Le Forum Catholique

Sur Benoît et moi, on lit ceci :

Dans sa biographie, The Great Reformer, Austen Ivereigh présente Bergoglio comme l’homme qui a introduit la probité financière dans la gestion de l’archidiocèse de Buenos Aires (1), mais il omet de signaler un certain nombre de détails cruciaux pour l’affaire dont il est question.

Une crise financière très grave guettait le Vatican, et les cardinaux ont voulu quelqu'un qui réforme les finances de la Curie.

Mais les cardinaux n'ont pas pu ou voulu voir ce qui est expliqué dans cet article :

- Le cardinal Quarracino, archevêque de Buenos Aires, prédécesseur du cardinal Bergoglio, est très lié avec une banque tenue par la famille Trusso, pilier de l'église locale, et qui fait profiter à l'Eglise sa richesse.
- Ce même cardinal s’arrange pour qu'une riche caisse de retraite rejoigne la banque.
- Ce même cardinal tombe malade.
- Mgr Toledo, secrétaire général du cardinal, homosexuel notoire, imite alors la signature du cardinal, pour obtenir de la caisse de retraite, un emprunt de dix millions de dollars, au profit de la banque. Usage d'une fausse qualité pour obtenir pour son compte ou le compte d'autrui, des biens ou des valeurs: il s'agit d'une escroquerie.
- La banque pour des raisons indépendantes, fait faillite, et ne peut restituer les dix millions à la caisse de retraite.
- La caisse de retraite attaque la banque, et le pot aux roses est découvert, le cardinal Quarracino dit n'avoir jamais signé une telle souscription, et ne veut pas restituer l'argent à la caisse de retraite. Le cardinal meurt peu de temps après.
- Tout l'argent de la caisse de retraite (il s'agit de l'argent des retraités d'où le scandale) déposé à la banque qui a fait faillite, est perdu.
- Le cardinal Bergoglio engage alors un avocat peu scrupuleux, réputé pour de nombreuses affaires de corruption, qui va réussir à éviter à la banque de rembourser ces dix millions.
- A la famille Trusso qui détenait la banque et qui est ruinée, le cardinal Bergoglio leur opposera le silence, et une fin systématique de non-recevoir à chaque audience sollicitée par l'un d'entre eux, alors même que Toledo a réalisé une escroquerie qui a accentué leur malheur.
- Sur ce le cardinal Bergoglio ne prend aucune sanction contre Toledo.

Ce traitement s’inscrit, certes, dans l’inertie habituelle de Bergoglio face aux délits, mais il y a un détail particulier : c’est Mgr Toledo qui, en 1991, en tant que secrétaire du cardinal Quarracino, sauva le Père Bergoglio de l’exil intérieur auquel les jésuites l’avaient consigné et le fit nommer évêque auxiliaire de Buenos Aires. Depuis, Bergoglio s’est efforcé d’empêcher que la réputation du cardinal Quarracino ou de Mgr Toledo ne soit entachée par les scandales qui se sont accumulés autour d’eux (4). Un post-scriptum macabre est venu s’ajouter à cette histoire en janvier 2017, lorsque Mgr Toledo, qui officiait depuis dix-huit ans comme curé dans sa ville natale, toujours impuni, fut accusé d’avoir assassiné un de ses amis de longue date dont il aurait falsifié le testament (5). Nous avons ici un aperçu des conséquences de la fameuse clémence de Bergoglio et nous commençons à avoir une idée des personnalités à qui il doit son ascension dans l’Église et avec lesquelles il s’est allié dans les charges qu’il occupait.

La caisse de retraite s'est retournée contre l'archidiocèse pour récupérer l'argent, et non contre la banque... Mille excuses.

résider, (en tous cas, c'est ce que son inertie m'inspire) dans une conception totalement erronée et dévoyée que le cardinal Bergoglio maintenant François, avait, et a toujours , de la miséricorde divine…

... de résumer ce qui, pour vous, serait totalement erroné et dévoyé dans la manière dont François voit la miséricorde divine ?

Soyez précis et vérifiez directement à partir de l'enseignement même du Pape et non pas à partir de ce que vous auriez lu sur des sites anti-François.

Ion

301 d'Amoris Laetitia

"301. Pour comprendre de manière appropriée pourquoi un discernement spécial est possible et nécessaire dans certaines situations dites ‘‘irrégulières’’, il y a une question qui doit toujours être prise en compte, de manière qu’on ne pense jamais qu’on veut diminuer les exigences de l’Évangile. L’Église a une solide réflexion sur les conditionnements et les circonstances atténuantes. Par conséquent, il n’est plus possible de dire que tous ceux qui se trouvent dans une certaine situation dite ‘‘irrégulière’’ vivent dans une situation de péché mortel, privés de la grâce sanctifiante. Les limites n’ont pas à voir uniquement avec une éventuelle méconnaissance de la norme. Un sujet, même connaissant bien la norme, peut avoir une grande difficulté à saisir les « valeurs comprises dans la norme »[339] ou peut se trouver dans des conditions concrètes qui ne lui permettent pas d’agir différemment et de prendre d’autres décisions sans une nouvelle faute. Comme les Pères synodaux l’ont si bien exprimé, « il peut exister des facteurs qui limitent la capacité de décision ».[340] Saint Thomas d’Aquin reconnaissait déjà qu’une personne peut posséder la grâce et la charité, mais ne pas pouvoir bien exercer quelques vertus,[341] en sorte que même si elle a toutes les vertus morales infuses, elle ne manifeste pas clairement l’existence de l’une d’entre elles, car l’exercice extérieur de cette vertu est rendu difficile : « Quand on dit que des saints n’ont pas certaines vertus, c’est en tant qu’ils éprouvent de la difficulté dans les actes de ces vertus, mais ils n’en possèdent pas moins les habitudes de toutes les vertus »."

Au sujet de l'interprétation faite par le pape lui-même d'Amoris Laetitia, regardez le blog de Jeanne Smits On ne peut pas la soupçonner de mentir, et le fac-similé sur le blog d'Yves Daoudal de la lettre du pape indiquant la seule interprétation possible n'est pas un faux et n'a jamais été démenti.

Quant à savoir si communier en état de péché mortel n'est pas répréhensible, regardez Judas, et vous aurez une idée de la gravité d'une communion sacrilège ("Aussitôt le démon entra dans son cœur" dit st Jean à ce sujet lors de la Cène). Ses tripes se sont répandus sur le sol alors qu'il se pendait (St Pierre en fait mention dans les Actes des Apôtres). Combien plus le scandale provoqué par l'incitation à communier. On atteint un stade dans l'ignominie, qui dépasse tout ce qui est imaginable.

... sans nous dire (mais c'est Adso qui était censé le faire et en est manifestement incapable) en quoi la conception de François de la miséricorde divine est totalement erronée et dévoyée.

Et encore une fois, personne, et encore moins le Pape François n'aurait laissé entendre qu'on pourrait communier en état de péché mortel. Cela, c'est ce que les anti-François veulent faire croire. La différence que vous semblez ne pas faire, c'est la faute grave qui est objective et la personne qui commet cette faute grave et qui ne commet pas forcément un péché mortel.

Mais tout cela a déjà été dit et répété maintes fois.

Et non, les blogs de Jeanne Smits ou Yves Daoudal ne m'intéressent pas. Nous sommes ici sur le FC.

Ion

c'est votre droit, mais de grâce épargnez nous votre mauvaise foi...

Et non, les blogs de Jeanne Smits ou Yves Daoudal ne m'intéressent pas. Nous sommes ici sur le FC.

Vous faites l'autruche. Plus dure sera la chute.

Ion. Relisez... Je vous en prie. "Il n'est plus possible de dire..." dans Amoris Laetitia. Selon vous cela veut dire quoi? Ou alors 2 et 2 ne sont pas 4.

Il n’est plus possible de dire que tous ceux qui se trouvent dans une certaine situation dite ‘‘irrégulière’’ vivent dans une situation de péché mortel, privés de la grâce sanctifiante (AL)

Il y est question de situation irrégulière, sans précision. Ce peut être par exemple la cohabitation. Il y est sous-entendu, s'ils ne sont pas privés de la grâce sanctifiante, qu'ils n'ont pas commis un péché mortel, autrement dit qu'une des conditions nécessaires à ce que leur faute soit un péché mortel n'était pas présente : la liberté, la pleine conscience, l'impossibilité de comprendre vraiment la norme ?

Donc, où est le problème ? Il n'y rien de plus traditionnel que d'affirmer qu'une personne qui n'a pas commis de péché mortel n'est pas privé de la grâce sanctifiante. Et il n'y rien de plus traditionnel que de sous-entendre qu'il ne suffit pas qu'une faute soit grave pour qu'il y ait péché mortel.

Où voyez-vous ici un dévoiement de la miséricorde divine ?

Ion

... que le Pape François prend bien soin d'écrire "... que tous ...", ce qui sous-entend que si tous ne vivent pas en état de péché mortel, certains y vivent.

D'où le nécessaire discernement pastoral.

Ion

de péché mortel en cas d'ignorance involontaire mais y'a t-il alors une connaissance minimale suffisante des vérités de la foi catholique pour accéder à la communion ? Et n'est-il pas plus urgent alors d'enseigner les vérités de la foi que de donner la communion ?
Un enfant de 7 ans qui fait sa première communion sait (ou doit savoir) ce qu'est un péché mortel (même si heureusement il ne les connait pas tous !).
En cas d'ignorance volontaire (refus !) la question ne se pose même pas.

... il faut revenir à la situation des ces personnes. Vivre en niant son premier et unique mariage, c'est vivre en niant son union à Dieu. Qu'on en soit inconscient ne change rien à l'affaire. Et si chemin il doit y avoir, ce chemin doit aboutir à la prise de conscience de la gravité de la situation.
C'est de la fausse miséricorde que de laisser croire que faire régulièrement des péchés objectivement mortels serait anodin.
Votre dévoué Paterculus

... objectivement mortel, cela n'existe pas. Le degré de gravité de la faute est quelque chose d'objectif. Pas la mortalité du péché.

Ion

... est un terme qui, appliqué au péché, en décrit la gravité. Mettez "matériellement" si vous voulez et cessez vos arguties.
VdP

1979-1992 : traversée du désert de Jorge Mario Bergoglio. Il faut attendre 1992 pour que l’archevêque de Buenos Aires, Mgr Quarracino, jadis ami de la junte, le sorte de son exil provincial et l’appelle comme évêque auxiliaire. On a dit que c’est le cardinal de Curie argentin Pironio qui a conseillé à l’archevêque de choisir Mgr JMB comme son successeur à Bs As « en raison de sa piété ». Mgr Pironio, évêque de Mar del Plata en 1972, exfiltré à Rome en 1975 pour échapper aux attentats, a constamment oscillé entre les montoneros et les juntes. Adepte de la théologie de la libération, guide spirituel et ami du jésuite révolutionnaire Mugica, confesseur de Paul VI, il n’en a pas moins rencontré à plusieurs reprises le général Videla et fait l’éloge de sa junte.(archives personnelles)

"C’est Mgr Toledo qui, en 1991, en tant que secrétaire du cardinal Quarracino, sauva le Père Bergoglio de l’exil intérieur auquel les jésuites l’avaient consigné et le fit nommer évêque auxiliaire de Buenos Aires." (version Benoît et moi)

A vrai dire, l'un n'empêche pas l'autre. Pironi propose et Toledo exécute. De même, on peut dire que l'exil intérieur de Bergoglio ne vient pas des "jésuites" mais du pouvoir politique argentin