Le Forum Catholique

« Au plaisir de Dieu », cher Maître!

Nous pouvons prier pour lui, son élégante légèreté était un souffle qui aérait un peu ce monde ranci.
Ce matin je suis un peu attristé.

du bourgeois à particule bien-pensant !

Je ne suis pas certain que le substantif « caricature » le soit davantage.

Au fond, nous sommes représentatifs de nos appartenances sociales, familiales, historiques, de nos milieux, de nos éducations. De ce fait, nous sommes un peu, chacun à notre manière, des caricatures. Le tout est de le savoir.

Mais à choisir, je préfère la caricature de l’honnête homme, au sens où l’entendaient les XVIIe et XVIIIe siècles, à celle du nouvel homme sans appartenance ou même à celle du pseudo-anticonformiste, bien souvent enferré dans ses principes et préjugés et nourris par ses rancœurs.

J’avais beaucoup de tendresse pour Jean d’O, peut-être aussi parce qu’il me rappelait mes grands-pères ou grands-oncles.

Qui n’a pas été attendri par « Au plaisir de Dieu »?

et de leur lâcheté politique, d'hommes qui ne recherchent que les honneurs, que nous avons en France le nouvel homme sans appartenance dont vous parlez!

Quant à la noblesse de robe du XVIIème siècle, pour moi, ce n'est pas la noblesse !

La noblesse doit être d'extraction chevaleresque et avoir fait les Croisades !

Godefroy de Bouillon est un noble, pas d'Ormesson !

Avec ses romans peu moraux, tel par exemple Le Jeu du Roi ?

Tout est dans le titre !

… annoncé François, dès les années 1970 :

Enfin, il y a dix minutes à peine, le Vatican vient de rendre publique une déclaration de Sa Sainteté le pape Benoît XVI, reprise par toutes les agences de presse, dont voici le texte officiel.

« En ce Vendredi saint, jour d’espérance de tous les chrétiens, nous adjurons nos frères en Jésus-Christ d’ouvrir leurs âmes, leurs coeurs et leurs biens matériels à tous les malheureux que Dieu envoie frapper à nos portes. Il n’existe pas d’autre voie, pour un chrétien, que celle de la charité. La charité n’est pas un vain mot, elle ne se divise pas, ne se mesure pas, elle est totale ou elle n’est pas. Voici venir l’heure, pour nous tous, de rejeter les compromis où notre foi s’est dévoyée et de répondre enfin à l’universel amour, pour lequel Dieu est mort sur la croix et pour lequel il est ressuscité. » Fin de citation. On apprenait également que Sa Sainteté le pape Benoît XVI avait donné l’ordre de mettre en vente tous les objets de valeur encore contenus dans les palais et musées du Vatican, au profit exclusif de l’accueil et de l’installation des immigrants du Gange. Ainsi se termine notre journal de vingt heures. Prochain flash dans un quart d’heure.

Il s’est simplement trompé de nom.

avait (a) quelque chose de « prophétique ».

et vous avez de plus grandes familles, issues des croisades ou de vieille souche, dont les représentants actuels, valent bien moins que de simples ou grands bourgeois comme vous dites, ou des petites gens qui ont toujours été fidèles à Dieu, à la France, au roi même...qui sont bien plus nobles que les premiers !

La vraie noblesse est la noblesse de cœur, c'est ce que me disait mes grands parents (dont la particule puisque vous y tenez) remontait au XIIIème et XIV, et qui simplement, savaient parler à tout le monde et se mettre, sans condescendance à la porté de tous

que la vie de Jean d'O, n'a rien à voir strictement avec la noblesse, qu'il ait été fidèle à son Etat (puisque vous en jugez), ou pas ...

moi qui ai commencé, mais d'autres "liseurs", sans le dire ouvertement, mais c'était compréhensible par (presque) tous !

Ils voulaient nous parler de l'un d'entre eux qui était décédé et qu'il regrettait.

Vous dites ce que vous voulez de d'Ormesson et moi aussi !

XIIIème et XIV

La neuvième croisade est vers 1271-1272.

La Croisade smyrniote est du XIVe, les croisades hussites du XVe.

Mais la Reconquista s'achève en 1492.

Si vous avez des ascendants vénitiens, bohémiens ou espagnols, peut-être vous sera-t-il concédé un peu de noblesse véritable et chevaleresque.

merci de ces traits d'humour

ok je sors !

Mais que vous le vouliez ou non, le droit nobiliaire prime votre jugement, qui, s’il était appliqué,ferait disparaître environ 3/4 des familles. D’autres s’y sont essayés mais ont eu des problèmes.

O tempora, o mores!

Vous avez un compte à régler avec certaines familles ! Cette haine recuite de vieux thermidorien.

alors que certains mettent en avant leurs " armoiries"
...

Complexe, jalousie ?

En tous les cas pour revenir au theme, suis pas fan de Jean d'Ormenson et comme "écrivain" et comme "mal penseur"

SP

juste énervé du fait que mais certains voudraient déduire de l'etat de noblesse, certaines choses, préjugés et haine recuite en effet

Une jolie particule dédaigneuse ...

Un homme est mort et on chicane sur "son titre de noblesse." Je ne connais pas ce monsieur d'ormesson, son nom m'est familier mais c'est tout.

Vu des West Indies cette conversation est assez pitoyable. Les prises de bec pour qui est vraiment noble ou pas est assez trivial non? Qu'est ce que ca change?

Je prie pour le repos de son ame et puis c'est tout. Si on faisait une crise cardiaque a chaque usurpation de titre de noblesse, on ne ferait pas grand chose d'autre en plus d'une perte de temps, c'est assez mauvais pour la sante.

Ca fait depuis 1789 que ca dure!

Mais je suis parfaitement de votre avis. La conversation a été détournée par ceux qui expriment souvent ici leur détestation d’un certain milieu qu’ils jugent tiède pour mieux le vomir.

Pour le reste, tout a déjà été dit.

...c'est notre Mélanchon tradi, tout obsédé qu'il est de la lutte des classes, qui fait sa petite crise chronique. Il se trouve toujours quelques liseurs pour tomber dans le panneau.

… que d’Ormesson était un bon représentant de cette bourgeoisie soumise aux oukases et aux tabous des bien-pensants. En même temps, il se décrivait lui-même (citation sur son article wikipédia) comme un gaulliste ayant beaucoup d’idées de gauche. Deux tares d’un coup !

Il avait toutefois parfois de bons mots :

Je suis pleinement favorable au mariage gay, mais seulement entre politiciens de gauche. Tout ce qui peut contribuer à leur non-reproduction est un bienfait pour tous !

Paix à son âme.

Alors Pierre Bergé serait un vrai, un pur bien-pensant tandis que d’Ormesson une pauvre victime des tabous des bien-pensants ? Est-ce à cause de la particule ?

Paix à leurs âmes.

… et complice. Mais cela revient un peu au même dans son cas.

… qu’il était plus acteur ou du moins sectateur que soumis.

Comme l’a fait remarqué Marquandier, le soumis et le bon représentant sont de trop : je voulais simplement signifier qu’il fut le valet des puissants. J’ai été bien trop gentil en le qualifiant de simple soumis aux mensonges de la bienpensance, alors qu’il en était un acteur et qu’il avait de plus une liberté bien suffisante pour s’en démarquer, s’il l’avait seulement voulu.

En faire le représentant de la bourgeoisie était d’ailleurs tout aussi incorrect.

Mea culpa donc.

Les ricaneurs sont nombreux qui citent Loisy: «Jésus annonçait le royaume, mais c'est l'Église qui est venue»… Or la succession de trois papes, Jean-Paul II, Benoît XVI et François, chacun illustrant à sa manière les trois vertus théologales, l'espérance, la foi et la charité, montre le caractère durablement exceptionnel de l'Église catholique, et ce depuis deux mille ans. Je mourrai dans son sein si elle veut de moi et j'aimerais bien avoir un prêtre à mes côtés.

Rien n'est perdu. Donc RIP.

Il y avait véritablement de quoi maudire les particules des noms de famille !

— Dubucquoy, disais-je, serait un roturier…, et le titre du livre le qualifie comte de Bucquoy.

Un paléographe qui travaillait à la table voisine leva la tête et me dit :

— La particule n’a jamais été une preuve de noblesse ; au contraire, le plus souvent, elle indique la bourgeoisie propriétaire, qui a commencé par ceux que l’on appelait les gens de franc-alleu. On les désignait par le nom de leur terre, et l’on distinguait même les branches diverses par la désinence variée des noms d’une famille. Les grandes familles historiques s’appellent Bouchard (Montmorency), Bozon (Périgord),Beaupoil (Saint-Aulaire), Capet (Bourbon). Les de et les du sont pleins d’irrégularités et d’usurpations. Il y a plus : dans toute la Flandre et la Belgique, de est le même article que le der allemand, et signifie le. Ainsi, de Muller veut dire : le meunier, etc. Voilà un quart de la France rempli de faux gentilshommes. Béranger s’est raillé lui-même très-gaiement sur le de qui précède son nom, et qui indique l’origine flamande.

On ne discute pas avec un paléographe ; on le laisse parler.

Gérard de Nerval, Les Illuminés, wikisource.

quand je lis ce genre de commentaire ici ou ailleurs sur le net.

La différence, excusez du peu, c'est que nous sommes ici sur un Forum catholique.

Cher Monsieur, imaginez que le jour-même de votre décès quelqu'un que vous ne connaissez pas publie un message lapidaire comme le vôtre. Ça fait froid dans le dos,non ? Ce jour-là, vous ne pourrez rien, sauf à provoquer un miracle. Vous aurez beau hurler, personne ne vous entendra.

Ces lignes assassines resteront. Et saliront votre réputation.

Leurs auteurs gagneront le salaire du pharisien.

Ne l'oublions pas : nous serons jugés comme nous avons jugé.

XA

Ce n'est pas précisément la profession de foi d'un catholique....Depuis son chateau de Fornali, dans la baie de San Fiurenzu en Corse, il répondait ainsi aux question de Corse Matin le 15 août 2014:

Le monde n'existe pas sans Dieu. Quelques mots tirés du livre qui prennent la forme d'une révélation. Vous en avez mis du temps…

Quelque part ailleurs, dans le livre, une autre formule que j'emprunte au dialogue entre deux rabbins : « Le plus important, c'est Dieu… qu'il existe ou qu'il n'existe pas ».

Il y a autant de preuves de l'existence que de la non-existence de Dieu, et il est possible de détruire chacune de ces preuves.

Le philosophe espagnol Unamuno disait : « Croire en Dieu, c'est avant tout et par-dessus tout vouloir qu'il existe ». Croire, ce n'est pas savoir. Alors, si vous me posez la question : « Dieu existe-t-il ? », je vous réponds : « Je ne sais pas ». Mais si vous insistez en me demandant « de répondre par oui ou par non », alors je réponds « oui ».

Vous expliquez encore que la Création de l'univers, l'explosion primordiale, se fait à la précision du centième du milliardième de seconde. Ce n'est pas du hasard ou sinon le hasard, c'est Dieu…

Et quelle sera votre dernière pensée à vous ?

Je l'ignore, mais j'espère entendre la pensée de Dieu quand il me verra : « Je te pardonne ».

Une fois dans l'au-delà, à quoi verrez-vous que vous êtes en enfer ou au paradis ?

Je m'en remets à la sagesse de Barbey d'Aurevilly : pour le climat, je choisis le paradis, mais pour la compagnie, je préfère l'enfer.

De tous les Dieux qui régissent le monde, duquel vous sentez-vous le plus proche ?

Vous savez que j'ai un côté païen très prononcé. Mais à défaut de savoir si Dieu existe, on peut toujours le choisir. Qu'il s'agisse des juifs, des chrétiens ou des musulmans, le Dieu unique est une invention récente, à peine 3 000 ans avant notre ère.

Comme Pascal, je crois en l'homme car il y a en lui quelque chose de divin.

Il ne représente qu'un grain de sable mais il a ce génie extraordinaire d'avoir reconstitué notre histoire depuis 13,7 milliards d'années. Aussi, on ne peut se faire une idée de Dieu qu'à travers les hommes. Et la seule façon d'aimer Dieu, c'est d'aimer les hommes.

Vous conviendrez avec moi que je ne l'ai pas décrit comme un catholique exemplaire dans ses paroles et ses actes. Ne m'octroyant pas ni le droit ni l'autorité pour juger de l'homme.

J'ai simplement regretté la disparition d'un homme lettré, courtois et d'une des belles plumes de ces dernières décennies. En somme, un académicien de plus -un vrai- que la mort vient d'emporte avec elle, et qui rejoint le cortège de ceux qui l'ont précédé (Druon, Déon et tant d'autres).

Ensuite, j'ai répondu à notre ami liseur Parfu sur ce qui m'est apparu comme un jugement téméraire et injuste.

Loin de moi de vouloir faire de l'homme ce qu'il n'était peut-être pas : un parangon de catholicité!

Il y a lieu de lire sans doute et non "peut-être"

Décidément aujourd'hui, j'éprouve quelques difficultés à taper mes messages.

Pour ce qui est de juger de l'homme, je n'en ai ni le droit ni la légitimité.

Un homme de lettres et un esprit brillant, que l'on avait plaisir à entendre et quelques fois à lire, sans pour autant toujours partager ses opinions.

Jean d'Ormesson accueille Simone Veil à l'Académie française en concluant, au sujet de la légalisation de l'avortement obtenue par Simone Veil :
"C'était une victoire historique. Elle inscrit à jamais votre nom au tableau d'honneur de la lutte, si ardente dans le monde contemporain, pour la dignité de la femme."

Nous n'avons pas à juger l'homme ,mais n'avons nous pas le devoir de relever l'horreur de ces paroles ?
Prions pour lui et pour madame veil.

"C'était une victoire historique. Elle inscrit à jamais votre nom au tableau d'honneur de la lutte, si ardente dans le monde contemporain, pour la dignité de la femme."

Si l'en est ainsi
(mais je n'ai pas de raison pour ne pas vous croire !)
c'est extrêmement grave.
Même des raisons de convenance ne sauraient cautionner pareilles paroles. Jamais.

Je n'ai jamais lu une page de ce Monsieur, même s'il est un peu connu chez nous et parlait bien l'allemand.
Je devrais peut-être le faire, quand-même.

Vous verrez que vous ne le regretterez pas.

Bien sûr, il n’aura jamais été ni Hugo ni Chateaubriand, comme il le regrettait parfois, mais il avait une belle plume.

Quand des connaissances me demandent, ahurris, pourquoi je n'ai pas lu tel ou tel auteur "cult", à la mode, qu'on "doit avoir lu" du XXe voire du XXIe s., j'ai l'habitude de répondre : attendez, je n'ai pas encore terminé le XIXe.

Alors ils ne disent plus rien

Je vous remercie de votre conseil.

(Il est à la Pléiade ? je dois encore acheter mon agenda pour 2018, depuis 10 ans je ne jure que par l'agenda de la Pléiade ...)

Restait l’obstacle tant redouté du Sénat, réputé plus conservateur, surtout sur ce genre de questions. Le gouvernement craignait l’obligation d’une seconde lecture à l’Assemblée nationale pour enregistrement définitif. La surprise fut l’adoption du texte par le Sénat avec une relative facilité. C’était une victoire historique. Elle inscrit à jamais votre nom au tableau d’honneur de la lutte, si ardente dans le monde contemporain, pour la dignité de la femme.

http://www.academie-francaise.fr/reponse-au-discours-de-reception-de-mme-simone-veil

Cet hommage (que nous sommes quelques uns à rendre à l'honnête homme -de lettres notamment-qu’il fut) ne constitue en rien une approbation de l’ensemble des actes et paroles de Jean d’Ormesson. Bien au contraire.

Quel amour des pécheresses ! Un maître en religion je n’en doute pas.

Réponse au discours de réception de Mme Simone Veil :

Avec une rigueur à toute épreuve, vous êtes, en vérité, une éternelle rebelle. Vous êtes féministe, vous défendez la cause des femmes avec une fermeté implacable, mais vous n’adhérez pas aux thèses de celles qui, à l’image de Simone de Beauvoir, nient les différences entre les sexes. Vous [Simone Veil] êtes du côté des plus faibles, mais vous refusez toute victimisation.

Disons-le sans affectation : au cœur de la vie politique, vous offrez une image républicaine et morale.

Il y a en vous comme un secret : vous êtes la tradition même et la modernité incarnée. Je vous regarde, Madame : vous me faites penser à ces grandes dames d’autrefois dont la dignité et l’allure imposaient le respect. Et puis, je considère votre parcours et je vous vois comme une de ces figures de proue en avance sur l’histoire.

Je baisse la voix, on pourrait nous entendre : comme l’immense majorité des Français, nous vous aimons, Madame. Soyez la bienvenue au fauteuil de Racine qui parlait si bien de l’amour.

Ou plutôt, un maître en mondanité…

…la cerise :

Ce sont des réactions de cet ordre que vous affrontez en 1974. Elles ne viennent pas principalement des autorités religieuses. Les catholiques, les protestants, les juifs étaient très divisés. Les catholiques intégristes vous étaient – et vous restent – farouchement opposés. Certains luthériens étaient hostiles à votre projet alors que la majorité de l’Église réformée y était favorable. Parmi les juifs religieux, quelques-uns vous ont gardé rancune : il y a cinq ans, des rabbins intégristes de New York ont écrit au président de la République polonaise pour contester le choix de l’auteur de la loi française sur l’interruption volontaire de grossesse comme représentant des déportés au 60e anniversaire de la libération d’Auschwitz.

Une minorité de l’opinion s’est déchaînée – et se déchaîne encore – contre vous. L’extrême droite antisémite restait violente et active. Mais d’autres accusations vous touchaient peut-être plus cruellement. « Comment vous, vous disait-on, avec votre passé, avec ce que vous avez connu, pouvez-vous assumer ce rôle ? » Le mot de génocide était parfois prononcé.

L’agitation des esprits était à son comble. À l’époque, la télévision ne retransmettait pas les débats parlementaires. Au moment où s’ouvre, sous la présidence d’Edgar Faure, la discussion du projet à l’Assemblée nationale, une grève éclate à l’O.R.T.F. En dépit à la fois de la coutume et de la grève, des techniciens grévistes s’installent dans les tribunes et diffusent le débat en direct. Ce sont pour vous de grands moments d’émotion et d’épuisement. Beaucoup d’entre nous, aujourd’hui et ici, se souviennent encore de ce spectacle où la grandeur se mêlait à la sauvagerie. Je vous revois, Madame, faisant front contre l’adversité avec ce courage et cette résolution qui sont votre marque propre. Les attaques sont violentes. À certains moments, le découragement s’empare de vous. Mais vous vous reprenez toujours. Vous êtes une espèce d’Antigone qui aurait triomphé de Créon. Votre projet finit par être adopté à l’Assemblée nationale par une majorité plus large que prévu : deux cent quatre-vingt-quatre voix contre cent quatre-vingt-neuf. La totalité des voix de gauche et – c’était une chance pour le gouvernement – une courte majorité des voix de droite.

Restait l’obstacle tant redouté du Sénat, réputé plus conservateur, surtout sur ce genre de questions. Le gouvernement craignait l’obligation d’une seconde lecture à l’Assemblée nationale pour enregistrement définitif. La surprise fut l’adoption du texte par le Sénat avec une relative facilité. C’était une victoire historique. Elle inscrit à jamais votre nom au tableau d’honneur de la lutte, si ardente dans le monde contemporain, pour la dignité de la femme.

… de ces rappels opportuns.

Lamentations universelles sur la mort de Jean d'Ormesson. Rarement un écrivain aura été aussi surfait. Ses livres sont pour la plupart d'interminables et assommants bavardages amphigourés de bombastiques références culturelles ; çà et là, les éléments d'une philosophie de divan de curé flottent comme des yeux de gras dans le bouillon. Essayez ! Très vite, après dix pages d'héroïque patience, d'Ormesson vous tombera des mains.

Cet obstiné plastronneur fut un dandy universel et amphibien, soucieux avant tout de séduire : à La ville (Paris, naturellement), à la campagne (Bourgogne, Val de Loire... plus bas ça fait plouc), aux tables gourmandes, dans les galeries, au fond des coulisses : nul ne pouvait prétendre échapper à son oeil bleu turlupin : chiens, chats, domestiques, courtisans, politiciens, Personnages Historiques, Passé, Présent et Avenir, salut ! plateaux télé et bien sûr, bien sûr... les phaaaames ! Je sens qu'il a dû passer la moitié de sa vie à regarder sa silhouette passer dans les vitrines et l'autre moitié à disserter sur les Reflets de Lui-Même en pied.
Un seul personnage l'intriguait : Dieu ! Pensez donc : Quelqu'un de plus célèbre et de plus Omniscient que Jean d'O.

Chose qui ne trompe pas : Macron a reconnu en lui l'un de ses aïeux à tête de bouquet de fleurs : le bon et chic Jeannot représenterait la quintessence de l'esprit français... dans son acception la plus dramatique (celle qui fait perdre les empires) : le Badinage, la Légèreté, la Pirouette... Bref, le Vent qui se prend pour l'Esprit. Un seul de ses titres peut résumer toute son oeuvre : Presque rien sur presque tout. Autant dire : "Tout ça pour ça", en quarante volumes.

Parmi ses citations les plus prudhommesques, relevons :
«J'ai beaucoup ri. J'ai ri du monde et des autres et de moi. Rien n'est très important. Tout est tragique. Tout ce que nous aimons mourra. Et je mourrai moi aussi. La vie est belle» (C'était bien, éd. Gallimard, 2003). En gros : Je me suis bien marré et puis basta.

«C'est quand il y a quelque chose au-dessus de la vie que la vie devient belle.»
Envie métaphysique de savoir ce que l'oracle appelle "quelque chose au-dessus de la vie" : Jean d'O. peut-être ?

«Toute mort est un mystère parce que toute vie est un mystère.»
(Voyez comme on danse, éd. Robert Laffont, 2001) ; je propose la pirouette à l'envers, vérifiez, ça marche aussi : "Toute vie est un mystère, parce que toute mort est un mystère". Brrr.

«Personne ne sait jamais ce qu'on gagne avec une naissance. On n'y gagne que des espérances, des illusions et des rêves. Il faut attendre la mort pour savoir enfin ce qu'on perd.» (Le vagabond qui passe sous une ombrelle trouée, éd. Gallimard, 1981). Résumé pour les ignares : "En naissant on n'a rien, en mourant on perd tout". Fortiche.

Une petite dernière, pour la route : «L'argent tombe sur le monde, comme une vérole sur le pauvre peuple, bien après la pensée, bien après l'émotion, le cri, le rire, la parole, et après l'écriture.» (Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit, éd. Robert Laffont, 2013). Sans vouloir être désobligeant, je pense que l'argent est tombé sur Jean d'O avant sa pensée, etc.

Laissons là, pour ne point lasser, cet laborieux La Bruyère, et prenons les paris : dans cinq ans PLUS PERSONNE ne lira une ligne de ce courtisan du Monde.

La préciosité n'est pas ma tasse de thé.

Je retiens votre ""En naissant on n'a rien, en mourant on perd tout"..

Bravo Sabaoth !

Merci. Il faut dire qu'à l'occasion du centenaire de la mort de Léon Bloy, je suis en train de lire et relire quelques-uns de ses pamphlets... disons que ça dope les acrimonies latentes... ;-)

Vous n’avez pas votre pareil pour étriller -comme il se doit- ceux qui n’ont pas l’heur de vous plaire.

Vous apportez, non sans une certaine faconde, de l’eau au moulin du don Quichotte de notre forum.

Si j’avais un instant imaginé qu’un simple hommage à Jean d’O, non pour ses idées et ses combats, qui ne sont pas les miens, mais pour l'honnête homme sinon de l’être à tout moins de lettres qu’il fut, aurait provoqué de telles passions, fussent-elles légitimes à certains égards, je m’en serais abstenu.

... et prions pour lui aussi : il s'est présenté devant son Créateur. Et il a COMPRIS tout à coup tout le néant de sa vie mondaine et littéraire. Il a saisi en un instant la vacuité de ses pavanes et entourloupes, bons mots, traits d'esprit et entortillements de salon. Il a aussi découvert des aspects de sa vie qui lui ont échappé : tel geste de bonté, tel moment de retenue, tel geste de générosité, telle pensée de regret, tel acte d'amour simple... Et ce sont ces RIENS qui vont le sauver du néant. Dieu seul le sait. Confions ce pauvre homme à la justice et à la miséricorde divine.

Nous serions bien inspirés d’en tirer les leçons pour nous-mêmes et nos propres jugements.

Gardons-nous de juger des hommes autrement que par leurs actes et leurs paroles, et sans toutefois les y réduire. Ne cédons pas ni aux préjugés sociaux ni aux apparences souvent trompeuses.

Le fameux mémorialiste nous a appris que « nous gagnerions plus de nous laisser voir tels que nous sommes, que de paraître ce que nous ne sommes pas ».

Et non « ne cédons pas ni » pardon.

Je ne suis pas le plus habile des hommes avec un cellulaire.i

Ayant subi toute la journée en voiture les dithyrambes à la gloire de "saint" d'Ormesson, j'ai eu l'impression de revivre la journée du décès de Simone Veil.

Jeune encore, je n'ai pas connu la grande époque de ce monsieur, mais ce que j'en ai vu ces dernières années est un personnage imbu de lui-même, toujours dans le sens du vent, de droite par ses origines, de gauche par son tropisme personnel, un espèce d'épicurien qui cherchait tout le temps à plaire.

Bref, qu'il repose en paix, mais pour lui tresser des couronnes, ce sera sans moi...

Et attendez, comme les nouvelles n'arrivent jamais seules, on remet le couvert avec "Jonny".

Il reste que ce sont des gens qui ont marqué leur temps et en sont des "témoins" ce qui n'est guère reluisant je vous l'accorde! Quant on sait que Saint Thomas d'Aquin ou encore Sainte Thérèse d'Avila furent des témoins du leur on se dit qu'il y a quelque chose de pourri dans le royaume de France !

d'un bourgeois de Neuilly sans véritables convictions.