Le Forum Catholique

http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=753592
images/icones/mitre4.png  ( 753592 )Bonnes pratiques de stade par Lycobates (2014-06-25 18:44:37) 

On peut concevoir un usage autrement utile et bienfaisant d'un stade de football.
On peut concevoir aussi une méga-manifestation religieuse sans verser dans le vulgaire, l'impiété et les sacrilèges généralisés.

Comme il ressort d'un reportage paru dans le magazine "Life" à l'époque, ce fut le cas le 31 mai 1952, dans le stade de Montjuic, où à 21 autels, 21 évêques [le patriarche des Indes Occidentales, les archevêques de Tarragone, Grenade, Valence, Santiago, Ankin (Chine, en exil), La Paz (Bolivie, en déplacement), et les évêques d'Astorga, Bilbao, Cartagène, Gérone, Barcélone, León, Lérida, Málaga, Mondoñedo, Pampelune, Salamanque, Solsona, Tortosa et Urgel) ordonnaient en tout 820 prêtres.
Au milieu une schola cantorum de 300 séminaristes.







images/icones/neutre.gif  ( 753594 )Notez que ... bon usage d'un stade ... par Ewondo (2014-06-25 18:58:14) 
[en réponse à 753592]

Voyez ci dessous, et le plus comique est que le nom du stade vient du premier président musulman du pays. Le président actuel est catholique.

Stade Ahmadou Ahidjo

Pierre.
images/icones/neutre.gif  ( 753599 )Comme disait le général Bosquet... par John DALY (2014-06-25 19:40:44) 
[en réponse à 753592]

"C'est magnifique, mais ce n'est pas le foot."

Je pense que vous goûterez aussi, cher Lycobates, l'aveu d'un mes préférés parmi les auteurs contemporains :


My proudest sporting achievement was being sent off the rugby pitch by the referee — for reading on the field.



Dr Theodore Dalrymple

images/icones/1b.gif  ( 753612 )magnifique ! par Lycobates (2014-06-25 21:11:20) 
[en réponse à 753599]

Je vous rends le ballon, cher John, par cette citation des plus actuelles tirée des epîtres de Sénèque que je (re-)découvre par hasard en ce jour même:


Hodierno die non tantum meo beneficio mihi vaco sed spectaculi, quod omnes molestos ad sphaeromachiam avocavit.

(Ep. IX, 80)

cordialement !
images/icones/neutre.gif  ( 753618 )Cela arrive sur le Forum Catholique aussi... par John DALY (2014-06-25 21:36:29) 
[en réponse à 753612]

...que les molesti soient retenus par la sphaeromachia. C'est alors que les souris dansent, quitte à se faire prendre plus tard pour des témoins de Jéhovah. Peu importe, on est toujours le témoin de Jéhovah de quelqu'un.

Le baccalauréat de mon aînée m'a fait renouer récemment avec Sénèque, mais je n'avais pas le souvenir de cette épître.

De ces jours, c'est surtout une citation de Catulle qui me trotte dans la tête :


Pauper videri Franciscus vult, et est pauper.



J'ai bien sûr apporté une légère correction.
images/icones/1b.gif  ( 753659 )Martial ! par Lycobates (2014-06-26 12:16:18) 
[en réponse à 753618]

Martial ! cher John, c'est ce cher Martial qui vous trotte dans la tête.
Nous restons en Espagne !

J'aurais un autre petit vers à citer, but I will refrain from pressing my luck.
Quoique difficile est satiram non scribere.
images/icones/1a.gif  ( 753676 )Encore un coup du docteur Alzheimer ! par John DALY (2014-06-26 19:13:58) 
[en réponse à 753659]

Merci, cher Lycobates : verum et severum diligo correctorem meum. Là, je crois que c'est saint Augustin, sauf nouveau dérapage...

Et pour votre citation de Juvénal (guère de doute mais j'ai quand même vérifié) je dirais que les temps que nous vivons sont tels que l'histoire et la satire ne se distinguent plus. Tout dépend de la perspective de l'auditeur.
images/icones/1d.gif  ( 753619 )Attention par AVV-VVK (2014-06-25 21:42:41) 
[en réponse à 753612]

Ensuite le poète parle de "Nemo".
images/icones/1n.gif  ( 753600 )Au risque par Quaerere Deum (2014-06-25 19:42:37) 
[en réponse à 753592]

de passer pour un provocateur sur ce forum, je pense que ce genre d'événements à fortement influé en faveur de l'extension de l'usage de la concélébration.

Je trouve cette façon faire liturgique extrêmement étrange.
images/icones/hein.gif  ( 753601 )Dais ? par Rémi (2014-06-25 19:45:49) 
[en réponse à 753592]

Les autels ne devraient-ils pas en être surmontés ?

Merci pour ces étonnantes photos.
images/icones/attention.gif  ( 753603 )Est-ce du second degré ? par Nemo (2014-06-25 20:04:07) 
[en réponse à 753592]

Parce que pour moi il s'agit du nadir de l'horreur pour plusieurs raisons , déjà relevées en partie :

1) Sauf cas exceptionnel la messe doit être célébrée dans un édifice sacré

2) Les autels doivent être au minimum protégés par un dais

3) S'il y a plusieurs célébrants et un seul choeur, les messes sont synchronisées ce qui est formellement interdit

4) Que peut-on attendre de bon d'une schola de 300 personnes, surtouten plein air ?

5) La messe n'est pas faite pour des assemblées si grandesque celui qui est au fond n'entend plus le célébrant. La messe c'est le pasteur et le troupeau. Quand on dépasse 10000 personnes on est plus dans la logique show qu'assemblée (congregation).

6) Les photos sont assez éloquentes pour que je voie qu'on est déjà dans le désordre.
images/icones/sacrecoeur.gif  ( 753606 )Le grognon de service par MG (2014-06-25 20:36:45) 
[en réponse à 753603]

Rien ne convient à Monsieur Nemo !
Les messes célébrées par les papes étaient donc et sont donc des shows ?

Les messes dans les camps scouts ?

J'ai connu, dans mon enfance, le Grand Pardon de Sainte d'Auray (avant la réforme), j'y allais avec l'abbé Berto : nous étions plus de 10.000 et cela ne le choquait pas : au contraire et jusque preuve du contraire il était d'une autre pointure que vous et d'autres prêtres qui n'ont laissé comme souvenir que le frou-frou de leur camail !
images/icones/fleur.gif  ( 753608 )Le Sacrocardiaque est revenu... par Nemo (2014-06-25 21:00:12) 
[en réponse à 753606]

Les bonnes familles aristocratico-bourgeoises auto-proclamées sont de retour...
images/icones/sacrecoeur.gif  ( 753633 )Répondez sur le fond par MG (2014-06-25 23:14:53) 
[en réponse à 753608]

Les messes scoutes : pas bien ?
Les Grands Pardons : pas bien ?
Les messes à Chartres : pas bien ?
Les messes des papes : pas bien ?
Les messes des Congrès Eucharistiques : pas bien ?

Quant à vos sarcasmes .... ils me font bien rire !
images/icones/1a.gif  ( 753621 )précisions par Lycobates (2014-06-25 21:48:22) 
[en réponse à 753603]

Je vous suis en partie, cher Nemo, dans vos points de critique (le 2e notamment et le 4e) et personnellement je n'aurais pas favorisé ce genre de manifestations, qui est comme certaines vertus des saints magis admirandum quam imitandum.

Mais j'aurais peut-être dû vous préciser qu'il s'agissait du Congrès eucharistique international, le 35e, donc une mega-assemblée en effet et que ce fut la voix de l'évêque de Barcélone, Mgr. Modrega Casáus, et elle seule, l'Ordinaire du lieu, à l'autel nº 12, qui fut transmise par les microphones aux fidèles dans le stade. Les 20 autres évêques n'étaient audibles que pour leur assistance immédiate. Et le choeur s'accordait avec l'évêque retransmis. Donc pas vraiment synchronisé (mais l'interdiction des messes synchronisées si mes souvenirs sont bons date de 1957, et on est en 1952).

J'espère qu'en regardant ces photos vous tiendrez mieux que le liturgiste allemand (de Klosterneuburg, en Basse-Autriche) très érudit, mais modernisant et jansénisant, le père Pius Parsch, un des inventeurs de la Betsingmesse, qui souffrit lors de ce congrès eucharistique l'attaque cérébrale qui allait l'emporter deux ans plus tard. Il n'a plus vécu pour vivre les réformes des rubriques de 1954/55 et de la Semaine Sainte, ardemment désirées par lui et ses semblables.
images/icones/hein.gif  ( 753626 )Synchronisation : précisions ? par Ambroisine (2014-06-25 22:54:01) 
[en réponse à 753603]


3) S'il y a plusieurs célébrants et un seul chœur, les messes sont synchronisées ce qui est formellement interdit



Si j'ai bien compris, ce sont les messes synchronisées qui sont interdites. Quand plusieurs prêtres disent des messes sur différents autels d'un même édifice religieux, ou une même tente (je pense au pèlerinage de Chartres), on doit veiller à ce qu'il y ait un décalage ? Ou cela veut-il dire plus simplement que chaque prêtre doit dire sa Messe sans se préoccuper de son voisin ?
Je m'excuse, ma question est probablement celle d'une béotienne, mais ayant déjà vu deux prêtres célébrer leur messe au même moment sur deux autels différents (même si l'on ne peut pas parler véritablement de messes synchronisées puisqu'il s'agissait bien de deux messes distinctes), je me suis posé la question du sens de votre remarque.

Je me souviens aussi que ma grand-mère me racontait qu'elle assistait tous les matins à la messe de la cathédrale : quelle que soit l'heure à laquelle elle arrivait, il y avait toujours une messe sur un des autels qu'elle pouvait suivre.
images/icones/iphone.jpg  ( 753649 )Messes synchronisées par Nemo (2014-06-26 09:06:45) 
[en réponse à 753626]

Vous avez donné la bonne réponse dans votre message : on peut avoir autant de messes qu'il y a d'autels dans un lieu donné à condition qu'aucun célébrant ne tienne compte de ce qui se passe aux autres autels. Donc le servant ne sonne pas et dialogue sans gêner les voisins avec le célébrant.
Les messes synchronisées étaient déjà une forme de concélébration où, par un moyen ou un autre, signaux, dialogue à voix haute, les prêtres essayaient de se caler les un sur les autres.
Je suis assez d'accord sur le fait que les grands rassemblements hors des églises menaient au nouveau rite et à la logique concélébration. C'est la raison pour laquelle les premiers grands congrès eucharistiques (et les micros) ont vite été suspects aux yeux des liturges traditionnels.
images/icones/neutre.gif  ( 753650 )Inversement par Quaerere Deum (2014-06-26 10:24:32) 
[en réponse à 753649]

je pense que la concélébration a été étendue pour éviter ce genre de situation.
Mais la pratique actuelle va bien au-delà de l'extension proposée par les documents conciliaires.
images/icones/1a.gif  ( 753652 )Merci pour votre réponse par Ambroisine (2014-06-26 10:53:06) 
[en réponse à 753649]


C'est bien ce à quoi je pensais, mais dans le relativisme liturgique actuel, je préférais m'en assurer.
images/icones/1f.gif  ( 753637 )Sans compter que . . . par Eucher (2014-06-26 00:15:16) 
[en réponse à 753603]

... d'après un mien ami, canoniste américain relativement réputé, ces ordinations sont d'une validité douteuse...

En tout cas, cela ne les a pas plus préservé que les autres. Je me range à votre avis Nemo : ces mouvements de foule Nurembergiens ont engoué ma jeunesse fascisante mais ne me disent plus rien du tout.

-Eucher.
images/icones/1g.gif  ( 753639 )Sur quel point ? par LouisL (2014-06-26 00:28:27) 
[en réponse à 753637]


... d'après un mien ami, canoniste américain relativement réputé, ces ordinations sont d'une validité douteuse...


Pourriez-vous apporter des précisions, s'il vous plaît.

On parle ici de 820 prêtres...
images/icones/hein.gif  ( 753658 )précisions ? par Lycobates (2014-06-26 12:05:27) 
[en réponse à 753637]


ces ordinations sont d'une validité douteuse...



Vous devriez demander des précisions à votre ami canoniste.
Je ne vois pas en quoi ces ordinations pourraient être douteuses.

On est en 1952. Aucun doute ne plane sur la validité des sacres épiscopaux; tous ces 21 évêques sont sûrement évêques. Voilà le debitus minister.
Ils ont tous utilisé le pontifical en vigueur en 1952 pour conférer ces ordres et ils ont donc appliqué forme et matière comme il se doit. Chacun des évêques (je peux vous donner les détails pour chacun si vous le désirez) à ordonné quelques dizaines d'ordinands, entre 20 et 39 pour être précis. Il n'y a donc pas de danger que le grand nombre d'ordinands ait occasionné des désordres dans le déroulement.
Leur intention de procéder au sacrement de l'ordre tel que l'Eglise le conçoit ressort d'emblée de l'initiative même de cette méga-assemblée, un peu mégalomane, sans doute, mais sans doute aucun conçue et voulue comme une grande manifestation de la Foi de l'Eglise. Voilà l' intention de faire ce que fait l'Eglise.

Que faut-il de plus ?



En tout cas, cela ne les a pas plus préservé que les autres.



Hélas, oui !
Moins de vingt ans plus tard, s'ils ont vécu, tous ces évêques et prêtres (sauf exception) ont abandonné la messe de leur ordination et la Foi qu'ils avaient reçue et enseignée, certains avec beaucoup d'hésitations, mais en fin de compte, pratiquement tous. Les menaces infâmes du nonce Dadaglio, face à l'opposition initiale et très organisée de la Hermandad Sacerdotal Española ont fait leur triste oeuvre.


ces mouvements de foule Nurembergiens ont engoué ma jeunesse fascisante mais ne me disent plus rien du tout



Votre jeunesse fascisante ?
La comparaison est particulièrement mal choisie. Qu'est ce qui vous fait croire que les fidèles dans ce stade n'aient pas religieusement suivi le déroulement de la cérémonie et respecté, le moment venu, aussi le silence et le recueillement que la liturgie impose ?

Je suis d'accord que ce genre de manifestations ne saurait être la règle, et je n'y aurais pas assisté, si cela m'avait été donné (je n'étais pas né en 1952, même si j'ai connu, enfant, l'Espagne encore catholique, plus tard), car je n'aime pas les mouvements de masse.
Mais pour des raisons bien précises on a toujours connu, depuis la liberté de l'Eglise, des manifestations de la Foi massives.
N'oublions pas non plus que l'Espagne catholique avait en 1952, pas très longtemps après les affres de la Guerre Civile, avec 6.832 religieux assassinés par les Rouges, quelque chose à rattraper.

Tout cela est bien loin, en 2014.
images/icones/neutre.gif  ( 753604 )Impressionnante par AVV-VVK (2014-06-25 20:14:39) 
[en réponse à 753592]

Est dans le titre.
images/icones/1d.gif  ( 753632 )On commence par ça... par PEB (2014-06-25 23:13:48) 
[en réponse à 753592]

... et on chante en chœur avec saint Jean-Paul II, Jesus Christ, You are my Life!

Il y a un lien direct entre ce vieux stade et les foules immenses de Rome, Manille, Rio de Janeiro! A ce sujet, le NOM est plus cohérents: une seule messe avec un seul célébrant et des myriades de concélébrants. C'est la communion universelles des peuples!



La méthode plus traditionnelle est d'ordonner dans son église cathédrale: un évêque dans son diocèse au milieu de ses ouailles: il n'y a que ça de vrai.