Le Forum Catholique

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images/icones/carnet.gif  ( 743444 )2014 - L'année Charlemagne, par UNEC (2014-02-06 20:50:04) 











CHARLEMAGNE – Extraits du livre « Charlemagne, fondateur de l'Europe» d’Ivan Gobry, éditions du Rocher 1999.









- SA STATURE : « Quand on ouvrit en 1861 le tombeau de Charlemagne, on mesura son squelette ; il atteignait 1 m 92. Ce qui, on le conçoit, constituait l’un des éléments de sa majesté royale. » (p.39)









- LE MARIAGE : « Charlemagne avait renoué avec les vieilles coutumes païennes, de sorte que d’une part il admettait la répudiation pour motif politique, et d’autre part il estimait licite une double pratique matrimoniale : le mariage béni par l’Eglise et, concurremment, la Friedelehe, union approuvée par le clan, qui n’excluait ni la rupture ni la pluralité ». (p.41)









- LES ENFANTS DE CHARLEMAGNE : « Charles… choisit pour épouse en 772 la fille de Hildebrand, comte de Souabe, Hildegarde, âgée de 13 ans, à laquelle il resta attaché par une vive affection. Elle lui donna 9 enfants : quatre fils et cinq filles… ». (p. 43)









- LES CONCUBINES : « Il semble que Charlemagne, à partir de l’an 800 (mort de sa femme Lutgarde), n’eût plus d’épouse officielle. On ne sait trop si les femmes qu’Eginhard appelle concubines furent des épouses morganatiques successives ou des maîtresses simultanées. Le chroniqueur en nomme quatre : Madelgarde…, Gerwinde…, Régine… et Adelinde… ». (p.45)









- L’ORIENT : « Sa fille aînée, Rotrude, fut fiancée en 781 à l’empereur byzantin Constantin (fils de l’impératrice Irène de Constantinople), mais le mariage n’eut pas lieu. » (p.45). Aux yeux d’Irène, « l’idée d’une alliance avec Charlemagne avait un triple but. Le premier était d’ordre militaire : la lutte contre les armées de l’Islam…, ensuite la consolidation de son pouvoir à l’intérieur grâce à l’appui d’un souverain orthodoxe soutenu par un nombreux clergé iconophile, et enfin régler pacifiquement le problème italien. » (p.71)









- MUSULMANS : « La puissance de Charles s’était constituée à temps pour l’Occident chrétien ; car une menace formidable s’avançait au seuil des Pyrénées : les Sarrasins musulmans, qui s’étaient emparés de l’Espagne en deux ans, commençaient la conquête de l’Aquitaine ». (p.18)









- COURONNEMENT DE CHARLEMAGNE : « Le 28 juillet 754, en la basilique Saint-Denis de Paris, le pape consacra et couronna Pépin (le Bref), mais aussi ses fils, Charles (Charlemagne), qui avait 12 ans, et Carloman qui en avait 3. » (p. 32)









- LITURGIE : «Charlemagne renouvellera les prescriptions de son père en matière liturgique : ‘Il est ordonné à tous les clercs d’apprendre et de connaître entièrement le chant romain ; de célébrer régulièrement l’office complet, tant pour l’antiphonaire que pour le graduel, selon le décret publié par notre père de bienheureuse mémoire, le roi Pépin (le Bref), quand il abolit le rit gallican, afin de resserrer l’union avec le siège apostolique et établir une pacifique concorde dans la sainte Eglise de Dieu’ ». (p. 33)









- LES GUERRES : « Les 4 expéditions menées en Italie contre les Lombards ne furent que des promenades en comparaison des 24 campagnes conduites par Charlemagne contre les peuples d’outre-Rhin de 769 à 798.. Sur ces 24 campagnes, 17 furent dirigés contre les Saxons ; toutes le furent sous sa conduite, sauf une seule, celle de 796, sous les ordres de son fils Pépin roi d’Aquitaine… Si l’on compte le total de ses années de règne qui furent de 45, ce sont 53 campagnes qu’il faut enregistrer. Ses fils et ses généraux connurent quelques revers ; lui fut toujours victorieux. » (p. 79)









- GUERRE CONTRE LES SAXONS : « Aucune guerre, écrit de son côté Eginhard, ne fut plus longue, plus atroce, plus difficile pour le peuple franc. Car les Saxons, comme presque toutes les nations qui habitaient la Germanie, étaient d’un naturel féroce et, adonnés au culte des démons, ils étaient ennemis de notre religion et ne considéraient pas qu’il fût déshonnête de violer ou de transgresser les lois divines et humaines. » (p. 81) … A Verden « on en trouva 4500 convaincus du crime (d’avoir renié leur allégeance et tué des comtes francs ). Charles demanda aux chefs saxons, pour leur faire sentir leur responsabilité, de les lui livrer, et ils furent condamnés à mort. Un à un, ils montèrent sur une estrade aux yeux de toute l’armée franque et des dignitaires saxons, et furent décapités à la hache. A bon entendeur salut. Charles se retira majestueusement… à Thionville. » (p. 98)









- CANAL RHIN-DANUBE : « Le canal carolingien – travail gigantesque - était le plus court possible, puisqu’il mesurait … 3 kilomètres sur 100 mètres. » (p.109)









- SON CHRISTIANISME : « Le christianisme de Constantin (le Grand) était essentiellement politique, et il succédait en cela au paganisme pratiqué par ses prédécesseurs. Le christianisme de Charlemagne était… essentiellement religieux ; il procédait d’une foi profonde dans la doctrine enseignée par l’Eglise catholique et d’un attachement personnel au Christ, qui le rendaient responsable au premier chef de la fidélité de ses sujets au Christ et à son Eglise. » (p. 116)









- CHARLES ET JÉRUSALEM : « Arriva le prêtre Zacharie, de retour de Jérusalem, où Charles l’avait envoyé comme ambassadeur au calife Haroun-al-Rachid… Il apportait en hommage au roi des Francs, de la part du Calife, les clés du Saint-Sépulcre et du Clavaire, faisant ainsi de lui-même et de ses successeurs le gardien des Lieux saints. » (p. 127)









- PAPE ET FRANCS : « Le pape (Léon III, 25 mai 799) quitta Paderborn, magnifié, confirmé, plein de joie. C’était l’apothéose des noces de Rome avec la monarchie franque ». (p.123)









- LE SAINT EMPIRE D’OCCIDENT : «Charles, qui méritait le qualificatif de Grand, étendait son pouvoir sur les Gaules, le nord de l’Espagne, l’Italie, l’Alamanie, la Bavière la Thuringe, la Saxe, la Frise, la Carinthie, la Carniole, l’Istrie, la Liburnie … N’était-ce pas là un empire ?... Pour le pape, Charles était le nouveau Constantin, gardien des droits de l’Eglise en même temps que protecteur de ses biens et de ses clercs dans tout l’Occident. Constantinople avait abandonné ce rôle et les liens entre le Saint-Siège et l’imperium étaient rompus ; il était nécessaire que l’Eglise recouvrât dans un prince à la fois puissant, chrétien et dévoué à sa cause, le monarque universel qui était traditionnellement son soutien…. Cette grande idée, partie du Saint Siège trouva son aboutissement la nuit de noël de l’an 800 quand le pape Léon III couronna Charles de la couronne impériale. Charles, « ayant gravi les marches qui conduisaient au trône pontifical, s’agenouilla et s’inclina profondément. Ce fut le moment, tout à fait propice, que choisit le pape. Il se leva et alla poser sur la tête du roi une couronne d’or », impériale... « Le pape oignit alors l’élu avec ‘de l’huile’, c’est-à-dire avec le saint chrême… Le nouvel empereur, agenouillé devant lui, prêta le serment en ces termes : ‘Au nom du Christ, je promets et je jure, moi, Charles empereur, devant Dieu et le bienheureux apôtre Pierre, d’être en toutes circonstances le protecteur et le défenseur de cette sainte Eglise romaine, autant que je saurai et pourrai le faire avec l’aide de Dieu ».









- LES BOLLANDISTES : « L’unique préoccupation de Charlemagne était d’établir sur la terre le règne du Christ et de faire triompher le nom chrétien sur toutes les nations. » (p. 132)









NB : Pour « l’année de Charlemagne 2014 » (12 siècles depuis sa mort), l’Allemagne prévoit des grands événements, notamment 3 grandioses expositions à Aix-la-Chapelle, du 20 juin au 21 septembre 2014. L’UNEC prévoit dès-à-présent une excursion là-bas, en septembre 2014, en co-voiturage auto-organisé (1 ½ jours). Si vous êtes intéressés, faites le savoir s.v.p. à unec@wanadoo.fr , ou alors par lettre à UNEC, BP 70114, F-95210 Saint-Gratien.









- - O.A.M.D.G. - -


images/icones/hein.gif  ( 743448 )“Les concubines” par Vianney (2014-02-06 21:14:01) 
[en réponse à 743444]

Dom Guéranger, L’Année liturgique, Le Temps de Noël, tome II, 13e éd., Oudin, Paris 1901 :
Avant l’époque de la Réforme, le nom du Bienheureux Charlemagne se trouvait sur le calendrier d’un grand nombre de nos Églises de France ; les Bréviaires de Reims et de Rouen l’avaient conservé jusqu’à nos jours. L’Église de Paris le sacrifia, de bonne heure, aux préjugés des Docteurs dont les opinions avancées se manifestèrent dans son Université, dès la première moitié du XVIe siècle. La Réforme avait conçu de l’antipathie contre un homme qui avait été la plus magnifique et la plus complète représentation du Prince catholique ; et ce fut bien moins le défaut d’une canonisation en règle que l’on mit en avant pour effacer du calendrier le nom de Charlemagne, que la prétendue licence de ses mœurs, dont on affecta de relever le scandale. Sur cette question comme sur bien d’autres, le sentiment public se forma à la légère ; et nous ne nous dissimulons pas que les personnes qui se sont le moins occupées d’étudier les titres de Charlemagne à la sainteté, seront les plus étonnées de trouver son nom dans cet ouvrage.

Plus de trente Églises, en Allemagne, célèbrent encore aujourd’hui la fête du grand Empereur ; sa chère Église d’Aix-la-Chapelle garde son corps et l’expose à la vénération des peuples. Les Vies des Saints publiées en France, même celle de Baillet et de Godescard, n’ont point été infidèles à sa mémoire. Par un étrange retour, l’Université de Paris le choisit pour son Patron en 1661 ; mais sa fête, qui était abrogée depuis plus d’un siècle, ne se releva que comme solennité civile, sans aucune mention dans la Liturgie.

Il n’entre point dans le plan de cet ouvrage de discuter les raisons pour lesquelles un culte a été attribué aux Saints sur lesquels nous réunissons les éloges liturgiques ; on ne doit donc pas attendre de nous une démonstration en forme de la sainteté de Charlemagne. Cependant nous avouerons, en passant, que nous inclinons avec Bossuet, dont la sévérité en morale est assez connue, à croire que les mœurs de Charlemagne furent toujours pures, et que le préjugé contraire, qui n’a pour lui que quelques textes assez vagues et contradictoires de certains auteurs du moyen-âge, a dû ses développements à la malheureuse influence de l’esprit protestant.

images/icones/fleur.gif  ( 743481 )La Saint-Charlemagne par Nemo (2014-02-07 12:36:08) 
[en réponse à 743448]

Elle est toujours fêtée au lycée parisien du même nom. Mon grand-père, qui y fut professeur, lui donnait une grande importance.
images/icones/1b.gif  ( 743492 )Jeanne d’Arc d’accord avec votre grand-père ! par Vianney (2014-02-07 13:36:09) 
[en réponse à 743481]

 
Elle disait à Charles VII que c’était à la prière de saint Louis et de saint Charlemagne que Dieu avait secouru le roi : “Saint Louis et saint Charlemagne sont à genoux devant Lui, faisant sa prière pour vous”.

V.
 
images/icones/1b.gif  ( 743511 )A Fontainebleau par Lamy (2014-02-07 15:25:41) 
[en réponse à 743492]

Dans la chappelle Saint Saturnin du Palais de Fontainebleau, on peut voir deux statues : l'une de Saint Louis (sous les traits de Louis XIII) et l'autre de Saint Charlemagne (sous les traits d'Henri IV).
Un parallèle intéressant...
images/icones/fleche3.gif  ( 743514 )Canonisation par Jean Ferrand (2014-02-07 15:59:46) 
[en réponse à 743481]

Charlemagne a été canonisé par l'antipape Pascal III, à la demande de l'empereur Frédéric Barberousse. Les actes de certains antipapes (du temps du Grand Schisme notamment) ont été reconnus canoniquement par l’Église. Pas ceux de Pascal III.

En 1179, le troisième concile du Latran révoqua toutes les décisions de Pascal III.


Ses canonisations ne sont donc pas valides. Mais le titre de bienheureux attribué à Charlemagne aurait été, d'après certains sites, toléré par le pape Benoît XIV.

Cependant ce site ICI donne des informations plus fiables que les miennes. Le culte de saint Charlemagne doit être maintenu dans tous les lieux où il est traditionnellement célébré, et le titre de Bienheureux lui est officiellement reconnu. Ce que j'ignorais (j'ignore beaucoup de choses, mais je me soigne). Il y a aussi de belles vidéos.
images/icones/croix_byzantine.png  ( 743569 )Le discours et les références par Nemo (2014-02-08 10:57:00) 
[en réponse à 743481]

Non seulement on y assistait, mais ma mère me fait remarquer qu'en sa qualité de doyen des agrégés d'histoire, mon grand père faisait chaque année le discours, l'aumonier célébrait la messe et on faisait un concours de rhétorique.
Il subsiste quelque part dans notre bibliothèque un fort volume sur Saint Charlemagne que je n'arrive pas à relocaliser. Pas plus que les discours. On ne publiait pas hélas sur internet. Il y avait aussi un grand banquet. Comme dans une confrérie en somme.
images/icones/neutre.gif  ( 743578 )Encore aujourd'hui par Nemo (2014-02-08 13:26:27) 
[en réponse à 743481]

On lit sur le site du Lycée Charlemagne :

Le buffet annuel des anciens élèves, suivi d'un déjeuner, s'est déroulé comme chaque année le dernier samedi de janvier, jour dit "de la Saint-Charlemagne" (date de la mort de Charlemagne : le 28 janvier 814). Cette réunion conviviale d'anciens s'est tenue en présence de Mme le Proviseur et de M. le Proviseur-Adjoint, de la présidente du CVL, grâce au concours de Mme l'intendante et du personnel du lycée qui, chaque année, permet la bonne tenue de cette manifestation par son aimable et dévouée participation.

Je note la précaution nouvelle de "jour dit". Mon grand-père n'aurait guère supporté cette tournure, on fêtait la Saint-Paul, la Saint-Louis et la Saint-Charlemagne sur le même pied (les saints de l'église du couvent des jésuites où est installé le lycée).
images/icones/1h.gif  ( 743458 )Charlemagne: les bonnes références par baudelairec2000 (2014-02-06 23:53:06) 
[en réponse à 743444]

Il y a, permettez-moi, des auteurs autrement plus sérieux qu'Yvan Gobry sur le sujet:

- A. Kleinckausz, Charlemagne (Hachette)

- L. Halphen, Charlemagne et l'empire carolingien (Albin Michel)

- J. Boussard, Charlemagne et son temps (Hachette)

- R. Folz, Le couronnement impérial de Charlemagne (Gallimard)

- P. Riché, Les Carolingiens, une famille qui fit l'Europe (Hachette)

- P. Riché, La vie quotidienne dans l'empire carolingien (Hachette)

- A. Barbero, Charlemagne, un père pour l'Europe (Payot)

- J. Favier, Charlemagne (Fayard)

- G. Tessier, Charlemagne (col. Le Mémorial des siècles, Albin Michel)

Croyez-moi, cela évitera de parler des concubines du prestigieux empereur ou d'un homme qui "avait renoué avec les vieilles coutumes païennes" (délirant). Que faudrait-il dire alors de la vie matrimoniale du roi Salomon?

Si l'envie vous prenait de vous rendre à Aix-la-Chapelle pour le 1200 anniversaire de la mort de Charles, sachez que la ville organise trois expositions; voici quelques liens:

exposition lieux de pouvoir

L'art sous Charlemagne

trésors perdus
images/icones/1h.gif  ( 743474 )Charlemagne et les femmes par Jean-Paul PARFU (2014-02-07 10:53:52) 
[en réponse à 743458]

On peut lire ceci

Ce texte remet, en effet, quelques idées en place !

Néanmoins, la manière dont les Saxons ont été convertis n'a pas été exemplaire.

Charlemagne, sans doute mon ancêtre, comme celui de beaucoup d'autres personnes en Europe de l'Ouest (le vôtre aussi, vraisemblablement, chers liseurs), était un grand homme dont nous devons être fiers. Mais delà à en faire un saint de vitrail ...
images/icones/sacrecoeur.gif  ( 743500 )En effet Maître, par MG (2014-02-07 14:28:51) 
[en réponse à 743474]

mais vous avez tort puisque Nemo vient de le canoniser par l'intermédiaire de son grand-père. Nous devons nous incliner devant cet acte du magistère gallican.
images/icones/1a.gif  ( 743510 )au fait ... par Lycobates (2014-02-07 15:11:33) 
[en réponse à 743500]

sarcasmes à part, et n'en déplaise aux rechigneurs, la canonisation de Charlemagne remonte à l'an 1165, et sa fête est célébrée à nos jours à des rangs liturgiques divers dans plusieurs diocèses allemands le 28 janvier (on fait mémoire de Saint-Pierre Nolasque et de l'ancienne octave de sainte Agnès).

Il y a même (à Aix-la-Chapelle, et dans certains autres villes, où on varie la première strophe) une assez belle séquence du XIIe siècle, tombée d'abord en désuétude, mais restituée (partiellement) dans la liturgie en 1931, comme suit:

Urbs Aquensis, urbs regalis,
regni sedes principalis,
prima regum curia.

Regi regum pange laudes,
quae de magni regis gaudes
Caroli praesentia.

Iste coetus psallat laetus,
psallat chorus hic sonorus,
vocali concordia.

At dum manus operatur,
bonum quod cor meditatur,
dulcis est psalmodia.

Hic est magnus imperator,
boni fructus bonus sator,
et prudens agricola.

Infideles hic convertit,
fana, deos hic evertit
et confringit idola.

Hic superbos domat reges,
hic regnare sacras leges
facit cum justitia.

Quam tuetur eo fine
ut et justus sed nec sine
sit misericordia.

Stella maris, o Maria,
mundi salus, vitae via,
alma nostra Domina.

Vacillantum rege gressus
et ad regem des accessus
in perenni gloria.

Christe splendor Dei Patris
incorruptae Fili matris
gentem tuam adjuva.

Per hunc sanctum, cuius festa
celebramus, nobis praesta
sempiterna gaudia.


On le chante comme le Lauda Sion
comme ici à Francfort (avec quelques variantes):
ici
images/icones/1b.gif  ( 743597 )Canonisé en 1165 ? par John DALY (2014-02-08 17:53:30) 
[en réponse à 743510]

...mais par quel pape, cher Lycobates ?

N'oublions pas que la légitimité d'un prétendant au Saint-Siège est parfois contestable !
images/icones/fleche2.gif  ( 743604 )Mais on a dit par Jean Ferrand (2014-02-08 19:50:32) 
[en réponse à 743597]

Mais on a déjà dit l'année et le pape.


L’élévation des reliques de Charlemagne eut lieu le 29 décembre 1165, et fut accomplie de manière régulière par l’archevêque Renaud de Dassel, de Cologne, et par l’évêque Alexandre II, de Liège, qui, redisons-le, étaient des évêques légitimes de la Sainte Eglise Catholique Romaine, et qui jouissaient de la pleine autorité pour le faire.
Il est vrai qu’ils reçurent pour cela l’aval d’un décret de l’antipape Pascal III ; mais quand bien même Pascal III eut-il été un pape légitime, son décret n’aurait rien ajouté à la régularité de l’acte accompli.

images/icones/neutre.gif  ( 743608 )"L'année et le pape" ? par John DALY (2014-02-08 20:58:01) 
[en réponse à 743604]

Vous voulez sans doute dire "l'année et l'antipape", non ?

La distinction est après tout si fine !
images/icones/fleche3.gif  ( 743634 )Je me suis expliqué par Jean Ferrand (2014-02-09 08:39:15) 
[en réponse à 743608]

Ci-dessus.
images/icones/neutre.gif  ( 743644 )Précisément. par John DALY (2014-02-09 12:17:37) 
[en réponse à 743634]

C'est pourquoi il est inexacte de dire que Charlemagne fut canonisé, car l'autorité qui prétendait le canoniser était radicalement incompétente et ses actes radicalement nuls.

Tout comme aujourd'hui.

Mais ma remarque était surtout un clin d'oeil vers Lycobates qui connaît très bien les circonstances et les motifs de la prétendue canonisation du Bienheureux Charlemagne - acte dont le caractère était plutôt national et intéressé.
images/icones/fleche3.gif  ( 743654 )Récit de la canonisation du Grand Charles par Jean Ferrand (2014-02-09 14:55:36) 
[en réponse à 743644]

ICI. Le souvenir et la légende de Charlemagne, collectif, Slatkine.
images/icones/coeur.gif  ( 743504 )il n'empêche que la litanie des prénoms par blamont (2014-02-07 14:38:42) 
[en réponse à 743474]

de ses dames fait rêver:

Himiltude, Hildegarde, Fastrad, Liutgard, Madegard, Gersvind (une musicienne azurée).
On a bien dégringolé depuis.

Ce souverain présentait une taille hors norme (190 cm) et quel estoc!
Pas pour rien que Durendal est de son règne.

On pourra toujours lui reprocher sa vision tranchée concernant la conversion des Saxons.
images/icones/attention.gif  ( 743556 )La vie privée de Charlemagne: ne pas perdre de vue le contexte par baudelairec2000 (2014-02-08 00:10:44) 
[en réponse à 743474]


quelques mots sur la vie privée de Charlemagne, plus exactement sur sa vie matrimoniale; on dispose de peu de sources, Eginhard est le seul à nous renseigner en ce domaine. Tout le reste relève de la littérature et serait sponsorisé par Meetic...

Récit d’Eginhard dans la Vita Caroli.

Les paragraphes 18-32 retracent la vie privée de Charlemagne, ils sont d’une inestimable valeur. L’auteur a en effet vécu plus de vingt ans dans l’intimité du roi des Francs, puis empereur à partir de Noël 800. Louis le Pieux lui confiera l’éducation de son fils aîné.

« Quand, après la mort de son père (Pépin), il eut partagé le royaume avec son frère (Carloman), il supporta la jalousie et l’inimitié cachée de celui-ci avec une telle patience que c’était pour tous un sujet d’étonnement qu’il ne laissât paraître aucun ressentiment. Après avoir ensuite, à la sollicitation de sa mère, épousé la fille de Didier, roi des Lombards, il la répudia, on ne sait pour quel motif, au bout d’un an, et s’unit à Hildegarde, femme d’une des plus nobles familles de la nation des Suèves. Elle lui donna trois fils, Charles, Pépin et Louis, et autant de filles, Rotrude , Berthe et Gisèle ; il eut encore trois autres filles , Thédrade, Hildrude et Rothaïde, deux de Fastrade, sa troisième femme, qui appartenait à la nation des Francs orientaux, c’est-à-dire des Germains ; et l’autre, la troisième, d’une concubine dont le nom m’échappe pour le moment. Ayant perdu Fastrade, il épousa Luitgarde, Allemande de naissance, dont il n’eut pas d’enfants. Après la mort de cette dernière, il eut quatre concubines : Mathalgarde, qui lui donna une fille nommée Rothilde ; Gersuinthe, saxonne, de qui lui naquit une autre fille, Adelrude ; Régina, qui mit au jour Drogon et Hugues ; et Adalinde , dont lui vint Théodoric. Sa mère Bertrade vieilli auprès de lui comblée d’honneurs ; il lui témoignait en effet le plus grand respect, et jamais il ne s’éleva entre eux le moindre nuage, si ce n’est une seule fois à l’occasion du divorce de Charles avec la fille de Didier que Bertrade lui avait fait épouser. Cette princesse suivit de près Hildegarde au tombeau, après avoir vu trois petits-fils et autant de petites-filles dans la maison de son fils. Celui-ci la fit enterrer avec les plus grands honneurs dans la basilique de Saint-Denis, où reposait déjà Pépin, son père. Charles n’avait qu’une sœur nommée Gisèle, vouée dès sa plus tendre enfance à la vie monastique, et qu’il aima et vénéra toujours autant que sa mère. Elle mourut quelques années avant lui dans le monastère où elle avait pris l’habit religieux. »

Un peu plus loin, l’auteur précise : « Il avait eu d’une de ses concubines un fils nommé Pépin, beau de visage, mais bossu, dont je n’ai pas fait mention en parlant de ses autres enfants. Dans le temps de la guerre contre les Huns, et pendant un hiver que le roi passait en Bavière, ce jeune homme feignit une maladie, s’unit à quelques grands d’entre les Francs qui l’avaient séduit du vain espoir de le mettre sur le trône, et conspira contre son père [en 793]. Après la découverte du crime et la condamnation des coupables, Pépin fut rasé, sollicita et obtint la permission d’embrasser la vie monastique dans le couvent de Prüm. »

Nous connaissons le nom de cette concubine, Himiltrude, une franque.

Récapitulons :

- d’abord, Himiltrude, une Friedelfrau. Le biographe se montre réticent devant cette liaison, il ne s’agirait pas d’un mariage contracté en public ; Pépin la Bref avait débuté sa vie matrimoniale de la même façon, mais avait fini par régulariser sa situation par une cérémonie publique. En clair, Charles serait né hors mariage, c’était un bâtard, tout comme son grand-père, Charles Martel. Le pape Etienne aurait cependant évoqué l’ union de Charles avec Himiltrude comme une « alliance officielle » ; quand Himiltrude, vers 770, donna un fils à Charles, on remarquera que celui-ci reçut à son baptême le prénom de son grand-père, Pépin. Ce qui montre que Charles le considérait comme son héritier. N’oublions pas que le fondateur de la famille s’appelait aussi Pépin ; aussi lorsque naquit Pépin le Bossu, le frère et rival de Charles, Carloman, avait déjà un fils appelé Pépin. On comprend que Charles ait voulu brûler les étapes afin de s’assurer un héritier, un bâtard certes, mais qui, à la suite d’un mariage officiel, aurait vu sa situation se régulariser…


- Désirée, la fille du roi des Lombards : c’est Berthe qui oblige son fils Charles à sacrifier sa concubine sur l’autel de la diplomatie. Renversement des alliances oblige. Voilà Charles contraint d’épouser celle qui fut appelée Désirée, prénom qu’on lui prête à la suite d’une confusion avec le nom de son père Didier. Le mariage, comme on pouvait s’y attendre, fut de courte durée, à peine plus d’un an.


- Hildegarde : Le roi des Francs entend consolider sa descendance et épouse une princesse alamanne du nom d’Hildegarde. Celle-ci lui donna quatre garçons (Charles, Carloman, deux prénoms courants dans la famille, Louis et Lothaire, des prénoms qui rattachaient une partie de la progéniture aux Mérovingiens) et cinq filles. Hildegarde, qui mourra en 783, à l’âge de 25 ans, après 12 ans de mariage, passe pour un modèle de vertu.


- Fastrade : Charles ne tarde pas à se remarier avec une franque, Fastrade, connue pour sa cruauté et sa propension à ourdir des complots. Elle meurt en 794. Le roi avait un peu plus de 50 ans. On dit que, durant ce mariage, il avait une concubine déclarée.


- Liutgarde : à la mort de Fastrade, il épouse une alamanne, Liutgarde, qui mourut avant le couronnement impérial de l’an 800.


- Les concubines : Charles décide alors de ne plus se remarier, peut-être pour éviter qu’un nouveau fils ne surgisse et vienne compliquer une situation relativement simple, vu que ses fils aînés sont devenus adultes et ont déjà reçu implicitement leur part d’héritage. Situation que son fils Louis ne parviendra pas quelques années après à renouveler.

Charles se contente donc d’avoir des maîtresses. L’un de ses bâtards, Drogon, deviendra plus tard évêque de Metz, titulaire d’un siège important aux yeux de la famille des Pippinides. Quant à Thierry, le dernier des enfants naturels, il fut à son tour tonsuré, il deviendra abbé de plusieurs monastères prestigieux : Saint-Bertin, Saint-Quentin. On le voit, Charles sans être le paillard et l’obsédé sexuel qu’imagine l’auteur de l’article auquel nous renvoie l’ami Parfu, n’en a pas moins laissé une image de « sensualité robuste et d’amour du plaisir physique » ; une tendance que se gardent bien de lui reprocher les clercs qui l’ont approché ; sur la vie sexuelle de l’empereur, sur des débordements répréhensibles, Alcuin ne dit rien…

Quelques remarques sur le mariage au temps de Charlemagne, des remarques empruntées à Alessandro Barbero (Charlemagne, Payot) :

L’institution du mariage [au temps de Charles] était quelque chose de complètement différent du mariage chrétien tel qu’il était en train de prendre forme à la même époque dans les réflexions des évêques les plus évolués (tel que l’appréhendera quelques décennies plus tard Hincmar de Reims, lors du Divorce de Lothaire II).


Un roi se mariait pour avoir des enfants qui garantissaient sa succession, car il n’y avait pas de pire malheur pour un peuple que de voir mourir son souverain sans héritier. Il en découle qu’une épouse incapable de donner des enfants à un homme pouvait et devait même être répudiée (difficile, dans le cas de Charles, de mettre en cause la stérilité du mari). Certes, l’Eglise tentait de convaincre les Chrétiens d’avoir une seule épouse et de ne pas se remarier même en cas de veuvage.

Pour un roi, le mariage était aussi le moyen de conclure des alliances politiques et il n’est pas dit que son épouse fût toujours une personne de son goût. A bien y regarder, c’était d’ailleurs le cas de tout un chacun, car lorsqu’ils prenaient femme un dignitaire ou un paysan devaient faire passer eux aussi les intérêts de leur famille avant leurs inclinations personnelles. A côté du mariage véritable, conclu avec un contrat public, les coutumes germaniques prévoyaient don un mariage en quelque sorte provisoire, ou privé. C’était la « Friedelehe », un terme ambigu que l’on aimerait traduire par « mariage d’amour ». On comprend mieux pourquoi l’esprit courtois au XII e siècle, dans les romans de Chrétien de Troyes notamment, dévalorise le mariage et prône l’amour dans la seule union adultère, car il ne peut y avoir, pour les auteurs courtois,d’amour dans le mariage.

Autre éclairage sur le mariage au temps de Charles : L’Eglise n’avait pas encore défini le mariage comme un sacrement, la réflexion sur sa nature étant à peine ébauchée.
images/icones/tele.gif  ( 743568 )la télévision française réalisa par blamont (2014-02-08 10:34:16) 
[en réponse à 743556]

"une vie de Charlemagne"* ou du moins une partie de sa vie avec dans le rôle du souverain Georges Wilson qui y fut remarquable.

il faut dire que sa taille, sa prestance et son talent incarnaient le personnage adulte de façon extraordinaire notamment par une truculence bien de chez nous comme disait Jean Nohain.

*1976 : Le Jeune homme et le lion de Jean Delannoy : Charlemagne
images/icones/abbe1.gif  ( 743601 )Charlemagne et Quierzy... par Père M. Mallet (2014-02-08 18:43:14) 
[en réponse à 743444]

Très déçu d'avoir raté l'anniversaire de sa mort.
Mais j'ai pu découvrir (dans wikipedia) que :


Un autre lieu de naissance envisagé est Quierzy sur Oise qui est une ancienne villa royale mérovingienne dans l'Aisne, entre Noyon et Chauny. Ses parents s'y sont mariés. Cette petite commune a été entre 600 et 900, Capitale de la France. De nombreux événements s'y sont produits, dont 3 conciles.



Elle fait 450 habitants, et se trouve tout près de Noyon (ville où je célèbre en forme extraordinaire chaque dimanche soir), mais juste de l'autre côté de la limite des départements : elle est dans l'Aisne.

Dommage que le 28 janvier soit passé.