1. Très certain et à tenir
le pape ne peut en aucune manière errer dans son magistère, quand il définit qu'une doctrine est à tenir par l'Eglise entière
- en matière de Foi (IV,3)
- en matière morale nécessaire au Salut, ou en ce qui de soi est bon ou mauvais (IV,5)
2. Probable et pieux
le pape ne peut être hérétique comme docteur privé, en tenant avec pertinacité quelque idée contraire à la Foi (IV,6)
3. Improbable au regard du 1&2 (faux au regard du 1, improbable au regard du 2)
le pape peut tomber dans l'hérésie (II,30)
4. Cas hypothétique
Si l'improbable 3 était vrai, le plus probable alors serait peut-être que le pape tombé dans l'hérésie perde par le fait même sa mission (II,30)
Il s’agit en outre de justifier ce que j’ajoutais :
J'entends déjà arriver le raisonnement spécieux :
"évidemment, le pape ne peut enseigner d'hérésie, car s'il dit une hérésie, alors c'est qu'il n'est plus pape."
En fait, ce n'est pas l'argumentation de Saint Robert Bellarmin SJ.
Ce raisonnement est spécieux, car il se base sur une proposition que Bellarmin tient pour peu probable sinon improbable, tandis que Bellarmin tient pour davantage probable [je corrige le lapsus que John Daly avait relevé] que le pape ne peut errer en aucune manière en matière de Foi et de mœurs, en raison de l'assistance divine, qui est à croire avec fermeté en raison des Promesses du Christ.
[De fait, en IV,7, Bellarmin argumentera précisément à l’inverse, pour démontrer que le pape étant assisté de Dieu, et Dieu agissant avec douceur en unifiant les cœurs, il est très probable que le pape ne puisse tomber dans l’hérésie, ne serait-ce que comme personne privée]
"[Albert Pighius] soutient que le Pape ne peut être hérétique et en conséquence ne peut être déposé en aucun cas. Cette opinion est probable et facile à défendre comme nous montrerons à sa place. Mais elle n’est pas certaine et l’opinion commune s’y oppose : d’où il vaudra la peine de voir comment il faut répondre si le pape peut être hérétique."
“(Vianney va redire que c’est là le seul sujet important : il lui a sans doute échappé que nous discutions vous et moi de ce que Saint Robert Bellarmin SJ a réellement dit, et non de ce qu’on peut lui faire dire en tronçonnant son œuvre et sa pensée)” (BK)
“Évidemment, cela ne dit rien de l’hypothèse de l’apparente élection d’un véritable hérétique au Siège de Pierre.”
“S’il se trouve une utilité dans votre argumentation c’est qu’en soulignant que l’enseignement même ordinaire d’un pape légitime ne peut pas être hérétique ni néfaste, vous multipliez les motifs pour vos lecteurs d’aborder une étude sérieuse de l’hypothèse du "pape" illégitime, qui ne bénéficie évidemment pas de la protection du Saint-Esprit.” (JD)
“Le pouvoir du Pape cesserait par suite de démence perpétuelle ou d’hérésie formelle (...) Le second cas, d’après la doctrine la plus commune, est théoriquement possible, en tant que le Pape agirait comme docteur privé. Étant donné que le Siège suprême n’est jugé par personne (can. 1556), il faudrait conclure que, par le fait même et sans sentence déclaratoire, le pape serait déchu. Il n’est d’ailleurs pas d’exemple, dans l’histoire ecclésiastique, qu’un vrai pape soit tombé dans l’hérésie formelle, même en tant que docteur privé (Prümmer, op. cit., p. 128. Vermeersch et Creusen, op. cit., t. 1, p. 125).”Pas plus que saint Robert, Naz ne croit réellement à l’éventualité d’une telle défaillance – notamment parce que ça n’est encore jamais arrivé – mais, le cas échéant, sa conclusion est celle du saint docteur : “par le fait même et sans sentence déclaratoire, le pape serait déchu”.
Bellarmin tient dans l’absolu pour le plus probable que le pape ne peut en aucune façon tomber dans l’hérésie.
(...)
Alors voyez-vous, autant sa compétence en littérature ou mécanique pourrait être reconnue, autant sa compétence sur la Doctrine de Bellarmin sur le pape et l’hérésie est sujette à caution.
La canonisation de Sainte Brigitte fut entreprise peu d’années après la mort de l’admirable sainte. Sa cause, commencée par Grégoire XI [dernier pape avant le schisme], fut poursuivie par Urbain VI, et complètement terminée par Boniface IX, en 1391. La confirmation de cette canonisation fut demandée en 1415, en Concile de Constance, par les Ambassadeurs de Suède, de Danemark et de Norvège : Jean XXIII accorda la demande et présida à la nouvelle canonisation.
[…]
“Cependant Jean XXIII ayant été déposé, on demanda à Martin V en 1419, de canoniser une autre fois Sainte Brigitte. Martin V accéda à la demande par une constitution éditée à Florence et imprimée en tête des Révélations de Sainte Brigitte. Pourquoi Martin V procède-t-il à cette confirmation ou validation ? Ad bonarum mentium, et conscientiarum serenationem puriorem. On voit par ce seul exemple que si Boniface IX était un Pape douteux pour Jean XXIII ; l’un et l’autre étaient douteux pour Martin V. Si les actes de ses prédécesseurs avaient été valides, Martin V les auraient déclarés valides ; car, dans l’Église, on ne procède à l’itération des sacrements et des déclarations infaillibles, que dans le cas de nullité et de doute invincible.
Cette publication fait-elle de la lettre qui justifie la communion pour les divorcés remariés dans certains cas un acte du magistère authentique ?
Selon John Joy, cofondateur et président du Centre Saint-Albert-le-Grand pour les Etudes scolastiques, interrogé par OnePeterFive, « Cela signifie qu’il s’agit d’un acte officiel du pape plutôt que d’un acte du pape en tant que personne privée». « On ne peut donc le réduire au rang de simple approbation privé de leur mise en œuvre d’Amoris laetitia. C’est une approbation officielle. Mais cela ne signifie pas nécessairement que la lettre aux évêques argentins est en elle-même magistérielle » et requérant à ce titre la soumission religieuse de la volonté et de l’intelligence, a-t-il ajouté : cela n’aurait été le cas selon lui que si le document avait pour intention d’enseigner sur la foi et la morale. (comme le stipule si bien Bellarmin)
lien
Son texte – qui demeure une lettre privée – n’appartient pas au magistère par sa forme.
Il ne l’a d’ailleurs pas proclamé avec l’autorité de Pierre
1. Très certain et à tenir
le pape ne peut en aucune manière errer dans son magistère, quand il définit qu'une doctrine est à tenir par l'Eglise entière
- en matière de Foi (IV,3)
- en matière morale nécessaire au Salut, ou en ce qui de soi est bon ou mauvais (IV,5)
En 1870, ce fut le dogme de l’infaillibilité pontificale défini par Pie IX (Pastor Aeternus) au cours du Concile Vatican I.
« Nous enseignons et définissons comme un dogme révélé de Dieu :
Le Pontife romain, lorsque, remplissant sa charge de pasteur et de docteur de tous les chrétiens, définit qu'une doctrine sur la foi ou les mœurs doit être tenue par toute l'Église, il jouit de cette infaillibilité dont le divin Rédempteur a voulu que fût pourvue son Église, lorsqu'elle définit la doctrine sur la foi et les moeurs. Si quelqu'un, ce qu'à Dieu ne plaise, avait la présomption de contredire notre définition, qu'il soit anathème. »
En 1950, ce fut le dogme l’Assomption déclaré par Pie XII (Munificentissimus Deus).
« Nous proclamons, déclarons et définissons que c’est un dogme divinement révélé que Marie, l’Immaculée Mère de Dieu toujours Vierge, à la fin du cours de sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps à la gloire céleste. C’est pourquoi, si quelqu’un - ce qu’à Dieu ne plaise - osait volontairement nier ou mettre en doute ce que Nous avons défini, qu’il sache qu’il a fait complètement défection dans la foi divine et catholique. »
Is It The Same Church?
The French have a paradoxical saying: "The more it changes, the more it stays the same." This, of course, is not true in most real-life situations. An ashtray full of cigar ashes is not a cigar. And a church that has been demolished to rubble or converted into a dining hall is no longer a church. Let no one delude himself any longer. That ecumenical organisation out there with its lying propaganda organs all over the world, called euphemistically the "diocesan press" or "the Catholic press", or the "Vatican Guidelines" for this and that; that new Church with its cardinals and bishops dedicated to "interfaith," and with its faithless priests who think of themselves as nothing more than "presiders of the assembly" or "ministers of the word," and with its craven and bamboozled "People of God" robbed of their birthright. -- all that is simply not the true Catholic Church. No, that ecumenical nightmare, mired in chaos, is Satan's own Ark of Perdition. Just as Pope St. Leo I rightfully referred to a certain bogus "ecumenical council" as the Robber Council (Latrocinium), so likewise what now confronts us is nothing more nor less than a Robber Church.
1. Le pape peut-il devenir hérétique ?
Réponse à q. 1 : P’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non. "Incertain". La réponse négative, en 1588, est "probabilis" - tenable comme nous disons en français ; la réponse affirmative est plus générale.
“(i) Puisqu’il ne peut pas devenir hérétique, la question ne se pose pas”Est-ce ce que le saint docteur a fait ? Au contraire, John nous le rappelle, la seule réponse que saint Robert juge “vraie et certaine”, c’est :
“(v) il est ipso facto déposé pour hérésie manifeste mais pas pour hérésie purement interne.”Et le commentaire ironique de John semble donc s’adresser autant à vous qu’à BK :
“Vous auriez bien aimé qu’il s’en tienne à la première réponse, qui est de toute évidence celle que réclame votre volontarisme où il vaut mieux changer de doctrine trois fois par jour pour être "fidèle au pape" quitte à ne pouvoir jamais réellement croire à quoi que ce soit puisque demain il reste loisible à l’occupant de la résidence Sainte-Marthe de refaire le contenu du catéchisme comme on repeint les murs.C’est en substance la réponse de saint Paul aux Galates :
Tel n’est pas l’avis de Bellarmin, car il avait la foi, et savait que son contenu est connaissable et immuable.”
“L’apôtre dit dans l’épître aux Galates au chapitre I : Si un ange de Dieu vous annonçait autre chose que ce que je vous ai annoncé, qu’il soit anathème. La glose dit ici : Il est à ce point certain de la vérité de son Évangile que si un ange annonçait autre chose, il ne le croirait pas, mais le dirait anathème. Si le Christ lui-même apparaissait et disait de faire ou croire quelque chose de contraire aux règles générales de l’Église romaine, qui selon sa providence doivent être observées de manière immuable, il faudrait croire que ce n’est pas le Christ.” (Saint Vincent Ferrier, Tractatus de moderno ecclesie scismate, chap. 5.)”V.