirituel, j'en suis convaincu) a tendance depuis plusieurs siècles à réduire l'esprit à la capacité rationnelle, l'amputant de sa dimension... spirituelle (ce qui est un comble).

En réalité, il me semble que dans une optique traditionnelle et chrétienne, la capacité rationnelle n'est qu'une partie -et pas la plus importante- de l'esprit. En réalité, l'esprit désigne cette faculté que Dieu a mis dans l'homme pour se retourner vers son Créateur, le chercher et entrer en communion avec Lui. Sans esprit, l'homme n'est qu'un animal comme les autres. Or une mouche, ou un chien, et même un singe ne se retournent pas (conversio, conversion) pour contempler l'univers et le Créateur, mais ils suivent leurs instincts naturels; à la rigueur sont-ils capables comme le singe d'un certain bon sens pragmatique, mais ils ne sont capables ni de science, c'est à dire cette capacité à connaître l'univers indépendamment de ses besoins immédiats, ni à proprement parler de spiritualité, c'est à dire d'entrer dans une relation intime avec le Créateur.

Pour résumer très grossièrement, je dirai que l'esprit humain est l'addition de la raison et de l'aptitude à la spiritualité (= capable de la foi) qui sont, comme le disait Saint Jean-Paul II, les deux ailes qui permettent à l'esprit humain de contempler la Vérité (= Dieu):

Fides et Ratio binae quasi pennae videntur quibus veritatis ad contemplationem hominis attollitur animus.

On remarquera que le mot latin de "l'esprit humain" est animus; il y a donc une ambiguité -potentiellement source de confusion- sur ce terme, mais j'y reviendrai.
Il faut noter que les Anciens ne séparaient pas nettement l'activité rationnelle de l'activité spirituelle comme nous le faisons.

Je dirai donc que l'esprit est à la fois:

- ce qui fait de l'homme une créature à l'image et à la ressemblance de Dieu, le distinguant du reste du règne animal, car Dieu est esprit;

-ce qui rend l'homme capax Dei (Saint Augustin), capable de Dieu, c'est à dire capable d'entrer en communication avec son Créateur.

C'est pour cela que les débats actuels au cours desquels les scientifiques et les chercheurs réalisent petit à petit que ni l'habileté manuelle ni la mise en oeuvre d'un bon sens pragmatique ne peuvent distinguer l'homme de l'animal me font beaucoup rire: en réalité, sans spiritualité véritable (dont la rationalité n'est qu'une composante), effectivement rien ou pas grand chose ne distingue réellement l'homme de l'animal. Puisque l'un comme l'autre ont un corps et une "âme".

Evidemment, avec le péché originel, cette capacité a été considérablement affaiblie et obscurcie. D'où la nécessité de la Rédemption apportée par le Christ, nouvel Adam, qui nous recréé et nous rétabli dans l'amitié divine. On notera que certes l'Eglise naît du jaillissement de l'Eau et du Sang du côté du Crucifié au Golgotha (jaillissement que toute la Tradition a compris comme la préfiguration du Baptême et de l'Eucharistie), mais n'est véritablement parachevée qu'au moment de la Pentecôte, c'est à dire au moment où le Corps Mystique du Christ reçoit l'Esprit de Dieu. On voit donc que même la création de l'Eglise, tout comme le sacrifice eucharistique, suit le schéma ternaire corps-âme-esprit qui présida déjà à la Création primordiale.

La difficulté de l'emploi du mot "âme" est un problème de traduction et de sémantique: souvent, lorsqu'on lit "âme", il faut comprendre en réalité "esprit" (car l'esprit se traduit en spiritualité; l'âme, en... animalité!). Il y a un certain flou sur ce point car, comme on l'a vu avec l'encyclique de Jean-Paul II, animus se traduit en réalité dans ce contexte par "esprit humain".
Cependant la confusion dans les termes ne change rien au fait que l'esprit et l'âme sont des réalités bien distinctes.

images/icones/neutre.gif  ( 866378 )Très intéressant merci par Eti Lène (2019-04-26 21:16:49) 
[en réponse à 866377]

Ce qui m'a interpellé est cette citation de l'Ecriture avant la création de l'homme :"Faisons l'homme à notre image." Or Dieu est Un en trois Personnes.
images/icones/neutre.gif  ( 866384 )Oui mais... par Rothomagus (2019-04-26 22:30:01) 
[en réponse à 866362]

Comme vous le dites dans vos deux premiers paragraphes, il est vrai, ou plutôt d'acception commune que les termes de "résurrection de la chair" recouvrent ou englobent l'âme, le corps et l'esprit.

Et pourtant, il faut prendre en compte d'autres éléments :
- Saint Paul : "un seul corps, un seul esprit"
- quand nous mangeons le corps du Christ, nous devenons membres de ce corps
- la notion de corps mystique de l'Eglise (et de Christ-Tête), très bien développée dans la réjouissante encyclique de Pie XII de 1943 Mystici Corporis Christi fait de nous des membres de ce corps mystique. Dès à présent.

Au final, il est facile de comprendre le "Un pour tous, tous pour Un" biblique, qui est une partie de la vérité. On peut tous comprendre ou imaginer ce que serait dans ce cadre une résurrection "individuelle". Car c'est bien ainsi que la plupart s'en font l'idée.

En revanche, le "Un en tous, tous en Un" tout aussi vrai, est beaucoup plus radical et autrement moins rendu comestible pour le fidèle. Mais on ne peut pas ne pas intégrer cette conception dans l'optique du Salut "des âmes" et de la résurrection "de la chair". Quelque part, une partie de notre individualité doit être gommée et renouvelée. Il est donc bien impossible aujourd'hui pour l'homme de démêler le procédé, l'alchimie "corps-âme-esprit" résurrectionnelle, quand bien même la curiosité et l'impatience nous y pousseraient.

Sur ce qu'est l'esprit, peut-être faut-il privilégier en premier lieu la source que sont les saintes Ecritures, un développement philosophique ou théologique à ce sujet ne devrait pas se fonder sur le seul mot français qui n'est qu'une traduction de l'hébreu, du grec ou du latin, qui, semble-t-il, connaissent une plus grande diversité de termes pour une traduction parfois identique.
Sur la chair par exemple, certains remarquent que chair, viande, amour, charité ont la même racine en latin. Mais une telle considération n'a plus aucun sens si le grec ou l'hébreu ou à la rigueur l'araméen ne rejoignent pas cette coïncidence.

images/icones/1i.gif  ( 866331 )C'est une blague ? par Yves Daoudal (2019-04-26 14:45:49) 
[en réponse à 866319]

Nolite timere eos qui occidunt corpus, animam autem non possunt occidere.

Ne craignez pas ceux tuent les corps, mais qui ne peuvent pas tuer l'âme.

Par exemple...

Ou Jésus au bon larron: Aujourd'hui tu seras avec moi au paradis. (Alors qu'ils seront morts tous les deux.)

Halte aux Témoins de Jéhovah sur le FC !
images/icones/neutre.gif  ( 866334 )Mathieu 10,28 par Turlure (2019-04-26 15:01:23) 
[en réponse à 866331]

Cela peut vous paraître idiot mais je n'ai pas pensé à ce passage de l'évangile où il est en effet difficile de ne pas voir une affirmation par le Christ de l'immortalité de l'âme.

Cela répond par ailleurs à mon autre interrogation plus haut : "sed potius eum timete qui potest et animam et corpus perdere in gehennam"
images/icones/bible.gif  ( 866343 )Lors de la Transfiguration par Jean-Paul PARFU (2019-04-26 16:43:59) 
[en réponse à 866334]

Moïse et Elie (non encore ressuscités certes) apparaissent aux côtés de Jésus transfiguré et s'entretiennent avec lui.

Dans les Actes des Apôtres notamment, il est fait allusion au fait que les Sadducéens ne croyaient pas à la Résurrection, tandis que St Paul approuvent les Pharisiens qui y croient et crée d'ailleurs ainsi une controverse entre eux qui va lui permettre d'être remis aux autorités romaines à Césarée et de leur échapper.

La Rédemption n'a pas de sens si l'âme n'est pas immortelle et si les corps ne ressuscitent pas. Un homme est une âme et un corps.
images/icones/neutre.gif  ( 866361 )Que dit la Croix par Rothomagus (2019-04-26 18:17:48) 
[en réponse à 866334]

La Croix (pas une référence diront certains) indique quelques éléments : Ici.
Par extension on comprend que le questionnement sur l'immortalité de l'âme est peut être trop binaire et ne reflète pas pleinement l'étendue de l'enjeu de la résurrection.
images/icones/neutre.gif  ( 866366 )Sans le péché la mort n'existerait pas par Eti Lène (2019-04-26 19:43:39) 
[en réponse à 866319]

L'homme est insatiable, en argent, en amour, en gloire, en biens, en honneurs, etc... On ne le voit que trop alors que les animaux sont rassasiés par peu, ne construisent rien avec leur intelligence et leur volonté, et ne saisissent pas l'infini auquel tout homme aspire.

Or tout être a un but proportionné à sa nature. Est-ce que l'on pourrait attribuer à Dieu cette potentialité infinie dans l'homme alors que l'homme est soumis à la mort? Ce serait injuste. Or Dieu n'est pas injuste. Le péché des premiers parents, et les nôtres de surcroît, expliquent le pourquoi de cette peine terrible. Car on ne peut s'habituer à cette peine. On ne voit plus, on ne parle plus, à un mort que l'on a aimé, c'est quand même une carence incroyable.

Mais c'est en même temps une peine et, si on regarde bien, une délivrance du péché. Car le juste qui meurt ne peut plus pécher, cela devrait nous réjouir de savoir que la mort va nous délivrer de cette capacité à pécher. La révélation de Dieu qui sauve nous l'enseigne. D'où le mot de Saint Thérèse :"Je ne meurs pas, j'entre dans la vie." Les justes ont pitié de nous dans notre misère et ils voudraient nous voir les rejoindre, tellement ils sont heureux là où ils sont.
images/icones/neutre.gif  ( 866372 )Saint Paul dans l'épître aux Romains lue à la vigile pascale (NOM) par le torrentiel (2019-04-26 20:08:56) 
[en réponse à 866366]

nous indique que le Christ est mort au péché, mais vivant pour Dieu et que nous devons faire de même. La résurrection, c'est cette mort au péché. Ce n'est pas d'abord une joie démonstrative qui abolit toute marge de discours artistique, philosophique ou théologique.
images/icones/neutre.gif  ( 866373 )La croix est toujours là par Eti Lène (2019-04-26 20:17:50) 
[en réponse à 866372]

Même le jour de Pâques, car l'homme est soumis au changement. Le glaive de la vérité pénètre toujours nos contradictions d'homme blessé par le péché. D'où cette nécessité de voir le Christ militant souffrant et glorieux en même temps pour éviter l'illusion ou le désespoir. Le fait d'avoir cantonné dans certaines églises un seul temps liturgique toute l'année, celui du temps pascal, ne peut qu'amener à mon avis de la présomption, et finalement l'abandon de Dieu. Lex orandi lex credendi.
images/icones/fleur.gif  ( 866313 )Il est clair que le corps ressuscite... par Sacerdos simplex (2019-04-26 12:02:50) 
[en réponse à 866309]

Je vous avais rédigé une super-réponse, qui a été détruite :
"erreur 007 Vous avez atteint votre quota de message, réessayez demain"
alors que j'avais envoyé 3 messages !
Je ne vais pas refaire la totalité de mon message détruit.


Bref, le corps ressuscite, c'est dans le Credo.

Et tous les catholiques sont d'accord.

Mais je réagissais au fait que la réaction dont je parlais était totalement disproportionnée.

Par ailleurs, il y a un adage :
"L'accessoire suit le principal".
Si l'âme est sauvée, le corps ressuscitera comme corps glorieux.
Si l'âme est condamnée, le corps sera quelque chose de monstrueux.

Et les citations de la Bible montrent que ma vision des choses est parfaitement catholique.

PS L'âme est immortelle, elle n'a pas à ressusciter, c'est le corps qui ressuscite en ce qu'il recommence à exister.


images/icones/neutre.gif  ( 866315 )Le texte. par Yves Daoudal (2019-04-26 12:07:07) 
[en réponse à 866308]

Dans Hébreux 10,39 le texte ne dit pas "salut des âmes".

Il dit: εις περιποιησιν ψυχῆς. Ce qui a été traduit en latin : in acquisitionem animæ.

Il s'agit de l'"acquisition" de l'âme (par la foi). Et dans 2 Thessaloniciens 2,14 il s'agit de l'acquisition de la gloire de notre Seigneur Jésus-Christ.

De même saint Pierre dit que nous sommes un "peuple d'acquisition", un peuple que Dieu s'est acquis.

Certes dans Hébreux il s'agit en définitive du salut de l'âme, mais on ne peut pas le traduire ainsi, car alors on est coincé dans I Thessaloniciens 5,9: εις περιποιησιν σωτηριας. Pour l'acquisition du salut, et non pour le salut du salut...

(Sur le fond il est clair que le salut est le salut de l'âme et du corps, comme toute la liturgie de ces jours-ci le souligne amplement. Mais je n'aime pas votre titre: "sauver son âme". Car la même liturgie souligne tout aussi amplement que c'est le Fils de l'homme qui sauve mon âme par sa mort et sa résurrection.)
images/icones/fleche2.gif  ( 866327 )Oui par Rothomagus (2019-04-26 14:10:12) 
[en réponse à 866315]

Votre réponse est très claire.
Elle démontre parfaitement que :
- le salut des âmes est une mission de l'Eglise, tendue vers la Vérité du Christ ressuscité.
- l'on ne peut sauver son âme soi-même, Dieu seul le fait, l'Archange Saint Michel psychopompe la pesant suivant la tradition.
- mais l'on peut acquérir le salut de son âme en suivant la ligne de l'Eglise instituée par NSJC, car le Christ ressuscité l'a ainsi permis.
- par ailleurs, la résurrection de la chair est à distinguer du Salut. Elle lui est certes "consubstantielle" mais revêt deux aspects : à la mort terrestre, l'union au Corps "mystique" in Christo et la Vie éternelle ; aux fins dernières, la résurrection du corps "incarné", qui reste très mystérieuse à l'esprit humain.
images/icones/1n.gif  ( 866335 )Pardonnez moi car je suis très ignare ... par Ewondo (2019-04-26 15:07:48) 
[en réponse à 866308]

Mais qu'y a-t-il de mal dans "procurez du pain", qui n'est pas, me semble-t-il, en contradiction avec le Pater Noster.

Pierre.
images/icones/fleche2.gif  ( 866336 )On a parlé de cela sur le FC il y a............3 mois? par megnace (2019-04-26 15:17:02) 
[en réponse à 866335]

dans un ou plusieurs fils sur le Benedicite,pour conclure, de mémoire et par consensus, que mieux valait une formule du genre "aidez- nous à procurer le pain etc..."
En effet, c'est à nous de faire l'effort en ce sens, au lieu de demander à Dieu de tout faire sans que nous ne levions le petit doigt.
images/icones/fleur.gif  ( 866339 )Un grand merci à vous ! par Ewondo (2019-04-26 15:25:49) 
[en réponse à 866336]

Il est vrai que nous avons un rôle actif à jouer, imiter Marthe au lieu de nous contenter d'être sa soeur.

Veuillez me pardonner, mais il y a trois mois j'étais de nouveau hospitalisé et j'ai "perdu le fil", expression tout à fait adéquate ;-)

Pierre.
images/icones/1b.gif  ( 866348 )Pas 3 mois... mais plutôt 3 semaines par XA (2019-04-26 17:01:22) 
[en réponse à 866339]

Voyez ce fil.

Et dans ce fil, la remarque de Glycera.

XA
images/icones/nounours.gif  ( 866337 )Procurez du pain : pour les rigides, il faudrait dire... par Sacerdos simplex (2019-04-26 15:21:55) 
[en réponse à 866335]

...aidez-nous à procurer du pain.
Bon, pourquoi pas, sauf que comme les apôtres on aura du mal à subvenir à tous les besoins.
C'est pourquoi il n'est pas absurde de demander à Dieu de leur fournir du pain, sous-entendu : soit par notre intermédiaire, soit par un autre intermédiaire.

Mais de là à se mettre dans une colère noire...
Histoire de montrer qu'on a mieux compris le message du Christ ?

images/icones/neutre.gif  ( 866363 )Jean XXII a soutenu une thèse hérétique par Eti Lène (2019-04-26 19:30:53) 
[en réponse à 866308]

Celle qui affirme que les âmes après leur mort ne jouissent pas de la vision béatifique. Benoït XII a défini comme article de foi, et comme devant être crue : la vision béatifique acquise qu'ont les justes délivrés du purgatoire tout de suite après leur sortie du purgatoire ou leur mort.

Puisque les corps des justes ne sont plus qu'un tas de cendres, il est donc absolument logique de parler de "sauver son âme". A part notre sainte Mère et Notre Seigneur et Sauveur, personne n'a eu ce privilège d'avoir son corps au ciel avant la Résurrection du dernier jour.

Il est tendancieux de dire sauver son âme et son corps, car le corps part en pourriture pendant peut-être des siècles encore si la Résurrection se fait attendre, alors que l'âme complètement justifiée voit le Seigneur en face.

Or la Résurrection de la chair est un dogme de foi professée dans le Credo. Cela donc suffit.
images/icones/neutre.gif  ( 866369 )Lien par Eti Lène (2019-04-26 19:58:54) 
[en réponse à 866363]

Jean XXII et Benoît XII
images/icones/livre.gif  ( 866368 )Corps et âme par Jean-Paul PARFU (2019-04-26 19:55:29) 
[en réponse à 866308]

Sujet déjà débattu dans le post et le fil ici