Le Forum Catholique

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images/icones/carnet.gif  ( 846770 )Est-cela fin du catholicisme romain ? par jejomau (2018-04-15 09:49:42) 

Voici une analyse de Roberto Pertici, professeur d'histoire contemporaine à découvrir en cliquant sur le lien précité et dont voici deux extraits:

Au stade actuel du pontificat de François, je crois que l’on peut raisonnablement soutenir que celui-ci marque le déclin de cette réalité historique majeure que l’on peut définir comme le « catholicisme romain ».
Cela ne signifie pas, entendons-nous bien, que l’Eglise catholique serait sur le point disparaître mais bien que la manière dont elle s’est historiquement structurée et dont elle s’est elle-même représentée au cours des derniers siècles touche à sa fin.
Il me semble en effet évident qu’il s’agisse là du projet poursuivi par le « brain trust » rassemblé autour de François : un projet qui se veut aussi bien une réponse radicale à la crise entre l’Eglise et le monde moderne qu’un nouveau parcours œcuménique commun avec les autres confessions chrétiennes et plus particulièrement avec les protestants.



Kasper écrit : « Il n’y avait pas une ecclésiologie catholique structurée de façon harmonisée mais uniquement des approches qui tenaient plus d’une doctrine sur la hiérarchie que d’une ecclésiologie à proprement parler. L’élaboration systématique de l’ecclésiologie ne viendra qu’avec la théologie contre-réformiste, comme antithèse à la polémique de la Réforme contre la papauté. La papauté devint ainsi, d’une manière inconnue jusque-là, l’identité distinctive du catholicisme. Les thèses et les antithèses confessionnelles s’influencèrent et se bloquèrent mutuellement. »
Il faut donc aujourd’hui procéder – si l’on s’en tient au raisonnement de Kasper – à une à une « déconfessionnalisation » des confessions réformées comme de l’Eglise catholique, malgré que cette dernière ne se soit jamais considérée comme une « confession » mais comme l’Eglise universelle. Il faut revenir à une situation semblable à celle qui prévalait avant que n’éclatent les conflits religieux du seizième siècle.
Cependant, tandis que dans le camp luthérien, cette « déconfessionnalisation » est aujourd’hui largement achevée (avec la sécularisation extrême de ces sociétés, ce qui fait que les problèmes qui étaient à la source des controverses confessionnelles sont aujourd’hui devenus sans importance pour l’écrasante majorité des chrétiens « réformés »), du côté catholique en revanche, il reste encore beaucoup à faire, précisément à cause de la survivance des caractéristiques et des structures de ce que j’ai appelé le « catholicisme romain ». C’est donc surtout au monde catholique que s’adresse cette invitation à la « déconfessionnalisation ». Kasper l’appelle de ses vœux comme une « redécouverte de la catholicité originelle, qui ne se limite à un point de vue confessionnel ».
Pour y parvenir, il est donc nécessaire d’achever une fois pour toute le dépassement de l’ecclésiologie tridentine et de celle de Vatican I. Selon Kasper, le concile Vatican II a ouvert la voie mais sa réception a été controversée et n’a pas été linéaire. D’où le rôle du pape actuel : « Le pape François a ouvert une nouvelle phase de ce processus de réception. Il met en évidence l’ecclésiologie du peuple de Dieu, le peuple de Dieu en chemin, le sens de la foi du peuple de Dieu, la structure synodale de l’Eglise, et en ce qui concerne la compréhension de l’unité il a développé une nouvelle approche intéressante. Il décrit l’unité œcuménique non plus avec l’image des cercles concentriques autour du centre mais par l’image du polyèdre, c’est-à-dire d’une réalité à plusieurs facettes, non pas comme un ‘puzzle’ assemblé de l’extérieur mais comme un tout et, puisqu’il s’agit d’une pierre précieuse, d’un tout qui reflète de mille feux la lumière qu’il reçoit. En évoquant Oscar Cullmann, le pape François reprend le concept de la diversité réconciliée ».



images/icones/rose.gif  ( 846772 )le kasperisme ou l'impasse du catholicisme néo-libéral et néo-moderniste par Luc Perrin (2018-04-15 14:20:06) 
[en réponse à 846770]

Merci à Jejomau pour avoir repris cet extrait.

Voilà de nombreuses années que le cardinal Kasper - considéré avec feu le cardinal Martini sj comme un phare de la théologie par le pape régnant - a développé une vision en rupture ouverte avec le catholicisme même néo-intransigeant et intégral de Vatican II. Ni le décret Unitatis redintegratio ni Lumen gentium ne permettent la lecture kaspérite.
Déjà le disciple de Hans Küng avait poussé l'idée d'une ecclésiologie fondée sur une sorte de communauté des Églises locales permettant une "Église" façon ONU, agglutinant toutes les confessions chrétiennes et réduisant le pape à une sorte de reine d'Angleterre au mieux.
Il faut au théologien-cardinal allemand un lecture tronquée et très idéologisée des textes de Vatican II pour arriver à cette proposition, déjà celle de Martini, qui reprend la thèse de l'anglican Dr. Pusey au XIXe siècle, thèse maintes fois condamnée par le Magistère (cf. Mortalium animos par ex.).

Le même Cardinal, il y a vingt ans, écrivait que jamais plus une esquisse du règne social de Jésus Christ ne serait possible et qu'il fallait s'installer dans une société occidentale "sortie de Dieu" (Poulat) en quémandant en quelque sorte le droit de survivre : ce que feu l'abbé de Nantes avait bien décrit dans son MASDU, Mouvement d'animation spirituelle de la Démocratie universelle. Le MASDU ce n'était ni Vatican II, ni l'Église de Paul VI et Jean-Paul II - l'abbé se trompait sur ce point - mais tel est bien le Kaspérisme et ses multiples écoles théologiques périphériques.
On voit bien la marque du néo-modernisme puisque le MASDU kaspérite n'a plus rien de vraiment chrétien tellement son incarnation ecclésiale est devenue ... liquide.

Les principales erreurs stratégiques - je laisse de côté le caractère acatholique de cette pensée (comment récuser l'autorité des conciles et des dogmes ?) en me plaçant au plan socio-historique uniquement - du cardinal Kasper et des Kaspérites divers et variés figurent dans l'analyse qu'en fait R. Pertici :
a) première grosse erreur "allemande" :
L'existence d'Églises protestantes établies et encore assez puissantes en RFA masque la réalité du protestantisme dans le monde. Lors des 2 Synodes, l'européocentrisme du Cardinal avait choqué les Pères des autres continents, ceux d'Afrique spécialement.
Les confessions chrétiennes majoritaires dans le monde protestant (et oriental que nos oecumaniaques oublient toujours) ne sont PAS DU TOUT sécularisées ! Oh que non tout au contraire !
Les évangéliques/néo-évangéliques/néo-pentecôtistes/baptistes etc. sont au moins aussi identitaires que la FSSPX et farouchement anti-catholiques. Kasper et Rome, les petits cercles de l'oecuménisme officiel, ne les voient pas ... mais ils sont largement majoritaires dans le protestantisme mondial.
Qui correspond à la vision du cardinal Kasper ? Les Communautés ecclésiales protestantes en déroute et en décapilotade, vieillissantes et abandonnées : < 2% de pratiquants chez les anglicans !

On comprend la main tendue du Cardinal germanique à ces cousins-là, tous sont sur le même Kasperic qui coule.
Mais les néo-évangéliques américains, brésiliens ou africains n'ont que faire de la main tendue du Cardinal.

2) l'erreur de l'occidentalocentrisme et du libéralisme catholique, poison mortel selon Pie IX et les papes suivants.

Non l'Allemagne n'est pas "le monde" Eminence. Non la pensée sécularisée a-religieuse n'est pas dominante sur le globe.
S'il y a toujours un degré de transaction avec la société environnante, société que la foi chrétienne entend transformer - Gaudium et Spes 1965, Redemptoris Missio 1990, Christi fideles laici 1988 -, c'est renier son baptême que de s'installer simplement le plus confortablement possible dans des sociétés païennes ou dédiées à d'autres religions ou sécularisées quasi intégralement.

En bref, le Kaspérisme est fondé sur une lecture erronée du monde et c'est une impasse au plan pastoral. Toutes les Églises catholiques locales qui l'ont appliqué sont aujourd'hui en crise, en déclin accéléré. L'Église allemande ou suisse ou autrichienne brille par sa déconfiture.

Relisons cette condamnation éclatante, cinglante et sans appel, du Kaspérisme par le Bienheureux Paul VI :

"Une telle Exhortation Nous est apparue capitale, car la présentation du message évangélique n’est pas pour l’Eglise une contribution facultative : c’est le devoir qui lui incombe, par mandat du Seigneur Jésus, afin que les hommes puissent croire et être sauvés. Oui, ce message est nécessaire. Il est unique. Il ne saurait être remplacé. Il ne souffre ni indifférence, ni syncrétisme, ni accommodation. C’est le salut des hommes qui est en cause. C’est la beauté de la Révélation qu’il représente. Il comporte une sagesse qui n’est pas de ce monde. Il est capable de susciter, par lui-même, la foi, une foi qui repose sur la puissance de Dieu[11]. Il est la Vérité. Il mérite que l’apôtre y consacre tout son temps, toutes ses énergies, y sacrifie, au besoin, sa propre vie."
(Evangelii nuntiandi 1975)


images/icones/bravo.gif  ( 846797 )Merci cher Luc par Aigle (2018-04-15 18:49:22) 
[en réponse à 846772]

Votre démonstration est imparable. Vous êtes un excellent pédagogue et un chrétien aux idées claires.

À quoi bon en effet le dialogue et l'oecumenisme s'ils se limitent à échanger des banalités crypto modernistes avec des miroirs ?

Un de mes fils meilleur théologien que moi me dit que tout cela est parfaitement pipeau. Le dialogue, l'oecumenisme , etc...c'est du blabla. En fait l'essentiel pour eux (comme pour nous d'ailleurs) c'est le fond. Ce dont rêve Kasper ce n'est pas de l'union des églises mais du triomphe du modernisme ! Il exclut évidemment tout dialogue et toute union avec des rigides, des pélagiens et des gnostiques ...
images/icones/bravo.gif  ( 846802 )Analyse très juste! par Signo (2018-04-15 19:49:03) 
[en réponse à 846772]

Vous avez raison de souligner que les dérives actuelles de ces haut-prélats n'ont rien à voir avec le Concile, et même qu'elles rompent clairement avec les enseignements conciliaires.

Kasper commet une analyse typique du progressisme: certes durant le premier millénaire, l'Eglise apparaissait sous un jour très décentralisée; mais elle était unie par un esprit liturgique commun et une foi commune. Elle présentait un visage qui n'a strictement rien à voir avec la vision de Kasper et des autres progressistes. Oui, il faut dépasser le modèle ecclésial tridentin d'une Eglise confessionnelle très marquée par le souçi de se distinguer à tout prix du protestantisme; mais cela doit se faire par un retour à l'unité d'esprit liturgique des dix premiers siècles -donc un esprit traditionnel- et un retour au "kérygme", c'est à dire au coeur de la foi -sans exclure les dévotions venus au cours des siècles enrichir la spiritualité catholique-, retour également à la théologie des Pères de l'Eglise grecs et latins, etc.

La vision Kaspérienne du christianisme est déjà passée de mode: elle n'est qu'un vestige du progressisme triomphant des années 1970. Les communautés chrétiennes, les tendances actuelles du christianisme qui sont en essor en ce moment et qui ont de l'avenir sont mentalement très éloignées de ce progressisme dont il est très clair qu'il provoque la décomposition de tout ce qu'il touche.
images/icones/neutre.gif  ( 846803 )Le kasperisme serait le vrai MASDU, par AVV-VVK (2018-04-15 20:17:07) 
[en réponse à 846772]

de l' idéologie pure. Mais peut-on vraiment le concevoir sans Vatican II? A partir de quel moment, de quelle phase, de quelle interprétation le catholicisme est mué en kasperisme? La réalité pastorale est en maints cas devenue ambiguë.
images/icones/1n.gif  ( 846807 )Vatican II reste la porte! par Miserere (2018-04-15 21:02:00) 
[en réponse à 846803]


Elle s'est ouverte au libéralisme, les Kaspers de tous poils viennent de cette révolution dans l'Eglise.

François est devenu le mentor en prenant le siège de Saint-Pierre.
images/icones/mitre4.png  ( 846829 )J'accuse le Concile - Chapitre I Mgr Marcel Lefebvre ! par Miserere (2018-04-16 10:50:55) 
[en réponse à 846807]

Résumé : En 1976, Mgr Marcel Lefebvre faisait paraître aux éditions Saint-Gabriel, en Suisse, un petit livre
aujourd’hui introuvable : « J’accuse le Concile ! ». Il y présentait les documents qu’il avait rédigés au cours des
quatre sessions de Vatican II. Dans une note introductive, il expliquait son propos : “Il est indispensable de
démythiser ce Concile qu’ils (les responsables de Vatican II) ont voulu pastoral en raison de leur horreur
instinctive pour le dogme, et pour faciliter l’introduction officielle dans un texte d’Eglise des idées libérales. Mais
l’opération terminée, ils dogmatisent le Concile, le comparent à celui de Nicée, le prétendent semblable aux autres
sinon supérieur !”
Préface
Rien ne semble plus opportun en ces jours où « l’affaire d’Ecône » pose le grave problème des intentions du
Concile Vatican II et de son influence sur l’autodestruction de l’Eglise, que de publier des documents rédigés au
cours du Concile.
Ces documents manifesteront avec évidence que des orientations libérales et modernistes se firent jour et
eurent une influence prépondérante, grâce au véritable complot des cardinaux des bords du Rhin,
malheureusement soutenus par le pape Paul VI.
Les équivoques et ambiguïtés de ce Concile pastoral contenaient le poison qui s’est répandu dans toute
l’Eglise par l’intermédiaire des réformes et applications conciliaires. De ce Concile est née une nouvelle Eglise
réformée que S.E. Mgr Benelli appelle lui-même l’Eglise conciliaire.
Pour bien comprendre et mesurer la nocivité de ce Concile il faut l’étudier à la lumière des Documents
pontificaux qui mettent les évêques, les clercs et les fidèles en garde contre la conjuration des ennemis de l’Eglise
agissant à travers le libéralisme et le modernisme, et cela depuis bientôt deux siècles.
Il faut aussi connaître les documents des adversaires de l’Eglise et spécialement des sociétés secrètes
préparant ce Concile depuis plus d’un siècle.
Enfin il sera très instructif de suivre les réactions des protestants, des maçons et des catholiques libéraux,
pendant et après ce Concile.
La conclusion s’impose, surtout après l’immense désastre que subit l’Eglise depuis ce Concile ; cet
événement ruineux pour l’Eglise catholique et toute la civilisation chrétienne n’a pas été dirigé et conduit par
l’Esprit Saint.
C’est rendre à l’Eglise de Notre-Seigneur Jésus-Christ et au salut des âmes un immense service que de
dénoncer publiquement les agissements des hommes d’Eglise qui ont voulu faire de ce Concile la paix de Yalta de
l’Eglise avec ses pires ennemis, soit dans la réalité une nouvelle trahison de Notre-Seigneur Jésus-Christ et de
son Eglise.
+Marcel Lefebvre
Ecône, le 18 août 1976
images/icones/fleche2.gif  ( 848331 )Une remarque sur l'inversion post-conciliaire des priorités du Concile. par Scrutator Sapientiæ (2018-06-02 08:50:22) 
[en réponse à 846807]

Bonjour Miserere,

Ni vous ni moi n'allons "refaire le match", mais il est plus que probable que si les hommes d'Eglise, à commencer par Paul VI, avaient complètement priorisé la prise en compte et la mise en oeuvre d'au moins six textes du Concile (DV, LG, SC, AG, GE, OT) (parmi d'autres textes),

- d'une part, au préjudice légitime de la survalorisation post-conciliaire des quatre textes les plus caractéristiques de "l'esprit du Concile" que sont DH, NA, GS, UR,

- d'autre part, d'une manière vigilante et résistante face aux erreurs sur Dieu et face à l'esprit du monde, en ce que celui-ci souffle avant tout dans le domaine de la religion,

alors, nous aurions connu un premier après-Concile, sous Paul VI, puis un deuxième après-Concile, sous Jean-Paul II puis Benoît XVI, nettement différent de celui que nous avons subi.

Mais force est de constater que cette approche (qui consiste à prioriser ce qui, dans les documents du Concile, est le plus propice à la communication et à la consolidation du catholicisme, au préjudice légitime de la survalorisation de ce qui, dans les textes de Vatican II, est le plus propice à la décatholicisation de son regard et de son discours sur son environnement extérieur) n'a pas intéressé la plupart des hommes d'Eglise, hier, et n'intéresse pas la plupart de leurs continuateurs, aujourd'hui.

Après tout, trente ans après l'ouverture du Concile Vatican II, nous avons eu droit à la publication du Catéchisme de l'Eglise catholique, or celui-ci est toujours notoirement sous-utilisé dans le cadre du catéchisme et de la prédication, notamment en Europe occidentale...

Je suis de ceux qui concluent de ce qui se déroule dans l'Eglise, en l'occurrence d'une part depuis 1962, d'autre part depuis 1992, que nous sommes avant tout en présence d'une inversion des priorités, voire d'une inversion des valeurs, comme s'il était plus "conciliaire" ou "évangélique" de plaire au monde que de plaire à Dieu, dans le domaine de la religion, et non avant tout en présence des conséquences d'une application docile, fidèle, honnête, loyale, du corpus conciliaire, saisi dans sa globalité.

Je vais même vous dire la chose suivante : je suis convaincu que nous sommes en présence de clercs qui ne cherchent pas particulièrement à défendre et à promouvoir leurs propres textes, dès lors que ceux-ci sont un tant soit peu éclairants et exigeants au point d'être courageux et dissensuels, notamment au sein et autour des questions relatives à la foi.

Après tout, il semble bien que Benoît XVI n'ait pas particulièrement cherché à défendre et à promouvoir Dominus Iesus, pendant son pontificat...

Mais il est vrai que s'il l'avait fait, certains auraient cherché à faire en sorte qu'il "prépare son paquetage" bien plus tôt qu'il ne l'a fait...

Bonne journée.

Scrutator.
images/icones/neutre.gif  ( 846808 )tout n'est pas prédéterminé par Luc Perrin (2018-04-15 21:18:42) 
[en réponse à 846803]

Pour rebondir sur votre observation cher AVV-VVK, le catholicisme libéral originel du XIXe n'a pas eu besoin de Vatican II et s'est déployé dans une Église latine dotée des liturgies traditionnelles et avec une conception solide du sacerdoce doublée d'un fort recrutement.

De même, c'est le cadre qu'a connu l'abbé Loisy quand il lance le modernisme appellation contrôlée.

C'est le constant rapport Église/monde qui est ici en cause dans le cadre du déploiement de la Modernité depuis l'époque des révolutions transatlantiques (1776, 1789 etc.).
C'est d'ailleurs cela que vise le MASDU : assurer une place à des religions démonétisées dans une société sécularisée. La vision est très tributaire en effet du contexte de sécularisation accélérée (cf. Guillaume Cuchet) des années 1965-1975-1980, années très sombres pour les Pays-Bas.

Le Concile marque une série de petites transactions, c'est un fait, avec la néo-intransigeance de DH qui remplace le Syllabus. La recherche de relations moins tendues avec les autres confessions chrétiennes s'explique aussi par cette conscience du déclin occidental du christianisme par un concile largement dominé par l'Europe. Pourquoi se chamailler quand le feu consume la maison ?

Mais Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI ont pu déployer un magistère anti-moderne sur la base de Vatican II aussi : il n'y a donc pas de fatalité, le kaspérisme est une virtualité théologique, au demeurant qui s'enracine avant 1965. Ma conviction est qu'il s'agit d'une voie sans issue, bien que facile à suivre et confortable : c'est Soleynt Green, un accompagnement vers une mort douce.

En plus de ce que j'ai écrit, en effet les forces vives, réduites, du catholicisme européen sont aux antipodes du Kaspéric et ont déjà sauté sur des canots de sauvetage. Le Cardinal est donc aveugle aussi sur la réalité de la situation européenne. Il pense sauver le navire ecclésial en dehors de la jeunesse et des jeunes adultes mais c'est une tactique suicidaire.


images/icones/1n.gif  ( 846812 )Effectivement... par Signo (2018-04-15 22:58:16) 
[en réponse à 846808]

... on voit bien que le Concile en lui-même n'est responsable en rien de la situation actuelle: il n'a été que le déclencheur d'un effondrement dont l'origine réside dans une crise très profonde que le Concile entendait justement résoudre.

Il est en effet peu probable que le catholicisme d'avant Vatican II -avec son thomisme desséché, sa liturgie sclérosée, ses cadres rigides- était de nature à résister efficacement au mouvement moderne. Seul un retour à la Tradition, à la patristique, une redécouverte du coeur du christianisme aurait permit à l'Eglise de se rajeunir et de perpétuer la foi chrétienne dans un contexte de remise en cause permanente de ses fondements.
Pour résister au libéralisme, au rationalisme, au scientisme, au modernisme, il ne suffisait plus de rester claquemuré derrière d'épaisses murailles et de lancer à la face du monde quelques encycliques de combat rédigées sur un ton vindicatif. Un retour aux sources vives de la Tradition chrétienne était indispensable, retour qui autorisait une plus grande sérénité et donc quelques accommodements sur certains points secondaires avec la modernité. Mais comme le Concile de Trente, il est probable que Vatican II soit arrivé avec au moins un siècle de retard...

Mais pour ce qui est du kaspérisme, il me paraît évident que ces prélats d'Europe occidentale qui versent dans le progressisme font preuve d'un autisme aberrant: ils vivent -ou croient vivre- dans un monde qui n'existe plus. Leurs idées n'intéressent plus personne, et surtout pas la jeunesse. La manière dont ils constatent avec consternation que les jeunes générations de catholiques non seulement ne les suivent plus dans leur progressisme mais encore prennent des chemins opposés, a quelque chose de presque touchant. Ils parlent d'une résurgence d'une conception "maurrassienne" du catholicisme, alors que le phénomène -encore bien souvent gauche et maladroit- de retour des jeunes catholiques aux racines, à une certaine forme de tradition et à une spiritualité plus assumée est un phénomène totalement nouveau qui n'a strictement rien à voir avec les formes de catholicisme réactionnaire que l'on a pu observer en France au cours des deux derniers siècles. Comme ces progressistes, enfermés qu'ils sont dans les schémas mentaux des années 1970, sont incapables de "lire les signes des temps", ils interprètent ce phénomène avec une grille de lecture complètement dépassée.

La réalité est tout autre: en fait, le "projet moderne" (Rémi Brague), y compris dans sa version chrétienne (modernisme théologique du début du XXe siècle, progressisme catholique des années 1970) arrive en bout de course, et son échec apparaît de plus en plus clairement. Les différentes idéologies qui le caractérisent -scientisme, rationalisme, sécularisme, laïcisme, naturalisme, matérialisme- ont accouché d'un monde inhumain, en aboutissant à créer un homme déraciné, dont l'existence est privée de sens et de transcendance, dont la vie quotidienne, marquée par une coupure vis-à-vis du réel et de la nature, est sans goût, sans odeur ni saveur. le rationalisme a fait disparaître le rite qui est pourtant une donnée anthropologique fondamentale, et tué les cultures populaires (cultures régionales) en les réduisant à l'état de folklore sans lien avec la vie. C'est ainsi qu'en l'espace de quelques décennies a disparu un cadre de vie à taille humaine, certes imparfait mais au sein duquel l'individu pouvait avoir une existence "normale". Dans ces conditions, le retour de balancier dans le sens d'un désir de ré-enracinement est inévitable et même parfaitement logique.
images/icones/fleche2.gif  ( 848314 )La (dé)formation des futurs clercs n'est pas conciliaire au sens strict. par Scrutator Sapientiæ (2018-06-01 05:39:53) 
[en réponse à 846812]

Bonjour et merci, Signo.

La (dé)formation intellectuelle des formateurs des futurs clercs, et des futurs clercs eux-mêmes, a commencé en amont du Concile, a continué de plus belle, en aval du Concile, et n'est pas conciliaire au sens strict de ce terme, si l'on considère quelques documents, parmi les plus importants, de Vatican II.

On ne saurait trop insister sur le fait que cette phrase du Concile : "Que l’étude de la Sainte Écriture soit donc pour la théologie sacrée comme son âme" a en effet fréquemment donné lieu, dans les faits, à un reniement, voire à une trahison, à peu près dans les termes suivants : "Que l'alignement global des formateurs des futurs clercs, et des futurs clercs eux-mêmes, sur la philosophie allemande (post-kantienne, puis post-husserlienne) et sur la théologie protestante libérale, soit donc, pour la théologie sacrée, comme son âme."

Voici cette phrase de DEI VERBUM, restituée dans son contexte :

" 23. La tâche apostolique des théologiens catholiques

L’Épouse du Verbe incarné, l’Église, instruite par le Saint-Esprit, s’efforce d’acquérir une intelligence chaque jour plus profonde des Saintes Écritures, pour offrir continuellement à ses enfants la nourriture de la parole divine ; aussi favorise-t-elle également à bon droit l’étude des saints Pères, tant d’Orient que d’Occident, et celle des saintes liturgies. Il faut que les exégètes catholiques et tous ceux qui s’adonnent à la théologie sacrée, unissant activement leurs forces, s’appliquent, sous la vigilance du Magistère sacré, et en utilisant des moyens appropriés, à si bien scruter et à si bien présenter les divines Lettres, que le plus grand nombre possible de serviteurs de la parole divine soient à même de fournir utilement au peuple de Dieu l’aliment scripturaire, qui éclaire les esprits, affermit les volontés et embrase d’amour de Dieu le cœur des hommes. Le saint Concile encourage fortement les fils de l’Église qui se consacrent aux études bibliques, à poursuivre jusqu’au bout le travail heureusement entrepris, avec une énergie chaque jour rénovée, une ardeur totale, et conformément au sens de l’Église.

24. Écriture Sainte et théologie

La théologie sacrée s’appuie sur la Parole de Dieu écrite, inséparable de la sainte Tradition, comme sur un fondement permanent ; en elle aussi elle se fortifie, s’affermit et se rajeunit toujours, tandis qu’elle scrute, sous la lumière de la foi, toute la vérité qui se puise cachée dans le mystère du Christ. Les Saintes Écritures contiennent la Parole de Dieu et, puisqu’elles sont inspirées, elles sont vraiment cette Parole ; que l’étude de la Sainte Écriture soit donc pour la théologie sacrée comme son âme. Que le ministère de la parole, qui comprend la prédication pastorale, la catéchèse, et toute l’instruction chrétienne, où l’homélie liturgique doit avoir une place de choix, trouve, lui aussi, dans cette même parole de l’Écriture, une saine nourriture et une sainte vigueur. "

Au moins deux autres passages du Concile ont donné lieu au même reniement ou à la même trahison :

GRAVISSIMUM EDUCATIONIS :

" 10. Facultés et universités catholiques

Quant aux écoles supérieures et surtout aux universités et facultés, l’Église les entoure d’un soin vigilant. Bien plus, dans celles qui dépendent de son autorité, elle entend que, par une organisation rationnelle, on travaille dans chaque discipline selon les principes et la méthode particuliers à celle-ci et avec la liberté propre à la recherche scientifique, de manière à en acquérir progressivement une plus profonde maîtrise. Les problèmes nouveaux et les recherches suscitées par le progrès du monde moderne seront étudiés très soigneusement. On saisira plus profondément comment la foi et la raison s’unissent pour atteindre l’unique vérité. Ce faisant, on ne fera que suivre la voie ouverte par les docteurs de l’Église et spécialement par Saint Thomas. De la sorte se réalisera comme une présence publique, durable et universelle, de la pensée chrétienne dans tout l’effort intellectuel vers la plus haute culture ; et les étudiants de ces instituts seront formés à devenir des hommes éminents par leur science, prêts à assumer les plus lourdes tâches dans la société, en même temps que témoins de la foi dans le monde. "

OPTATAM TOTIUS ECCLESIAE RENOVATIONEM :

" V – De l'aménagement des études ecclésiastiques

15. On enseignera les disciplines philosophiques de manière à guider tout d’abord les séminaristes dans l’acquisition d’une connaissance solide et cohérente de l’homme, du monde et de Dieu. Pour y parvenir, ils s’appuieront sur le patrimoine philosophique à jamais valable ; il faudra tenir compte également des recherches philosophiques contemporaines, spécialement celles qui exercent une plus grande influence dans leur pays propre, et aussi des progrès scientifiques récents. Ainsi, les séminaristes, comprenant bien la mentalité contemporaine seront-ils utilement préparés au dialogue avec les hommes de leur temps.

On enseignera l’histoire de la philosophie de telle manière que les séminaristes, en parvenant jusqu’aux principes derniers des différents systèmes, en retiennent ce qui se révèle vrai, en puissent découvrir, à leur racine même, les erreurs et les réfuter.

La méthode même de l’enseignement stimulera chez les séminaristes l’amour de la vérité qu’il faut chercher, examiner, démontrer avec rigueur, tout en reconnaissant honnêtement les limites de la connaissance humaine. Qu’on soit très attentif à l’étroite liaison entre la philosophie et les vrais problèmes de vie ou les questions qui agitent l’esprit des séminaristes. On les aidera à découvrir les relations entre les raisonnements philosophiques et les mystères du salut, que la théologie étudie à la lumière supérieure de la foi.

16. Les disciplines théologiques seront enseignées à la lumière de la foi, sous la conduite du Magistère de l’Église, de telle façon que les séminaristes puisent avec soin dans la Révélation divine la doctrine catholique, qu’ils la pénètrent à fond, qu’ils en fassent la nourriture de leur propre vie spirituelle et qu’ils puissent au cours de leur ministère sacerdotal l’annoncer, l’exposer et la défendre.

On mettra un soin particulier à enseigner aux séminaristes l’Écriture sainte, qui doit être comme l’âme de toute la théologie. Après une introduction convenable, on les initiera soigneusement à la méthode de l’exégèse, ils étudieront les grands thèmes de la Révélation divine et ils recevront stimulant et aliment de la lecture et de la méditation quotidiennes des Livres saints.

La théologie dogmatique sera exposée selon un plan qui propose en premier lieu les thèmes bibliques eux-mêmes. On montrera aussi aux séminaristes l’apport des Pères d’Orient et d’Occident pour une transmission et un approfondissement fidèles de chacune des vérités de la Révélation. On fera de même pour la suite de l’histoire du dogme, en tenant compte également de sa relation avec l’histoire générale de l’Église. Puis pour mettre en lumière, autant qu’il est possible, les mystères du salut, ils apprendront à les pénétrer plus à fond, et à en percevoir la cohérence, par un travail spéculatif, avec saint Thomas pour maître. On leur enseignera à les reconnaître toujours présents et agissant dans les actes liturgiques et toute la vie de l’Église. Ils apprendront à chercher à la lumière de la Révélation la solution des problèmes humains, à appliquer ces vérités éternelles à la condition changeante des réalités humaines, et à les communiquer de façon adaptée aux hommes de leur temps.

De même les autres disciplines théologiques seront rénovées par un contact plus vivant avec le mystère du Christ et l’histoire du salut. On s’appliquera, avec un soin spécial, à perfectionner la théologie morale dont la présentation scientifique, plus nourrie de la doctrine de la Sainte Écriture, mettra en lumière la grandeur de la vocation des fidèles dans le Christ et leur obligation de porter du fruit dans la charité pour la vie du monde. Pareillement, en exposant le droit canonique et l’histoire ecclésiastique, on se référera au mystère de l’Église, en harmonie avec la Constitution dogmatique de Ecclesia promulguée par ce Concile. La sainte liturgie, qui doit être tenue pour la source première et nécessaire de l’esprit authentiquement chrétien, sera enseignée conformément aux articles 15 et 16 de la Constitution de la sainte liturgie.

Compte tenu des conditions propres aux diverses régions, les séminaristes seront initiés à une connaissance plus approfondie des Églises et communautés ecclésiales séparées du Siège apostolique romain, afin qu’ils puissent apporter leur concours au rétablissement de l’unité entre tous les chrétiens, selon les prescriptions de ce Concile.

On les introduira aussi à la connaissance des autres religions, particulièrement répandues en telle ou telle région, afin qu’ils découvrent mieux ce qu’elles ont, par une disposition divine, de vrai et de bon, qu’ils apprennent à en réfuter les erreurs, et qu’ils puissent communiquer la pleine lumière de la vérité à ceux qui ne l’ont pas. "

Quand on pense que c'est en raison de l'application du Concile, ou sous couvert de la mise en oeuvre de Vatican II, que nous avons eu droit à un après-Concile qui n'a été, globalement, ni biblique, ni patristique, ni thomiste, mais qui a été, globalement, "remorqué par son suivisme" à l'égard de telle philosophie allemande à la mode et vis-à-vis de telle théologie protestante libérale à la mode, il y a de quoi frémir, en présence d'une telle supercherie ou d'un tel tour de passe-passe.

Bonne journée.

Scrutator.
images/icones/fleche2.gif  ( 848315 )Une question sur 1945, 1965, 1993, 2013... par Scrutator Sapientiæ (2018-06-01 06:08:45) 
[en réponse à 846808]

Bonjour Luc Perrin,

Ce qui suit constitue une question adossée à une triple remarque.

Je remarque d'abord que nous avons eu droit, dès 1945, à la position de principe d'après laquelle un catholique peut être pour ou, en tout cas, ne doit pas être contre la conception libérale de la liberté et la conception socialiste de la justice, vingt ans avant la deuxième partie de Gaudium et spes.

Je remarque ensuite que nous avons eu droit, en 1965, à Nostra aetate, vingt ans avant la triple manifestation de créativité de Jean-Paul II, d'abord à Casablanca, ensuite à la synagogue de Rome, et enfin à Assise.

Je remarque en outre que nous avons eu droit, en 1993, à ceci : "En 1993, avec Mgr Karl Lehmann, évêque de Mayence et Mgr Oskar Saier, archevêque de Fribourg-en-Brisgau, il (Walter KASPER) demande qu'en certaines circonstances l’accès à la communion eucharistique puisse être ouvert à des divorcés remariés, ce qui est refusé par Rome" (cf. Wikipédia), vingt ans avant l'élection du pape François qui a rendu possible Amoris laetitia.

De cette triple remarque découle cette question : à votre avis, depuis 2013, qu'est-ce que "les clercs" sont en train de nous concocter, de nous préparer, pour que cette préparation donne lieu à réalisation effective, à partir de l'année 2033, si tant est, au demeurant, que les mêmes clercs veuillent bien attendre jusque là, ce qui ne va pas de soi ?

Qui ne voit que nous sommes en présence d'une dynamique mutagène et pathogène qui n'a presque aucune signification, sous l'angle de la communication ou de la consolidation catholique, orthodoxe et réaliste, de la foi catholique, de la morale chrétienne, de la liturgie et des sacrements de l'Eglise, et sous l'angle de l'évangélisation, et non de la consensualisation, ad extra ?

En quoi ces clercs croient-ils, sinon en la fécondité potentielle et tendancielle de cette dynamique, comme si celle-ci était bien obligée de finir par donner du fruit, ou comme si la même dynamique ne pouvait pas ne pas finir par en donner ?

Merci beaucoup pour toute réponse, si tant est qu'une réponse soit possible, et bonne journée.

Scrutator.
images/icones/fleche2.gif  ( 848330 )La question que presque personne ne semble se poser... par Scrutator Sapientiæ (2018-06-02 08:15:48) 
[en réponse à 846770]

Bonjour jejomau,

Je ne suis évidemment pas le premier ni le seul à me poser la question suivante, mais par ailleurs je ne suis pas sûr que les catholiques qui se posent cette question soient très nombreux, notamment en France.

Voici cette question.

Pourquoi donc tant de clercs catholiques ont-ils priorisé hier, et priorisent-ils, encore aujourd'hui, la transformation ou la transmutation des structures mentales des catholiques, c'est-à-dire le "changement de regard" des catholiques sur le catholicisme, sur son aménagement intérieur et sur son environnement extérieur, en direction d'une "bénignisation généralisée", alors qu'ils l'ont fait hier, et le font, encore aujourd'hui, au préjudice non négligeable de la préservation et de la propagation orthodoxes et réalistes de l'identité et de l'intégrité de la foi catholique, au sein-même de l'Eglise catholique ?

Merci beaucoup pour toute réponse à cette question et bonne journée.

Scrutator.
images/icones/1b.gif  ( 848336 )De rien par Meneau (2018-06-02 11:42:49) 
[en réponse à 848330]

Je vous promets de tenter de répondre à la question, dès que je l'aurai comprise.

Cordialement
Meneau
images/icones/fleche2.gif  ( 848338 )Voici la précision manquante. par Scrutator Sapientiæ (2018-06-02 12:13:17) 
[en réponse à 848336]

Bonjour Meneau,

Voici la précision manquante.

Définition de la bénignité.

Synonymes de la bénignité.

Je fais ici allusion à la transformation du catholicisme en une confession chrétienne qui fonctionne fréquemment à la bénignité, la bénignité n'étant pas du tout la même chose que l'amour dans le réalisme, ou la charité dans la vérité.

Bonne journée.

Scrutator.
images/icones/neutre.gif  ( 848345 )Je comprends le mot par Meneau (2018-06-02 19:46:00) 
[en réponse à 848338]

... mais ne suis toujours pas sûr d'avoir compris votre question initiale.

Il me semble que la transformation dont vous parlez est simplement tirée par la volonté de plaire au monde, dans le vain espoir de ramener ainsi du monde à l'église.

Justement, le fil ouvert par Jean Kinzler ICI parle de "réconciliation avec le monde".

Cordialement
Meneau
images/icones/fleche2.gif  ( 848421 )Pourquoi persistent-ils, alors qu'il savent que "cela ne marche pas" ? par Scrutator Sapientiæ (2018-06-06 06:54:54) 
[en réponse à 848345]

Bonjour et merci, Meneau,

Ma question, voire "la" question, pourrait être aussi bien la suivante.

Pourquoi tant d'hommes d'Eglise persistent-ils à faire aller les catholiques dans une direction aussi propice à une conciliation fallacieuse entre esprit de sainteté et esprit de suivisme, alors qu'ils savent que cette direction n'est pas précisément placée sous le signe de la fidélité doctrinale et de la fécondité spirituelle ?

Il y a en effet une grande différence entre les années 2010 et les années 1960 : depuis, à présent, un peu plus d'un demi-siècle, nous ne pouvons pas penser ni agir comme si nous ne savions pas ce que donne la "réforme de l'Eglise", nous savons dans quelle mesure "leur" réforme de l'Eglise donne du fruit, et, sauf si ces hommes d'Eglise sont acritiques, amnésiques, ou inspirés par la malhonnêteté intellectuelle, les mêmes hommes d'Eglise ne peuvent quand même pas "faire comme si" la mise en oeuvre de l'orientation stratégique qui est la leur était couronnée de succès...

A moins que...

D'une part, leurs critères d'appréciation relatifs à l'échec ou à la réussite de cette orientation stratégique et de sa mise en oeuvre ne sont-ils pas aux antipodes ou, en tout cas, très différents des critères d'appréciation catholiques les plus orthodoxes et les plus réalistes qui soient ?

D'autre part, ne sommes-nous pas ici en présence de ce qui est expliqué dans ces deux textes ?

Ici.

Ici..

Bonne journée.

Scrutator.
images/icones/neutre.gif  ( 848456 )Mais c'est simple par Meneau (2018-06-07 14:35:40) 
[en réponse à 848421]

S'ils persistent, c'est parce qu'ils ne veulent pas s'avouer qu'ils se sont trompés. Se serait se dédire, se désavouer.

C'est très humain comme réaction, surtout pour des personnes qui ont vécu des bouleversements imposés parfois dans la persécution. Ils ont fini par "prendre le pli", mais dans la souffrance. Revenir en arrière ce serait dire : "mais pourquoi ai-je enduré tout ça ?".

Mais bon, ce genre de réaction devrait diminuer avec le temps, au fur et à mesure du viellissement de ceux qui ont vécu ces bouleversements, non ?

Cordialement
Meneau