Le Forum Catholique

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images/icones/carnet.gif  ( 795606 )Honorius Ier : le cas controversé d’un pape hérétique [Roberto de Mattei/La Porte Latine] par Amandus (2016-01-19 11:33:46) 

Le 30 décembre 2015, paraissait un article de Roberto de Mattei sur Corrispondenza romana : Onorio I: il caso controverso di un Papa eretico

Un jour avant, La Porte Latine en publie la traduction (par Marie Perrin).

Cette traduction est reprise ensuite le 10 janvier 2016 par Correspondance Européenne.


À la première lecture, on pourrait penser que Roberto de Mattei est un historien érudit, honnête, plein d’intérêt et d’amour pour la sainte Église catholique.

En relisant de plus près, de façon dépassionnée et avec la « sereine impartialité que doit l’histoire aux actes du passé » (pour citer R. de Mattei lui-même), force est de constater que Roberto de Mattei s’inscrit tout simplement à la suite des schismatiques, des protestants, des anglicans… et des savants modernes.

Le texte de Monsieur de Mattei commence en disant : « Le cas du pape Honorius est l’un des plus controversés de l’histoire de l’Eglise. » On se référera utilement à l’Histoire de l’Église de Hergenröther (tome 2, pp.316 à 344) pour retrouver la vérité sur ce sujet ainsi que l'origine & l’histoire de cette controverse. Je vous retranscris cette dernière ici :


[…] Au neuvième siècle, une controverse éclata sur Honorius : les Grecs, Photius en tête, l'accusèrent d'hérésie ; il fut défendu par le Bibliothécaire. Dans la suite plusieurs Latins ont placé le nom d'Honorius au milieu des patriarches byzantins condamnés, entre Sergius et Pyrrhus, de sorte qu'il semble presque rangé parmi ceux-ci, par exemple dans Bède, De temp. rat. ; Humbert, Resp. adv. Nicet., cap. xvii; Deusedit; Eccehard ; Ord. Vital., Hist. eccl, 1, xxiii, p. 83, Marian. Scot., etc. Le traité De Concil. general., composé vers 1230, classe expressément parmi les condamnés « Honorium Romanum. » Manuel Calecas, dont l'ouvrage contre les Grecs fut traduit par Ambroise Traversari, sous Martin V, défendit Honorius par l’autorité de saint Maxime et ou alléguant l'impossibilité que le pontife romain porte une décision erronée. Il est certain, contrairement à l'opinion de Döllinger (PapsfabeIn, p. 144), que Calecas n'est pas le premier qui ait renseigné Turrecremata sur la condamnation d'Honorius. Plus tard Honorius eut pour accusateurs : a) les protestants […], b) les gallicans […], c) plusieurs savants modernes […].

Depuis les défenseurs d'Honorius sont devenus beaucoup plus nombreux et voici les différentes voies qu'ils ont suivies :
a) plusieurs ont soutenu que les documents étaient apocryphes et altérés, surtout les actes du VIe concile universel, ou que les lettres d'Honorius étaient interpolées; tels sont : Albert Pighe, Baronius, Bellarmin, De rom. Pont., IV, 11 ; Sfondrat, Barruel, Du pape ; Boisselet de Sauclières, Histoire des conciles ; Slapleton, Viggers, Gravina, Goster, Kilber, Hoitzklau. Ces hypotèses, modifiées par Boucat et Damberger sont réfutées dans Héfélé.
b) D’autres admettent une erreur de fait de la part du Vle concile, par exemple : Turrecremata, Sum. De Eccl., II, 93 ; Isaac Habert, Lib. pontilical. Eccl. gr., Paris, 1676, p. 566 : « Haec omnia tamen ex errore facti orta sunt, qui certe et in synodum oecum. cadere potest ». Cf. Berti, De theol. Dicipl. […]
c) La plupart admettent les documents et prouvent qu'Honorius ne fut point condamné comme véritablement hérétique, mais pour avoir favorisé l'hérésie, surtout par son imprudence, et pour n'avoir pas aperçu le danger qu'il faisait courir à l’Église en prescrivant le silence, ce qui était l'opposé d'une définition de foi. Melch. Canus (De loc. theol, VI, 8) démontre qu'Honorius ne se trompa que comme homme privé dans une lettre privée, que ses lettres à Sergius n'ont aucun des caractères d'une décision ex cathedra. […]
Dans l'assemblée du clergé français en 1723, l’orthodoxie d'Honorius fut vengée dans des thèses publiques par Petitdidier, De infall. Summi Pont.; Zaccaria. […] On pourrait citer encore une foule de défenseurs autorisés d'Honorius. […]

C'est l'année I870, qui a fourni le plus de travaux sur Honorius. Contre l'abbé Gratry : Dom Guéranger, Défense de l'Église romaine contre les erreurs du R. P. Gratry, Revue du monde catholique, 10 février; l’archevêque Dechamps, Lettres au R. P. Gratry, Monde, nos 19, 33, 34, 36 ; la Question d'Honorius, Paris ; J. ChantreI, le Pape Honorius, Paris ; Ramière, S. J., l’abbé Gratry et Mgr Dupanloup, et Honorius et les Prérogatives de l'Église romaine, Toulouse. — Larroque, la Question d'Honorius, Lettre à M. Gratry, ibid.; Coldefy, le Pape Honorius et M. l’abbé Gratry, Paris ; l'abbé P. Bélet, la Chute du pape Honorius et la Mission de M. Gratry, ibid.; E. Perrot, Au R. P. Gratry au sujet de ses lettres, ibid.; Onorio f e il P. Gratry (Civiltà catlolica, Ser. VII, vol. IX, p. 431, 682 et seq.); Roques, Réponse à la lettre du R. P. Gratry; A. de Margerie, le Pape Honorius et le Bréviaire romain, Paris; Rambouillet, le Pape Honorius, l’infaillibilité et le VIe concile général, ibid.; Colombier, la Condamnation d'Honorius (Études religieuses, décembre 1860-avril 1870); G. Contestin, le Pape Honorius (Revue des sciences ecclésiastiques, février 1870); Rivière, le Pape Honorius et le Gallicanisme moderne, Nîmes; Dufaut, la Vérité sur le pape Honorius, Avignon ; […].




Roberto de Mattei compte beaucoup sur la docilité de ses lecteurs. Il suffit pourtant d’ouvrir l’histoire de l’Église à propos du « cas du pape Honorius », pour en trouver la vraie histoire (sans erreur historique et théologique). C’est un cas tellement typique et récurent, mais tellement grotesque finalement, que les vrais historiens doivent être fatigués de le réfuter systématiquement. Il y en a d’autres comme la papesse Jeanne, Adrien VI, le pape saint Libère : les poubelles du Protestantisme sont grandes. Mais de là s'y repaître et en arroser les catholiques... À qui cela profite-t-il ?
images/icones/hum2.gif  ( 795609 )Bravo à Roberto de Mattei ! par Jean-Paul PARFU (2016-01-19 12:12:52) 
[en réponse à 795606]

Je vous conseille la lecture de son dernier ouvrage ici

Par ailleurs et pardonnez-moi, mais vos objections sur le cas Honorius, tel qu'il est connu et traité par De Mattei, ne sont pas très probantes.

En tout état de cause, les papes depuis Jean XXIII se sont, eux, c'est sûr, copieusement trompés, sans parler du dernier bien entendu ... !!!
images/icones/1n.gif  ( 795621 )Ce n’est justement pas l’avis de Mattei ! par Vianney (2016-01-19 14:05:12) 
[en réponse à 795609]


En tout état de cause, les papes depuis Jean XXIII se sont, eux, c'est sûr, copieusement trompés, sans parler du dernier bien entendu ... !!!


R. de Mattei (Apologie de la Tradition, p. 152) n’est pas vraiment de votre avis (ni du mien !) :

Le magistère de Vatican II est un magistère ordinaire, authentique, suprême, et il mérite en tant que tel tout notre respect et toute notre attention


Sauf erreur de ma part, l’auteur admet d’ailleurs la validité des béatifications postconciliaires et du nouveau Droit canon...

Et puis, quelle idée de comparer une doctrine qui n’était pas encore de foi définie à l’époque d’Honorius avec celles, définies depuis plus d’un siècle, que ceux que vous appelez “les papes depuis Jean XXIII” ne cessent de remettre en question !

V.
 
images/icones/1j.gif  ( 795634 )De Mattei ne dit pas cela Vianney par Jean-Paul PARFU (2016-01-19 17:50:34) 
[en réponse à 795621]

De Mattei dit, comme nous le demande l'Eglise, que nous devons avoir un a priori favorable pour ce qui vient des autorités légitimes de l'Eglise. Ceci dit, et proche de la FSSPX, il affirme bien qu'il y a un problème avec l'enseignement actuel, l'enseignement depuis les années 60, d'où ses prises de position et notamment son dernier livre intitulé : "Apologie de la tradition".

C'est aussi simple que cela ; n'embrouillez pas la discussion !
images/icones/fleche2.gif  ( 795636 )C’est encore pire alors... par Vianney (2016-01-19 18:05:06) 
[en réponse à 795634]

 
Si je vous suis bien, il affirme – contre toute la Tradition – que l’Eglise peut se tromper dans son enseignement. Jésus-Christ aurait-Il menti quand il a dit à ses apôtres : “Qui vous écoute M’écoute, qui vous méprise Me méprise” ?

V.
 
images/icones/fleche2.gif  ( 795638 )Il y a l'Eglise Vianney et les hommes d'Eglise par Jean-Paul PARFU (2016-01-19 18:22:05) 
[en réponse à 795636]

C'est aussi ce que ne cessait de prêcher Mgr Lefebvre. On ne peut, bien entendu, pas suivre les neuneus qui gobent tout parce que cela vient de Rome et on ne peut davantage vous suivre dans le sédévacantisme ou le sédéprivatisme ou le sédé je ne sais trop quoi, parce que tout ce qui viendrait de l'autorité étant forcément absolument pur, ce qui nous vient aujourd'hui de Rome n'étant pas pur, cela ne pourrait venir de l'autorité.

Les prophéties sont claires : il y aura une éclipse à Rome, "les fumées de Satan se sont introduites par quelques fissures dans le Temple de Dieu" (Paul VI, juin 1972), c'est l'abomination de la désolation, la Grande Apostasie, la passion de l'Eglise ; c'est le 3ème secret de Fatima !

L'Eglise, en laquelle nous devons croire, ne se réduit pas à des formules juridiques et en des "notes" ; elle est un mystère, elle est une communauté d'amour, avec des hauts et des bas, entre Dieu et l'humanité renouvelée par le baptême. La liturgie nous enseigne d'ailleurs que les statues seront voilées, le temple déserté, le tabernacle vide et ouvert et les fidèles réunies dans des chapelles annexes avec l'eucharistie et les ornements.
images/icones/5b.gif  ( 795650 )Que la situation actuelle comporte un mystère, je ne le nie nullement par Vianney (2016-01-19 19:59:48) 
[en réponse à 795638]

 
Mais, voyez-vous, si je ne peux plus croire tout ce que l’Église m’enseigne, ce n’est pas seulement à un mystère que j’ai affaire, c’est aussi à une contradiction avec les paroles du Christ. Et ça, c’est rigoureusement impossible.

J’observe d’ailleurs que, tout en refusant ce que vous appelez le “sédévacantisme”, vous réagissez exactement comme l’abbé Zins quand on le met en face de telles contradictions : par un recours aux prophéties privées. Comme si les prophéties et les miracles avaient le pouvoir d’effacer ne serait-ce qu’un iota de la doctrine enseignée par le Christ (et, avec son assistance, par les apôtres et leurs successeurs).

V.
 
images/icones/fleche2.gif  ( 795652 )Le Christ a promis par Jean-Paul PARFU (2016-01-19 21:06:32) 
[en réponse à 795650]

que les portes de l'Enfer ne prévaudraient point contre l'Eglise ; il n'a pas dit que l'Eglise ne serait pas secouée par une crise, comme les Apôtres le furent lors de la Passion de leur Maître. Sa parole incite même à penser qu'elle serait sur le point de succomber, mais qu'elle ne succomberait finalement pas ou qu'elle "ressusciterait", en quelque sorte.

En outre, l'Eglise nous enseigne toujours, même si beaucoup de ses représentants sur Terre ne le font plus, provisoirement. Et l'Eglise, ce n'est pas seulement l'Eglise militante.

Enfin, je ne m'appuie pas seulement sur des révélations privées reconnues par l'Eglise, mais sur la Sainte Ecriture et sur le constat d'un pape, lui-même directement concerné ou acteur de cette crise.
images/icones/bible.gif  ( 795658 )Mais le Christ a aussi déclaré aux apôtres... par Vianney (2016-01-19 22:29:56) 
[en réponse à 795652]

 
“Qui vous écoute M’écoute”, sans aucune date de péremption. Et l’Eglise est apostolique. Il faut faire avec, ou abandonner la foi...

Et ne venez pas m’opposer vos messages “reconnus par l’Eglise” : ni le secret de La Salette ni le troisième secret de Fatima n’ont été officiellement reconnus par l’Eglise d’avant Vatican II.

De toute façon, aucun “message”, même reconnu par l’Eglise, ne peut être opposé à la Révélation, dont le contenu est définitif depuis la mort du dernier apôtre.

V.
 

images/icones/1h.gif  ( 795662 )Il faut raison garder par Jean-Paul PARFU (2016-01-19 23:03:15) 
[en réponse à 795658]

Le Christ a dit "qui vous écoute m'écoute", avant même que Pierre le renie. C'est une parole qui vaudra de manière générale, contre ceux qui voudront dans la suite des temps, à l'instar des Protestants, se défaire de l'Eglise et non pour devenir papolâtre ou sédévacantiste dans la période spéciale que nous vivons.

Elle ne concernait pas Nestorius, remis justement à sa place par de simples fidèles ; elle ne concernait pas des évêques qui ont pu être démis de leurs charges au cours de l'histoire pour avoir dit ou fait n'importe quoi ; elle ne concerne pas non plus Gaillot, Nourrichard ou Rouet et elle ne concerne pas les plus hauts représentants de l'Eglise, lorsqu'ils s'égareront un moment lors de la Grande Apostasie.

Cette Grande Apostasie, elle n'est pas seulement prédite par des révélations privées, mais par la Sainte Ecriture.

Quant au 3ème secret de Fatima, il n'a pas été révélé, précisément parce qu'il met en cause la haute hiérarchie de l'Eglise et que ce faisant il était impubliable !
images/icones/1y.gif  ( 795672 )Contrevérité manifeste par Vianney (2016-01-19 23:46:17) 
[en réponse à 795662]

 
Cela fait au moins deux fois en une semaine que vous me traitez de papolâtre. La première fois, c’était ici :

Posez plutôt la question à Chicoutimi ou à Rodolphe, puisque pour eux dès que le pape ouvre la bouche, il produit du magistère, à moins de penser comme Vianney pour qui François, puisqu'il ne produit pas de magistère, dès qu'il ouvre la bouche, n'est pas pape !


Or il se trouve que c’est absolument faux, je finissais de rappeler deux jours auparavant le peu de bien que je pensais du pape Benoît IX :

je ne conteste certainement pas les accusations de saint Pierre Damien quant à ses mœurs – j’en ai moi-même parlé ici il y a quelques années – mais dans le domaine de la foi, les rares décisions que ce pape scandaleux a prises (par exemple en matière de canonisation ou d’approbation d’ordres religieux) n’ont à ma connaissance jamais été contestées par l’Eglise.


En résumé, qu’il s’agisse de saint Pierre, d’Honorius Ier ou de Benoît IX, il convient d’abord de ne pas tout mélanger.

V.
 
images/icones/1y.gif  ( 795681 )Arrêter de nous balader ! par Jean-Paul PARFU (2016-01-20 07:51:52) 
[en réponse à 795672]

Je parlais des papolâtres d'un côté et des sédévacantistes de l'autre. Vous appartenez à la deuxième catégories, mais les prémices de votre pensée sont les mêmes !
images/icones/fleche2.gif  ( 795682 )Arrêtez de nous balader ! par Jean-Paul PARFU (2016-01-20 07:56:58) 
[en réponse à 795681]

Bien entendu !
images/icones/1b.gif  ( 795692 )Cela vous fait peur ? par Amandus (2016-01-20 09:17:39) 
[en réponse à 795672]


Cela fait au moins deux fois en une semaine que vous me traitez de papolâtre.



« Forts des promesses divines ; nous acceptons tous les noms dont on nous charge. Autrefois, les païens nous appelaient Lucifuges, parce qu’ils nous traquaient dans les entrailles de la terre. Julien l’Apostat nous décora du nom de Galiléens, parce que notre Maître vint de Nazareth de Galilée. Au seizième siècle, les réformateurs crurent nous insulter en nous nommant Papistes, parce que nous nous faisons gloire d’avoir pour Pasteur et Docteur celui qui exerce la pleine paternité sur toute la famille du Christ. Aujourd’hui, avec l’applaudissement du R.P. Gratry, quelqu’un, dans son dédain, pense nous avoir stigmatisés en nous traitant de Romanistes. Nous sommes fiers de cette appellation et nous en remercions Mgr d’Orléans ; car qui n’est pas Romaniste n’est pas Catholique. Tout doit avoir son nom ; et c’est pour cela que l’Eglise étant sortie de Jérusalem pour s’étendre dans la gentilité, les baptisés d’Antioche furent les premiers appelé Chrétiens, du Seigneur CHRIST, auquel on adhère avec d’autant plus de certitude que l’on mérite davantage d’être désigné comme Papiste et Romaniste. » (Dom Guéranger, Deuxième défense de l’Église romaine contre les accusations du RP Gratry)



« C’est en vain, il est vrai, que la lumière du soleil vient frapper la face de ceux qui s’obstinent à tenir les yeux fermés ; mais il ne manque pas non plus de gens honnêtes, qui, trompés par des doctrines perverses, haïssent ce qu’ils ne connaissent pas et blasphèment ce qu’ils ignorent. » (Pie IX, Pape à Notre Vénérable Frère Charles-Émile, Évêque d’Angers, bref pontifical du 10 avril 1876)
images/icones/1a.gif  ( 795696 )Papiste d’accord... par Vianney (2016-01-20 09:36:01) 
[en réponse à 795692]

 
...mais papolâtre, c’est excessif : n’est-ce pas l’Eglise qui nous a appris à réserver le culte de lâtrie à Dieu seul ?

Blague à part, le chemin peut être long, mais ne désespérez pas : il m’est déjà arrivé de faire comprendre quelque chose à Me Parfu, et il me l’a certifié lui-même : “J’ai réussi”.

J’en suis encore tout retourné ...

Bonne journée à vous et... à notre trop aimable contradicteur !

V.
 

images/icones/1d.gif  ( 795712 )en effet par jejomau (2016-01-20 11:14:48) 
[en réponse à 795696]

c'est pas facile ! En tout cas : Bravo !
images/icones/1n.gif  ( 795668 )Ce n’est pas en son honneur par Amandus (2016-01-19 23:16:48) 
[en réponse à 795609]


Par ailleurs et pardonnez-moi, mais vos objections sur le cas Honorius, tel qu’il est connu et traité par De Mattei, ne sont pas très probantes.



Mon message ne prétendait pas contenir, in texto, les objections au texte de Monsieur de Mattei. Je voulais seulement rappeler (à ceux qui comme moi serait dans le brouillard en lisant le texte de Roberto de Mattei) ce que l’Église catholique et ses fidèles défenseurs ont toujours tenu comme vrai. Vous trouverez ici un résumé de cette histoire. Vous n’aurez guère de difficulté à constater, si vous prenez le temps de lire, que Roberto de Mattei se trouve en opposition radicale avec Hergenröther, Dom Guéranger et la plupart des historiens honnêtes.
images/icones/1j.gif  ( 795680 )Hors sujet ! par Jean-Paul PARFU (2016-01-20 07:47:57) 
[en réponse à 795668]

Le livre de De Mattei n'est en rien un traité d'histoire des papes ou de l'hérésie.

De Mattei ne s'occupe pas d'Honorius, mais de ce qu'est la Tradition et de ce que doit être notre attitude dans la situation actuelle de l'Eglise.
images/icones/rose.gif  ( 795685 )Et cet article-là... par Vianney (2016-01-20 08:37:31) 
[en réponse à 795680]

 
Honorius Ier : le cas controversé d’un pape hérétique [Roberto de Mattei/La Porte Latine]

...il ne serait pas de Mattei, par hasard ? C’est de ce texte-là qu’Amandus nous parle, au cas où vous ne l’auriez pas remarqué !!!

Par ailleurs et pardonnez-moi, mais vos objections sur le cas Honorius, tel qu’il est connu et traité par De Mattei, ne sont pas très probantes.


 Hors sujet !


De Mattei ne s'occupe pas d'Honorius


Comme vous dites...

V.

images/icones/nul.gif  ( 795686 )Le livre de de Mattei n'est pas un livre sur Honorius par Jean-Paul PARFU (2016-01-20 08:46:12) 
[en réponse à 795685]

Ce n'est pas le thème de son livre, même s'il rappelle ceci ou cela et évoque Honorius. C'est pourtant simple à comprendre, non !

Tenter de disqualifier tout un livre à partir des extraits d'une page n'est pas honnête. En outre, Honorius, s'il ne fut pas un hérétique, s'est bel et bien trompé, comme le rappelle Jean Ferrand, que cela vous plaise ou non !
images/icones/3b.gif  ( 795690 )Lisez plutôt le livre par Jean-Paul PARFU (2016-01-20 09:04:57) 
[en réponse à 795685]

Au lieu de raconter n'importe quoi !
images/icones/1d.gif  ( 795693 )Ça c’est trop fort !!! par Vianney (2016-01-20 09:21:56) 
[en réponse à 795690]

 
C’est moi qui raconte n’importe quoi ? Je n’ai pourtant fait que vous citer : désolé, mais pour les réclamations, adressez-vous à Me Parfu !

V.
 
images/icones/fleche3.gif  ( 795612 )sur le sujet par jejomau (2016-01-19 12:23:56) 
[en réponse à 795606]

un interessant développement sur Revue Item
images/icones/fleche2.gif  ( 795614 )Le concile par Jean Ferrand (2016-01-19 12:32:56) 
[en réponse à 795606]

Le concile Vatican I connaissait parfaitement le cas du Pape Honorius, de même que ceux des papes Libère ou autre Jean XXII. C'est pourquoi il a formulé le dogme de l'infaillibilité pontificale dans des termes très précis qui s'accordent avec ces rares cas d'imprécisions doctrinales dans la pratique du magistère ordinaire. Les sentences doivent être prononcées ex cathedra, c'est-à-dire en vertu du pouvoir suprême, avec l'intention explicite de lier la foi et l'enseignement de l’Église à titre définitif et irréformable, c'est-à-dire de définir un dogme catholique. Cela est très rare.

Je fais remarquer que la proposition du pape Honorius pourrait s'entendre d'une façon orthodoxe. Il n'y a effectivement qu'une seule volonté dans le Christ si l'on considère que la volonté est une intention. Jamais Jésus n'a dévié dans son intention d'être parfaitement fidèle au Père. Mais Honorius s'est trompé dans ce sens que la volonté est aussi une faculté de la nature. Or il y a deux natures dans le Christ, l'humaine et la divine. Et par conséquent deux volontés, l'humaine et la divine. D'ailleurs le Christ lui-même l'a affirmé. Luc 22, 42 « Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe ; cependant, que soit faite non pas ma volonté [humaine], mais la tienne [divine, que nous avons en commun]. »
images/icones/fleche2.gif  ( 795769 )C'est en préparation du Concile justement par Amandus (2016-01-20 22:39:02) 
[en réponse à 795614]

... que Dom Guéranger a tant défendu la cause du pape Honorius flétrie et calomniée par les opposants à l’infaillibilité pontificale. Il est particulièrement intéressant de lire le Bref du pape Pie IX en remerciement de ce livre :

À Notre cher fils Prosper Guéranger, de la Congrégation bénédictine de France, Abbé de Solesmes.

    PIE IX, SOUVERAIN PONTIFE.

    Cher fils, salut et bénédiction apostolique.

    C’est une chose assurément regrettable, cher fils, qu’il se rencontre parmi les catholiques des hommes qui, tout en se faisant gloire de ce nom, se montrent complètement imbus de principes corrompus, et y adhèrent avec une telle opiniâtreté, qu’ils ne savent plus soumettre avec docilité leur intelligence au jugement de ce Saint-Siège quand il leur est contraire, et alors même que l’assentiment commun et les recommandations de l’Épiscopat viennent le corroborer. Ils vont encore plus loin, et, faisant dépendre le progrès et le bonheur de la société humaine de ces principes, ils s’efforcent d’incliner l’Église à leur sentiment ; se regardant comme seuls sages, ils ne rougissent pas de donner le nom de parti ultramontain à toute la famille catholique qui pense autrement qu’eux.
    Cette folie monte à un tel excès, qu’ils entreprennent de refaire jusqu’à la divine constitution de l’Église et de l’adapter aux formes modernes des gouvernements civils, afin d’abaisser plus aisément l’autorité du Chef suprême que le Christ lui a préposé et dont ils redoutent les prérogatives. On les voit donc mettre en avant avec audace, comme indubitables ou du moins complètement libres, certaines doctrines maintes fois réprouvées, ressasser d’après les anciens défenseurs de ces mêmes doctrines des chicanes historiques, des passages mutilés, des calomnies lancées contre les Pontifes Romains, des sophismes de tout genre. Ils remettent avec impudence toutes ces choses sur le tapis, sans tenir aucun compte des arguments par lesquels on les a cent fois réfutées. Leur but est d’agiter les esprits, et d’exciter les gens de leur faction et le vulgaire ignorant contre le sentiment communément professé.
    Outre le mal qu’ils font en jetant ainsi le trouble parmi les fidèles et en livrant aux discussions de la rue les plus graves questions, ils Nous réduisent à déplorer dans leur conduite une déraison égale à leur audace. S’ils croyaient fermement, avec les autres catholiques, que le Concile œcuménique est gouverné par le Saint-Esprit, que c’est uniquement par le souffle de cet Esprit divin qu’il définit et propose ce qui doit être cru, il ne leur serait jamais venu en pensée que des choses non révélées ou nuisibles à l’Église pourraient y être définies, et ils ne s’imagineraient pas que des manœuvres humaines pourront arrêter la puissance du Saint-Esprit et empêcher la définition de choses révélées et utiles à l’Église.
    Ils ne se persuaderaient pas qu’il ait été défendu de proposer aux Pères en la manière convenable, et dans le but de faire ressortir avec plus d’éclat la vérité par la discussion, les difficultés qu’ils auraient à opposer à telle ou telle définition. S’ils n’étaient conduits que par ce motif, ils s’abstiendraient de toutes les menées à l’aide desquelles on a coutume de capter les suffrages dans les assemblées populaires, et ils attendraient, dans la tranquillité et le respect, l’effet que doit produire la lumière d’en haut. C’est pourquoi Nous pensons que vous avez rendu un très utile service à l’Église en entreprenant la réfutation des principales assertions que l’on rencontre dans les écrits publiés sous cette influence ; et en mettant à découvert l’esprit de haine, la violence et l’artifice qui y règnent, vous avez accompli cette mûre avec une telle solidité, un tel éclat et une telle abondance d’arguments puisés dans l’antiquité sacrée et dans la science ecclésiastique, que, réunissant beaucoup de choses en peu de mots, vous avez enlevé tout prestige de sagesse à tous ceux qui avaient enveloppé leurs pensées sous des discours dépourvus de raison. En rétablissant la vérité de la foi, du bon droit et de l’histoire, vous avez pris en main l’intérêt des fidèles, tant de ceux qui possèdent l’instruction que de ceux qui en seraient dépourvus. Nous vous exprimons donc Notre gratitude particulière pour l’hommage que vous Nous avez fait de ce livre, et Nous présageons un heureux et très grand succès au fruit de vos veilles. Comme augure de ce succès, et comme gage de Notre bienveillance, Nous vous accordons avec une vive affection la bénédiction apostolique.

    Donné à Rome, à Saint-Pierre, le 12 mars 1870, l’an vingt-quatrième de Notre Pontificat.

    PIUS P.P. IX


J’ai souligné en gras les passages indiquant les calomnies sur Honorius, saint Libère, etc. Vous pouvez le vérifier, c'est bien de ces deux précisément que le pape parle.
images/icones/neutre.gif  ( 795772 )Quand à votre deuxième point par Amandus (2016-01-20 22:50:18) 
[en réponse à 795614]


Je fais remarquer que la proposition du pape Honorius pourrait s'entendre d'une façon orthodoxe. Il n'y a effectivement qu'une seule volonté dans le Christ si l'on considère que la volonté est une intention. Jamais Jésus n'a dévié dans son intention d'être parfaitement fidèle au Père. Mais Honorius s'est trompé dans ce sens que la volonté est aussi une faculté de la nature. Or il y a deux natures dans le Christ, l'humaine et la divine. Et par conséquent deux volontés, l'humaine et la divine. D'ailleurs le Christ lui-même l'a affirmé. Luc 22, 42 « Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe ; cependant, que soit faite non pas ma volonté [humaine], mais la tienne [divine, que nous avons en commun]. »




Vous en trouverez ici la réponse :

Honorius a-t-il enseigné l’erreur dans sa lettre à Sergius ?

    Il est aisé de répondre que le Pontife n’a point enseigné l’erreur. La lettre est sous les yeux de tout le monde dans les Actes du Ve Concile. On y voit un homme trop circonspect, il est vrai, qui mesure ses termes avec une précaution exagérée, en un mot qui craint de s’expliquer, de peur que sa parole ne produise une sensation quelconque. C’est la prudence du serpent, sans la simplicité de la colombe. Découvre-t-on sous ces faux-fuyants une erreur contre la foi ? Plusieurs l’ont prétendu ; mais ils ne sauraient prévaloir contre l’autorité de saint Maxime, docteur contemporain et le plus puissant adversaire du monothélisme. Ce saint abbé qui joint à ses autres mérites l’honneur de la palme du martyre, défend la pureté de la foi d’Honorius et vénère sa mémoire. On répond aisément aux passages de la lettre de ce Pape que quelques auteurs gallicans ont voulu incriminer, et il ne manque pas de théologiens de leur école qui aient défendu la pleine orthodoxie de la lettre à Sergius. Je citerai Noël Alexandre qui ne sera pas suspect ; auquel j’ajouterai Witasse, Tournely, Regnier, dont les noms sont d’une haute considération en Sorbonne.



Sur ce, je vous souhaite une bonne nuit,
Amandus
images/icones/idee.gif  ( 795666 )La question d’Honorius – aperçu en une page par Amandus (2016-01-19 23:10:26) 
[en réponse à 795606]

« La question d’Honorius est difficile historiquement, et n’est pas de celles que l’on tranche avec de la passion. Essayons d’en donner une idée à ceux qui ne peuvent l’étudier par eux-mêmes.
    Honorius qui monta sur le Saint-Siège en 625, gouverna l’Église durant près de treize ans. Consulté insidieusement par Sergius, patriarche de Constantinople, sur la question de savoir si l’on devait reconnaitre en Jésus Christ une seule volonté ou deux volontés, l’une divine et l’autre humaine, le Pontife qui appréhendait qu’une nouvelle hérésie ne s’élevât à ce sujet dans l’Église, crut pouvoir répondre d’une manière évasive, et manqua l’occasion de redresser les mauvais sentiments du patriarche. Il espérait par cette réserve, ainsi que nous l’apprenons du Pape saint Agathon, l’un de ses successeurs, étouffer dans son foyer une erreur qui pouvait produire de grands ravages. Le trop complaisant Pontife se flattait de n’avoir pas trahi la vérité, du moment que dans sa lettre, il insistait sur les deux natures que la foi reconnaît en Jésus Christ ; et en effet, deux natures donnent à conclure deux volontés.
    Mais ce qu’il n’avait pas prévu arriva. L’hérésie d’une seule volonté (le monothélisme), favorisée par la politique d’Héraclius à qui cette transaction semblait un moyen, bien illusoire d’ailleurs, d’éteindre l’hérésie d’une seule nature (le monophysisme), qui bravait encore les anathèmes du concile de Calcédoine, s’étendit avec la rapidité d’un incendie, propagée qu’elle était par Sergius de Constantinople et par Cyrus d’Alexandrie. Honorius eut à peine le temps de constater la grandeur d’un mal, qu’il eût été de son devoir de combattre dès l’origine avec plus de résolution.
    Deux questions se présentent ici. Honorius a-t-il enseigné l’erreur dans sa lettre à Sergius ? A-t-il, dans cette lettre, parlé comme dit l’École, ex Cathedra ?
    A la première question, il est aisé de répondre que le Pontife n’a point enseigné l’erreur. La lettre est sous les yeux de tout le monde dans les Actes du Ve Concile. On y voit un homme trop circonspect, il est vrai, qui mesure ses termes avec une précaution exagérée, en un mot qui craint de s’expliquer, de peur que sa parole ne produise une sensation quelconque. C’est la prudence du serpent, sans la simplicité de la colombe. Découvre-t-on sous ces faux-fuyants une erreur contre la foi ? Plusieurs l’ont prétendu ; mais ils ne sauraient prévaloir contre l’autorité de saint Maxime, docteur contemporain et le plus puissant adversaire du monothélisme. Ce saint abbé qui joint à ses autres mérites l’honneur de la palme du martyre, défend la pureté de la foi d’Honorius et vénère sa mémoire. On répond aisément aux passages de la lettre de ce Pape que quelques auteurs gallicans ont voulu incriminer, et il ne manque pas de théologiens de leur école qui aient défendu la pleine orthodoxie de la lettre à Sergius. Je citerai Noël Alexandre qui ne sera pas suspect ; auquel j’ajouterai Witasse, Tournely, Regnier, dont les noms sont d’une haute considération en Sorbonne .
    Sur la seconde question je répondrai que la lettre d’Honorius à Sergius n’a rien de commun avec une définition apostolique. Sergius consulte le Pape sur la question qui agitait l’Orient, et dans laquelle il cherchait à compromettre le Siège apostolique. Honorius, après avoir exprimé clairement la foi sur les deux natures, s’applique à réfuter ceux qui diraient que dans le Christ la volonté humaine aurait pu être en contradiction avec la volonté divine, ou encore qu’il y aurait eu dans le Christ, comme dans l’homme tombé, un penchant qui l’eût incliné du côté opposé au bien. Amené enfin à répondre directement à la lettre captieuse de Sergius, il refuse de s’expliquer, sous prétexte que la question est subtile et du ressort des grammairiens, par lesquels il entend les philosophes. Il cherche à arrêter toute controverse sur le sujet des deux volontés dans le Christ, en imposant le silence, et déclarant que son intention est que l’on ne dise ni une volonté, ni deux volontés. Plus tard, ni essaie d’appliquer cette mesure dans une lettre dont il ne nous reste que des fragments, et qu’il adressa à Cyrus d’Alexandrie et à saint Sophrone de Jérusalem. Je le demande, quand un homme refuse de s’expliquer sur une question qu’on lui propose, a-t-on le droit de dire qu’il a manifesté son sentiment ? Honorius a-t-il enseigné qu’il n’y a dans le Christ qu’une seule volonté ? Nul ne pourrait le dire, sans calomnier ce, Pontife. A-t-il enseigné que l’on ne doit pas reconnaître dans le Christ deux volontés ? le prétendre, serait tout aussi injuste. Il n’y a donc qu’une seule conclusion à tirer de la lettre à Sergius ; c’est qu’Honorius n’a rien voulu décider, et qu’il n’a rien décidé en effet.
    J’amènerai un rapprochement historique. A la suite des célèbres Congrégations de Auxiliis, Paul V finit par laisser les thomistes et les molinistes dans la liberté de suivre le sentiment respectif de leur école ; leur intimant seulement la défense de se traiter réciproquement d’hérétiques. Dira-t-on que Paul V, dans cette occasion, ait rendu une définition dans un sens ou dans un autre ? La situation est la même pour Honorius. Il a eu tort, sans doute, de croire qu’en imposant le silence sur la question des deux volontés, il éteindrait une controverse dont il ne voyait pas l’importance, et qui devait enfanter une hérésie formidable ; mais la faute qu’il a commise ne consiste pas dans ce qu’il a enseigné ; elle est tout entière en ce que, mis en demeure d’enseigner, il a refusé de le faire, cherchant à étouffer la controverse, au lieu de la résoudre. »
(Dom Prosper Guéranger, Défense de l’Église romaine contre les accusations du Révérend Père Gratry)
images/icones/neutre.gif  ( 795675 )Excellent résumé par Peroutradition (2016-01-20 00:25:18) 
[en réponse à 795666]

qui fait un bel état de la question. On peut donc raisonnablement penser qu'il n'a pas commis d'hérésie, mais bien commis une erreur de jugement pastoral qui a provoqué de sérieuses conséquences.
images/icones/attention.gif  ( 795687 )Erreurs fondamentales de Roberto de Mattei – première par Amandus (2016-01-20 08:53:33) 
[en réponse à 795606]

Vous demandez des objections. En voici une première.

Roberto de Mattei affirme : « Sergius écrivit au pape Honorius pour lui demander qu’ « à l’avenir il ne soit permis à personne d’affirmer qu’il y a deux opérations dans le Christ notre Dieu » et obtenir ainsi son appui contre Sophronius. Honorius accéda malheureusement à sa demande. Dans une lettre adressée à Sergius, il affirma que « la volonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ était seulement une, du fait que notre nature humaine a été assumée par la divinité » et invita Sophronius au silence.

Reprenons Hergenröther :
Dans sa longue explication dogmatique, Honorius fait bien voir sans doute qu’il ignore le fond du débat, mais il n’émet point d’opinion hérétique ou erronée. Il distingue très-exactement les deux natures demeurées distinctes, et ne blesse aucun dogme de l’Église. S’il parle d’une seule volonté en Jésus-Christ, c’est en ce sens seulement que le Verbe a pris la nature humaine, et non son péché, qu’il s’est revêtu de l’humanité telle qu’elle était avant la chute et sans la concupiscence, de sorte qu’il n’y a pas en Jésus-Christ deux volontés humaines contradictoires, celle de l’esprit et celle de la chair, et que la volonté humaine de Jésus-Christ se conforme, se soumet entièrement à la volonté divine. C’est ce que prouvent et les propres paroles du pape relatives à ce qu’avait dit Sergius sur la résistance de la volonté humaine à la passion, et les textes de saint Augustin cités presque textuellement par Honorius, et qui, à les prendre à la lettre, ne sauraient s’entendre dans un sens hérétique, et enfin les déclarations des contemporains compétents : l’abbé Jean, qui fut l’inspirateur de la lettre du pape saint Maxime, l’adversaire le plus résolu du monothélisme, et le pape Innocent IV.
La lettre d’Honorius ne contient aucune erreur dogmatique, mais elle n’atteste pas non plus beaucoup de sagacité et de pénétration ; c’était, en pratique, une bévue, car les ennemis de la foi allaient s’en servir comme d’une arme, contrairement aux prévisions d’Honorius, qui du reste n’était pas un Léon le Grand. Ajoutons qu’en refusant de donner une solution et en laissant l’affaire indécise, suivant le conseil de Sergius, il servait les intérêts du monothélisme. Dans le principe, on fit peu d’attention au premier (et au second) écrit d’Honorius, qui était d’une nature privée, et ce ne fut qu’après la mort de ce pape et de Sergius que les monothélites l’invoquèrent. Il n’est pas douteux qu’Honorius lui-même se fût élevé contre eux, s’il avait survécu à l’abus qu’on fit plus tard de son autorité et aux progrès de l’hérésie. Son seul dessein était de ne pas troubler l’union existante, d’empêcher le retour des subtilités grecques, de conserver la foi ancienne et de prévenir de nouvelles controverses. Le terme « d’énergie » n’était pas encore fixé par l’autorité ecclésiastique.


Il semble donc que Monsieur de Mattei sorte de son contexte la seule citation fournie d’Honorius car je ne trouve nul auteur affirmant qu’il y ait une erreur explicite dans la lettre de ce pape.
images/icones/3f.gif  ( 795689 )Vous êtes malhonnête ! par Jean-Paul PARFU (2016-01-20 09:02:23) 
[en réponse à 795687]

Vous vous moquez éperdument d'Honorius. Vous êtes là en mission commandée pour tenter de disqualifier le livre de de Mattei et vous tentez de le faire via l'histoire d'Honorius qui est tout à fait marginale dans le livre "Apologie de la Tradition", parce que ce n'zest pas le sujet du livre. Honorius est tout juste évoqué, c'est tout. C'est un pape qui a posé problème, ne vous en déplaise. Et on ne voit pas pourquoi on croirait davantage vos sources que les autres !
images/icones/1a.gif  ( 795697 )C'est vous qui le dites par Amandus (2016-01-20 09:43:32) 
[en réponse à 795689]


Vous vous moquez éperdument d'Honorius


Je pense que celui qui condamne Honorius depuis quelques semaines par des calomnies empruntées aux hérétiques, protestants, jansénistes et autres auteurs dit modernes s'appelle Roberto de Mattei. Ne confondez pas voyons.


Vous êtes là en mission commandée pour tenter de disqualifier le livre de de Mattei


- Je n'ai aucun titre à revendiquer. Mon travail et mes loisirs ne me permettrait pas d'ailleurs de passer du temps dans ce genre d'aventure.
- Au contraire, j'ai demandé plusieurs éclaircissements à des amis sans en obtenir une seule réponse pour le moment.
- Je suis un jeune garçon d'une vingtaine d'années, sans histoire et sans prétention si ce n'est d'être catholique romain (vous ne m'en ferez pas un reproche, j'espère)
- J'ai juste les quelques bons livres sous la main, un ordinateur, Word et Firefox. Je me débrouille tout seul pour étudier de temps en temps mon catéchisme.
C'est grave docteur ?

Quant à Roberto de Mattei, je n'ai pas l'honneur de le connaitre.
Vous me parlez de son livre depuis votre première réponse. J'aurai peut-être l'occasion de consulter un jour mais ce n'est pas le sujet de son article publié sur LPL, CE, CR, et sur bien d'autres sites, depuis quelques semaines.
Et puisque vous insistez sur son livre, je viens d'aller consulter sa présentation : Il nous parle des « papes "hérétisants" ou trop faibles (Libère, Honorius, Vigile...) ». Voulez-vous aborder les autres calomnies au sujet du pape saint Libère ? Ce sera pour un autre fil. La question a déjà été abordée maintes fois, ce me semble, sur ce forum et ailleurs.


Et on ne voit pas pourquoi on croirait davantage vos sources que les autres !


Parce qu'elles sont hautement recommandées et approuvées par les papes de l'Église catholique. Ce qui n'est pas (encore ?) le cas de Roberto de Mattei.
images/icones/attention.gif  ( 795703 )Pas de sédévacantisme sur le forum ! par Jean-Paul PARFU (2016-01-20 10:24:58) 
[en réponse à 795697]

Je remarque d'abord que vous n'avez pas lu le livre de de Mattei : "Apologie de la Tradition", ce qui ne m'étonne pas.

Ensuite, je tiens à vous dire ceci :

1) "Simple apprenti", comme vous vous présentiez en 2012, vous venez sur ce forum uniquement pour nous expliquer, à travers le cas d'Honorius et de Libère, qu'en réalité, et contrairement à ce que disent certains, les papes ne peuvent "errer", se tromper, tomber dans l'hérésie etc ...

2) Au premier abord, tout cela paraît très catholique aux gogos qui sont ravis ;

3) Mais votre intention réelle, ce qui fait d'ailleurs que vous êtes loué par Vianney par ex., n'est pas la défense des papes ou de la papauté.

De même que nous disons que les papes modernes ne sont pas les seuls papes à avoir erré dans l'histoire de l'Eglise et qu'ils peuvent, comme leurs prédécesseurs, demeurer papes, même s'ils sont dans l'erreur, votre intention réelle est de dire que le pape, les papes ne peuvent errer et que donc les papes qui errent depuis les années 60 du XXème siècle ne sont pas papes !

Je vous dis une seule chose : cessez de prendre les gens pour des imbéciles !
images/icones/1i.gif  ( 795720 )Et pourquoi abandonneriez-vous la vérité historique ? par Amandus (2016-01-20 13:01:43) 
[en réponse à 795703]

Cher Monsieur Parfu,

Je ne puis pas tout lire car il y a une priorité dans la vie. Depuis que je me suis inscrit sur ce forum, j’ai déjà appris beaucoup dans les livres. J’ai étudié des centaines de pages, de l’histoire, de la spiritualité, du catéchisme, des vies de saints. Mon but n’étant pas de démolir mais de construire, et de me construire une intelligence saine pour commencer, défendre la papauté me parait chose louable. Dans ce fil c’est un pape dans l’histoire qui est en cause ; vous faites immédiatement des rapprochements en me prêtant toutes les intentions que vous voulez. L’histoire restera l’histoire et ses faussaires reviennent à chaque siècle avec les mêmes erreurs. Je ne fais que reprendre les réponses de l’Église : vous ne répondez pas sur le fond.

Vous m’attaquez sur les intentions que vous me prêtez, ça n’est pas sérieux. J’aime l’humour et même beaucoup. Mais ici, il s’agit de défendre l’Église catholique contre ses adversaires. Pourquoi vous rangez-vous du côté de ses ennemis historiques ? Vous reprenez les calomnies de ceux-ci, je vous réponds avec l’histoire de l’Église.

Si j’interviens si peu sur le forum, c’est que personnellement je n’y ferais qu’étaler mon ignorance. Ici j’avais un doute sur la question du pape Honorius. Je serais reconnaissant si quelqu’un pouvait m’éclaircir sur mon doute ou mon erreur. Revenons donc sur le fond.

Cordialement,

Amandus
images/icones/1w.gif  ( 795725 )Les quatre Evangélistes sont-il des ennemis de l'Eglise ? par Jean-Paul PARFU (2016-01-20 14:09:36) 
[en réponse à 795720]

Traiter le professeur de Mattei ou La Porte Latine "d'ennemis de l'Eglise", Il faut vraiment le faire. C'est, d'une part, vraiment accorder peu de crédit à la libre discussion et à la recherche historiques de manière générale et d'autre part fonctionner en circuit fermé et ne pas savoir de quoi on parle, ne pas savoir ce qu'est un véritable "ennemi de l'Eglise".

En outre, les corrections que vous faites et que vous prétendez être un démenti formel de la présentation du professeur de Mattei, n'apportent en réalité, et comme déjà dit plus haut, pas grand chose. En lisant vos posts, on a surtout l'impression que vous vous servez de cet article comme d'un prétexte pour pouvoir étaler la science historique que vous venez de découvrir.

Par ailleurs, accuseriez-vous les quatre Evangélistes d'être des "ennemis de l'Eglise", eux qui nous montrent des Apôtres pas très édifiants en dehors de St Jean, et notamment un traître et un futur pape (et déjà chef du collège apostolique) assez lamentable ?!

Enfin, défendre les papes ou la papauté est une chose, mais faire des papes des être semi-divins n'est pas catholique !
images/icones/fleur.gif  ( 795726 )Toujours à l'écoute par Amandus (2016-01-20 14:40:40) 
[en réponse à 795725]

1. Comme expliqué clairement depuis mon premier poste, les hérétiques, les jansénistes, les gallicans, les auteurs modernes ont été les ennemis de l’Église en calomniant le pape Honorius. Il est déplorable que ces mêmes calomnies soient reprises à leur compte par Roberto de Mattei, La Porte Latine et défendues par vous-même. Libre à vous de défendre qui vous voulez. De là pensez que je vous traite d’ennemi de l’Église, c’est vous qui le dites. Je ne pense pas du tout que ce soit votre volonté d’en être mais vous vous joignez très manifestement à eux. C’est de l’histoire…

2. Je suis toujours à l’écoute. Jusqu’à présent vous n’avez parlé que très peu de la question. Vous pensez toujours à votre livre hors sujet. Il serait temps de revenir à nos moutons.

3. Si vous pensez que saint Pierre était déjà chef du collège apostolique au moment de son reniement, je vous conseille de relire simplement l’Évangile. Ça ne fait d’ailleurs jamais de tort.



Enfin, défendre les papes ou la papauté est une chose, mais faire des papes des êtres semi-divins n’est pas catholique !


J’ai déjà entendu ça quelque part. C’est toujours le même refrain depuis 2000 ans… Regardez seulement de qui sort cette mise en garde. D’ailleurs vous ne démontrez toujours rien avec ça.
images/icones/2e.gif  ( 795733 )Relisez plutôt par Jean-Paul PARFU (2016-01-20 15:24:12) 
[en réponse à 795726]

- sur Honorius, au moins ce que vous écrit Jean Ferrand ici ;

- et surtout les Evangiles. Simon est devenu "Pierre" (et donc Chef du Collège apostolique) avant la Passion. Et c'est même juste après l'avoir désigné comme chef, et comme pierre fondatrice de Son Eglise, et toujours avant la Passion (et a fortiori avant l'Ascension et la Pentecôte) que le Seigneur lui dit : "Arrière Satan, tu m'es un scandale, car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes" (St Matthieu 16.22" ici) ;

- aussi enfin ceci. Contrairement à ce que vous semblez croire, le pape n'est pas objet de notre foi et n'est pas le successeur de Jésus-Christ !

Le Credo nous enseigne que nous devons croire en Jésus-Christ et en l'Eglise. Le Credo, par contre, ne nous dit nulle part que nous devons croire en le pape ! Enfin, le pape est seulement le successeur de St Pierre. Il est une personne-institution, un principe d'unité qui a une juridiction universelle et qui peut, dans certaines circonstances, engager l'infaillibilité de l'Eglise.
images/icones/bravo.gif  ( 795765 )Ouvrage important sur Honorius par Anaclet (2016-01-20 21:11:53) 
[en réponse à 795733]

Voir ICI

images/icones/carnet.gif  ( 795770 )Sur cette Pierre j’établirai mon Église par Amandus (2016-01-20 22:40:28) 
[en réponse à 795733]

Voici, merveilleusement décrite, l’histoire de cet appel de Simon au moment de le nommer Pierre :

Le saint Évangile, en saint Matthieu, chapitre XVl, nous apprend que le Sauveur voulant récompenser Simon, son disciple, du témoignage qu’il venait de rendre à sa divinité, lui dit : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église. »
Évidemment le Seigneur voulait, en retour, accorder à cet apôtre une prérogative qu’il ne conférait pas aux autres, puisqu’il ne parlait qu’à lui seul, puisque lui seul avait répondu à la question que Jésus venait de faire à tous.
Dans cette circonstance, Jésus parle de son Église pour la première fois. Il annonce l’intention de la bâtir lui-même ; mais il pose déjà le fondement sur lequel il l’établira.
Un fondement posé par Dieu lui-même ne saurait manquer. Si l’édifice qu’il porte doit durer, c’est au fondement inébranlable qu’il le devra. Jésus donne donc à Simon une qualité qu’il n’avait pas auparavant. Jusque-là il était simple apôtre comme les autres ; désormais il est mis à part, Son nom est changé ; il s’appellera la Pierre. Or, la Pierre est un des noms prophétiques du Christ lui-même. Le Messie est annoncé comme devant être la Pierre choisie, angulaire, fondamentale.
C’est donc son propre nom que Jésus donne à Simon, comme s’il lui disait : « Je suis la Pierre inviolable, la Pierre angulaire, qui réunis en un deux choses ; je suis le fondement auquel nul n’en peut substituer un autre ; mais toi aussi, tu es Pierre ; car ma force devient le principe de ta solidité, en sorte que ce qui m’était propre et personnel à ma puissance te devient commun avec moi par participation. »
Pierre est donc, avec Jésus-Christ et en Jésus-Christ, le fondement de l’Église, et l’Église ne saurait exister en dehors de ce fondement inébranlable. Qui dit Pierre, dit toute la suite de ses successeurs, parce que Pierre ne peut mourir ; autrement, l’Église n’ayant plus de fondement ne subsisterait pas. Les prérogatives de Pierre sont personnelles en lui et en toute la succession des Pontifes romains, que la tradition tout entière a reconnu ne former avec lui qu’une seule personne, quant aux droits du Pontificat.
Le fondement est unique, super hanc Petram, parce qu’il n’y a qu’un seul Christ ; il est unique, parce qu’il n’y a qu’une seule Église. Tout doit reposer sur ce fondement, et les apôtres et les disciples ; et les évêques et les prêtres et le peuple fidèle, en un mot l’Église tout entière : super hanc Petram aedificabo Ecclesiam meam.
En posant ce fondement, Jésus-Christ devait le rendre inébranlable, le garantir de la chute ; autrement, le fondement entraînerait avec lui l’édifice, ou l’édifice devrait désormais reposer sur un autre fondement. Or, d’un côté, l’Église ne peut périr ; de l’autre, elle n’est l’Église que parce qu’elle est établie sur la Pierre. La Pierre donc ne peut faillir. Si le Pontife romain pouvait enseigner l’erreur, ou l’Église le suivrait, et elle cesserait d’être l’Église, s’étant séparée de la foi qui est son élément vital ; ou elle ne reposerait plus sur celui auquel Jésus-Christ l’a superposée, et elle perdrait le caractère de la vraie Église. L’un et l’autre étant contraires aux promesses de Jésus-Christ, il suit des paroles du Sauveur que le Pape enseignant l’Église, est personnellement infaillible.
En saint Luc, chapitre XXll, on lit ces paroles du Sauveur à saint Pierre : » Simon, Simon, Satan a demandé à vous passer tous au crible comme le froment ; mais moi, j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Et toi, quand tu seras converti, confirme tes frères. »
La tradition de l’Orient comme de l’Occident a vu dans ces paroles, non point un incident particulier de la vie de saint Pierre, mais une prérogative distincte accordée à cet apôtre comme chef de toute l’Église et continuée dans ses successeurs.
Les apôtres sont en péril de la part de Satan ; Jésus pourrait les secourir directement ; il ne le fait pas. Leur foi court des risques ; ce sera Pierre qui les sauvera. Il suffit pour cela que sa foi ne défaille pas ; car bâtis sur Pierre, ils doivent croire comme lui. Le Sauveur intervient dans telle œuvre merveilleuse, en obtenant par sa prière divine que la foi de Pierre soit toujours ferme et stable. Fort de cet appui quai ne peut manquer, Pierre sera la force de ses frères. Confirmés par lui, ils résisteront aux pièges et aux violences de Satan ; et cet heureux résultat dans lequel Pierre n’est que l’instrument sera dû à l’efficacité de la prière du Fils de Dieu. » Ainsi donc, dit saint Léon, c’est dans Pierre a que la force de tous les autres est garantie, et le secours de la grâce divine est ordonné de cette manière, que la solidité accordée à Pierre par le Christ est conférée par Pierre aux apôtres. » Pierre qui ne peut mourir, puisque l’Église vit par lui, sera le docteur universel dans toute la suite de ses successeurs ; l’Église devra à Pierre l’immutabilité dans la foi qui pour elle est la vie, et tout l’honneur en revient à la miséricordieuse bonté du Sauveur qui a opéré cette merveille par sa prière.
Lors donc que Jésus-Christ déclare que la foi de Pierre ne manquera jamais, ne dit-il pas par là même que Pierre sera infaillible dans son enseignement ?
Lorsqu’il lui donne la charge de confirmer dans la foi ses frères, ne nous apprend-il pas par là même que la permanence de Pierre dans la foi ne lui vient pas de ses frères, mais que celle dont ils jouissent eux-mêmes leur vient de la confirmation de l’affermissement que Pierre leur confère. Or c’est dans l’ordre de la foi que cette prérogative est donnée distinctement à Pierre, et en lui au Pontife romain ; la conclusion ne saurait donc être autre que celle-ci : Le Pontife romain est personnellement infaillible dans l’enseignement de la foi.
En saint Jean, chapitre XXI, Jésus-Christ, en présence de ses apôtres, demande à saint Pierre l’assurance de son amour. Par deux fois il lui dit : « Pais mes agneaux, » et une dernière fois : » Pais mes brebis. » La conversion de Pierre avait au lieu, le Sauveur sous peu de jours allait quitter la torée, le moment était venu d’établir dans ses fonctions celui que Jésus avait annoncé, lorsque parlant de son Élise, il avait dit : » Il n’y aura qu’une seule bergerie et un seul Pasteur. » De même qu’il avait admis Simon fils de Jean en participation de sa qualité divine de Pierre, ainsi, après s’être lui-même représenté sous le nom et les traits d’un Pasteur, il lui conférait ce même titre sur le troupeau tout entier, sur les agneaux et sur les brebis. Il est d’autres Pasteurs qui paissent le troupeau, mais Pierre est le Pasteur des Pasteurs, et par là, l’unité est dans la bergerie. C’est ce qu’exprime avec tant de vérité cet ancien évêque des Gaules, dont les Sermons nous ont été conservés sous le nom d’Eusèbe Émissène : « Le Christ, dit-il, confie d’abord à Pierre les agneaux, puis les brebis, parce qu’il ne le fait pas seulement Pasteur, mais Pasteur des Pasteurs. Pierre paît donc les agneaux et il paît aussi les brebis ; il paît les petits et il paît les mères ; il gouverne les sujets et ceux qui leur commandent. Il est donc le Pasteur de tous ; car après les agneaux et les brebis, il n’y a plus rien dans l’Église. »
La première charge du Pasteur est d’enseigner le troupeau ; car le troupeau ne peut vivre que de la vérité. Si le Pasteur qui paît les agneaux et les brebis au nom du Maître, enseignait l’erreur, ou il pervertirait les agneaux et les brebis qui sont sous sa garde, et le troupeau périrait ; ou les brebis repousseraient le Pasteur, et l’unité ne serait plus dans la bergerie. Or, les promesses de Jésus-Christ nous assurent que ni l’un ni l’autre de ces malheurs n’est possible, puisqu’il s’ensuivrait le renversement de l’Église ; il faut donc conclure que le Pontife romain, par cela même qu’il est le Pasteur universel, jouit de l’infaillibilité personnelle dans la doctrine. (Dom Guéranger, De la Monarchie Pontificale)
images/icones/neutre.gif  ( 796201 )Ça y est, c'est fait par Amandus (2016-01-25 13:24:38) 
[en réponse à 795733]

Heureux d’avoir pu vous montrer le danger du texte de Roberto de Mattei sur le pape Honorius. Ce sont des erreurs graves qu’il répand par cet article : une atteinte directe à l’Infaillibilité pontificale et au Magistère de l’Église.

J’ai donc répondu à toutes vos objections. Ça m’a pris un peu de temps mais c’est avec plaisir que je me suis lancé dans le sujet. Je ne le connaissais que très extérieurement.

Belle journée,
Amandus
images/icones/neutre.gif  ( 795738 )Belle clairvoyance par Mingdi (2016-01-20 16:06:52) 
[en réponse à 795703]

cher Maître. J'ai d'abord été surpris par votre thèse concernant cet ardent défenseur d'Honorius. Puis en plongeant dans les archives du FC j'ai compris votre position et celle de ce paléopapolâtre.
images/icones/fleur.gif  ( 795747 )Ardent défenseur d’Honorius par Amandus (2016-01-20 17:42:45) 
[en réponse à 795738]

Merci pour le compliment ! La compagnie est nombreuse et plutôt très agréable !

Albert Pighe, Baronius, Bellarmin, Sfondrat, Barruel, Boisselet de Sauclières, Slapleton, Viggers, Gravina, Goster, Kilber, Hoitzklau, Boucat, Turrecremata, Isaac Habert, Melchor Cano, Petitdidier, Zaccaria, Dom Prosper Guéranger, J. ChantreI, Ramière, Larroque, Coldefy, l'abbé P. Bélet, E. Perrot, Roques, A. de Margerie, Rambouillet, Colombier, G. Contestin, Rivière, Dufaut.

Avec les plus beaux encouragements des papes d’ailleurs.

Cordialement,
Amandus
images/icones/1v.gif  ( 795748 )Amandus le monseigneur par Jean-Paul PARFU (2016-01-20 18:07:22) 
[en réponse à 795747]

entre CRC et sédévacantisme bon teint ici
images/icones/1d.gif  ( 795761 )Et Jean-Paul le Parfumeur par Amandus (2016-01-20 20:14:54) 
[en réponse à 795748]

Pour tous finir en odeur de sainteté !

Tout ça sur un air de circonstance : la valse des étiquettes.

Après ce moment de plaisir et de distribution de grands titres (je pense qu’on peut élever Vianney, jejomau, Jean Ferrand, Peroutradition et Mingdi au rang de chanoine), je retourne à vos autres questions auxquelles je dois de répondre.
images/icones/1f.gif  ( 795762 )Simple homophonie ! par Jean-Paul PARFU (2016-01-20 20:27:26) 
[en réponse à 795761]

Voir l'étymologie de mon nom ici
images/icones/attention.gif  ( 795691 )Erreurs fondamentales de Roberto de Mattei - deuxième par Amandus (2016-01-20 09:12:32) 
[en réponse à 795606]

Roberto de Mattei affirme tout bonnement :

Les lettres du Pape Honorius sont dépourvues de ces caractéristiques. Elles sont indubitablement des actes du Magistère, mais dans le Magistère ordinaire non infaillible il peut y avoir des erreurs et même, dans des cas exceptionnels, des formulations hérétiques. Le pape eut tomber dans l’hérésie, mais il ne pourra jamais prononcer une hérésie ex cathedra.



Je citerai seulement ceci :

« Ce n’est pas tout. Il s’est écoulé quarante ans depuis la mort d’Honorius jusqu’à la tenue du VIe Concile qui devait condamner avec tant d’éclat le monothélisme. Durant cet intervalle rempli par les progrès de cette hérésie, quel mouvement remarquons-nous dans l’Église ? Voit-on les évêques orthodoxes tentés d’abonder dans le sens de la nouvelle secte ? Les voit-on la ménager sous prétexte que le silence aurait été prescrit à son égard ? Loin de là, le soulèvement des prélats catholiques est à son comble. De toutes parts, ils appellent du secours, et ce secours, où vont ils le réclamer ? Auprès du Pontife romain, dont ils sollicitent avec instance la décision sur les deux volontés dans le Christ. C’est saint Sophrone de Jérusalem, et son premier suffragant Étienne de Dora, ce sont les métropolitains de la Numidie, de la Byzacène, de la Mauritanie ; c’est Victor de Carthage, Sergius de Chypre, Théodore, abbé de Saint Sabbas, au nom des moines grecs, Thalassius, au nom des moines arméniens, George, au nom de ceux de Cilicie. Toutes ces lettres qui arrivent au saint Pape Martin Ier et sont insérées dans les Actes de son Concile de Rome, témoignent de la foi la plus vive dans l’infaillibilité du successeur de Pierre, et implorent avec ardeur la condamnation du monothélisme. Dans toutes ces lettres, pas la moindre mention d’Honorius, ni de la défense qu’il eût faite de parler tant d’une volonté, que de deux volontés. Partout la même confiance dans l’inviolable fidélité du Siège de Rome à la vraie foi, partout la conviction que ce Siège n’a pas encore prononcé sur la question. Dix années déjà sont pourtant écoulées depuis la mort d’Honorius. Que conclure de ces faits irrécusables, sinon que la lettre d’Honorius à Sergius est demeurée inconnue dans l’Église, en sa qualité d’écrit privé, ou que si elle s’est répandue dans une certaine mesure, personne n’a reconnu dans cette pièce les caractères d’un jugement apostolique. » (Dom Prosper Guéranger, Défense de l’Église romaine contre les accusations du Révérend Père Gratry)




Y a-t-il quelqu’un dans la salle pour m’expliquer depuis quand une lettre privée devient acte du Magistère ? Si c’est en plus indubitable, l’explication en sera facile...
images/icones/attention.gif  ( 795722 )Erreurs fondamentales de Roberto de Mattei – troisième par Amandus (2016-01-20 13:09:57) 
[en réponse à 795606]

La « condamnation » du pape Honorius par ses successeurs


Première condamnation (provisoire du concile) :

La foi catholique fut finalement restaurée par le IIIème Concile de Constantinople, VIème Concile œcuménique de l’Eglise, qui fut réunit le 7 novembre 680 en présence de l’empereur Constantin IV et des représentants du nouveau pape Agathon (678-681). Le Concile condamna le monothélisme et jeta l’anathème sur tous ceux qui avaient promu et favorisé l’hérésie, incluant dans la condamnation le pape Honorius. (Roberto de Mattei)



Deuxième condamnation (provisoire du concile) :

Lors de la XIIIème session, qui se tint le 28 mars 681, les Pères conciliaires, après avoir proclamé qu’ils voulaient excommunier Sergius, Cyr d’Alexandrie, Pyrrhus, Paul et Pierre, tous patriarches de Constantinople, et l’évêque Théodore de Pharan, affirment : « Avec eux nous sommes d’avis de bannir de la sainte Église de Dieu et d’anathématiser également Honorius, jadis pape de l’ancienne Rome, car nous avons trouvé dans les lettres envoyées par lui à Sergius qu’il a suivi en tout l’opinion de celui-ci et qu’il a sanctionné ses enseignements impies » (Mansi, XI, col. 556). (Roberto de Mattei)



Condamnation définitive du Magistère (avec modification explicites des précédentes !) :

Le 9 août 681, à la fin de la XVIème session, furent réitérés les anathèmes contre tous les hérétiques et les fauteurs d’hérésie, y compris Honorius : « Sergio haeretico anathema, Cyro haeretico anathema, Honorio haeretico anathema, Pyrro, haeretico anathema » (Mansi, XI, col. 622). Dans le décret dogmatique de la XVIIIème session, le 16 septembre, il est dit que « comme celui qui dès l’origine fut l’inventeur de la malice et qui, se servant du serpent, introduisit la mort venimeuse dans la nature humaine, ne resta pas inactif, ainsi aujourd’hui encore, ayant trouvé les instruments adaptés à sa propre volonté : nous voulons dire Théodore, qui fut évêque de Pharan ; Sergius, Pyrrhus, Paul, Pierre, qui furent prélats de cette ville impériale ; et encore Honorius qui fut pape de l’ancienne Rome (…); ayant trouvé, donc, les instruments adaptés, il ne cessa, à travers eux, de susciter dans le corps de l’Eglise les scandales de l’erreur ; et par des expressions inédites répandit parmi le peuple fidèle l’hérésie d’une seule volonté et d’une seule opération en deux natures d’une (personne) de la sainte Trinité, du Christ, notre vrai Dieu, en harmonie avec la fausse doctrine des impies Apollinaire, Sévère et Témiste » (Mansi, XI, coll. 636-637). (Roberto de Mattei)





Monsieur De Mattei ne mentionne aucunement la différence explicite ni les circonstances de la condamnation définitive du Magistère. Au contraire, on y voit presque une progression.

Alors que l’histoire nous apprend bien au contraire : « Le nouveau Pontife accorda cette confirmation à la doctrine du Concile ; mais quant au décret, qui enveloppait Honorius avec les fauteurs du monothélisme, le Pape le réforma, et tout en maintenant la note d’hérétiques infligée à Sergius, Pyrrhrus et les autres, il mit à part Honorius, et le réprouva seulement pour avoir, par sa faiblesse, compromis les intérêts de la foi. » (Dom Guéranger, Réponse aux dernières objections contre la définition de l’infaillibilité du pontife romain, VIII)
images/icones/attention.gif  ( 795864 )Contre la promulgation du dogme de l’infaillibilité pontificale par Amandus (2016-01-22 05:52:55) 
[en réponse à 795606]

Au sujet de Karl Joseph von Hefele...

Roberto de Mattei nous dit :

La condamnation d’Honorius fut confirmée par les successeurs de Léon II, comme l’atteste le Liber diurnus romanorum pontificum, et par le septième (787) et le huitième (869-870) Concile œcuménique de l’Eglise (C. J. Hefele, Histoire des Conciles, Letouzey et Ané, Paris 1909, vol. III, pp. 520-521).



J’ai donc lu l’Histoire des Conciles de Mgr Héfélé de la page 515 à 538, chapitre intitulé « 342. L’anathème contre le pape Honorius et l’authenticité des actes du VIe concile œcuménique ». Il apparaît clairement que Roberto de Mattei s’appuie sur les œuvres de Charles-Joseph Hefele. Son article sur Honorius est en parfait accord avec cet historien érudit. Mais Monsieur de Mattei le surpasse certainement en audace dans ses conclusions.


La biographie de Karl Joseph von Hefele est très révélatrice... Tout s’explique quand on y lit son opposition à la doctrine de l’infaillibilité pontificale et son action contre la promulgation du dogme.

À l’heure actuelle, ça n’est plus vraiment catholique. Car depuis Vatican I, il n’est plus possible de s’aventurer en opposition au dogme. D’un point de vue purement historique d’ailleurs, c’est également impossible.

Voici une petite anecdote pour illustrer :
À l’approche du concile Vatican I, avant que fût promulguée l’infaillibilité pontificale, de nombreux théologiens et historiens travaillaient activement et favorablement à la définition du nouveau dogme. La minorité pourtant tenait bon et affectait de regarder comme la pensée d’un docteur privé les assertions de Pie IX :
« La minorité demeure ce qu’elle était, écrivait l’évêque du Mans à Dom Guéranger (Lettre du 27 avril 1870) : elle ne veut que gagner du temps et attend telles circonstances qui dissoudraient le concile avant que la question fût terminée. Elle nous a inondés de brochures à l’approche des fêtes de Pâques. Vous avez reçu celle du cardinal Rauscher en latin teutonique. Je ne sais si vous connaissez celle de Ketteler qui est un abrégé de Mgr de Sura, celle du cardinal de Schwarzemberg qui repose tout entière sur la distinction du siège et de la personne. II y a eu enfin celle du Dr Hefele, évêque de Rottenburg, qui, revenant sur ce qu’il a écrit dans son Histoire des conciles, soutient qu’Honorius a erré comme pape et a été condamné comme tel par le sixième concile. Il vous passe complètement sous silence.
Tout ce fracas allemand, mon bien cher père, n’a en rien détruit l’heureuse impression produite par vos écrits, et je ne crois pas être aveuglé par l’amitié en vous assurant qu’ils ont été le plus important événement du concile. Votre article sur la lettre de l’évêque d’Orléans est de nature à éclairer les esprits fascinés par son éloquence brillante et tumultuaire. »
images/icones/hein.gif  ( 795875 )De qui est l’anecdote... par Vianney (2016-01-22 08:42:00) 
[en réponse à 795864]

 
...que vous venez de citer ? En Belgique, nous avons eu également un grand défenseur de l’infaillibilité pontificale en la personne de l’archevêque de Malines, Mgr Dechamps. Il vaut la peine de consulter son ouvrage L’infaillibilité et le Concile général, paru peu avant le Concile. Le but de l’auteur, primat de Belgique et futur cardinal, était de démontrer au grand public que l’infaillibilité du Saint-Siège en matière de foi est “une croyance aussi ancienne et aussi catholique que l’Eglise elle-même” (p. 5).

V.
 
images/icones/mitre4.png  ( 795902 )Ah ce cher abbé ! par Amandus (2016-01-22 13:29:07) 
[en réponse à 795875]

La citation entre guillemets vient de la fameuse biographie de Dom Guéranger par Paul Delatte. Une merveille, soit dit en passant, que j’ai lue il y a une dizaine d’années mais que j’aimerais relire bientôt, tellement on y apprend sur toute la vie de l’Église au XIXe siècle. Je l’avais lue dans l’ancienne édition en deux tomes. Elle est maintenant rééditée en un seul :

Dom Guéranger, abbé de Solesmes
(Nouvelle édition revue et augmentée)





En Belgique, nous avons eu également un grand défenseur de l’infaillibilité pontificale en la personne de l’archevêque de Malines, Mgr Dechamps. Il vaut la peine de consulter son ouvrage L’infaillibilité et le Concile général, paru peu avant le Concile.


Je l’ai déjà rencontré maintes fois dans la controverse préparatoire au Concile. J’aurais vraiment intérêt à mieux le connaître car il paraît vraiment intéressant ! A-t-il laissé quelque souvenir de lui en plus de ses ouvrages et de son action profonde en Belgique ? Tombe, monument, plaque commémorative ? (Il est mort la même année que Louis Veuillot, l’année de la fondation de Côte d’Or : tous des points d’intérêt que je ne manque pas de noter ;-)


Le but de l’auteur, primat de Belgique et futur cardinal, était de démontrer au grand public que l’infaillibilité du Saint-Siège en matière de foi est « une croyance aussi ancienne et aussi catholique que l’Église elle-même » (p. 5).


C’est une démonstration que l’on peut développer en fait pour la plupart des dogmes, si je ne me trompe. J’ai particulièrement apprécié le Mémoire sur l'Immaculée Conception qui est un exposé magnifique sur la préparation d’une définition dogmatique. J’y ai découvert cette progression puissante de la croyance et le travail incroyable des théologiens, historiens et autres docteurs, tout dévoués à la cause, jusqu’à l’aboutissement triomphal par la promulgation solennelle du nouveau dogme. Une telle mise en œuvre ne se retrouve (sous différents points de vue) que dans l’Église catholique.

A.
images/icones/info2.gif  ( 795907 )À propos du Cardinal Dechamps par Vianney (2016-01-22 16:03:43) 
[en réponse à 795902]

 
La bibliothèque Saint Libère a publié, à côté d’autres ouvrages de l’auteur, une biographie parue peu de temps après sa mort, mais je n’ai pas encore eu l’occasion d’en prendre connaissance.

Pour ce que j’en sais, le Cardinal Victor Dechamps venait de loin. Né dans une famille catholique flamande, ses parents lui avaient néanmoins choisi pour parrain un oncle, Isidore Plaisant, qui était libre-penseur, franc-maçon et même futur grand-maître de la franc-maçonnerie à Bruxelles (R.P. Becqué, Le cardinal Dechamps, t. I, p. 32) ! C’est même à ce personnage peu recommandable qu’ils avaient confié Victor et son frère aîné Adolphe pour leur apprendre le droit : si j’ai bien compris, ces partisans de l’indépendance reprochaient aux universités belges leur trop grande soumission au régime hollandais alors en vigueur en Belgique.

Comme c’était à prévoir, le résultat fut pour le moins mitigé. Si nos deux étudiants en droit demeureront toujours des catholiques de cœur, ils se laissèrent un moment entraîner, à la suite de leur oncle, dans les pièges de la révolution belge, celle “qu’on a l’audace de nommer catholique” suivant le mot très juste du pape Grégoire XVI, qui lui reprochait notamment d’avoir placé à sa tête un franc-maçon, Louis De Potter, “qui non seulement ne veut pas du christianisme, mais qui a imprimé qu’il ne devait plus y avoir d’autre mariage dans le monde qu’une union passagère entre l’homme et la femme.” (cité par Aloïs Simon, Rencontres menaisiennes en Belgique, Bruxelles 1963, pp. 131-132.)

Complètement aveuglés, les frères Dechamps penchent même un moment du côté des républicains, tout comme l’initié De Potter, celui que Grégoire XVI avait si bien percé à jour. À tout prendre, si vraiment il faut un roi, leur horreur typiquement libérale de toute apparence de protection les poussent à écarter la candidature du comte Félix de Mérode parce qu’il passe pour catholique¹.

Avec un pareil curriculum vitæ, je ne vous surprendrai pas en vous signalant que nos deux écervelés – et des deux, c’est le futur Cardinal qui était (et restera) la tête pensante – avaient également des idées très libérales au sujet des relations entre l’Église et l’État, au point de se demander si la royauté temporelle de l’Église n’était pas devenue inutile et même nuisible. Quarante ans plus tard, l’évêque qui aidera à constituer les zouaves belges et provoquera des manifestations en faveur du pouvoir temporel spolié ne signera plus du tout pareille théorie : “lorsqu’on demandait au cardinal Dechamps dans quels journaux il avait écrit en 1830, il ne parvenait jamais à retrouver leur nom” (P. de Moreau, Adolphe Dechamps, p. 42).

Comment le futur infaillibiliste trouva-t-il en quelque sorte son chemin de Damas, c’est largement le secret de Dieu. Ce que l’on sait, c’est qu’il eut une vraie vocation, devint Rédemptoriste, et même un prêtre fort pieux et mortifié, qui eut la grâce de convertir son oncle maçon à l’article de la mort : dans une lettre écrite à cette occasion, il invitait même l’initié De Potter à faire de même !...

V.

__________________

(¹) Alors que, dans un article très documenté de la revue Didasco (n° 36, p. 24), P.M. Bourguignon signale que de Mérode était franc-maçon lui aussi, précisant même qu’il fut reçu avec le “frère” Charles Rogier dans une loge de la rue du Pont Neuf (Bruxelles) que venaient de fonder le “frère” Vandermeere et... l’oncle Isidore Plaisant !
 

images/icones/1n.gif  ( 795997 )Roberto de Mattei excommunié ? par Amandus (2016-01-23 10:56:49) 
[en réponse à 795907]

Loin de moi l’idée de le condamner. Juste un titre accrocheur mais qui semble atteindre sa réalité quand on lit le passage ci-dessous trouvé dans le livre du Cardinal Deschamps (réponse au père Gratry) :

Mgr Manning, si l’on prend les choses à la lettre et à la rigueur, a évidemment encouru l’excommunication ipso facto ou latae sententiae, énoncée dans le titre I de la récente bulle de Pic IX. Voici les termes de ce titre I :
« Sont soumis à l’excommunication ipso facto ou latae sententiae tous et chacun des hérétiques de tout espèce de nom, aussi bien que tous ceux qui les favorisent et les défendent de quelque manière que ce soit. »
Ainsi donc, mon cher Père, Monseigneur Manning est bien et dûment excommunié, du moins à vos yeux, car il connaît aussi bien que vous les textes des Conciles qui condamnent Honorius.
Mais si cette excommunication atteint Mgr Manning, savez-vous qui elle atteint encore ?
Un personnage fort considérable dans l’Église va vous le dire. Voici ses paroles :

« Nos adversaires (et vous êtes de ce nombre, mon Père*), nos adversaires accusent également le Pape Honorius d’avoir adhéré dans ses lettres au sentiment de Sergius, chef des Monothélites, lequel propageait cette erreur, qu’il n’y a en Jésus-Christ qu’une seule volonté et une seule opération. — Mais saint Maxime et Jean IV ont justifié Honorius en disant que ses lettres pouvaient très bien s’expliquer dans un sens catholique. Le fait est qu’Honorius tenait réellement l’opinion orthodoxe, à savoir, qu’il y avait en Jésus-Christ deux volontés et deux opérations ; mais l’erreur de Sergius étant venue à se produire, Honorius, pour éteindre le schisme et en même temps pour ne pas provoquer le soupçon qu’il adhérait, soit au sentiment des Eutychiens, soit à celui des Nestoriens, qui reconnaissaient en Jésus-Christ deux personnes. Honorius, dis-je, signifia par lettre à Sergius, qu’on ne parlât ni d’une ni de deux opérations. Voici du reste ses paroles : Repoussant donc, comme nous l’avons dit, le scandale de l’invention nouvelle, nous ne devons proclamer ni une ni deux opérations ; mais au lieu d’une opération, comme disent quelques-uns, nous devons confesser en toute sincérité un seul Seigneur opérant dans l’une et l’autre nature ; et au lieu de deux opérations ; il faut proclamer avec nous, en laissant de côté l’expression de deux opérations, que les deux natures, c’est-à-dire celle de la divinité et celle de l’humanité, dans la seule personne du fils unique de Dieu, opèrent sans confusion, sans division, et sans altération, chacune ce qui lui est propre. Auferentes ergo, sicut diximus, scandalum novellae adinventionis, non nos oportet unam vel duas operationes praedicare, sed pro una quam quidam dicunt operatione, oportet nos unum operatorem Christum Dominum in utrisque naturis veridice confiteri, et pro duabus operationibus, ablato geminae operationis vocabulo, ipsas potius duas naturas id est divinitatis et carnis assumptae, in una persona Unigeniti Dei Patris, inconfuse, indivise, atque inconvertibiliter nobiscum praedicare propria operantes. Ainsi Honorius déclare qu’il y a en Jésus-Christ un seul opérateur, mais deux opérations, selon les deux natures qui étaient unies dans sa personne, et dont chacune avait ses opérations propres. — Il exprime en peu de mois la même chose dans sa première lettre à Sergius : Jésus-Christ, dit-il, opère dans les deux natures ce qui est de la divinité et ce qui est de l’humanité : In duabus naturis (Christum) operatum divinitus atque humanitus. — Qu’Honorius ait réellement partagé le sentiment qui admet deux volontés, celle de la divinité et celle de l’humanité, c’est que démontrent plus manifestement encore ces autres paroles de sa seconde lettre : Nous devons confesser deux natures unies par unité naturelle dans un même Jésus-Christ et agissant chacune avec la participation de l’autre : la nature divine opère ce qui est de Dieu, la nature humaine exécute ce qui est de la chair, tandis que les différences des natures demeurent entières : Utrasque naturas in uno Christo unilate naturali copulatas cum alterius communione operantes, atque operatrices confiteri debemus : et divinam quidam, quae Dei sunt operantem, et humanam quae carnis sunt exequentem… naturarum differentias integras confitentes1. Si donc il affirme qu’il y avait en Jésus-Christ deux natures opérant chacune sans rien détruire de la différence qui existe entre elles, il tenait par conséquent aussi qu’il y avait en lui deux volontés. Et s’il a écrit ces paroles : Nous ne devons proclamer ni une ni deux opérations : Non nos oportet unam vel duas operationes praedicare, c’est qu’il appréhendait en disant : « une opération, » de favoriser l’hérésie d’Eutychès, et en disant « deux opérations, » de favoriser l’hérésie de Nestorius.
« Il importe peu que, dans la même lettre, Honorius ait écrit qu’il n’y avait eu qu’une seule volonté en Jésus-Christ : Unam volunlatem fatemur Domine nostri Jesu Christi ; car il s’est exprimé de la sorte à cause de ce que Sergius lui avait écrit, à savoir, que dans l’opinion de quelques-uns, Jésus Christ, comme homme, avait deux volontés contraires, celle de l’esprit et celle de la chair qui est en nous par suite de la faute d’Adam, C’est là ce que nous attestent le Pape Jean IV et saint Maxime ; c’est là aussi ce qu’affirment Tournely et Berti ; c’est là enfin ce que dit Noël Alexandre lui-même, lorsqu’il écrit : Honorius a parié dans un sens catholique, attendu qu’il n’a point nié d’une manière absolue deux volontés en Jésus-Christ, mais seulement deux volontés contraires : Locutus est (Honorius) mente catholica, siquidem absolute duas voluntates Chrisli non negavit, sed voluntates pugnantes. Cette explication paraît évidente par la raison que le Pape Honorius apporte dans sa lettre pour justifier son expression : Nous reconnaissons, dit-il, une seule volonté en Jésus-Christ, parce que la divinité a pris, non pas notre péché, niais notre nature, telle qu’elle a été créée avant le péché, et non telle qu’elle a été viciée après la prévarication…. Le Sauveur n’a donc pas pris une nature viciée, qui combattrait contre la loi de l’esprit, etc. : Unam voluntatem fatemur Domini Jesu Christi, quia pro facto a divinitate assumpta est nostra natura, non culpa ; illa profecto quae ante peccatum creata est, non quae post praevaricationem vitiata. Non est itaque assumpia, sicut praefati sumus, a Salvatore vitiata natura quae repugnaret legi mentis ejus etc.
« Mais, nonobstant cela, répliquent nos adversaires, Honorius a été condamné comme hérétique dans l’Action treizième du VIe Concile œcuménique, en même temps que Cyrus, Sergius, Pyrrhus cl autres Monothélites.
« Mais si parmi les noms des hérétiques, le Concile a cité réellement celui d’Honorius, Bellarmin, Tournely et Berti, d’accord avec le Cardinal Turecremata, assurent qu’il lut condamné par suite d’une erreur de fait dans laquelle de fausses informations entraînèrent les Pères du Synode ; et en cela, le Concile n’est pas tombé dans une erreur de fait dogmatique (car, sous ce rapport, ni le Pape ni le Concile œcuménique ne peuvent errer) mais dans une erreur de fait particulier, par suite des fausses informations résultant de ce que la lettre d’Honorius avait été mal traduite du latin en grec ; ce qui induisit les Pères à croire que le Pape avait écrit à Sergius dans un esprit hérétique. Or, tous les auteurs sont d’accord à admettre que les Conciles généraux eux-mêmes peuvent tomber dans une erreur de cette espèce — D’autre part, que le Concile soit réellement tombé dans cette erreur de fait, c’est ce que prouvent les pièces écrites pour la défense d’Honorius par Jean IV, Martin 1er, saint Agathon, Nicolas Ier, et le Concile de Rome tenu sous le même pape Martin, lesquels ont mieux compris les lettres d’Honorius que les Pères grecs du Synode.
« C’est pourquoi les auteurs plus anciens, qui ont écrit sur cette question en plus grand nombre que les modernes, se sont abstenus de qualifier Honorius d’hérétique : tels sont saint Maxime, Théophane, Zonaras, Paul diacre, et même Photius3, cet ennemi déclaré de l’Eglise Romaine. Tous ces auteurs sont cités par Bellarmin, qui ajoute que tous les historiens latins, tels qu’Anastase, Beda, Flavius Blondus, Nauclérus, Sabellicus, Platina et d’autres, appellent Honorius un Pape catholique. — Dailleurs, comme disent Bellarmin, Turrecremata, Melchior Cano, Petit-Didier et Combefis, si Honorius avait embrassé dans ses lettres l’erreur de Sergius, il aurait failli comme homme privé dans ces mêmes lettres, qui n’étaient pas des encycliques, mais des écrits privés et nullement comme Pontife et Docteur universel de l’Église.
« Mais, en présence des passages que nous avons empruntés ci-dessus à ces lettres d’Honorius, il nous est impossible de comprendre comment on pourrait le condamner comme hérétique. Toutefois, c’est bien la vérité qu’exprime Léon II, quand il écrit aux évêques d’Espagne que, bien que le pape Honorius ne soit pas tombé dans l’hérésie des Monothélites, il n’est cependant pas exempt de faute, parce que, dit-il, il n’a pas éteint, comme il était du devoir de l’autorité Apostolique, la flamme naissante d’un dogme hérétique, mais qu’il l’a entretenue par sa négligence : Flammam haerelici dogmatis non : ut decuit Aposolicam auctoritalem, incipientem extinxit, sed negligendo confovit. Il devait, dès le principe, retrancher l’erreur, et c’est sous ce rapport qu’il a manqué. »

Quel est donc l’audacieux qui parle ainsi ?
Saint Alphonse de Liguori, dans l’ouvrage que N.S.P. le Pape Pie IX vient de recommander à l’occasion du Concile.


(Cardinal Deschamps, Première Réponse au R.P. Gratry pp. 301 à 309)

__________________
* on peut remplacer honnêtement par « et Roberto de Mattei est de ce nombre »