Avant l’époque de la Réforme, le nom du Bienheureux Charlemagne se trouvait sur le calendrier d’un grand nombre de nos Églises de France ; les Bréviaires de Reims et de Rouen l’avaient conservé jusqu’à nos jours. L’Église de Paris le sacrifia, de bonne heure, aux préjugés des Docteurs dont les opinions avancées se manifestèrent dans son Université, dès la première moitié du XVIe siècle. La Réforme avait conçu de l’antipathie contre un homme qui avait été la plus magnifique et la plus complète représentation du Prince catholique ; et ce fut bien moins le défaut d’une canonisation en règle que l’on mit en avant pour effacer du calendrier le nom de Charlemagne, que la prétendue licence de ses mœurs, dont on affecta de relever le scandale. Sur cette question comme sur bien d’autres, le sentiment public se forma à la légère ; et nous ne nous dissimulons pas que les personnes qui se sont le moins occupées d’étudier les titres de Charlemagne à la sainteté, seront les plus étonnées de trouver son nom dans cet ouvrage.
Plus de trente Églises, en Allemagne, célèbrent encore aujourd’hui la fête du grand Empereur ; sa chère Église d’Aix-la-Chapelle garde son corps et l’expose à la vénération des peuples. Les Vies des Saints publiées en France, même celle de Baillet et de Godescard, n’ont point été infidèles à sa mémoire. Par un étrange retour, l’Université de Paris le choisit pour son Patron en 1661 ; mais sa fête, qui était abrogée depuis plus d’un siècle, ne se releva que comme solennité civile, sans aucune mention dans la Liturgie.
Il n’entre point dans le plan de cet ouvrage de discuter les raisons pour lesquelles un culte a été attribué aux Saints sur lesquels nous réunissons les éloges liturgiques ; on ne doit donc pas attendre de nous une démonstration en forme de la sainteté de Charlemagne. Cependant nous avouerons, en passant, que nous inclinons avec Bossuet, dont la sévérité en morale est assez connue, à croire que les mœurs de Charlemagne furent toujours pures, et que le préjugé contraire, qui n’a pour lui que quelques textes assez vagues et contradictoires de certains auteurs du moyen-âge, a dû ses développements à la malheureuse influence de l’esprit protestant.
En 1179, le troisième concile du Latran révoqua toutes les décisions de Pascal III.
Urbs Aquensis, urbs regalis,
regni sedes principalis,
prima regum curia.
Regi regum pange laudes,
quae de magni regis gaudes
Caroli praesentia.
Iste coetus psallat laetus,
psallat chorus hic sonorus,
vocali concordia.
At dum manus operatur,
bonum quod cor meditatur,
dulcis est psalmodia.
Hic est magnus imperator,
boni fructus bonus sator,
et prudens agricola.
Infideles hic convertit,
fana, deos hic evertit
et confringit idola.
Hic superbos domat reges,
hic regnare sacras leges
facit cum justitia.
Quam tuetur eo fine
ut et justus sed nec sine
sit misericordia.
Stella maris, o Maria,
mundi salus, vitae via,
alma nostra Domina.
Vacillantum rege gressus
et ad regem des accessus
in perenni gloria.
Christe splendor Dei Patris
incorruptae Fili matris
gentem tuam adjuva.
Per hunc sanctum, cuius festa
celebramus, nobis praesta
sempiterna gaudia.
L’élévation des reliques de Charlemagne eut lieu le 29 décembre 1165, et fut accomplie de manière régulière par l’archevêque Renaud de Dassel, de Cologne, et par l’évêque Alexandre II, de Liège, qui, redisons-le, étaient des évêques légitimes de la Sainte Eglise Catholique Romaine, et qui jouissaient de la pleine autorité pour le faire.
Il est vrai qu’ils reçurent pour cela l’aval d’un décret de l’antipape Pascal III ; mais quand bien même Pascal III eut-il été un pape légitime, son décret n’aurait rien ajouté à la régularité de l’acte accompli.
Un autre lieu de naissance envisagé est Quierzy sur Oise qui est une ancienne villa royale mérovingienne dans l'Aisne, entre Noyon et Chauny. Ses parents s'y sont mariés. Cette petite commune a été entre 600 et 900, Capitale de la France. De nombreux événements s'y sont produits, dont 3 conciles.