Le Forum Catholique

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images/icones/abbe2.gif  ( 830138 )l'évolution de notre jeunesse par Anne Charlotte Lundi (2017-06-28 16:17:05) 



Beaucoup de catholiques de la Tradition, ont pensé qu'en gardant la messe Traditionnelle, en faisant des sacrifices pour mettre leurs enfants dans de bonnes écoles, leur devoir était accompli et donc l'avenir chrétien de leurs enfants était assuré.
Force nous est de constater qu'il n'en est pas ainsi ! Certains parents, et même des jeunes, commencent à en prendre conscience, mais sans bien savoir comment réagir, et que faire. D'autres, plus nombreux, ne veulent pas voir ce problème en face, de peur d'avoir d'autres efforts à faire, et des efforts qu'ils ne veulent pas faire.
Pourtant, la situation est plus que préoccupante, elle est éteinte. A travers les retraites - ce qui permet d'avoir un bon échantillon de ce qui se passe en France - nous voyons monter une jeunesse qui n'est pas du tout à la hauteur de la tâche qui lui revient : refaire une société chrétienne. Les fruits que nous avons sous les yeux sont sans proportion avec les sacrifices des parents et des éducateurs ! Visiblement, il y a quelque chose qui ne va pas, et il faut réagir avant qu'il ne soit trop tard, sinon, au bout de deux générations, nous serons engloutis par l'esprit du monde.

Ce que l'on constate de plus en plus dans ces jeunes de dix-huit à trente ans, c'est d'abord, par rapport à la crise de la société et de l'Église, une ignorance profonde ; non pas qu'on ne les ait pas enseignés, mais par manque d'intérêt de leur part. Ils sont protégés et ils suivent dans les grandes lignes les orientations de leurs parents, mais ils sont incapables d'expliquer profondément pourquoi (nouvelle messe, erreurs du concile, mondialisme...). En fait, ils n'ont pas eu le déclic qui donne le goût d'étudier par soi-même, de se former; parce qu'ils n'ont pas eu à combattre, à défendre leur position, à résister ; si bien qu'au contact du monde, ils se laissent très vite aller aux compromis. Et un certain nombre tombent...

En quelque sorte, ils en ont un peu marre d'être à part, et voudraient bien être comme tout le monde. Bien sûr, ils réalisent que ce n'est pas possible, mais pourtant, ils ne veulent pas se démarquer, s'affirmer contre l'esprit du monde. Pourquoi ? Parce qu'ils n'ont pas de conviction personnelle suffisamment forte pour être fermes, résolus dans leur foi. Ils ne sont pas suffisamment fiers d'être catholiques de la tradition, d'avoir eu cette grâce d'être choisis pour y voir clair sur la situation actuelle, pour être le sel de la terre afin d'aider le monde à se relever. Et au lieu d'être apôtres, ils se laissent vivre, et peu à peu entraîner.
Pourtant, c'est enthousiasmant pour des jeunes, d'avoir un véritable idéal, une doctrine, une sagesse sûre, une mission !
Eh bien non ! la flamme n'a pas été transmise. C'est le rôle des parents de galvaniser l'énergie de leurs enfants, d'en faire des apôtres ; ils sont nés pour entrer dans un combat merveilleux et nécessaire : refaire la chrétienté. Et cela commence par de bonnes vocations et de bonnes familles chrétiennes. C'est là l'urgence.
Et au lieu de cela que voit-on ? les vocations qui se raréfient, des mariages qui sont de plus en plus boiteux ; une éducation de plus en plus improvisée et laxiste ; des jeunes qui se laissent vivre, qui veulent profiter de la vie et qui ne s'engagent même plus dans le mariage.
Quelles sont les causes de cet état de fait ?

C'est que l'on ne forme plus de chrétiens convaincus, ardents, engagés dans le combat, et d'abord :
- DES HOMMES QUI SOIENT DES HOMMES
- et DES FEMMES QUI SOIENT DES FEMMES.

Beaucoup vivent dans une certaine immaturité, insouciance de leur avenir. Égoïstes, ils cherchent à profiter de la vie.
Parmi les jeunes gens, on rencontre beaucoup de mollesse, de laisser-aller. Bien souvent, ils sont encore esclaves de leurs passions. Comment peuvent-ils avoir une force de caractère, de la prudence, s'ils ne sont pas maîtres d'eux-mêmes ? La pureté est une ascèse ; elle demande un combat persévérant, une force intérieure. Et c'est dès l'adolescence qu'on la travaille.
Les jeunes gens ont perdu aussi le sens des responsabilités, de la générosité, du dévouement à de grandes choses, de la rigueur, de l'organisation. Comment pourront-ils devenir des chefs de famille, des hommes qui assument leurs responsabilités ? Ils ne sont pas prêts.
Et pourtant sans chef, c'est le désordre.

C'est là, la grave responsabilité du père de famille : de faire de ses garçons, des hommes. Des hommes chastes, des hommes réfléchis, responsables, des hommes travailleurs, des hommes au cœur noble et grand, des hommes formés et convaincus. Des hommes dignes d'admiration, sur lesquels on puisse s'appuyer.
Étudier et s'amuser semblent les deux devoirs des jeunes. Et les parents se contentent de cela ! Ils oublient que nous vivons dans une terrible crise de la société et donc qu'il ne faut pas que ces jeunes prennent l'esprit du monde. Ils oublient que ces jeunes seront les hommes de demain, et que les qualités dont ils auront besoin ne s'improvisent pas, mais se forment au cours de longues années.
Si les jeunes gens ne sont pas solides, forts, fermes, convaincus dans leur foi, que seront nos familles de demain ?
Parmi les jeunes filles, on rencontre beaucoup de désordre, aussi. De plus en plus, elles veulent faire de longues études, et peu à peu, elles prennent l'esprit d'indépendance : elles pourront gagner leur vie ; puis elles perdent l'intérêt pour les humbles tâches ménagères, familiales. Être simplement mère de famille, maîtresse de maison, n'est plus un idéal, cela les dévalorise. D'ailleurs, elles ne savent pas faire, on ne les a pas intéressées,
on ne les a pas formées à cela.

Pourtant, c'est leur mission, qui aura une souveraine importance dans le foyer.
Et puis, il y a aussi chez beaucoup, un attrait pour le monde ! que ce soit pour les modes, les soirées, le rock...
L'habillement est très significatif - s'habiller avec goût, avec le sens de l'harmonie, avec modestie, c'est le reflet
des vertus intérieures, c'est ETRE.
S'habiller en minijupe, en pantalon, c'est vouloir paraître, vouloir être au goût du jour et vouloir ses aises.
On s'écarte de l'éducation reçue par esprit de libération. Tout cela c'est un mauvais esprit, qui dispose à tous
les relâchements.

Les grands responsables, ce sont en général les mères de famille, qui cèdent aux pressions de leurs enfants et qui paient leurs dépenses. En fait, elles essaient de compenser la pension de leurs enfants, en cédant à leurs caprices. C'est là une grave erreur. Que l'on offre à ses enfants des joies familiales à leur retour de pension, qu'on les gâte un peu dans la nourriture, qu'on prenne du temps pour une saine détente, très bien ! Mais qu'on ne détruise pas leur éducation, leur formation ! Il faut plutôt les aider à l'assimiler.
Les soirées, les rallyes, c'est la même chose. Souvent, ce sont les parents qui les organisent pour que leurs enfants puissent bien se marier. Et alors, c'est le rock, ce sont les tenues les plus relâchées (effet de groupe), c'est jouer avec les sentiments, c'est passer des heures vides, c'est l'art de perdre son temps, ce
sont des occasions de péchés évidentes dans ce climat d'excitation.
Et le pire, c'est que les parents n'y voient pas de mal ! Je me demande comment peut-on se convaincre que c'est acceptable pour des jeunes filles de 16 - 20 ans. Mais elles ne sont pas en âge de se marier, et elles ne doivent surtout pas jouer avec les sentiments. D'autre part, si l'on se marie avec quelqu'un, c'est parce qu'on l'admire, qu'on l'estime pour ses qualités ; et ce n'est quand même pas dans ces soirées que l'on déploie les vertus chrétiennes !
Il y a des illusions qui coûtent cher ! Prévoyons au contraire des détentes saines et constructives.

On voit des jeunes de 20 - 22 ans, qui se marient sans s'y être préparés, simplement parce qu'ils s'aiment.
Et puis, bientôt ils ont un enfant dans les bras, sur les bras... On ne sait pas non plus comment l'élever. Tout est improvisé.
Et c'est comme cela que l'on va redresser la société !
Mais on croit rêver...
Et dans tous les cas, ce sont les parents qui n'ont pas fait leur devoir !
Nous n'avons pas le droit de former une jeunesse médiocre ! Il nous faut une jeunesse forte, vertueuse, digne
d'admiration, qui sache se détendre sainement, qui soit à sa place dans le combat que nous menons et qui s'y
sente bien.

Prenez bien conscience de ce problème. Ne démissionnez surtout pas dans l'art de l'éducation. Tant que vos garçons ne sont pas des hommes dignes de ce nom et vos filles des femmes dignes de ce nom, votre responsabilité n'est pas achevée.
Le bon Dieu compte sur vous. Priez et que chacun fasse son devoir !
Abbé Delagneau
Prêtre de la Fraternité Saint-Pie-X
images/icones/1n.gif  ( 830147 )Le clergé n'a rien à voir là-dedans ? par Justin Petipeu (2017-06-28 17:47:23) 
[en réponse à 830138]


Mais on croit rêver... Et dans tous les cas, ce sont les parents qui n'ont pas fait leur devoir !



Sans blague ? Et pourtant, il faut se souvenir des sermons des missi dominici envoyés dans les prieurés dans les années 90 au sujet des écoles : "Envoyez-nous vos filles et vos fils, nous en ferons de vrais chrétiens, de vrais hommes, des mères de famille chrétiennes, etc..." (sous-entendu : vous, vous êtes des mondains et des libéraux et vous ne savez que faire...)

Ce clergé est vraiment épatant. Depuis, le nombre d'écoles hors-contrat a explosé et le nombre d'enfants scolarisés itou. Le nombre de vocations reste désespérément médiocre et comme le remarque le bon abbé, les mariages partent rapidement en vrille...Mais "dans tous les cas, ce sont les parents qui n'ont pas fait leur devoir !"

Cette manière de se dédouaner est pour le moins directe. Je sais que les écoles sont un sujet tabou et que je vais prendre une volée de bois vert mais on ne peut pas en même temps regretter que les jeunes sont protégés et ils suivent dans les grandes lignes les orientations de leurs parents, mais ils sont incapables d'expliquer profondément pourquoi et en même temps les éduquer dans des univers clos et hors-sol, pensions et autres, avec rideaux du monospace tirés au retour de la pension, s'il vous plaît, et se plaindre ensuite qu'ils ne comprennent rien à la situation ni au combat. Combat ? Quel combat ?

Enfin, l'école est devenue un tel dogme et on le leur a tellement dit et répété, que les parents qui payent pour cela, après tout, se disent que 95% du boulot est fait, ce qui est évidemment une énormité.

Alors il serait temps aussi que certains ecclésiastiques considèrent que certes, le Magistère a toujours prêché l'école catholique comme extrêmement importante, mais jamais au détriment de la famille. Il serait temps de considérer que les vocations et les futurs pères et mères de famille sortent d'abord de ces mêmes familles, et non des écoles. Et il serait aussi temps de partager les responsabilités d'un échec de plus en plus visible mais que certains ont beaucoup de mal ne serait-ce qu'à envisager.
images/icones/iphone.jpg  ( 830173 )Tellement d'accord avec vous par XA (2017-06-28 21:29:28) 
[en réponse à 830147]

Pie XI a consacré une encyclique au sujet en question, qu'il faudrait relire à la veille de chaque rentrée scolaire.

Pour ma part, j'ai toujours considéré l'école libre et hors contrat comme une auxiliaire par rapport à l'éducation que nous entendions donner à nos enfants et non comme un secours par rapport à une situation qui nous échappait. J'ai le souvenir de notre fille aînée qui découvrit au contact de ses condisciples que nous n'étions pas des OTNI (je laisse Ætilius trouver l'énigme) mais que les autres élèves subissaient une éducation semblable.
C'est si vrai que nous nous sommes battus il y a 10 ans, même si l'on l'a oublié en quelque lieu, pour créer une nouvelle école après avoir été chassé de la précédente. Nous croyons dans la nécessaire complémentarité entre éducation parentale et scolarité responsable, comme on dirait aujourd'hui. Mais c'est une erreur que de penser que l'école corrigerait des carences que l'enfant subit à la maison.
XA
images/icones/1e.gif  ( 830180 )OTNI = Objets Théologiquement Non Identifiés ? par Aétilius (2017-06-28 22:58:52) 
[en réponse à 830173]

Merci d'avoir pensé à moi, cher XA, mais je crains de n'être pas tout à fait dans le juste.

Qu'est donc cet acronyme, dont la signification m'est difficilement compréhensible, ainsi qu'à d'autres liseurs, je pense...?

Un grand merci d'avance de nous éclairer, et bonne nuit à vous, car il se fait tard...
images/icones/5b.gif  ( 830176 )J'ajouterais par Vincent F (2017-06-28 22:36:27) 
[en réponse à 830147]

que les écoles de la FSSPX étant en majorité des internats, les jeunes en question ont probablement passé plus de temps à l'école que dans leur famille durant l'adolescence. Mais c'est de la faute des parents...
images/icones/1b.gif  ( 830157 )et chez les ordinaires ? par Aigle (2017-06-28 19:29:12) 
[en réponse à 830138]

Chere madame Lundi, peut-etre pourrez vous vous rassurer à moitié en vous disant que chez les ordinaires c'est encore pire ... et les ordinaires progressistes la transmission de la foi aux jeunes générations est quasi égale à zéro de nos jours ...

par ailleurs je vois mal de quel combat vous parlez ? de la liturgie : le Motiu proprio SP a tout réglé ou presque ! du catéchisme : la solution est dans les écoles - ce qui n'est pas faux ...à mon avis.

Une suggestion : l'éducation hors contrat n'est pas imperméable aux idées du monde. A force de répéter aux filles qu'elles doivent être féminines, on rejoint certaines idées progressistes féministes qui présentent les hommes comme des brutes primitives dont il faut se méfier ...et on en fait des coquettes qui pensent que leur féminité ne doit pas se cacher ... ou des chrétiennes qui pensent que la mini jupe vaut mieux que la burka...

images/icones/1n.gif  ( 830165 )Déperdition bien pire chez les "ordinaires"... par Aétilius (2017-06-28 20:19:57) 
[en réponse à 830157]

...D'après ce que je peux en juger.

En effet, je connais nombre familles qui, nombreuses il y a trois générations (souvent 8 enfants), fournissaient 1, 2, voire plus vocations.

Mais depuis une certaine option pastorale prise par l'Eglise, et le triomphe du matérialisme, on observe un attiédissement de la foi, non transmise, ou alors comme une bouillie miévreuse.

Résultat ?

Les jeunes générations ne pratiquent plus, ou alors qu'occasionnellement, quand il y a un événement "sympa".

Et pour les vocations, l'idéal dans ce genre de milieu est souvent que l'enfant fasse des écoles de commerce ou d'ingénieur, qu'il soit inculte n'ayant aucune espèce d'importance.

De toute façon, de génération en génération, le nombre d'enfants baisse, passant de 8 à 5, puis maintenant 3, voire moins, la carrière des deux étant privilégiée sur tout le reste.

Or, humainement, il est plus facile de se réjouir pour les parents de la vocation d'un enfant, quand d'autres laissent espérer des petits-enfants charnels.

Mais sûr qu'il faut que nous, parents chrétiens, soyons bien vigilants à faire de nos enfants de vrais croyants, déjà en vivant nous-mêmes l'idéal catholique, et en montrant qu'il rend heureux, et ouvert sur le monde, à qui il faut aller annoncer le Christ, plutôt que de se contenter du ghetto des "gens bien"...
images/icones/1x.gif  ( 830162 ) Quelques îlots surnaturels chez les jeunes: par Presbu (2017-06-28 20:16:07) 
[en réponse à 830138]

Pour ne pas être pris pour cibles par les "adaptationnistes" qui laissent l'esprit du monde s'infiltrer chez les ados, quelques mouvements se maintiennet dans une très prudente discrétion, à la limite de la clandestinité: je pense à la CRC (Maison St Joseph, St-Parres-les Vaudes) et petites fondations aux 4 ou 5 coins de la France) pour caser de nouvelles vocations... Ils semblent avoir laissé tomber les dures polémiques anticonciliaires de leur fondateur et faire en douceur leur chemin....
images/icones/neutre.gif  ( 830328 )CRC... par Marie-France (2017-07-01 06:40:14) 
[en réponse à 830162]

Secte familiale
images/icones/ancre2.gif  ( 830164 )Initiation à la prière intérieure par Paterculus (2017-06-28 20:18:00) 
[en réponse à 830138]

Notre époque matérialiste et bruyante oblige à donner aux enfants et adolescents une formation à la prière intérieure, car c'est le contact personnel avec Dieu qui donne une vraie motivation pour le seul combat qui vaille, faire connaître Jésus - les autres aspects de ce combat suivent (tradition, civilisation française, etc.)

Il faut aussi prendre conscience de l'invasion du quantitatif, qui fait que les esprits formés après mai 68 et la réforme Haby ne peuvent plus raisonner sur les émotions, les sentiments, les valeurs, les devoirs, la métaphysique, la religion.

Bon, et à part ça, il n'y a pas que la minijupe, il y a aussi le minishort (vieux marronnier du forum).

Votre dévoué Paterculus
images/icones/neutre.gif  ( 830166 )Très moral comme discours par Eti Lène (2017-06-28 20:24:52) 
[en réponse à 830138]

Mais la morale laissée à elle même est stérile.

J'ai rarement vu des bons chefs provoquer la perte d'enthousiasme surtout chez les jeunes. A force d'être dans l'opposition ou la résistance on finit par oublier l'essentiel et qui devrait guider chacune de nos actions:Jésus Christ sans qui nous ne pouvons rien faire et qui nous aime.
images/icones/neutre.gif  ( 830177 )une réponse parmi d'autres par jejomau (2017-06-28 22:43:01) 
[en réponse à 830138]

La vraie question c'est : "c'est quoi un Tradi ?"

A chaque fois on donnera une réponse parcellaire. Pour certains, on est un vrai tradi quand on va à la messe "tradi". Pour un autre, on est tradi si on place ses enfants dans une école "tradi" avec tout ce que cela implique... Pour un autre, on est Tradi quand on leur donne une éducation "tradi" qui va du "merci monsieur" à l'habillement obligatoire en jupe longue pour la jeune fille (si possible bleue) et au chemiisier (si possible blanc), les enfants portant leur missel en allant à la messe...

En réalité, tout ceci a existé. Mais tout ceci faisait partie d'un tout quand la société toute entière vivait avec la messe tradi, des coutumes identiques, sous des lois communes au sein d'une société forte et stable.

Aujourd'hui, tout ceci a explosé. Et il ne reste rien. Sinon des miettes. C'est là qu'il faut faire attention je crois avec nos enfants. Les mettre dans une école hors-contrat où ils sont coupés de la réalité du monde de manière forte ou sans esprit critique du milieu familial peut provoquer des dommages chez l'enfant quand il entrera dans la vie active : sera-t-il suffisament armé pour comprendre le monde qui l'entoure ? De même, aller tous les dimanches à la messe Tradi... est-il suffisant si l'enfant fréquente une école publique ou un établissement quelconque du même genre où son âme sera au contact rapide de tout ce qui peut lui être dangereux ?

Alors que(s) remède(s) ?

Les musulmans le connaissent bien et se protègent. C'est pourquoi ils prospèrent, convertissent de nombreux Français de souche et c'est pourquoi ils sont considérés avec respect par les autorités qui les "craignent" quelque part. C'est le sens de la communauté.

Nous avons perdu complètement le sens de la charité fraternelle qui devrait être capable de constituer des pôles de communauté au sein desquelles l'enfant pourrait s'identifier et grandir de façon équilibrée. Etre capable pour lui de grandi au sein de ces communautés "protégés" par le soutien qu'il y trouverait et un soutien sans faille.

Un exemple. Il n'y a pas longtemps, un responsable d'une préparatoire (dite catholique) aux Grandes Ecoles disait qu'il était important de créer une cohésion au sein de la classe de première année par certaines activités les concernant. Il a raison. Il cite alors une sortie en boîte de nuit le premier trimestre, tel autre activité gauloise à tel moment, etc.. On se posera maintenant la question de savoir pourquoi il est si indispensable de proposer de telles activités n'est-ce pas ... (?) Il fait ensuite remarquer, un peu dépité, que les filles musulmanes qui ont intégré son établissement n'y participent jamais, les parents ne permettant pas la chose.

Moi je me pose surtout la question de savoir pourquoi les musulmans savent aussi bien réagir avec fermeté, non ?

Parce que nous n'avons plus du tout le sens de la communauté ni du partage : nous somme comme des fétus de paille que le vent porte en essayant de faire faire quelques études à nos enfants obligés à certain moments de passer sous les fourches caudines du" monde" aujourd'hui dépravé. On se contente alors d'une messe tradi le dimanche, on cherche ailleurs l'école tradi pour nos enfants en essayant de les protéger quelque part un certain temps au sein d'une "communauté scolaire" un peu idélale car finalement on sait très bien ce qu'il en est de ce qui reste des chrétiens que l'on fréquente un peu, préférant souvent voir ailleurs quand on le peut, y trouvant des visages plus chaleureux...
images/icones/1n.gif  ( 830179 )"Cathos" trop riches et embourgeoisés pour être fraternels...? par Aétilius (2017-06-28 22:55:42) 
[en réponse à 830177]

N'est-ce pas ce qui explique le côté peu attirant du milieu tradi, pour celui qui n'est pas un esprit rationaliste en quête de vérité ?

La richesse rend égoïste, l'embourgeoisement frileux et obsédé par le qu'en-dira-t-on et le besoin de réussir socialement.

Or, c'est un fait, l'Eglise catholique marche le moins pire dans certains endroits très marqués sociologiquement.

L'islam qui prospère en France a cette chance historique pour lui qu'il est vu par beaucoup, et déjà les masses musulmanes, comme une communauté chaleureuse, où tous sont "frères" et "égaux", car dans l'ensemble, les pratiquants appartiennent aux couches plutôt défavorisées, ou de petite classe moyenne pour ceux qui ont réussi. Autrement dit, les écarts de richesse ne sont pas très marqués, dans l'ensemble.

Le Maghrébin allant visiter l'Arabie Saoudite ou le Qatar déchante bien, mais pour le moment, l'islam, c'est sympa.

Se détacher du règne de Mammon ne peut faire que du bien au "catho" bien nanti, et au "populaire", adorateur de son écran ultra-plat géant et de son petit confort, toutes choses qui ont tué la foi à petit feu, ou du moins l'ont bien attiédi...
images/icones/tao.gif  ( 830185 )L'échec du mode bourrage de crane imputable aux familles? par Babakoto (2017-06-29 00:50:53) 
[en réponse à 830138]

Ce n'est pas un manque d'intérêt pour la crise de l'Eglise, c'est un manque d'intérêt pour les solutions proposées.

Face au rouleau compresseur moderniste, certains clercs, pour ne pas dire certaines institutions, ne proposent que des solutions de repli.

A force d'ânonner des vérités en mode bourrage de crane, on finit pas se demander si ce n'est pas la preuve de l'incapacité de les expliciter avec des arguments autres que ceux d'autorité.

Quelques thèmes fondamentaux sur lesquels on attend toujours une réponse claire: la juridiction dans l'Eglise, la contraception, les intérêts sur les prêts (immobiliers...), la théorie de l'évolution, la soumission de la femme à son mari dans le mariage, la justice des certains commandements de Dieu dans l'Ancien Testament, etc, etc.

Comprenez que si les adultes ont déjà beaucoup de mal, les enfants n'ont pas envie de finir comme eux.

Normal.
images/icones/1f.gif  ( 830198 )Vision biaisée des choses par Regnum Galliae (2017-06-29 10:34:14) 
[en réponse à 830138]

Ce prêtre n'a pas un échantillon représentatif sous les yeux : il a les enfants de ses fidèles. Qu'espère-t-il ? Que le petit groupe de fidèles de 1988 se perpétue en vase clos au milieu de ce monde moderne pourri ? Avec un taux de renouvellement de 100% ? Impossible !

Peut-être qu'à force d'avoir été élevé en milieu spirituellement aseptisé (messes, écoles de la Tradition... sans jamais voir ce qui se faisait ailleurs), certains jeunes se laissent attirer par l'esprit du monde qui leur apparaît comme une nouveauté et donc quelque chose à essayer (tous les jeunes ont besoin de prendre du recul par rapport à ce qu'ils ont reçu, quitte à y revenir par la suite en l'ayant intériorisé et se l'étant approprié). Mais vous aurez nécessairement des enfants qui s'éloigneront de ce que les parents ont souhaité leur transmettre, parce que le message est mal passé.

Mais en face, nous avons la situation inversée : des chrétiens conciliaires affamés de sens du sacré ou des athées assoiffés de transcendance. Des personnes gavées à l'esprit du monde jusqu'à l'écoeurement et qui voient bien que cela mène dans une impasse. Ce sont ces gens-là qui assurerront la relève ! Vous aurez toujours des enfants de fidèles qui finiront chez Paul VI, mais combien de séminaristes d'Ecône ou de Wigratzbad en viennent ?

Dans tous les cas, on ne peut reprocher à des enfants de ne pas être "à la hauteur de la tâche qui [leur] revient : refaire une société chrétienne" là où les parents et grands-parents n'ont pas été capables d'empêcher le délitement de cette même société chrétienne ! Les prêtres de la Tradition ne sont pas meilleurs que ceux de la première moitié du XXè siècle. Cela n'a pas empêché la déchristianisation de la société française en quelques générations ! Donc ne pas s'inquiéter qu'arrive ce qui s'est déjà passé. Faire notre devoir à notre niveau et prier pour que le Seigneur envoie des ouvriers !
images/icones/neutre.gif  ( 830205 )C'est normal et humain. par Davidoff2 (2017-06-29 11:43:47) 
[en réponse à 830198]

Quand des parents placent leurs enfants en internat et qu'ils ne les voient que le week-end, ils se sentent un peu coupables, non ? Donc ils ne vont pas les aligner à genou pour leur faire prier le chapelet la moitié du week-end (ils le font déjà toute la semaine), ils auront plutôt tendance à leur offrir quelques plaisirs ou distractions.

C'est tout à fait naturel, idem chez le papa divorcé qui ne voit ses enfant qu'un week-end sur deux, il aura tendance à les chouchouter plutôt qu'à leur faire la morale.

Nous avons préféré laisser nos enfants à l'école publique (dans un petit village des alpes Suisse). Le petit dernier de 8 ans est tout de même confronté à pas mal d'avis négatifs sur la foi catholique ou la chrétienté en général. Et lorsqu'il arrive avec ces histoires, nous disons que nous allons prier pour ce camarade. A notre fête de famille, l'un des oncles (mon petit frère de 35 ans, païen) affirme qu'il préfère aller en enfer qu'au paradis, cit. : "en enfer il fait bon chaud, y'a de l'ambiance, tandis qu'au paradis ils vont tous se retrouver à genou entrain de réciter des psaumes, ... insupportable !"

Le petit a pleuré durant la moitié de la messe le soir pour tonton Philippe, jusqu'à ce que je lui dise de prier pour lui. En plus de ça, comme c'est un enfant très turbulent, il a un système de points, s'il fait 10 bonnes actions, je lui fais une surprise (une belle journée entre nous), s'il a des points dans la section des mauvaises actions, il doit compenser de l'autre côté pour atteindre 10 nets.

Les derniers 10 points atteints, je lui dis qu'il a droit à une récompense, mais il me rétorque : "Non, j'offre ma récompense en sacrifice pour tonton Philippe".

Bref, c'est un petit exemple pour montrer que confronté au monde et à sa bêtise, il y a toujours moyen de progresser (ma femme a été élevée dans une école communiste derrière le rideau de fer, et sa foi est un roc aussi).

Du coup, ces écoles/internats en vase clôt sensé protéger de toutes interférences, ... bah, je ne suis pas trop pour, et en plus ça coûte !
images/icones/neutre.gif  ( 830207 )Je dirais la même chose que Maman avait dit à st Dominique par Mboo (2017-06-29 12:16:03) 
[en réponse à 830205]

Quand elle lui présentait le rosaire. A l'époque de st Dominique les œuvres d'évangélisation rencontraient beaucoup d’échec. Maman lui a dit que si un bon grain tombe sur des mauvaises terre elle ne va jamais rien produire. Donc ce qu'il faut d'abord faire c'est rendre les terres "bonnes" par la prière et les pénitences.

Il faut actuellement des chrétiens engagés à 100% de leur temps dans des œuvres de prières et de pénitences. Je ne dis pas qu'on doit tous devenir moines, mais je crois que même si le séculier ne peut pas consacrer beaucoup de son temps à l'oraison, il a beaucoup d'opportunités de faire des oraisons jaculatoires et surtout des pénitences, même s'il ne peut pas faire des grandes pénitences comme les pères du désert, il peut faire beaucoup de petites pénitences aussi bien intérieures qu'extérieures quasiment tous les événement auquel il fait face est une occasion soit de prier, soit de faire une pénitence, soit de faire une oraison jaculatoire.

Tant que les gens n'ont pas soif de Dieu tel que annoncé et présenté par NSJC, donner leur n'importe quel enseignement, n'importe quelle éducation chrétienne, cela ne va rien produire

Et seules nos prières et nos pénitences peuvent transformer les coeurs (en commençant par le notre) pour leur donner la soif du bonheur proposer par Dieu.
images/icones/bravo.gif  ( 830209 )Merci par Turlure (2017-06-29 12:31:41) 
[en réponse à 830205]

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