Le Forum Catholique

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images/icones/neutre.gif  ( 807581 )La dissidence et le dégoût par le torrentiel (2016-06-23 10:43:45) 

Aujourd’hui a lieu le vote du brexit et je suis pour le out. Je le suis, comme si j’étais dégoûté de tout ce monde que mes ancêtres ont construit à mon intention. J’ai des raisons d’être dégoûté, mais le dégoût ne devrait pas être une passion politique.


D’autre part, je sens bien que je suis un parasite du nationalisme ou du traditionalisme, donc de tout ce que je ne suis pas. Ces courants ne m’intéressent pas seulement parce qu’ils tracent des bornes. Ils m’intéressent parce que je suis un parasite neurasthénique.

Je me suis converti dans l’espoir de refaire le monde. Ou plutôt, l’espoir de refaire le monde a suivi de près l’espoir qui emporta ma conversion. La génération de mes parents m’en a construit les prolégomènes. Elle était constructive. Pourquoi suis-je dans la destruction du modèle ? Pourquoi ma pulsion de mort répond-elle à leur saturation de vie ?

L’autodestruction du modèle n’est pas seule en cause. J’ai ma part de responsabilité.



La pseudo-dissidence (qui est en effet dissidente puisqu’elle est traquée) se plaint de ne pas avoir la liberté de haÏr. Elle ne paraît pas digne de celle qui a résisté à ce régime répressif qu’était le socialisme, qui envoyaient au goulag quiconque ne voulait pas de l’égalité et de la fraternité qui devaient mener au communisme.

Notre législation nous laisse libres, excepté de haïr. Or sans la liberté de haÏr qui est plus que la liberté de blâmer, il n’y a non seulement pas d’éloge flatteur, mais de liberté d’aimer. Il n’y a pas de véritable amour. Est-ce la raison de la défense acharnée de la haine que fait la dissidence ?

Si on suit le même raisonnement, sans liberté de pécher, il n’y a pas de vraie sainteté. Un État chrétien, ferai-je donc observer aux dissidents qui sont souvent des théocrates, devrait garantir la liberté de péché. Et au contraire, un État libéral, laÏque et fraternel, devrait garantir la liberté de haÏr.

Ce disant, je crois que ni les dissidents théocratiques, ni leurs adversaires libéraux ne seront d’accord avec moi. Mais j’attends qu’ils démontent mon argumentation !



Note: mon autoaccusation de parasitisme reprend celle que Nemo adressa à signo.
images/icones/fleche3.gif  ( 807636 )Théocratie par Babakoto (2016-06-23 17:12:04) 
[en réponse à 807581]

Tout d’abord, je ne sais pas si le terme « état chrétien » est approprié. Etat constitué de chrétiens, dirigé par des chrétiens, dont les lois sont inspirées de la morale chrétienne, oui. Mais le Christ n’a pas voulu établir de royaume terrestre. D’ailleurs, les chrétiens ne peuvent se prévaloir de grâces d’infaillibilité en matière de gouvernement. Ils ne peuvent jamais confondre leur gouvernement et celui du Christ. Les lois humaines ne bénéficient d’aucune garantie.

La théocratie est une certaine forme d’anarchie puisqu’il n’existe pas de gouvernement établi à proprement parler. Preuve en est ce qui se passait en Israël avant que le peuple ne réclame un roi. La loi mosaïque a été proclamée, elle est connue de tous et cela suffit. Dieu suscite des juges pour régler les conflits et ponctuellement conduire le peuple dans les batailles. Et puis c’est à peu près tout. Il n’existait pas un organisme central contraignant. Chacun était libre physiquement, à défaut de l’être moralement. J’ose penser que c’est un modèle d’état libertarien.
images/icones/fleche3.gif  ( 807638 )Israël, notre maquette, notre prototype... par Glycéra (2016-06-23 17:27:25) 
[en réponse à 807636]



Sommes-nous dans une "terre chrétienne" ou dans des pays qui ont eu une société dont l'administration permettait de trouver Dieu dans le quotidien ?

Depuis la Renaissance, ne sommes-nous pas ans un apostasie manifeste, visible ? Essai de résurrection de philosophie, de gestion, de discussion humaine et non en direction de Dieu et du Ciel qu'il nosu propose ?

Avec la dégringolade, en 5 siècles seulement, de la philo vers la raison, de la raison, vers la gestion des matières, et des techniques vers des idées limitées aux seules sciences validées par des assemblées d'hommes humains rejetant toute spiritualité, sauf si elle est vague, et non soumise à Dieu.

La charnière du XX° avec son perfectionnement doux et lent à la Teilhard, avec les combats homicides fratricides lâchement pointés vers plus de civils que vers des combattants, n'a-t-elle pas été le virage évident ?

Les spiritualités germent partout, mais... elles sont des faux semblants car elles refusent, sauf dans les sociétés traditionnelles ancestrales, le dialogue avec un Dieu qui est tout, et qui est autre que nous, et qui nous désire à la folie dans son Ciel.


Israël a été gouvernée par des prophètes, ces hommes tout tendus vers Dieu, courroies de transmission vers leurs frères. Ce fut l'époque des Juges.

Est-ce que Dieu n'a pas rechigné à leur donner un roi ? Est-ce qu'il n'a pas dit aux prophètes que ce serait le début de la fin, le déclin d'Israël ? Est-ce qu'il n'a pas accédé à leur demande, car Dieu respecte les libertés, surtout quand elles tiennent à leurs idées. Est-ce que "avoir un roi" n'était aps une demande par envie d'Israël envers les peuples voisins, parce que cela faisait bien, digne pompeux, et que la beauté des palais rehaussait le prestige de chaque israëlien ?

Puis, les héritiers, les Saduccéens n'ont-ils pas été les pires, les matérialistes, qui ne croyaient même pas à la résurrection ? Ce qui a permis aux pharisiens que jésus a tant ciblé, de devenir plus purs que les purs, et de faire es règles qu'ils ne savaient même pas s'obliger à suivre ?

Alors, théocratie, quid est ?
Le temps des prophètes ?
Moïse l'immense, même aps assez fidèle pour voir le pays promis ?

Pauvre Dieu !

images/icones/pelerouin1.gif  ( 807701 )Pauvre nous par Babakoto (2016-06-24 13:08:28) 
[en réponse à 807638]

Vous avez raison de souligner que même Moïse a failli.

Dieu seul mérite de gouverner directement ou par ses prophètes. La théocratie serait de le reconnaître. Ce qui nous laisse beaucoup de liberté.

On pourrait résumer ainsi : "Tu n'es pas Dieu, tu n'es pas son prophète? Ben alors, ferme-là!"

Il resterait quand même l'obéissance due aux autorités légitimes.

Vaste sujet.