Le Forum Catholique

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images/icones/1n.gif  ( 848156 )Le Pape ne veut pas d'une Eglise de célibataires! par Miserere (2018-05-26 08:48:59) 

Le Pape a défendu le rôle des femmes dans l'Église catholique en faisant remarquer qu'une «église masculine devient tristement une église de célibataires» qui sont «incapables d'amour» et «incapables de fécondité».

« La chose importante est que l'église est une femme qui a cette attitude d'épouse et de mère. Quand nous oublions cela, il est une Eglise mâle sans cette dimension, et devient malheureusement une église de célibataires qui vivent dans cet isolement, incapable amour, incapable de la fertilité. Sans la femme , l'Église ne va pas en avant , parce qu'elle est une femme , « il a noté dans son homélie qu'il a prononcée ce matin à la Casa Santa Marta.

Francisco a affirmé de cette manière que l'Église est «féminine» et «est une mère» et que lorsque cette caractéristique d'identification est manquante, elle devient «une association caritative ou une équipe de football».
Source
images/icones/1v.gif  ( 848159 )Le diable ou l'Eglise simple association caritative par Jean-Paul PARFU (2018-05-26 09:19:41) 
[en réponse à 848156]

François fait bien de parler de tout cela. Jamais le diable n'a autant été présent dans l'Eglise qu'aujourd'hui et jamais non plus l'Eglise n'a autant été une sorte d'ONG qu'aujourd'hui sous son pontificat ! C'est soit parce qu'il le sent, soit parce qu'il veut donner le change parce qu'il sent que les gens s'en rendent compte que le pape revient sans arrêt sur le diable ou l'Eglise comme simple association caritative.

Ce n'est pas parce que l'Eglise ne serait pas féminine qu'elle serait devenue une simple association caritative ou de football, mais parce que son horizon est devenu un horizon purement ... horizontal justement, purement naturel, seulement humaniste !

L'Eglise de François, c'est une obédience maçonnique de plus, c'est tout !
images/icones/1x.gif  ( 848160 )Préparer les esprits au mariage des prêtres par Jean-Paul PARFU (2018-05-26 09:41:11) 
[en réponse à 848159]

Il y a aussi la volonté, avec ce genre de déclarations "récurrentes", de préparer les fidèles au mariage des prêtres (et pas seulement à l'ordination d'hommes mariés qui se pratique déjà dans les Eglises catholiques orientales) et pourquoi pas non plus à l'ordination de prêtresses ?!

Tout cela est clair comme de l'eau de roche !
images/icones/fleche2.gif  ( 848162 )François n'est pas contre la conformation à une incohérence 'évangélique' par Scrutator Sapientiæ (2018-05-26 11:19:09) 
[en réponse à 848160]

Bonjour Jean-Paul PARFU,

Est-il possible de faire confiance à quelqu'un, quel qu'il soit,

- qui se dit et se veut tout à fait contre une certaine forme de "néo-libéralisme", en matière économique et sociale,

mais

- qui n'est pas du tout contre l'installation des catholiques dans l'antichambre de l'approbation d'un certain type de "néo-libéralisme", en matière axiologique et morale ?

De même, est-il possible de faire confiance à quelqu'un, quel qu'il soit,

- qui se dit et se veut tout à fait contre la "déconstruction" et la "libération" néo-libérales, à l'égard de ce qui est régulateur et sécurisant, dans les domaines du droit et de la politique, au bénéfice légitime des populations, en matière économique et sociale,

mais

- qui n'est pas du tout contre la "déconstruction" et la "libération" post-modernes vis-à-vis de ce qui est éclairant, exigeant, informatif, inspirateur, dans les dogmes catholiques et les vertus chrétiennes, au bénéfice légitime des catholiques, dans les domaines de la religion et de la morale ?

De même encore, considérez un instant la conception de "l'esprit de l'Evangile" la plus honnêtement et lucidement attribuable à François ou, en tout cas, à bon nombre de ses "amis", sans que ces "amis" soient, le plus souvent, contredits ou démentis par leur inspirateur : n'avez-vous pas déjà remarqué que leur "esprit de l'Evangile" est un esprit de contournement, de dépassement, de destitution, de détournement, d'évitement ou d'occultation de bon nombre de versets présents dans le Nouveau Testament, en général, et dans les Evangiles, en particulier ?

Que penser, en effet, d'un "esprit de l'Evangile" qui ne prend pas appui sur bon nombre de versets matthéens, marciens, lucaniens, johanniques, pauliniens, pétriniens, ou, en tout cas, que penser du caractère catholique d'un "esprit de l'Evangile" qui ne prend pas appui sur la prise en compte la plus éclairante, exigeante, orthodoxe et réaliste qui soit de ces versets, dans l'Eglise catholique, par les Pères et par les Docteurs de l'Eglise ?

Conclusion : François n'est pas contre la conformation des fidèles catholiques à une incohérence "évangélique" ou, si vous préférez, à un "évangélisme" qui ne sera pas uniquement incohérent, mais qui sera également inconséquent, voire inconsistant, sinon insignifiant, face à l'esprit du monde, lequel ne règne pas seulement en matière politique, matérielle et sociale, mais règne avant tout en matière religieuse, spirituelle et morale.

Nous sommes ici en présence d'un catholicisme ou, en tout cas, d'un risque d'apparition ou d'institution d'un catholicisme infiniment plus horizontal que théologal et infiniment plus sentimental que réaliste, comme on le voit au contact d'au moins trois lignes de pensée et d'action "évangéliques" :

- l'intercultualisme, inter-confessionnel voire interreligieux,

- l'immigrationnisme, non opposé à la colonisation de l'Europe,

- l'homosexualisme, non opposé, notamment, au catholicisme LGBT.

Nous sommes aussi en présence des conséquences les plus récentes de l'inversion des valeurs à laquelle nous avons droit depuis 1945 ou, en tout cas, depuis 1965, notamment dans les domaines de la foi et des moeurs, et cela devrait enfin commencer à faire réfléchir bien des fidèles qui ne voient pas encore où est le problème, alors que celui-ci a commencé à se manifester en plénitude très en amont de l'élection du prédécesseur du prédécesseur du pape François.

Bonne journée.

Scrutator.
images/icones/1f.gif  ( 848167 )elle serait devenue par AVV-VVK (2018-05-26 14:35:02) 
[en réponse à 848159]

Les conclusions de ses méditations sont parfois bizarres, même au bord de la banalité.
Et le mot mâle?
images/icones/1v.gif  ( 848161 )François se contredit par jejomau (2018-05-26 10:55:41) 
[en réponse à 848156]

c'est lui-même qui dit, pour faire passer le pilule de la parité gauchiste (marxiste) au sein de l'Eglise qu'il essaie de subvertir:

« La chose importante est que l'église est une femme qui a cette attitude d'épouse et de mère"


En tant que "épouse", la femme se doit d'être au côté de son homme qui, en ce qui le concerne, est aux tâches de la Cité. Elle est là pour l'accompagner de ses prières, de son soutien moral

En tant que "mère", elle a pour finalité la procréation et la conduite de sa maison en s'occuppant des enfants (pour l'essentiel) et des diverses tâches domestiques nombreuses et importantes


PAR CONSEQUENT : elle n'a rien à faire dans des rôles qui ne lui sont pas dévolus, au risque d'ailleurs de diminuer l'homme et de l'éjecter des postes pour lesquels Dieu l'appelle afin de remplir sa vocation de mâle !
images/icones/hein.gif  ( 848163 )Autre explication par Aigle (2018-05-26 11:45:14) 
[en réponse à 848161]

Depuis quelques semaines les milieux libéraux (en France Golias ou La Vie) commencent à prendre leur distance d'avec le pontife heureusement régnant. Ils regrettent de ne pas voir venir de vraies réformes (c'est à dire de vraies capitulations devant l'esprit du temps présent).

François prépare t il de telles réformes au risque de déclencher une crise majeure voire un schisme ? Ou donne t il par démagogie ou simple habileté tactique quelques gages au camp des promoteurs des réformes ?

On rappèlera qu il a accueilli avec joue Christine Lagarde mais qu ''il vient pourtant de condamner la dérive économique actuelle ...
images/icones/fleche2.gif  ( 848164 )Si je puis me permettre, la contradiction n'est pas là. par Scrutator Sapientiæ (2018-05-26 11:53:04) 
[en réponse à 848161]

Bonjour jejomau,

Je suis de ceux qui vous l'ont déjà dit, mais je persiste à ne pas comprendre vos allusions au caractère "marxiste" de l'inspiration conciliatrice ad extra et transformatrice ad intra qui est à l'oeuvre, dans l'Eglise catholique, depuis à présent plus d'un demi-siècle voire près de trois quarts de siècle, sauf si vous faites référence au cardinal Marx.

Je vous encourage donc à vous poser à nouveaux frais la question de l'ampleur et de la portée de l'influence, certes indirecte, mais néanmoins effective, du mode de raisonnement, notamment "herméneutiste", initié par Schleiermacher et du mode de raisonnement, notamment "historiciste", initié par Hegel, alors qu'une espèce d'articulation ou de coopération entre ces deux modes de raisonnement est repérable dès le début de l'avant-Concile sous Pie XII, chez quelques théologiens "proto-conciliaires".

Et je ne parle pas de l'influence du mode de raisonnement "heideggérien", notamment sur Bultmann et Rahner, ni de l'influence du mode de raisonnement "lévinassien"

- sur bon nombre de ceux qui réduisent la religion chrétienne à une éthique au service de l'autre,

ou

- sur bon nombre de ceux qui tirent parti d'une philosophie de l'intersubjectivité et d'une théologie du dialogue et de la rencontre pour dénaturer le regard et le discours de l'Eglise catholique ou, en tout cas, de bon nombre d'hommes d'Eglise, sur la religion chrétienne et sur les religions non chrétiennes.

La contradiction "évangélique", en l'occurrence, se situe, à mon sens, à ce niveau :

- d'un côté on nous dit que l'Eglise doit continuer à être épouse et mère, c'est-à-dire épouse de Dieu, Père, Fils, Esprit, et mère des hommes, avant tout en vue de leur salut, et non, bien sûr, épouse du monde et mère des hommes, seulement en vue de leur bonheur,

et

- d'un autre côté, on nous dit que l'Eglise doit commencer, ou continuer davantage, à être soeur et servante, au bénéfice des confessions chrétiennes non catholiques, des religions non chrétiennes, de telle conception agnostique et humaniste de l'homme et du monde contemporains.

Bonne journée.

Scrutator.
images/icones/hein.gif  ( 848166 )Quel lien avec l'intervention du Pape ?? par Rodolphe (2018-05-26 13:46:36) 
[en réponse à 848164]

...Laquelle porte sur la dimension féminine de l'Eglise découlant en particulier de la place faite à Marie.

En quoi cet enseignement serait-il déviant ?

Il est, pour le coup, dans la droite de Redemptoris Mater:

"L'Eglise «devient une Mère grâce à la parole de Dieu qu'elle reçoit avec fidélité» 122. Comme Marie qui a cru la première, accueillant la parole de Dieu qui lui était révélée à l'Annonciation et lui restant fidèle en toutes ses épreuves jusqu'à la Croix, ainsi l'Eglise devient Mère lorsque, accueillant avec fidélité la parole de Dieu, «par la prédication et par le baptême, elle engendre, à une vie nouvelle et immortelle, des fils conçus du Saint-Esprit et nés de Dieu» 123. Ce caractère «maternel» de l'Eglise a été exprimé d'une manière particulièrement vivante par l'Apôtre des Nations, quand il écrivait: «Mes petits enfants, vous que j'enfante à nouveau dans la douleur jusqu'à ce que le Christ soit formé en vous» (Ga 4, 19). Ces paroles de saint Paul contiennent un indice intéressant de la conscience qu'avait l'Eglise primitive, en fonction de son service apostolique parmi les hommes, d'être mère. Une telle conscience permettait et permet encore à l'Eglise d'envisager le mystère de sa vie et de sa mission selon l'exemple de la Mère du Fils qui est «l'aîné d'une multitude de frères» (Rm 8, 29).

On peut dire que l'Eglise apprend de Marie ce qu'est sa propre maternité: elle reconnaît la dimension maternelle de sa vocation, liée essentiellement à sa nature sacramentelle, «en contemplant la sainteté mystérieuse de la Vierge et en imitant sa charité, en accomplissant fidèlement la volonté du Père» 124. Si l'Eglise est le signe et le moyen de l'union intime avec Dieu, elle l'est en raison de sa maternité, parce que, vivifiée par l'Esprit, elle «engendre» des fils et des filles de la famille humaine à une vie nouvelle dans le Christ. Car, de même que Marie est au service du mystère de l'Incarnation, de même l'Eglise demeure au service du mystère de l'adoption filiale par la grâce".

J'ai le sentiment que votre propos est "plaqué" et sans réel lien avec le sujet.
images/icones/bravo.gif  ( 848177 )Ouf ! par Rémi (2018-05-26 18:53:10) 
[en réponse à 848166]

Du bon sens, comme qui dirait ...


(je sens qu'on va l'user jusqu'à la corde, celle-là ... )
images/icones/fleche2.gif  ( 848285 )J'ai essayé de répondre à ce qu'a écrit jejomau. par Scrutator Sapientiæ (2018-05-31 07:06:21) 
[en réponse à 848166]

Bonjour Rodolphe,

Je vous prie de m'excuser, mais je n'ai fait qu'essayer de répondre à ce qu'a écrit jejomau.

A mon sens, la contradiction n'est pas tant entre telle et telle conception du rôle de l'Eglise, en tant qu'épouse et mère, qu'entre la vision d'après laquelle l'Eglise doit être évangélisatrice, et celle selon laquelle, "en même temps", l'Eglise peut être consensualisatrice.

J'essaye de développer ma vision des choses, un peu plus bas, au sein de ce fil, mon idée étant qu'une évangélisation digne de ce nom, donc "en plénitude", en provenance de l'intérieur et à destination de l'extérieur de l'Eglise catholique, n'est certainement pas consensuelle, notamment dans le domaine de la religion.

Je vous remercie pour votre compréhension et vous souhaite une bonne journée.

Scrutator.
images/icones/neutre.gif  ( 848172 )[réponse] par jejomau (2018-05-26 17:19:26) 
[en réponse à 848164]

En réalité, le mot "marxiste" que je place dans mon post suit directement la "parité".. Qui est aujourd'hui un concept imposé au forceps à toute la société… lequel est tiré directement du "féminisme" qui, pour le coup, est une notion marxiste issue du XX° siècle .


Par ce biais, on tend à imposer une égalité totale (un égalitarisme plutôt ) entre les personnes. Egalité qui va plus loin que celle admise par l'Eglise parlant d'une "égale dignité" de l'homme et de la femme dans une "complémentarité" respectueuses des genres. Avec la parité, on a en fait une subversion habile puisqu'on veut faire croire que le rôle de l'homme est totalement interchangeable avec celui dû à la femmes et que même les genres sont interchangeables.

Ce que l'Eglise ne reconnaît pas. Saint Joseph, c'est celui qui travaille, nourrit sa famille et la protège. La Saint Vierge, c'est celle qui est pleinement Mère avec son Fils et pleinement Epouse…

François semble vouloir désormais casser ce modèle ...
images/icones/nounours.gif  ( 848235 )marxisme et féminisme ? pas vraiment par Luc Perrin (2018-05-29 18:50:22) 
[en réponse à 848172]

Je n'ai jamais lu que Karl Marx, Engels, Lénine et Staline aient jamais été "féministes", ni Mao et Kim Jong Un moins encore. Il y a bien eu des essais au tout début de la Russie soviétique pour détruire la famille bourgeoise mais ça n'a pas duré longtemps. Rosa Luxemburg a été exécutée en 1919 si l'on veut trouver une figure marxiste théoricienne mais son axe n'était pas le féminisme.

Si c'est pour mettre les femmes en usine et dans les champs, sur les chantiers et à conduire des camions oui mais nos régimes ultra-libéraux en font autant.

En revanche, le féminisme américain - celui qui s'impose en Europe de façon plus délirante chaque jour et le discours du Pape ne peut être séparé de ce contexte occidental - est bien ancré dans le libéralisme le plus pervers qui soit. C'est le libéralisme et non le marxisme qui fait de l'individu un "souverain" et une entité interchangeable qui va jusqu'à nier les sexes, la biologie etc.

Une ministre pense instaurer la parité dans les musées ... elle n'est pas communiste et aucun régime marxiste n'a eu une idée aussi fantasmagorique.

Rendez donc au César, au Léviathan libéral ce qui lui revient et en effet, le marxisme n'est plus aujourd'hui de saison pas même en Chine continentale ou à Cuba c'est dire.

ps. quant à célébrer le rôle des femmes dans l'Église, le pape régnant en effet ne fait que prendre une longue suite. Faut-il pour cela dénigrer ainsi le célibat ? Qui est le fait du sacerdoce latin, des religieuses (ne sont-elles pas des femmes alors ?), des vierges consacrées (qui sont-elles ?), de tout le collège épiscopal ?

images/icones/fleche3.gif  ( 848245 )le féminisme et le marxisme par jejomau (2018-05-29 23:58:42) 
[en réponse à 848235]

Le marxisme qui s'impose sous l'ère stalinienne fige effectivement la société qui l'adopte dans les années cinquante. Et il est parfaitement vrai qu'à l'Est de l'Europe, l'ordre nouveau qui s'installe peut perdurer en bloquant la dynamique révolutionnaire théorisée par Marx et Engels puis initialisée avec Lénine, TrotsKy et bien d'autres. Cela arrange bien les élites au pouvoir. Donc quelque part je rejoins votre idée d'un marxisme qui va conserver le modèle de famille stable que tout un chacun a connu dans son enfance et qui était celui qui avait été transmis à travers les siècles.
En Occident, et en particulier aux USA, le modèle de la société libérale permet le développement d'un individualisme toujours plus renforcé en même temps que les structures de la société évoluent sous l'influence de progres technologiques jamais atteint jusque ici par l'homme. Vous faites référence d'ailleurs à ces progrès biologiques extraordinaires (liés à la génétique, renforcées par la numérisation des données, les progres mirifiques de la robotique…) qui auraient alors amené le féminisme.

En réalité, le féminisme, comme ce qui tourne autour de ce concept, repose d'abord sur l'idée de la substitution du concept de "classe prolétarienne". Cette frange du marxisme très minoritaire à ses débuts(puisqu'elle ne collait pas avec les "canons" marxiste de l'orthodoxie en vogue reposant sur le concept en vogue de la "classe ouvrière"), amenant aussi une différenciation au sein du prolétariat du fait de la fracture raciale ou de genre (tout comme toute différenciation), ne sont pas considérés comme étant le cœur du projet émancipateur de la révolution. Pourtant, contrairement à ce que vous pensez, certains théoriciens du départ posent déjà des jalons et entrevoient l'œuvre de la révolution dans cette différenciation avec le féminisme. Ainsi ENgels justement.
Dans "L’Origine de la famille, de la propriété et de l’État" de Friedrich Engels. Le sous-titre de l’ouvrage indique l’objet : « à la lumière des recherches de Lewis H. Morgan ». Or Morgan est l’auteur d’une étude majeure sur la vie et l’organisation des Iroquois du nord de l’État de New York en 1877 intitulé La Société archaïque (1985). Considéré comme le fondateur de l’anthropologie moderne, Morgan propose une étude originale et détaillée de la population indigène rédigée en direction des colons d’Amérique du Nord et d’Europe. Contre la vague de morale victorienne, Morgan fait notamment remarquer que les femmes iroquoises n’étaient pas soumises par l’oppression patriarcale…. Voyez le cheminement !

Il y a, de ce fait, un grand nombre d’ouvrages qui discutent les contributions de Morgan et Engels au sein de la théorie féministe marxiste avec essentiellement: Vogel en 1983; Bezanson and Luxton en 2006.

Dans States of Race, par exemple, les auteur(e)s de l’ouvrage proposent une critique profonde du capitalisme en s’attachant aux expériences des femmes racialisées, migrantes et indigènes (2010). Ainsi :

La tradition intellectuelle féministe et antiraciste dans laquelle s’inscrivent les coordinatrices de cette anthologie est le fruit d’une longue histoire. Les femmes indigènes furent les premières à porter une puissante critique contre la société blanche colonialiste au Canada et à analyser la persistance des pratiques coloniales […] Le colonialisme a toujours opéré à travers le genre […] De nos jours, avec la « disparition » de centaines de femmes indigènes – des femmes présumées assassinées –, nous sommes quotidiennement confronté•es à ce que les chercheuses indigènes entendent quand elles écrivent que c’est par la violence sexuelle qu’on pratique le colonialisme (Razack, Smith and Thobani, 2010: 1-2).


Comme on le voit, on est loin du développement de la société libérale Américaine et des progrès de la biologie. Il existe bel et bien aujourd'hui un véritable fondement marxiste dans le développment du féminisme et de ce qui l'entoure. Ce dont on ne prend peut-être pas assez conscience je crois.

Et effectivement aussi, je vous rejoins quelque part en soulignant que ce fondement a pris naissance en Occident dans la continuité du bouillonnement intellectuel qui continuait à donner ses fruits (bons et mauvais) dans notre société libérale… quand à l'Est, tout s'était figé. Répétons le encore une fois.

Un autre exemple encore dans les travaux de Leith Mulling sur la race et le genre dans la formation de la classe ouvrière aux états-unis (Mulling, 1997). En tant qu’anthropologue féministe et antiraciste, elle axe son travail sur des enjeux qui concernent la participation des femmes dans la production déjà identifiée par Engels dans son "Origine de la famille, de l’État et de la propriété."

Je ne sais pas si on peut dire que le marxisme a mué. En revanche, on peut , sans coup férir, reconnaître les fondements marxistes dans le féminisme qui a pris naissance dans la société libérale et qui a su se structurer de façon puissante sous l'influence Gramscienne au point aujourd'hui d'occuper les appareils d'Etat pour imposer son point de vue dans le cadre non-avoué d'une véritable "lutte des classes" .

images/icones/info2.gif  ( 848269 )Judith Butler marxiste ? absolument pas par Luc Perrin (2018-05-30 19:05:26) 
[en réponse à 848245]

Je pense que vous faîtes fausse route complètement et même que c'est un contre-sens complet de relier le féminisme radical actuel, de souche américaine ce qui exclut quasiment par principe une matrice marxiste, avec un quelconque marxisme.

Précisément le monde académique français a été très tardivement contaminé - c'est fait désormais et même avec une fièvre de type Ebola et Mme Valaud-Belkacem puis Mmes Schiappa et Nyssen en sont des exemples frappants - du fait de la dominante marxiste en France.

La lutte des classes, la dimension économique et sociale prévalaient sur tout autre aspect.

Les Gender studies - promues par le féminisme radical baptisé féminazisme aux USA - se sont heurtées longtemps en France aux études sociales : la critique est d'ailleurs pertinente. Dans les romans de Zola, est-ce le "gender" et ses imaginaires qui priment ou le capitalisme qui abrutit et écrase les femmes, les hommes, les jeunes, les vieux, les enfants ? Clairement le "gender" est une affaire bourgeoise et de classes supérieures. La culture académique marxiste française a été un obstacle à ces gender studies et pas un tremplin.
Leur explosion récente est un indice parmi d'autres de l'américanisation galopante de la société française, américanisation fortement voulue par l'UE (cf. l'écrasement de la Grèce et le tout récent coup d'État "légal" en Italie : c'est un peu comme si la reine Elisabeth II avait désigné un Premier ministre dans la Minorité en refusant celui de la Majorité ...).

Bref ce n'est pas le vieux anti-familialisme du marxisme expérimental des années 1900-1925 qui pèse ici mais bien une variante du libéralisme, libéralisme qui exacerbe toutes ses contradictions - un individualisme devenu fou prêt à détruire l'être humain et l'univers - en qui Pie IX voyait la pire des pestes frappant l'humanité et l'Église.

ps. le stalinisme avait au contraire rétabli la notion de famille et je vous rappelle que le PCF s'est très longtemps opposé comme l'Église à l'avortement.
images/icones/5a.gif  ( 848276 )Un « contre sens », vous êtes sûr ? par XA (2018-05-30 21:09:33) 
[en réponse à 848269]

Le truc de jejomau, c’est surtout le bon sens, d’ordinaire...

XA
images/icones/fleche3.gif  ( 848291 )mais si Judith Butler est marxiste dans l'âme par jejomau (2018-05-31 11:15:26) 
[en réponse à 848269]

le marxisme canal historique


Théorisé avec Marx , il s'inscrit dans l'Histoire avec Lénine et ses complices et est "figé" par Staline surtout après la seconde guerre mondiale. Qu'est-ce à dire ? Il signifie que littéralement parlant, la société ne bouge plus. Oui, la famille traditionnelle reste celle qui est connue depuis plusieurs siècles; l'avortement n'est pas concevable; le patriarcat est de mise. Le marxisme stalinien fige tout. Sur le plan linguistique aussi, le russe n'évolue plus. Sur le plan technologique également… Simplement parce que Staline ne termine pas l'œuvre de la Révolution. Il l'arrête à un moment donné.

A l'Ouest, le monde continue à évoluer, à bouger, à inventer. Vous décriez l'individualisme mais le capitalisme , c'est aussi l'individualisme et la liberté de penser. Effectivement, dans le foisonnement intellectuel et philosophique, Edith Butler, comme d'autres s'inscrit dans le Libéralisme et manifeste son individualisme.


Pourtant ce courant de pensée, extrêmement minoritaire au départ, prend une forme aujourd'hui structurée et s'est répandue de l'Amérique à l'Europe jusqu'à infiltrer les Etats et l'Eglise catholique en ce qui nous concerne. Pourquoi ?


Le marxisme - nouveau courant


Autant le marxisme semble (dans les années 70) être incarné à l'Est par le "canal historique" de la Révolution, autant il se cherche en Occident et surtout à partir des années 80-90 quand le mur de Berlin s'effondre provoquant l'effondrement apparent du marxisme.

C'est là qu'il faut - à mon avis - rattacher la petite corne naissante et encore cachée du féminisme (liée au genre par ailleurs) au marxisme.
Il est d'ailleurs significatif que ce soit la gauche post-marxiste (et toujours marxisante dans son essence) qui s'empare de cette théorie et la structure dans un courant de pensée plus vaste englobant le mode de fonctionnement de la société à travers son appareil productif.

La question de fond qui se pose au départ, c'est celle-ci : "Faut-il abandonner le concept de lutte des classes ?"

Le féminisme répond à cette question avec le marxisme. Désormais, la femme doit s'émanciper et dans ce shéma marxiste, prendre les rouages qui structurent la domination sur autrui (ici l'homme). Le Genre doit renverser le statut millénaire de la complémentarité entre l'homme et la femme dans une révolution sociétale, etc...

Je veux insister sur un point important que vous avez quelque part souligner dans votre post et que je rejoins en partie. Vous faites allusion aux romans de Zola et indirectement au contexte dans lequel surgit le marxisme et pour qui il est destiné : des classes laborieuses soumises à une bourgeoisie toute puissante qui détient le pouvoir. Ce terreau n'existe plus dans les années 70-80-90 : l'idéologie féministe "queer" naît chez des bourgeois(es) et des intellectuel(les) qui tiennent le haut du pavé. Cette idéologie fait donc sa révolution en douce chez les puissants et va essayer aujourd'hui - à notre époque - tenter de s'accomplir totalement dans les populations imposée d'en haut. En se dévoilant enfin comme ce qu'elle est.

C'est cela qui trompe et qui change la donne : on n'a pas vu venir cette révolution. Qui en est bien une. Fondée et structurée sur cet outil remarquable que constitue le marxisme en tant que tel.

Ainsi, Une étude belge intitulée "Barricade 2011, Quand le plancher craque, – les moteurs de la mobilisation féminine" expose les différents courants féministes et remarque ceci:

"Pour le courant féministe marxiste, il faut abolir la société capitaliste divisée en classes et cela mettra fin automatiquement à l’oppression des femmes."


Quoi de plus clair ?
Pour ces féministes marxistes, on revendiquera des réformes concrètes concernant l’égalité des chances dans l’emploi, l’éducation, la création de garderies, les salaires, l’avortement libre et gratuit, etc. Pour atteindre ces buts, les féministes marxistes tablent sur l’évolution des lois, des manifestations, la mise en place de groupes de discussion. Pour les féministes radicales, le renversement du patriarcat est prioritaire via la réappropriation par les femmes du contrôle de leur propre corps, la création d’alternatives, d’espaces exclusivement féminins, par des offensives directes contre le patriarcat (manifestations contre la pornographie, les concours de beauté, les déploiements militaires, les mutilations sexuelles, etc.). Les féministes radicales sont opposées à la mixité dans les réunions et débats….

Il y a toute une dynamique (organisée) dans le but de re-structurer la société..

Au plan mondial, on assiste aussi à la même évolution révolutionnaire avec la Conférence de Bucarest en 1974 (contraception), de Mexico en 1984 (objectifs anti natalistes dans les pays en voie de développement), la Conférence du Caire en 1994 (avortement), mais surtout la Conférence de Pékin en 1995 abordant la théorie du Genre. Le Genre et le féminisme est mondialisé dans le cadre d'une véritable révolution culturelle (source Gramscienne marxisante). Marguerite Peeters écrit :

Les féministes considèrent la structure anthropologique différente de celle de l'homme, comme une construction de la société patriarcale : la modernité ne fait pas partie du rôle de la femme. C'est une fonction qu'elle remplit pour la société


Voilà une analyse complètement marxiste, non ?

Pourquoi le féminisme "queer" est-il marxiste ?

Je laisse Mgr Tony Anatrella, psychanaliste, dire tout ceci, il le fera mieux que moi.

« La Théorie du Gender soutient une vision complémentaire du constructivisme. Elle est le résultat de diverses approches liées au marxisme, à la psychanalyse, au structuralisme et à la philosophie de la déconstruction (Jacques Derrida). La théorie du Gender se définit autour de trois concepts :
- Plutôt que de parler de la différence sexuelle au fondement de l’être et du lien social, on préfère retenir la notion de genre féminin et de genre masculin de l’homme et de la femme ; il y aurait ainsi deux genres et un genre neutre duquel dépendraient toutes les autres formes « d’orientation sexuelle».
- Le féminin et le masculin sont présentés dans une relation de dominant/dominé, de lutte de pouvoir, de la guerre des sexes sur un modèle quasi marxiste.
- Les hommes et les femmes doivent être égaux en tout point. Certains en viennent même à dire que la paternité est une injustice car les femmes ne peuvent y accéder. Il faudrait donc éviter d’en parler au même titre que la grossesse est une injustice car seules les femmes ont à subir cette contrainte. C’est pourquoi la loi civile doit corriger toutes les injustices de la Nature.
- L’indétermination de la sexualité est un nouveau critère à retenir et doit avoir des conséquences politiques et juridiques. Il faut inscrire l’indifférence sexuelle dans la loi. L’asexualité ferait donc loi pour définir les relations humaines, le couple, le mariage et la filiation.



« La Théorie du Gender se présente ainsi comme une nouvelle libération sociale et subjective de la personne et nous promet l’émancipation subjective de la différence sexuelle. Elle a une dimension sociologique et une dimension psychologique. Du point de vue sociologique, on ne parle plus d’homme et de femme, mais de genre masculin et de genre féminin qui sont le produit de la culture. Les identités sexuelles dépendent des rôles sociaux attribués aux uns et aux autres. Dans cette perspective, les identités masculine et féminine ne sont que des constructions sociales. C’est pourquoi on affirme qu’avant d’être un homme ou une femme, nous sommes tous des êtres humains. La différence des sexes est toute relative et n’est pas plus importante que la couleur des cheveux. C’est la société qui nous dit comment doit être un homme et comment doit être une femme. Les relations entre les hommes et les femmes (dominant/dominé) se sont essentiellement définies en termes de rapports de force dont les femmes doivent se libérer. Pour être vraiment libre, la société doit se féminiser (théorie de Judith Butler) et les femmes doivent refuser la pénétration sexuelle, même pour la procréation, car il s’agit d’un acte de domination de la part des hommes. Les femmes doivent prendre le pouvoir dans tous les domaines de la vie et même contraindre la société à parler au féminin afin de s’émanciper de l’autorité des hommes. Les mouvements féministes sont très inspirés par toutes ces idées. Il est à noter que dès le début et encore actuellement, les mouvements féministes marqués par le refus de la procréation, revendiquant la contraception, puis l’avortement et maintenant le déni de la pénétration sexuelle, ont souvent été dirigés par des femmes lesbiennes."

images/icones/rose.gif  ( 848234 )Marie contre Marthe ? impossible par Luc Perrin (2018-05-29 18:29:00) 
[en réponse à 848164]

cher Scrutator Sapientiae,

j'avais mieux compris votre 1er post que celui-ci. Impossible d'opposer la figure de Marie et la figure de Marthe pour l'Église : sans la charité, la foi est vaine et vice versa.

Avec sa maladresse d'expression habituelle et calculée, le Saint-Père est en effet dans la contradiction première que vous avez soulevé : d'un côté le catholicisme intégral dont il reste l'héritier à travers la Doctrine sociale de l'Église, bien digérée par la Société de Jésus arrupiste où il a été formé des années durant et dans le contexte de l'Amérique latine avec Medellin et les théologies de la Libération, de l'autre le catholicisme néo-libéral néo-moderniste kaspérite dont il se dit le disciple.
L'un est anti-libéral par essence et dans ses actes (Marie et surtout Marthe), l'autre court après la "popularité" des sondages et des couvertures des media à 99,5% libéraux donc agents du libéralisme destructeur qu'on dit combattre de la main droite et qu'on caresse de la main gauche.

En effet cette contradiction existait avant François mais elle était atténuée, déguisée, maquillée à la façon du président français dans un "en même temps" qui se voulait unificateur et tentait néanmoins de préserver la primauté de l'intégralisme sur la compromission : Paul VI a excellé dans cette exercice de la fausse synthèse.
Le pape François poursuit dans cette voie mais il ne fait plus l'effort d'enrober les contradictions d'où les grincements des rouages qui deviennent de plus en plus stridents avec les années. D'autant qu'il fait du kaspérisme en éthique, le môle d'intransigeance intégraliste que de Paul VI à Benoît XVI, les papes avaient conservé tout en mettant, c'est normal, de l'huile bénite ici et là (personnalisme etc.).
Le risque est bien le MASDU annoncé par l'abbé de Nantes il y a 50 ans non pas parce que Marthe est à l'oeuvre à côté de Marie mais parce que la Sainte Trinité n'est plus le point focal : on se rejoint sur cet horizontalisme "sympa", joyeux, heureux presque béat, qui s'émerveille chaque seconde sur "le monde" où le Malin règne en maître incontesté. Et Dieu sait si les horreurs horrifiques abondent de nos jours.

Parfois dans le gaudete perpétuel romain, j'ai l'impression d'être dans la "Vie de Brian" plus que dans la Via crucis ...
images/icones/fleche2.gif  ( 848284 )La contradiction est entre évangélisation et consensualisation. par Scrutator Sapientiæ (2018-05-31 06:45:26) 
[en réponse à 848234]

Bonjour et merci, Luc Perrin.

1. Voici ce que j'ai écrit :

"La contradiction "évangélique", en l'occurrence, se situe, à mon sens, à ce niveau :

- d'un côté on nous dit que l'Eglise doit continuer à être épouse et mère, c'est-à-dire épouse de Dieu, Père, Fils, Esprit, et mère des hommes, avant tout en vue de leur salut, et non, bien sûr, épouse du monde et mère des hommes, seulement en vue de leur bonheur,

et

- d'un autre côté, on nous dit que l'Eglise doit commencer, ou continuer davantage, à être soeur et servante, au bénéfice des confessions chrétiennes non catholiques, des religions non chrétiennes, de telle conception agnostique et humaniste de l'homme et du monde contemporains."

2. Ce que j'ai écrit revient à dire ceci : nous sommes en présence de clercs

- qui veulent bien que l'Eglise catholique soit épouse et mère au bénéfice de tous, donc notamment au bénéfice des PERSONNES chrétiennes non catholiques, des PERSONNES croyantes non chrétiens, des PERSONNES humaines non croyantes qui font partie du monde contemporain,

MAIS

- qui ne veulent pas que l'Eglise soit épouse et mère AU POINT QUE CELA SOIT au préjudice des CONFESSIONS chrétiennes non catholiques, des RELIGIONS non chrétiennes, des CONCEPTIONS agnostiques et humanistes qui font partie du monde contemporain.

3. A mon avis, c'est pour cette raison qu'il existe une tendance ou une tentation, d'après laquelle il ne faut plus que l'Eglise soit avant tout Mater et Magistra, d'une manière dissensuelle, notamment dans l'ordre du croire, et selon laquelle il faut que l'Eglise soit seulement Soror et Ancilla, d'une manière consensuelle, y compris dans l'ordre du croire.

4. Je ne suis donc pas en train de demander à Marie de dire ce qu'elle a à dire et de faire ce qu'elle à faire contre Marthe, mais je suis en train de dire qu'à partir du moment où l'Eglise ne veut plus incarner avant tout, d'une manière pacifique, mais certes pas consensuelle,

- une alternative catholicisante, face aux PERSONNES chrétiennes non catholiques ET face aux CONFESSIONS chrétiennes non catholiques,

et

- une alternative christianisatrice, face aux PERSONNES croyantes non chrétiennes ET face aux RELIGIONS non chrétiennes,

elle se condamne à incarner seulement un "accompagnement humanisateur", au point d'en faire un accompagnement légitimateur des confessions chrétiennes non catholiques et des religions non chrétiennes, sans que cela "concurrence" quelque confession chrétienne non catholique que ce soit, ou quelque religion non chrétienne que ce soit.

5. Nous sommes ainsi en présence de la vision selon laquelle plus on est catholique et plus on se doit d'être dans le "respect total", non seulement à l'égard des PERSONNES chrétiennes non catholiques et des PERSONNES non chrétiennes, mais aussi vis-à-vis des CONFESSIONS chrétiennes non catholiques et des RELIGIONS non chrétiennes.

6. Cette vision n'est plus catholique confessante, voire n'est plus missionnaire ni trinitaire (comme vous le dites vous-même), dans la plénitude de chacun de ces termes, mais veut néanmoins avoir en elle une raison d'être, notamment dans le cadre de la promotion des droits de l'homme et du vivre-ensemble.

Le "match" n'est donc pas entre Marthe et Marie, mais entre, d'un côté, Marthe et Marie, et, de l'autre côté, une autocensure "évangélique", ou plutôt horizontale et humanitaire, dont on peut se demander si elle n'est pas devenue, pour elle-même, sa propre raison d'être, sinon sa seule raison d'être.

Ici.

7. C'est un peu comme si l'on disait qu'un croyant non chrétien qui se convertit, sous la conduite et en direction de Jésus-Christ, ne le fait pas dans le cadre de son abandon d'une religion erronée et de son adhésion à la religion révélée, mais dans celui de l'évolution légitime de sa sensibilité et de sa subjectivité.

8. Et c'est aussi comme si l'on disait que toute évolution de la sensibilité et de la subjectivité étant légitime, en matière religieuse, dès lors qu'elle est pensée et vécue dans la sincérité et dans la tolérance, il est tout aussi fécond, non d'un point de vue resté chrétien, mais d'un point de vue qui, désormais, n'est plus que christique (ou kungien), que les uns évoluent en se rapprochant de Jésus-Christ, et que les autres évoluent en s'éloignant de lui, le plus important étant que les uns et les autres communient tous ensemble dans une même "foi en l'homme", laquelle n'est pas catholique confessante, mais "assisienne" ou onusienne.

En d'autres termes, de même que, d'après Jean-Claude Juncker, "il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens" (comme çà, au moins, c'est clair !), de même, pour un nombre croissant de clercs catholiques, "il ne peut y avoir de foi authentiquement et légitimement évangélique contre l'évolution des mentalités et l'orientation de la moralité".

Bonne journée.

Scrutator.
images/icones/bible.gif  ( 848165 )Trois figures féminines de l'Eglise par PEB (2018-05-26 12:57:37) 
[en réponse à 848156]

Tout d'abord Marie: Vierge fécondée par l'Esprit, Mère du Fils incréée, parfaite Bien-Aimée du Père.

Il y a Marie-Madeleine, épouse inépousée du Ressuscité et apôtre des Apôtres, icône d'une humanité réconciliée avec Dieu formant son Eglise.

Et puis, il y a Lydie qui fit de sa maison la domus ecclesiae de Paul (Ac 6, 14-15).

Ce sont ces figures qui manifestent la diversité de la face féminine de l'Eglise. Sans ce visage aimable, fidèle et, parfois, autoritaire, elle n'existe pas et n'a nul moyen de se projeter dans l'avenir. L'Eglise, ce n'est pas que le clergé. Grâce au sexe, que d'aucuns perçoivent comme le joyau incomparable de la Création, l'Eglise n'est pas un club, une secte ou une ONG mais une famille et un peuple mystique: elle est alors pleinement maîtresse et enseignante des nations.
images/icones/neutre.gif  ( 848185 )Question ? C’est au sens propre ou.... par Minger (2018-05-27 06:21:14) 
[en réponse à 848165]

au sens figuré?

Voilà bien le problème à la question !
Nous sommes dans une montée du féminisme dans « l’excès phobie misandre » , une pandémie qui atteint toute les couches de la société …

Ça devient une frénésie collective , l’homme coupable de tous les mots , l’enivrement euphorique , qui de plus en plus veut dépersonnaliser cette maudite créature qu’est l’homme !

Une montée dans la conspiration , qui voudrait inculquer dans les esprits dits « retardés » la pensée libératrice , que la femme doit sortir de l’esclavage , la femme doit enfin prendre sa revanche …
Mais , ça serait parfois risible d’entendre de tels propos en ce 21ème siècle , si les conséquences de l’épidémie ne peut être maîtrisée…

Les états , toutes les couches de la société , civile, religieuse , militaire, ont décrété que la femme devait surpasser l’homme …Elle n’est plus son amie !

Et bien sûr , notre église auto-flageolante, par la voix de cet homme suprême qu’est Le Pape !
« a défendu le rôle des femmes dans l'Église catholique en faisant remarquer qu'une «église masculine devient tristement une église de célibataires» qui sont «incapables d'amour» et «incapables de fécondité».

Dans cette dérive , nous sommes partis pour une période expiatoire , des siècles et des siècles…
Pauvres de vous hommes célibataires très dévoués qui avez servi cette église !

Pouvons-nous rappeler , que Notre Seigneur célibataire n’a jamais été misogyne , que son église effectivement en des périodes assez lointaines , n’a pas été aussi féministe qu’aujourd’hui , mais que depuis , le retard a bien été rattrapé !

Alors , l’excès apporte l’excès , et comme dit si bien PEB « Tout d'abord Marie: Vierge fécondée par l'Esprit, Mère du Fils incréée, parfaite Bien-Aimée du Père «

Nul n’est besoin donc , de raviver l’histoire de Marie Madeleine ou d’une autre devenue sainte , car notre Mère l’église a toujours été marquée par ces présences omniprésentes féminines !

Ne faisons pas penser à ce que nous ne sommes pas !

Et le conseil serait en la matière , de demander à notre Pape , d’essayer d’influencer d’autres , qui eux sont réellement et doctrinalement misogynes !

Mais , bizarrement , ce même enthousiasme s’estompe bougrement , quand il s’agit de défendre ces femmes d’un autre monde , ceci étonnement , au nom de l’amour envers certaine religion , qui après avoir été déclarée religion de paix , il ne le fera pas !
images/icones/fleche2.gif  ( 848333 )Le Pape veut-il d'une Eglise de "sels de la terre" ? par Scrutator Sapientiæ (2018-06-02 10:22:55) 
[en réponse à 848156]

Bonjour Miserere,

Le pape François en particulier, lui-même et ses prédécesseurs post-conciliaires, en général, veulent-ils vraiment d'une Eglise de "sels de la terre", c'est-à-dire d'une Eglise qui soit pleinement lumière du monde et sel de la terre, d'une manière convaincante (c'est salutaire) et contrariante (c'est nécessaire), avant tout dans le domaine de la religion ou, en tout cas, pas seulement dans celui de la morale ?

En d'autres termes, la praxis langagière qui est à l'oeuvre, depuis que la novlangue "dialoguante" et "discernante" que nous connaissons est à l'ordre du jour, est-elle réellement et totalement compatible avec une exhortation explicite, en direction des fidèles, afin que ceux-ci soient non seulement confiants en Dieu et fidèles à Dieu, mais aussi lucides et tenaces, face aux erreurs sur Dieu et face à l'esprit du monde, dans la mesure où celui-ci fonctionne fréquemment à l'apostasie, à l'idolâtrie, à l'agnosticisme, et à l'indifférenciation interreligieuse, mondialiste ou onusienne, dans le domaine des valeurs ?

Il s'agit là de l'une des questions que, à tort ou à raison, je me pose, depuis AVANT l'élection du pape actuel et le début du pontificat actuel.

Bonne journée.

Scrutator.
images/icones/heho.gif  ( 848353 )Réponse... par Rodolphe (2018-06-03 14:31:26) 
[en réponse à 848333]

L'Eglise cherche assurément à être le "sel de la terre", c'est-à-dire une "Eglise qui soit pleinement lumière du monde", mais uniquement -selon votre terminologie- de façon "convaincante" et non pas "contrariante".