Le Forum Catholique

http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=811353
images/icones/hein.gif  ( 811353 )Pro Liturgia : Mgr Farrell parle de cardinaux laïcs hommes et femmes par Aliocha (2016-08-30 19:24:32) 

L'association Pro Liturgia donne une étrange information :
"NOUVEAU Mardi, 30 août 2016. Au cours d’une interview, Mgr Kevin Farrell, Préfet du nouveau dicastère pour les laïcs, la famille et la vie créé par le Pape François, a déclaré qu’il n’est pas impossible qu’il y ait bientôt des cardinaux laïcs, hommes ou femmes".
Est-ce une information sérieuse ? Si oui, pourra-t-on avoir des couples de cardinaux ? Normalement des couples mariés à l'église, mais peut-être aussi, dans certains cas, des cardinaux et cardinales divorcés remariés ?
images/icones/fleche2.gif  ( 811354 )le lien du site par AVV-VVK (2016-08-30 20:10:45) 
[en réponse à 811353]

Ici
images/icones/interdit.gif  ( 811369 )Contraire à la Constitution de l'Eglise par PEB (2016-08-31 08:27:34) 
[en réponse à 811353]

Les Pères Cardinaux sont les curés titulaires de la Sainte Eglise Romaine. Incarnant le clergé romain, ils ont un pouvoir de juridiction paroissial, ce qui présuppose qu'ils soient idoine à l'ordination diaconale pour les quelques diaconies et à l'ordination sacerdotale pour les autres titres.

Donc, en théorie, des diacres permanents mariés pourraient être élevés à la pourpre. Cependant aucune femme. A la rigueur des hommes mariés mais qui devront être appelés au diaconat.

En revanche, rien n'empêche à un laïc, de l'un ou l'autre sexe, de collaborer à très haut niveau avec le Souverain Pontife, à la tête, par exemple, d'un dicastère, dont le rôle est essentiellement technique.
images/icones/neutre.gif  ( 811370 )et Mazarin ? par Regnum Galliae (2016-08-31 09:15:16) 
[en réponse à 811369]

pour ne parler que du plus connu des cardinaux laïcs
images/icones/1r.gif  ( 811373 )Cardinal-diacre sans diaconnie par PEB (2016-08-31 11:13:44) 
[en réponse à 811370]

Mazarin fut un cardinal-diacre mais sans titre diaconal.

De toute façon, il était sans doute idoine au diaconat. C'est sans doute peut-être parce qu'il n'avait pas reçu le premier degré des ordres sacrés qu'il n'a pas été titularisé.

On lui a donc accolé la dignité en attente de son ordination effective mais non pas la pleine juridiction romaine. Toutefois, ce clerc fut incardiné en tant que chanoine de la cathédrale de Rome.
images/icones/barbu2.gif  ( 811375 )Vvvoui.... par Yves Daoudal (2016-08-31 11:36:57) 
[en réponse à 811369]

Sauf que c'est devenu complètement fictif. Non seulement il y a très longtemps que les cardinaux ne s'occupent plus du tout de leur paroisse romaine, mais ces paroisses ont aujourd'hui (je ne sais pas depuis quand) des "curés", qui sont très officiellement curés.

En outre ça ne fait pas partie de la constitution divine de l'Eglise et un pape peut très bien modifier le collège des cardinaux (ou le supprimer).
images/icones/1w.gif  ( 811376 )Fictif surtout depuis 1983 par PEB (2016-08-31 11:50:56) 
[en réponse à 811375]

Le code de 1983 dispose que la juridiction cardinalice doit être vue comme un patronage, doublé par des recteurs qui font office de curé au sens commun du terme. Mais c'est fort dommage de priver les princes de l'Eglise d'un contact direct avec le petit peuple qu'ils sont censés accompagner sur le chemin du Salut.

Mais le Sacré-Collège tire son pouvoir de conseil et d'élection sur l’évêché de Rome du fait même qu'il est censé représenter en toute autonomie le clergé de la Ville. Le conclave est d'abord en droit une assemblée diocésaine qui choisit son pasteur, qui se trouve être, par la même occasion, celui de l'Eglise universelle.

Donc, chambouler du Sacré-Collège, gardien-né des mystères de la Papauté, est un acte bien plus redoutable que de réformer pour la énième la Curie qui n'est rien d'autre qu'une théorie de bureaux administratifs, relevant du bon plaisir du Souverain Pontife.
images/icones/bible.gif  ( 811385 )Pouvoir de juridiction et idonétité au diaconat par BdM (2016-08-31 14:28:57) 
[en réponse à 811376]

En soi (je dis bien en soi), on peut (ou en tous cas on pouvait) détenir le pouvoir de juridiction tout en n'étant absolument pas idoine à la réception du diaconat.

Dans les siècles passés, ce fut le cas de plusieurs mères abbesses. Le cas le plus connu est celui de l'abbesse de l'Abbaye de Las Huelgas à Burgos en Espagne, où pendant des siècles c'était la Mère Abbesse (oui, vous avez bien lu) qui exerçait le pouvoir de juridiction et donc (entre autres) donnait les facultés de confession et délivrait les lettres dimissoriales d'ordination pour les prêtres des environs (l'Abbaye avait un territoire consistant). Sauf erreur de ma part, cela a tout de même perduré jusqu'en 1873 ! Il ne s'agit donc pas de quelqu'obscur abus médiéval.

Cette mère abbesse n'était ni clerc ("clerque?") et encore moins idoine au diaconat. Et pourtant ce n'était visiblement pas "Contraire à la Constitution de l'Eglise".

Une vraie Virgo Potens terrestre, en somme !

NB je ne suis ni pour les femmes "cardinales" ni les diaconesses, etc. Mais l'apport de l'histoire est toujours intéressant.
images/icones/1d.gif  ( 811388 )Ce n'est pas pareil du tout par PEB (2016-08-31 17:35:07) 
[en réponse à 811385]

La Révérendissime Mère est un supérieur majeur. C'est donc elle qui exerce les fonctions d'ordinaire au sein de son couvent. Cela est courant depuis la fondation de Fontevrault.
Mais cette juridiction ordinaire de l'abbesse crossée n'est pas tout à fait comparable à celle d'un évêque séculier. En effet, les moniales qu'elle gouvernaient étaient retranchées du tout venant du Peuple de Dieu. Pour le bien de leurs âmes, Sa Révérence choisissait les guides spirituels qui leur convenait le mieux. Toutefois, elle ne pouvait les choisir que parmi des hommes qu'un évêque avait bien voulu ordonner pour cette mission. Enfin, dans l'exemple de Fontevrault, les prêtres étaient rattachés à un prieuré dépendant de l'autorité de l'abbesse à laquelle il devait obéissance sur toute matière relevant du fonctionnement régulier du monastère, à l'exclusion des matières purement sacerdotales.

De toute façon, les ordres religieux n'ont jamais été le lieu du gouvernement général de l'Eglise et ce ne sera jamais leur rôle. Par exemple, le général des Jésuites n'a rien à dire au Saint-Père. Les abbesses, comme les abbés, n'ont que peu avoir avec les paroisses. L'autorité n'est pas de même nature. En effet, les paroissiens n'ont jamais professé le moindre vœu d'obéissance, de stabilité et de conversion de mœurs. Essayez de traiter avec une dame catéchiste comme avec une nonne!

Le pouvoir de juridiction dont je parle pour le Sacré-Collège est celui du clergé tout ce qu'il y a de plus séculier. Donc, pour être cardinal, il faut être idoine pour exercer un ministère diaconal, paroissial ou épiscopal de plein droit. Pour ce faire, il est nécessaire de pouvoir recevoir l'ordre sacré nécessaire à l'exercice de cette juridiction diocésaine.
images/icones/1e.gif  ( 811392 )Oui et non... par BdM (2016-08-31 18:28:26) 
[en réponse à 811388]

Tout en étant probablement d'accord avec vous dans le fond, je pense que vous sous-estimez un peu l'étonamment exorbitant pouvoir de juridiction dont était titulaire cette mère abbesse.

Jugez plutôt à partir des termes mêmes de son protocole officiel:

"dame, supérieure, prélat, légitime administratrice au spirituel et au temporel dudit royal monastère et de son hôpital dit du roy, ainsi que des couvents, églises, ermitages de sa filiation, des villages et lieux de sa juridiction, seigneurie et vasselage, en vertu de bulles et concessions apostoliques, avec juridiction plénière, privative, quasi épiscopale, nullius dioecesis".


C'est bien cette abbesse, qui avait cent clochers sous son autorité, qui conférait aux prêtres la faculté de célébrer, prêcher, et confesser les fidèles de l'un ou l'autre sexe (donc certainement pas que des moniales!) dans toutes les églises de la juridiction abbatiale.

(pour les références, cf. Espana Sagrada par Floroz, Madrid, 1772)

Je ne sais pas ce qu'il en était pour Fontevraud que je n'ai pas étudiée.
images/icones/livre.gif  ( 811396 )Sous l'Ancien Régime par Peregrinus (2016-08-31 19:39:55) 
[en réponse à 811388]

Sous l'Ancien Régime, en raison du système des curés primitifs, bien expliqué par John McManners (French Ecclesiastical Society under the Ancien Régime. A study of Angers in the 18th century, Manchester, University Press, 1960), il n'était absolument pas rare que des abbés ou abbesse, de même que des chapitres cathédraux ou collégiaux, exercent une très réelle autorité sur les paroisses à leur nomination.

Peregrinus